Voila à force de regarder les DVD de la série j'ai pas pu ne pas imaginer ce petit OS entre docteur Mamour et docteur Glamour
C'est un POV Mark ou docteur Glamour
Parfois, on serait capable de faire n’importe quoi pour retrouver ce qui était, rencontrer à nouveau cet enfant que nous étions et cet adulte qu’on rêvait d’être. On grandit tous, chacun à notre rythme, multipliant les erreurs et nous félicitant de nos succès, nos vies se croisent mais rarement au bon moment et quand celui-ci arrive on ne sait pas le savourer.
J’ai retrouvé par hasard, au fond de mes affaires, cette vieille balle de base-ball, elle me ramène des années en arrière, lorsque lui et moi n’étions que des adolescents avec des rêves trop vagues, lorsque nous étions tout l’un pour l’autre, incapable de nous séparer, avec des sentiments trop importants pour nos âmes égoïstes. Notre vie était tellement éloignée de ce qu’elle est à présent, j’ai tout ce que je veux, je suis un chirurgien plastique reconnu dans tout le pays, on loue ma dextérité et mon impassibilité, ma carrière s’est faite en parallèle de la sienne, lorsqu’il a choisit cette voie, je l’ai suivi sans me poser de question, je ne nous voyais pas séparer par des centaines, milliers de kilomètres, chacun sa spécialité, mais un internat réalisé dans le même hôpital.
J’étais déjà un homme à femmes, mais je préférai passer mon temps avec lui, parce que lui seul comptait à mes yeux et puis elle est entrée dans sa vie, cette tornade rousse, Addisson, je ne l’ai pas vu arriver, il est allé une fois au cinéma et le lendemain je les surprenais dans sa chambre d’étudiant, nus leurs corps pudiquement recouverts d’un drap. Peu à peu je l’ai vu passer plus de temps avec elle pour l’oublier je noyais mon chagrin dans l’alcool, multipliant les aventures d’un soir avec des filles faciles qui craquaient pour un seul de mes sourires. Je guettais chacune de leurs disputes, ajoutant toujours mon grain de sel, il fermait les yeux quant à mon comportement, je n’ai jamais su si c’était par habitude ou bien parce qu’il embrassait mon point de vue, (à défaut d’embrasser autre chose !).
C’est en deuxième année que j’ai compris, je ne pouvais pas avant, je ne le voulais pas, mais je tenais à lui plus qu’à un simple frère, chacun de mes souvenirs heureux englobaient sa présence, mon manège continuait l’université regorgeait de filles et ma réputation de Don Juan n’était plus à faire, je prenais même un malin plaisir à rompre avec ces girouettes.
Pendant les vacances d’été juste avant notre internat, j’ai couché avec sa quatrième sœur, en fait j’ai couché avec toutes ses sœurs, une entre chaque année universitaire, je voulais qu’il le découvre, je le désirais, je voulais qu’il me déteste à défaut de m’aimer.
Je suis un peu tordu ? Mais quel chirurgien ne l’est pas, après tout ne faut-il pas être complètement fou pour rester quinze heures d’affilée debout, sans manger, sans uriner pour sauver ou améliorer la vie de quelqu’un dont on ne connaît rien. A chaque fois qu’on s’empare d’un scalpel, on saute dans le vide, on ne sait pas sur quoi on va tomber, il en va de même lorsqu’on tombe amoureux.
Et puis son bonheur avec cette femme, me faisait trop mal et je voulais qu’il souffre comme moi je souffrais, je voulais qu’il connaisse l’amertume et la douleur, cette impression de vide alors que notre cœur est trop plein, je voulais le voir pleurer, crier, je voulais le voir rentrer dans une de ses colères noires comme lorsqu’il ratait une balle facile au baseball. Et je n’ai pas supporté son mutisme, lorsqu’il m’a surpris allongé entre ses draps avec sa femme entre mes bras.
Il a fui et n’a plus jamais rien dit mon cœur est mort depuis trop longtemps, il est anesthésié par trop de douleurs et d’antalgiques de passages et je suis un peu mort avec lui. C’est pour ça que je déteste encadrer des internes, cette complicité étrange qui les unit, cette façon de se serrer les coudes face à leurs supérieurs, de faire leur coup en douce, me ramène quelques années en arrière lorsque j’étais encore un humain, lorsque ma présence à ses côtés avait encore une signification.
Et à présent je suis revenu, encore vers lui, même s’il me repousse de toutes ses forces, m’assurer qu’il est encore tel que je l’ai connu, que lui n’a pas perdu son âme entre l’alcool et les coups bas.
Parce que, quoiqu’il arrive, rien n’effacera ce passé que je chéris sous mon armure de glace, vu qu’il ne me reste plus que cela. Qu’il me pardonne ou non, je n’en ai rien à faire, en fait je ne sais pas ce que je veux, je ne sais plus ce que j’attends de cette vie, de mes sentiments, de lui, des autres.
Parfois fermer les yeux et oublier est plus simple que tout le reste, mais nous, les chirurgiens, nous nous devons de faire face à la peur, elle fait partie de notre quotidien, on ne peut se permettre de trembler, notre vie reste à la porte du bloc opératoire, dans mon cas à la porte de l’hôpital, car nous nous devons d’être pleinement concentrés sur nos patients, rien ne doit nous faire oublier que la vie d’une personne dépend de nos capacités.
Si ça plait on verra pour une suite!