jashenry13 a écrit:
oh que c'est chou. je le pense
Alors, je suis en mode fluffy, là, c'est rare
chapitre 2.Il arrivait chez lui toujours sans prévenir s'assurant à peine qu'il était présent. Peut-être que son inconscient espérait qu'un jour, il viendrait au mauvais moment et qu'alors "le choix" se ferait de lui même. Mais Rafael l'accueillait chaque fois avec ce sourire égal et contagieux, peu importait le contexte, au point que la famille du majorquin commençait à le considérer comme un ami proche sans poser de questions, habitués qu'ils étaient à voir ce grand champion réservé débarquer pour quelques jours sur leur magnifique île.
Lorsqu'il s'annonça, Rafael vint à sa rencontre aussi éclatant qu'un soleil, la peau bronzée par les chauds rayons de l'Espagne, torse nu, détendu, du moins si l'on faisait abstraction de l'épais bandage qui ornait son genou gauche.
- Rogelio, tu aurais du prévenir, je serais venu te chercher.
Roger sourit, la spontanéité de Rafael lui faisait toujours cet effet-là.
- Selon les experts en pronostics, nous avions un quart de final prévu ensemble. Je suis venu pour le jouer !
L'espagnol laissa un rire cristallin envahir l'espace quelques secondes.
- Ici, seul le golf se joue sur gazon, mais si tu veux ton match sur terre battue, on peut s'arranger !
Le suisse se renfrogna pour la forme et sourit doucement. C'était une manière de ne pas aborder de front leur échec respectif à Wimbledon. Roger n'allait pas se voiler la face non plus, la défaite de Rafael l'avait presque soulagé sur le moment, il n'aurait pas eu à l'affronter en quart et ses chances étaient plus élevées d'arriver en finale. Enfin, en théorie. Parce qu'à présent, il aurait préféré largement perdre en quart contre cet adversaire émérite que se ridiculiser au second tour contre un joueur de seconde catégorie. Oui, il pouvait y avoir du prestige dans la défaite...
- Tu n'as pas vraiment bien joué, osa-t-il malgré tout.
- Toi non plus, répondit l'autre avec le même aplomb.
Roger chercha ses mots, mettant le doigt sur un point sensible qui touchait de près à son égo mais il savait que Rafael ne lui mentirait pas, il avait besoin de l'entendre de sa bouche, alors seulement il pourrait le croire...
- Tu le penses aussi? Que mon heure est venue, que je dois arrêter ?
- Non...
Il sonda les yeux caramel de son amant à la recherche d'un démenti. Il ne le trouva pas. Le latin reprit :
- Tu as perdu parce que tu n'avais pas le feu sacré, tu ne t'es pas assez entraîné. Tu croyais quoi? Que tu n'en avais pas besoin?
- Regarde où l'entraînement intensif t'a mené..., il indiqua son genou blessé.
Cette dernière phrase était brutale, même si Roger savait que Rafael avait raison, sa susceptibilité le rendait souvent blessant. Mais la douceur ne quitta pas les yeux du majorquin.
- Et toi? Tu crois que je ne pourrai plus jamais jouer comme avant ?
- Comme avant, non. Mais tu gagneras encore bien des tournois.
Un baiser aussi spontané que délicat sur ses lèvres le coupa dans cette conversation. Le parfum épicé de Rafael, mêlé aux effluves iodées que l'écume de mer avait laissé sur sa peau dorée, rappela soudain au joueur suisse pourquoi il aimait tant se réfugier dans ses bras dès qu'il se sentait mal. Il lâcha son bagage et l'enlaça pour s'enivrer un peu plus de cette essence puissamment érotique dont il ne s'était jamais lassé avec les années. Puis leurs mains trouvèrent d'elles-mêmes l'emplacement qui leur convenait le mieux sur le corps de l'autre qu'elles connaissaient par cœur.
L'amour avec Rafael avait toujours un goût de première fois, leurs caresses, leurs corps à corps chaque fois inassouvis leur procuraient toujours autant d'adrénaline et de passion qu'une victoire dans un tournois de grand chelem. C'était simplement chimique. Beaucoup trop pour qu'il y renonce.
Rafael lui murmura à l'oreille quelques mots doux en espagnol qu'il n'avait pas besoin de vraiment comprendre pour perdre la tête, oublier sa défaite et le regard de Mirka lorsqu'il avait quitté Londres.
- Viens, dit alors le majorquin et Roger devina dans ce simple mot toutes les promesses d'une nuit où il ne serait plus question de tennis.
A suivre.