Merci pour vos reviews, qui m'ont fait réfléchir à la suite.
une petite SUITE sans la fin pour l'instant. La semaine a été dure
, je n'ai pas eu le temps de terminer.
Un nouveau départ, loin de Peter Lavoisie et de ses menaces.
Loin de John Sheppard et de ses espoirs.Le soir arriva lentement, quand son ventre le rappela à ses bons souvenirs.
Il n’avait pas mangé depuis la veille.
Un exploit en d’autre circonstance.
De l’inconscience dans son cas, il allait tomber malade s’il ne mangeait pas, foutu hypoglycémie.
Le petit-déjeuner avait été oublié, remplacé par un sauvetage de la citée et une surchauffe d’EEPZ.
Pour le déjeuner, la faim l’avait fui après son renvoi.
Il décida d’attendre que le réfectoire est été déserté par tous les membres de l’expédition, pour y récupérer un petit quelque chose à grignoter dans sa chambre.
Ses pensées furent interrompues par la sonnette de sa porte.
« Je ne suis pas là et je ne veux voir personne » cria-t-il à l’importun.
La porte s’ouvrit.
« Sheppard, je ne veux voir personne. Et je vous interdis d’utiliser votre gêne Ancien pour ouvrir ma porte. » lança-t-il furieux.
Le colonel entra dans la chambre, les bras chargés d’un plateau de victuailles.
« Carson s’inquiète pour votre santé » dit calmement John, ignorant totalement la voix hostile de McKay.
« Remerciez Carson pour moi et maintenant au revoir. » répliqua froidement Rodney, lui prenant le plateau des mains pour le poser sur son bureau.
« Ce n’est pas contre moi qu’il faut vous battre, mais contre Lavoisie. Pourquoi vous ne vous êtes pas défendu ? » répliqua Sheppard, s’énervant.
« Ca ne vous regarde pas. » répondit Rodney sur le même ton.
« Il vous fait du chantage, reprit Sheppard, ça je l’ai compris. Je soupçonne même que l’incident de ce matin est de sa faute.
Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi vous jouez son jeu.
Vous êtes mon meilleur ami et le fait de s’avoir que vous préférer les hommes ne me concerne en rien. Vous restez le Docteur Rodney McKay. Le meilleur scientifique des deux galaxies. Le protecteur d’Atlantis. »
Ce petit discours laissa Rodney bouche bée.
Sheppard avait repris les mots même qu’il utilisait pour se désigner mais surtout il le considérait comme son meilleur ami.
Et il se fichait qu’il soit homo…
Il se précipita vers John et embrassa durement ses lèvres, comme pour le punir.
John, surpris, recula, le repoussant doucement.
« Vous croyez toujours que ça ne vous dérange pas ? Que ça ne vous concerne pas ? » demanda Rodney.
John hésita puis répondit durement : « Oui. J’ai entendu votre dispute avec Lavoisie hier soir. Je sais que vous avez des sentiments pour moi.
Mais ça ne nous à jamais empêcher d’être ami, ni vous d’être compétent dans votre job.
Ce que vous ressentez ne regarde que vous.
Alors réveillez-vous, McKay, et battez-vous. »
« Non ! Je ne peux pas, répondit-il en s’éloignant au fond de la pièce, tête basse, comment je pourrai agir comme si tout était comme avant.
Je sais comment vous aller réagir quand vous aurez compris réellement ce que mes sentiments vont impliquer dans notre relation de tous les jours.
J’ai trop souffert déjà et je ne veux pas recommencer...
Je connais Peter depuis le début de mes années fac.
C’était un étudiant brillant, mais fainéant.
Il a fini par être largué en cours.
Je l’ai un peu aidé à rattraper son retard.
Il m’attirait beaucoup…
Je faisais tout pour le lui cacher…
C’était une des coqueluches de la fac.
Mais il a vite découvert mon secret.
Le plus important et le plus intime de ma vie d’homme : je suis gay.
Au début, il n’a rien dit, faisant même croire que je pouvais l’intéresser, que les filles c’était pour l’esbroufe.
J’étais totalement subjugué… et jeune… et stupide…
Je lui donnais toutes mes découvertes et expériences.
Je lui ai envoyé des lettres on ne peut plus explicite sur ce que je ressentais pour lui.
Il les a acceptées avec son magnifique sourire.
Je lui faisais ses devoirs pendant qu’il s’amusait.
Je me persuadais qu’il devait donner le change auprès de ses copains.
Il n’avait pourtant jamais fait un geste vers moi.
Ses notes ont rapidement remonté et les miennes ont baissé.
Les profs ne me soutenaient plus : je travaillais énormément et pourtant j’avais des mauvaises notes.
Un de mes professeurs, que j’idolâtrais, m’a même dit que je n’étais pas si doué que ça, que je devais revoir mes prétentions à la baisse.
J’ai pris conscience que je me détruisais sur le plan scolaire.
J’ai donc dit à Peter que j’arrêtais tout, je continuerai à l’aider mais pas au détriment de mon futur professionnel.
C’est ce jour là que j’ai vu le véritable visage de Lavoisie.
Une de mes lettres a commencé à circuler dans la fac.
C’était Peter qui l’avait diffusée.
Il faisait des beaux discours sur son charme irrésistible.
Il pouvait faire craquer tout le monde, de la pom-pom girl, qu’il baisait sans complexe, au sale petit PD, qu’il voulait attraper pour lui donner une bonne leçon.
Ca a fait rire toute la fac, et en même temps je voyais tous ces regards dégoutés quand les étudiants parlaient de cette histoire entre eux.
Ce qui m’a sauvé, c’est que mes lettres étaient signées d’un M.R., pour Meredith Rodney.
J’avais appris mon vrai nom à Peter et il m’avait dit le trouver charmant ; encore un mensonge pour se moquer de moi.
Donc personne ne savait que les lettres venaient de moi.
J’ai demandé des comptes à Peter et il m’a dit le fond de sa pensée : il me détestait et il me trouvait répugnant.
Mais j’avais aussi mon utilité, je lui faisais ses devoirs.
J’ai cru avoir eu le cœur brisé à l’époque.
L’homme que j’aimais me voyait comme une chose répugnante, mais pratique.
Je ne savais plus quoi faire.
Alors il m’a proposé un deal : en échange de son silence, je devais faire son mémoire pour son doctorat.
Il a été reçu avec les honneurs et a eu le job que je convoitais.
Mais il continuait à m’appeler et à me harceler pour que je lui résolve ses problèmes.
Quand on m’a proposé un poste au SGC, je pensais enfin m’éloigner de lui définitivement.
Secret défense, il ne pouvait pas me retrouver.
Et quand Atlantis est arrivée, je pensais en être totalement débarrassé : j’étais dans une autre galaxie.
Toute cette histoire était derrière moi.
J’ai rayé son nom plusieurs fois des listes que m’envoyait le SGC.
Mais Radek a fini par l’embaucher, il ne savait pas.
Si Lavoisie parle, je perdrai toute crédibilité et tout respect de la communauté scientifique.
Ils seront tous dégoutés, comme les étudiants de la fac.
Mon malheur a été de tomber amoureux du beau gosse du coin, hétéro à 100%. Ca ne vous rappelle pas quelque chose ?
Mes années fac ne recommenceront pas.
Je le refuse.
Maintenant je vais quitter cet enfer.
Je regretterai Atlantis, mais je sais que vous la protègerez, colonel.
Et Radek pourra vous aider.
Vous n’aurez plus à supporter ma détestable présence.
Tout s’arrange.
Pour tout le monde. »
« Rien ne s’arrange, vous ne faites que fuir, répliqua John furieux, vous appelez enfer Atlantis uniquement pour vous trouvez une excuse à votre lâcheté.
Ce n’est pas votre genre.
Et pour ce qui est du respect de vos collègues, croyez-vous que ce dont vous vous accusez va leur laisser une bonne impression de vos compétences. »
« Vous ne me connaissez pas » hurla Rodney la voix chevrotante, le regardant.
« Si je pense vous connaître, dit doucement Sheppard, vous croyez que si tout le monde découvre votre préférence sexuel pour les hommes, plus personne ne voudra bosser avec vous et que tous renieront vos compétences.
Comme Lavoisie à l’époque, et indirectement votre prof préféré.
McKay ! Réveillez-vous.
C’est déjà le cas.
Depuis que cette petite frappe est arrivée, vous avez perdu l’estime de vos collègues.
Vous avez endossé absolument toutes ses fautes.
Ils vous croient déjà incompétent.
C’est quoi la différence avec ce que vous craignait le plus si l'autre abruti parlait. »
« Tous me regarderaient avec dégout. Je ne le supporterai pas. » répondit Rodney, baissant les yeux.
« On n’est plus dans les années 30. Aujourd’hui, l’homosexualité est accepté » s’exclama John s’énervant devant cette tête de mule.
« Même à l’armée américaine ? » questionna Rodney sûr de lui, le regardant à nouveau.
« Parce que vous croyez que cette stupide loi les empêche de vivre leur amour. Ils ne doivent pas le montrer publiquement, c’est tout. Chez eux et en vacances, ils ont le droit d’être comme les autres couples hétéro. Le tout c’est qu’ils ne le crient pas au sein de l’armée. » expliqua Sheppard.
« Moi, j’ai dû mal à accepter que d’autres personnes, que je connaisse et avec qui je travaille, sachent ce que je suis.
Je suis sûr qu’ils me jugeront.
C’était horrible à la fac.
Je croyais que tous le savaient.
Dès qu’ils me regardaient, je croyais voir dans leurs yeux toute l’horreur, le dégout, la répugnance que je pouvais leur inspirer.
Je pars demain avec le Dedalus me construire une nouvelle vie, loin de Lavoisie, loin d’Atlantis, loin de vous, loin de moi-même... » finit Rodney se détournant de Sheppard.
« Je ne baisserai pas les bras, Rodney, je prouverai que vous êtes manipulé par cet espèce de pourri. Et sans votre aide monsieur le défaitiste. » répliqua Sheppard.
« Vous ne réussirez pas sans expliquer le chantage ou alors Lavoisie parlera dès que vous l’aurez démasqué devant tout le monde. » répliqua Rodney effrayé.
« Ne vous inquiétez pas, ce salaud de première ne parlera pas et ce chantage restera confidentiel. Je m’en charge.» répliqua John déterminé.
Rodney sourit timidement devant l’assurance de l’homme qu’il aimait plus que tout au monde.
« Puis-je vous demander une dernière chose avant que vous ne vous lanciez dans votre croisade perdu d’avance et que je m’envole avec le Dedalus. » dit Rodney fataliste.
John grogna puis acquiesça de la tête.
« Demain j’aurai disparu de votre vie. Je voudrai partir en emportant quelque chose de vous. Je voudrai vous embrasser, un vrai baiser. » expliqua Rodney en regardant John droit dans les yeux le cœur battant.
John hésita, puis sans un mot fit un pas vers le scientifique.
Celui-ci approcha doucement sa tête du militaire, lui laissant le temps de changer d’avis.
Il posa tendrement ses lèvres sur celles de John, s’attendant à ce qu’il recule.
Sheppard resta de marbre.
Enhardi, Rodney poussa alors légèrement la barrière de ses lèvres afin d’ouvrir la bouche de son amour et d’approfondit leur premier et dernier baiser.
La main de Rodney atterrit sur la nuque de John, quand à sa langue elle savourait son nouveau territoire pour cet ultime instant.
John recula et interrompit leur baiser, légèrement décontenancé.
« Merci pour ce cadeau d’adieu » dit Rodney, un léger sourire tremblant sur son visage.
« Il n’y a pas d’adieu qui tienne McKay. Vous resterez sur Atlantis, de grès ou de force. » répliqua Sheppard furieux.
Il sortit sur ces mots.
Rodney passa sa langue sur ses lèvres, revivant ce baiser tant souhaité.
Dix minutes plus tard, il mangea puis alla se coucher et dormit d’un sommeil apaisé comme cela ne lui était jamais arrivé.
Sheppard lui était parti directement au labo de Zelenka.
Sa croisade devait réussir.
Il ne voulait pas que Rodney quitte Atlantis.
C’était son meilleur ami et le scientifique avait besoin de lui, même s’il refusait toute aide.
Quand aux sentiments du scientifique à son égard, il les gèrerait plus tard.
Il trouva Radek plongeait dans les données de son écran d’ordinateur.
« Alors ? » demanda Sheppard.
« Vous aviez raison, colonel, répondit le scientifique, j’ai vérifié les emplois du temps et tous les enregistrements des incidents.
A chaque fois, qu’il y en avait un, Peter était présent et bien souvent seul.
Rodney ne venait que par la suite.
Les erreurs sont de ce bellâtre et McKay le couvrait.
J’ai même trouvé un rapport de Rodney sur l’optimisation de l’EEPZ dans le labo de Lavoisie. Il était couvert d’annotations complètement farfelues et dangereuses de ce scientifique de pacotille.
Je me suis bien fait avoir avec ses belles paroles et son sourire enjôleur.
Mais pourquoi Rodney ne le dénonce-t-il pas ?
Pourquoi accepte-t-il ce renvoi sans protester ?
Il ne peut quand même pas avoir l’envie de le couvrir encore. C’est Rodney McKay. »
« Lavoisie le fait chanter » expliqua Sheppard en colère.
Zelenka resta un moment bouche bée.
« Quoi ? Sur quoi ? » demanda-t-il toujours sous le coup de cette surprenante nouvelle.
« C’est un secret, d’où le chantage, dit Sheppard, mais il ne va pas s’en tirer à si bon compte. Comptez sur moi. »
Les mains de Sheppard se fermèrent en poings crispés, prêt à frapper.
« Commençons par trouver des témoins qui ont vu McKay dans les couloirs ce matin, au moment de l’incident, reprit John, il ne pouvait pas être à deux endroits différents en même temps. Après, je m’occupe de notre maitre-chanteur. »
« Je regrette vraiment d’avoir embaucher cette crapule. Même si il a très mauvais caractère, McKay est un vrai scientifique, un génie. » dit Radec qui continua à marmonner dans sa langue natale.
Sheppard sourit en entendant ce compliment : Rodney avait des amis fidèles, même si il ne le savait pas.
« Allons sauver notre génie » répliqua John, et il partit commencer son enquête, accompagné du tchèque.
Le lendemain, en milieu de matinée, Rodney avait terminé ses cartons.
Il appela l’officier responsable de la logistique du Dedalus pour que celui-ci s’occupe de transporter toutes ses affaires personnelles à bord du vaisseau.
Puis il attendit l’heure de son départ, dans sa chambre, résigné.
Il fut surpris en entendant son nom dans le haut-parleur : Elisabeth voulait le voir sur le champ dans la salle de réunion.
Il s’y rendit avec beaucoup d’appréhension : qu’avez fait Sheppard ? Peter avait-il parlé ?
Arrivé à destination, il découvrit Zelenka, John, Carson, le colonel Caldwell et bien sûr Elisabeth.
Si les trois premiers souriaient, confiants, les deux autres étaient un peu plus sombres.
Le Docteur Weir prit la parole : « Rodney, asseyez-vous, je vous prie. »
Une fois le scientifique assis, elle reprit : « le comité international et l’état-major américain ont établi, après enquête du Docteur Zelenka et du colonel Sheppard, que vous n’y êtes pour rien dans tous les incidents dont vous vous accusez depuis l’arrivée du docteur Lavoisie. En fait, vous le protégez parce qu’il vous fait chanter. »
Là, Rodney pâlit, un léger vertige le prit. Il regarda Sheppard le suppliant des yeux. John continuait de sourire.
« Personne dans cette pièce ne connaît votre secret Rodney, continua Elisabeth, à par le colonel Sheppard qui à ordre de ne le dévoiler à personne. Il a juré qu’il va résoudre ce problème avec vous et que plus personne n’aura d’emprise sur vous à ce sujet. Officiellement, le corps médical va établir que Peter Lavoisie est instable mentalement. Vous avez juste voulu protéger un vieil ami et que ça a échappé à votre contrôle. Le Docteur Lavoisie va être renvoyé sur Terre au SGC. Le Général O’Neill a demandé à disposer de lui. Vous, vous restez à votre poste. »
Elisabeth fit une pose et se rapprocha de Rodney, qui ne savait quelle attitude tenir.
« Mais comprenez-moi bien, dit-elle froidement, votre problème a intérêt à être résolu rapidement, et ne me refaite jamais un coup pareil. La prochaine fois je vous débarque. Fin de la réunion. »
Elle sortit suivi de Caldwell.
Carson et Zelenka félicitèrent leur ami, contents qu’il reste et que l’imposteur parte.
Resté seul avec John, Rodney demanda : « Vous m’expliquez maintenant. Je trouve que c’est un peu trop facile. »
« Bien sûr » répondit Sheppard souriant. Et il expliqua.
TBC
Prochain chapitre le mot FIN
apparait, promis.