et un petit one shot, et un!!! Il m'est venu en un coup, inspiration subite... vous en pensez quoi???
__________________________________________
Je me souviens d’odeur, de couleurs et de sons. Je me souviens du printemps, l’herbe verte sous mes pieds nus. Je me souviens d’un ruisseau qui chante, de la neige qui tourbillone, du vent qui souffle . Je me souviens de tant de choses qui me semble lointaine et étrange aujourd’hui. Souvenir... Comme ce terme est abstrait. Pour moi, il résume tout. Mon passé, mon présent, mon avenir.
Peut-être est-ce de ma faute, peut-être pas. Si j’étais né ailleurs, j’aurais pu être quelqu’un d’autre, sans doute. Le hasard, ou le destin, appellez ça comme vous voudrez, a mis mon courage a l’épreuve. J’ai échoué. Lamentablemet. Choisi la facilité, toujours, ne me souciant que peu ou pas des conséquences. Et maintenant je suis là. Aveugle et sourd. Sans amis, sans recours. Dans un lit, toutes la journée, avec pour seule compagnie un elfe de maison.
Croyez-moi ou pas, il fut un temps ou j’étais riche, crains et respecté. Oh, je sais ce que vous allez dire, que ce n’était pas grâce à moi. Ce n’est pas faux. Pas tout à fait vrai non plus. J’ai eu beaucoup à faire après l’arrestation de mon père pour me refaire une réputation et convaincre les gens que je n’étais pas comme lui. J’en ai aveuglé beaucoup. S’ils avaient su à quel point ils avaient torts de me croire!
Toute ma vie j’ai joué celui que je n’étais pas. Agent double, espion, il arrivait que je me perdre entres les deux camps, ne sachant plus lequel je trahissais. Vous ne trouvez pas çela pathétique, vous? Je recherchais tellement le pouvoir que j’en ai presque oublié mon âme. Presque.
Il y a quelqu’un qui a vu au délà des apparences, qui m’a forcé à me dévoiler. Quelqu’un dont j’ai aimé le moindre souffle, le moindre soupir. Quelqu’un a qui j’ai tout dit, même ce qui m’échappais à moi-même. Mais ce quelqu’un est mort. Un soir, il s’est éteint doucement. J’ai vu son âme s’envoler par la fenêtre pour aller rejoindre les anges... Il a emporté mon âme avec. Depuis, je n’ai plus vécus que par les ténèbres, oubliant chaque jour un peu plus qui j’étais. Et quand le grand, le beau Harry Potter a tué Voldemort, je suis tombé avec lui.
Je ne me souviens qu’à peine de la bataille. L’odeur du sang, le rouge, le noir, des éclairs qui fusaient, des cris de douleur, de désespoir. La mort. Moi, au milieu de tout ça, je tentais de m’échapper. Je suis arrivé devant Potter, essouflé, tremblant, horrifié par tout ce que j’avais vu. Et j’ai compris que c’était fini. Bel et bien fini. Mon maître était mort. A jamais, cette fois-ci.
Potter me regardait, ses traits déformés par la haine, la rage. J’avais peur, si peur! Il a déversé sur moi son désespoir, il a crié, longtemps, me disant que c’était notre faute aussi, à moi et aux autres mangemorts, que c’était notre faute tout ce qui était arrivé. Ses larmes coulaient, les larmes d’amertume d’une enfance volée. Et soudain, il a levé sa baguette vers moi, et il m’a dit: -Je t’aime!! Si tu savais comme je t’aime! Un éclair blanc et puis plus rien.
Je me suis réveillé comme ça, aveugle, sourd et infirme. Potter a fait en sorte que je ne sois pas enfermé à Azkaban.
Je ne l’ai jamais revu.
_________________ «-Tu es un drôle d'animal, Forster Tuncurry. Fou le soir, malade le matin, normal le midi. Et l'après-midi?
-Tout à la fois. Ou autre chose... Qui sait?»
L'escalier C, Elvire Murail.
Dernière édition par latitefraisedesbois le 11 Juin 2006 15:16, édité 1 fois.
|