Donc, comme l'indique le titre, ceci est une petite fic de Noël pour ma chère Gred...
Je l'avais commencé dans l'optique de te l'offrir pour ton anniv', puis j'avais été démotivé et finalement, je l'ai fini pour Noël, cette fic, Lol! ^^
En espérant que ça te plaira...
Gros bizou!
P.S: Comme je viens de finir la fic et que je voulais que tu l'aie pour Noël, j'avoue que je l'ai pas faites corrigée.
... pardonnez moi, donc, pour les fautes qu'il doit rester. ^^'''
PP.S: Merci à Franz Ferdinand qui me donna l'inspiration. Et à Pinec qui me donna l'approbation. Elle me comprend.
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-Jolie tenue, Weasley!
-Ta geule, Malfoy...
Les ricanements en sourdine entourent le jeune homme. Quoi? On a pas le droit de se relooker de temps en temps? Il marche, fend la foule, d’apparence sûr de lui. Son regard bleu est fixé sur un point invisible. Il croise Lavande et Parvarti qui gloussent en le voyant - ça veut dire quoi, qu’il est à leur goût ou au contraire? Avec ces deux dindes qui rient pour un battement de cil, on est jamais certain de rien...
Mais où sont-ils? Il a écumé tout le château, dortoir, bibliothèque, cours de récré, grande salle, salle commune et... Oui. Ils ne peuvent-être que là.
Il traverse la pelouse, un rien d’appréhension bourdonne dans son ventre. Il a l’impression d’avoir avalé une mouche.
Il est arrivé. Un coup d’oeil par la fenêtre confirme ce qu’il espérait-attendait-craignait... Ils sont là. Il, et elle. Et le barbu. Ils parlent.
-Ron! Tu... Tu...
Hagrid a les yeux comme des soucoupes. C’est marrant, d’ailleurs il se marre. Hermione met sa main devant sa bouche, horrifiée - ce qu’elle peut être exaspérante! Harry, lui... Ne regarde pas. Ou plutôt, si. Son regard glisse, il a un petit sourire gentil, et puis, il se désintèresse. C’est normal. Ron était sûr que ce ne serait pas assez. Tant pis, il essayera autre chose tout à l’heure. Il a encore quelques surprises en réserve!
-Mais... Pourquoi... Tes cheveux si... Courts! Et... Ce pantalon...
-ça te plaît? J’avais envie de changement.
-Oh... Hé bien... C’est... Inattendu. Voilà. Il va falloir s’habituer, mais, heu... Je ne dis pas que ce n’est pas beau, hein! C’est au contraire très... Heu... Original. Très... Mode...
Hagrid coupe court la pauvre Hermione qui s’enfonce, plus cramoisie que les cheveux de son interlocuteur.
-Tu veux une tasse de thé, Ron?
-Non merci, Hagrid. Je voulais juste vous montrez ma métamorphose. Et puisque j’ai votre avis...
Il ne put s’empêcher de tout de même rajouter:
-Au fait, Harry, tu ne m’a pas dis ce que...?
-ça te va bien. Et puis, tant que ça te plaît, c’est cool.
-Ouais. Bon, ben... Je vais finir mes devoirs.
Il n’aurait pas dû poser la question, il le savait, il voyait bien qu’Harry s’en fichait, que quoi qu’il fasse il restait toujours le bon vieux Ron Weasley, le meilleur ami, le presque frère. Il avait mal au coeur. Mais c’était pas fini, ça non, il allait voir...
Il a encore, caché dans un sac, une bombe de teinture pour cheveux. Magenta, c’est écrit dessus. Maintenant qu’il les a coupé, il va les teindre. ça, ça suffira pour lui arracher qu’autre chose qu’un: «ça te va bien»?
Il lit la notice, attentivement. Faudrait pas se gourrer, parce qu’il a dépensé toute ses économies dans son relookage, il ne lui reste plus une noise. Bon. Quand faut y aller...
La bombe fait «pshiiiit», et ça pue vachement. Mais c’est du joli magenta. ça fait très pédé, vraiment c’est parfait comme couleur. Il ne vide pas tout à fait la bombe. Il en a mis plein sur son torse - il avait pris soin d’enlever avant son t-shirt - et dans le lavabo. Il s’en fiche, il sourit à son reflet, il se trouve... Non pas beau, mais... Différent. Sans aucun nul doute, ça le change énormément. ça suffira pour qu’on sache que c’est sa personnalité toute entière qui est transformée? Il se regarde encore et encore, contemple l’oreille encore un peu rouge - trois trous percés dans la même journée, et fait avec une épingle, ça laisse des traces même si il a tenté d’utiliser un sort de soin approprié - les cheveux magenta coupé ras derrière et la longue mèche qui tombe devant ses yeux, et puis encore le pantalon moulant moulant moulant - dommage, il faudra qu’il réendosse l’uniforme de Poudlard - et le torse nu qui dégouline de rose.
Il rince soigneusement le lavabo et s’essuie le torse avec une de ces serviettes blanches si tristes que fournit Poudlard, et la serviette s’imprègne de rose, c’est nettement plus joli comme cela.
Il attend, assis sur son lit. Harry ne devrait pas tarder. Il est fatigué...
-Ron?
Quelqu’un le secoue...
-Harry?
-Heu, non, c’est moi...
-Oh... Neville. Scuse, je t’avais pas reconnu.
Il se frotte les yeux, encore tout fatigué; il n’arrive pas à savoir combien de temps il a dormi, en tout cas il fait encore jour. Neville le regarde avec effroi, et il se demande pourquoi jusqu’à ce qu’il se rappelle. Alors il sourit.
-Heu... On mange... J’ai pensé qu’il fallait que je te prévienne, désolé...
-Tu as très bien fait.
Le pauvre Neville respire, soulagé, et fait mine de se retourner pour descendre manger.
-Au fait, tu penses quoi de mon nouveau look?
Il n’a pas pu s’en empêcher. Le garçon rougit, n’ose pas le regarder et marmonne vaguement:
-Cesttrèscooljadore, avant de dévaler les escaliers du dortoir avec précipitation.
Ron pense que s’il ne remet pas l’uniforme de l’école, McGonagall l’incendiera sûrement, puis il songe que ce serait peut-être bien, que s’il écopait d’une retenue, Harry le plaindrait, et puis il a toujours rêvé au fond de lui d’être un grand rebelle alors il descend en pantalon moulant moulant moulant et t-shirt vaguement mauve savament déchiré.
Quand il arrive dans la grande salle, tout le monde mange déjà. Les conversations se taisent quand il arrive, c’est tout de même intimidant, il ne s’était pas vraiment bien préparé alors il marche tête baissé jusqu’à la place qu’Hermione et Harry lui ont réservé.
Son amie le regarde avec encore plus de stupéfaction que tout à l’heure. Quant à Harry... Il n’a pas le temps de bien étudier son expression car une main s’est refermé sur son épaule et une voix chuchote sévèrement:
-Dans mon bureau, monsieur Weasley.
Il aimerait répondre au professeur d’aller se faire foutre avec un sourire goguenard copié sur Fred - ou sur Georges, de toute façon c’est la même chose sauf qu’un des sourires tire sur la droite alors que l’autre c’est sur la gauche - mais il n’ose pas encore et suit, les mains enfoncés dans les poches du pantalon moulant moulant moulant. Il pense qu’il devrait aussi changer la couleur de ses yeux et puis peut-être se faire tatouer.
Les paroles de la directrice des gryffondors sont floues, indistinctinctes, il n’y a que l’expression du visage qui est nette, les deux sourcils froncés, les yeux furieux, la teinte livide, les lèvres pincés, on dirait un aigle en colère qui fonce sur l’agneau innocent.
-Vous comprenez, monsieur Weasley, que je ne puis tolérer...
Il acquiese, au hasard, il faut toujours acquieser.
-Ainsi vous...
Il se demande si le professeur McGonagall est déjà tombée amoureuse, et de qui, et s’il était beau.
-...conduite inacceptable...
Il se demande aussi si elle était belle, dans sa jeunesse, sans rides et sans cheveux gris.
-...prendre exemple sur...
Il se demande si lui, il sera beau dans sa vieillesse, avec rides et cheveux gris.
-Ce sera une retenue, monsieur Weasley, et estimez-vous heureux de vous en tirer à si bon compte! Vendredi soir prochain, vingt heure chez Rusard, il vous dira quoi faire.
-Okay, professeur.
Il retourne manger, après avoir fait un détour dans les dortoirs et réendossé son unirfome, mais Harry a déserté les lieux, seule Hermione l’attend et comme il est assomé d’avance par ses bavardages il prétend avoir mal au ventre et s’enfuit de la grande salle sans rien avaler.
Dans le dortoir, il y a Harry, il est seul, il est assis en tailleur sur son lit et il contemple un manuel de potion ouvert à la page trente-six d’un oeil vide. Ron s’assied juste à côté, son genoux frôle comme par inadvertance le pied de son meilleur ami.
-T’y comprend quelque chose?
-Non.
-Moi non plus. Franchement, c’est pas humain de donner de pareils devoirs! On est des adolescents, on a autre chose à foutre que ça!
S’envoyer en l’air? Il le pense tellement fort, Harry doit avoir entendu, mais non, il n’hausse même pas un sourcil.
-J’aime bien...
Il désigne l’ensemble de la tenue de Ron.
-J’aime vraiment bien.
-Merci.
Il lui sourit, essaye de rendre ce sourire charmeur, il ne sait pas s’il y réussit.
Harry ne demande pas pourquoi il a si subitement changé de style. C’est con, parce que Ron a une réponse toute prête, elle se presse contre ses lèvres, mais une réponse toute seule cela n’a pas de sens. Il accentue un peu l’appui de son genoux sur le pied d’Harry, celui-ci ne se dégage pas mais ça ne veut rien dire. Il a envie de poser une main sur sa cuisse et de remonter toujours plus haut... Il observe les lèvres, le nez, les yeux, les lunettes de travers. Harry n’est pas beau, pas vraiment. Trop pâle, trop chétif, et puis il y a ces énormes cernes qui lui mangent les joues, mais il a cette magie, ce charisme, ce truc indéfinissable qui donne envie à Ron de lui sauter dessus, là maintenant tout de suite. Harry sourit, les yeux dans le vide. Ron se demande s’il pense à Sirius.
-Ron?
Harry s’est alongé, est-ce qu’il se rend compte à quel point sa pose est lascive?
-Quoi?
-... Je sais pas. C’était juste pour parler.
-Ah.
-Hermione s’inquiète pour toi.
-...
-Elle dit que ce relookage lui semble un moyen pour toi de fuir ton identité.
-Et toi? T’en penses quoi?
-Qu’au contraire c’est un moyen de renouer avec ton identité... Enfin, j’en sais rien au fond.
Ron sourit, un peu heureux parce qu’Harry comprend toujours juste.
-Tu as fait part de ton avis à Hermione?
-A quoi bon?
Il a raison. A quoi bon? Puisqu’Hermione pense toujours avoir le dernier mot, surtout quand il s’agit de Ron.
-Hé? Harry?
Il s’est endormi et Ron peut le contempler à son loisir... Il approche son visage, il souffle sur les cheveux noirs qui voletent un peu, il pose sa main sur la robe noire, ouvre un bouton et...
Seamus et Dean montent les escaliers, il les entends, il bondit du lit de son meilleur ami et s’approprie en vitesse la salle de bain. Il rougit en pensant à ce qu’il était en train de faire. Il faut absolument que... Quelque chose se passe. Parce que, vraiment, il n’en peut plus. Il est si proche de lui, et pourtant, il ne peut même pas poser ses lèvres sur les siennes...
Il a trop chaud. Il se regarde, ses yeux sont noyés de larmes, injectés de sang.
Et il y a des mots qui lui brûlent la gorge: «Regarde-moi, Harry!»
Les larmes lui brouillent la vue, coulent le long de ses joues, se frayant un passage à travers les innombrables taches de rousseur.
Regarde-moi. Regarde-moi, REGARDE-MOI!
C’est un marmonement confus et incohérent qui sort de la bouche de Ron.
-Je te vois.
-Je... Harry... Tu...
Il hoquète, veut essuyer ses larmes, manque de se casser la geule sur le sol glissant d’eau, se rattrappe de justesse au porte-serviette.
Et effectivement, il le voit. Pour la première fois, son regard n’est ni amical, ni fraternel. Pour la première fois, son regard déshabille.
Les mains de Harry se posent sur la peau si fragile, goût caramel. Il embrasse la ligne de la machoire, le coin de la bouche. Timidemment, comme un enfant qui n’est pas sûr d’avoir mérité son cadeau. Alors Ron le serre contre lui, l’écrase contre son coeur. Et puis, il donne un tour de clé à la porte de la salle de bain.
-Tu sais, le magenta, ça va pas très bien avec tes tâches de rousseur...
FIN