pas envie d'en écrire plus que ce que ce texte dit
N’aies aucune honte de pleurer devant moi, je ne suis pas de celles qui détournent les yeux devant la souffrance, j’ai connu trop souvent le goût amer des larmes que ce soit les miennes ou celles de ceux que j’aime et ai aimé. Je connais le coup de poignard en plein cœur et l’absence d’épaule pour s’épancher. Ne t’étonne pas tu n’es pas la première et certainement pas la dernière à voir la personne que tu aimes, partir sur la pointe des pieds comme pour éviter de te réveiller de ce songe si réconfortant qu’était votre amour.
Regarde autour de toi, tu verras les blessures cachées sous le maquillage et l’éclat des faux sourires, tu comprendras qu’on a tous pleuré en secret, mais à coeur ouvert. Si on a tous un point commun, c’est celui là, le même cœur piétiné, la même impression de vide et cette difficulté à respirer qui nous saisit lorsqu’on voit le bonheur des autres, qui a l’air si simple.
N’aies pas honte de ce liquide salé qui coule le long de tes joues, car depuis si longtemps c’est lui qui fait avancer notre Humanité. C’est dans nos plus grandes douleurs qu’on trouve nos plus grandes forces. Si je te dis que de cette épreuve tu en sortiras grandi, est ce que tu me crois ? Si je te dis que de cette épreuve tu tireras plus de leçons que de n’importe quel moment de bonheur ? Si j’ose prétendre qu’on aime pas sans souffrir ? Si je débite des banalités, comme le temps recouvre les blessures telle l’écorce d’un tronc ou deux jeunes fous ont gravé leur amour éternel qui n’aura duré qu’un été ?
Ne détourne pas le regard lorsque tu te rendras compte que tu n’as plus si mal, que tu peux continuer à vivre sans y penser, regarde derrière toi le chemin déjà parcouru et regarde devant toi, quelqu’un se trouve sur ton chemin, quant à moi je serai à tes côtés pour te rattraper si tu tombes, dans ton ombre comme un ange gardien.
Pour le moment la douleur t’aveugle et t’anesthésie, pourtant tu verras on oublie plus facilement qu’on le pense, s’il y a une chose que l’expérience m’a apprise c’est bien ça. Mais empêtrée dans tes sentiments trop fort, tu te noies alors je maintiens ta tête à la surface car c’est la seule chose que je sais et que je peux faire, bientôt tu nageras seule, sans aide vers de nouveaux ports ou ton cœur trouvera le repos nécessaire.
Et autour de toi se tiendront ceux qui tiennent à toi, veillant sur tes nouveaux pas comme on le fait pour un enfant et t’encourageant à continuer. Quant à moi je voguerai vers d’autres naufragés parce que c’est mon destin attitré, parce que c’est le rôle que les autres m’ont donné pour avoir trop souffert, parce que c’est celui que j’ai choisi aussi et à ton tour tu rendras le sourire aux autres leur prouvant par ta seule présence qu’on peut s’en sortir. Peut être même viendras tu à mon secours quand à mon tour je sombrerai ? Je sais que cette idée te fais sourire dans ton chagrin et c’est tout ce que je veux, quelques mots jetés sur le papier que le vent emportera, pour te rendre l’espoir qu’on m’a donné, pour te dire que je suis là, pour te faire oublier quelques instants, pour donner un peu de répit à tes yeux et à ton cœur.
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