Bonjour ou bonsoir à toutes et à tous. Après plus d'un mois de silence, ma muse est revenue pour me souffler l'OS qui va suivre.
Je vais avoir l'honneur d'essuyer les plâtres sur le fandom de "Les Enquêtes de Murdoch".
J'ai décidé de publier ce texte en premier pour recommencer en douceur
@Yayizaki, encore une fois merci, pour la (bêta) lecture -alors que tu ne connaissais pas le fandom, pour l'idée qui me manquait.
Petite dédicace aux fans de la série, j'espère qu'ils reconnaîtront leurs personnages préférés dans ce texte
Bonne lecture!
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Attention! Les personnages utilisés dans cette fanfiction ne m'appartiennent pas, ils sont la propriété de leurs auteurs respectifs. De plus, je ne connais pas les personnages réellement existants et je n'ai aucune prétention à raconter leur vie privée : c'est de la pure fiction, rien de ceci ne doit être considéré comme vrai ! Enfin, qu'il soit bien clair qu'aucune fanfiction n'est publiée dans un but lucratif, je n'en tire aucun profit.Titre: Murdoch Mysteries (AU) – En Plein Cœur
Public: G
Pairing: William / George feat. Julia Ogden
Que feriez si vous étiez un jeune agent de police et que vous sentiez confusément au plus profond de vous que vous développiez des sentiments étranges pour votre supérieur? Cette question serait d'autant plus épineuse si vous viviez dans la ville de Toronto à la fin du dix-neuvième siècle, en pleine ère victorienne où la plus stricte rigueur morale s'appliquait à tous les niveaux de la société. Et si l'on ajoutait à cette morale sévère, la stricte éducation catholique de votre supérieur, tout se compliquerait encore plus.
-
Crabtree!
Ce hurlement était reconnaissable entre mille : c'était celui du Commissaire Thomas Brackenreid, qui dirigeait le poste de police n°4 où vous travailliez. Et quand il hurlait un nom et que ce nom, et bien c'était le votre, vous ne pouviez que répondre à l'appel.
-Bonjour, Monsieur.
-Crabtree, hurla le Commissaire, savez-vous où est l'inspecteur Murdoch ?
-Non, Monsieur.
-Et que comptez-vous faire pour le savoir ?
-Je vais me rendre chez lui et m'assurer qu'il va bien.
-Faites donc, Crabtree. Et revenez moins ignorant !
Moins ignorant ! Décidément il avait le toujours le mot pour vous rabaisser ! Certes il n'était qu'agent de police mais il apprenait beaucoup au contact de Will … pardon de l'inspecteur Murdoch. Il enfourcha son vélo et décida d'aller chez l'inspecteur. Il devait faire attention de ne pas l'appeler William. Les familiarités n'étaient vraiment pas de mise. Les seuls moment où il pouvait se le permettre, c'était dans l'intimité de sa chambre à coucher, quand il osait rêver de son supérieur. Une seule fois, il avait dérogé à cette règle : le jour où Murdoch était revenu d'Angleterre. Il s'était permis de lui donner l'accolade. Il n'avait pas pu s'en empêcher. Il était très content de le revoir. Pourtant il se demandait encore ce que l'inspecteur en avait pensé car ils n'en avaient jamais reparlé.
En arrivant devant la pension où logeait l'inspecteur, il vit quelqu'un attendre devant la porte. Il immobilisa son vélo et en descendit. En s'approchant, il reconnut le docteur Julia Ogden. La jeune femme entendit son pas et elle tourna la tête :
-Agent Crabtree, bonjour, dit-elle avec un sourire.
-Bonjour, Madame, répondit-il en ôtant son casque.
-Vous venez voir William, je veux dire l'inspecteur Murdoch ?
-Oui, le commissaire Brackenreid a demandé après lui. Et vous Madame ?
-Et bien il devait passer chercher mon rapport d'autopsie à la morgue ce matin. Ne le voyant pas venir et le pensant souffrant, j'ai décidé de venir aux nouvelles.
-Pardonnez-moi mais vous attendez depuis longtemps ?
-Non, en fait, je viens d'arriver. J'ai tapé à la porte mais il semble qu'il n'y ait personne.
Crabtree s'approcha de la porte.
-Excusez-moi …
il s'apprêtait à toquer quand il y eut un bruit.
-Vous avez entendu ? Demanda la jeune femme.
-Oui … on aurait dit du verre brisé.
Le même bruit se fit entendre.
-Je … ça vient de la maison de l'Inspecteur.
-Vous croyez ? Dit George en collant son oreille contre la porte.
-Mais oui ! Enfin, Agent Crabtree,vous êtes assermenté ! Ouvrez donc cette porte par la force.
-Oui, vous avez raison !
Il aurait très bien pu y penser tout seul ! Il prit un peu d'élan et se lança contre la porte. Elle céda assez facilement mais il sentit quand même une douleur quand son épaule la heurta. Il entra le premier afin de s'assurer que la maison était sûre. Le Docteur Ogden le suivit.
-Monsieur ? Appela-t-il.
-Will … Inspecteur Murdoch ? Appela le Docteur.
Pas de réponse. Ils avancèrent prudemment quand soudain :
-Par ici !
Ils s'orientèrent par rapport au son de la voix.
-Monsieur ?
-Oui George.
Le Docteur et l'Agent Crabtree arrivèrent dans une sorte de salon. Ils y trouvèrent l'Inspecteur Murdoch à plat ventre. La fenêtre face à la porte était brisée.
-William ? Vous allez bien ?
La jeune femme s'agenouilla près de lui.
-Oui, Ju … Docteur.
-Je vais appeler de l'aide, dit Crabtree.
Murdoch n'était pas blessé, juste un peu courbaturé d'être resté allonger par terre pendant de longues minutes. Les agent poste de police n°4 arrivèrent peu après. George avait commencé à récolté des indices. Quand le Commissaire Brackenreid franchit la porte de la pension, il ne put s'empêcher de faire entendre sa voix :
-
Murdoch !
-Oui Monsieur ?
-Allez-vous me dire ce qui s'est passé ?
La moustache du Commissaire était plus hérissée que d'habitude.
-À vrai dire, je ne sais pas trop. Je suis descendu ce matin comme je le fais d'habitude. J'allais me rendre à la cuisine quand la fenêtre a explosé. Je me suis jeté par terre. Des verres et des tasses ont explosé derrière moi. Je suis resté dans cette position jusqu'à l'arrivée e l'Agent Crabtree et du Docteur.
-Vous pensez que vous étiez la cible ?
-Apparemment.
En entendant ça, le cœur de l'agent Crabtree se serra d'inquiétude. Qui pouvait bien avoir tenté de tuer l'Inspecteur Murdoch ? Un nouvelle enquête commençait pour le commissariat n°4. On avait retrouvé une balle plantée dans le mur face à la fenêtre. C'était un calibre assez courant. Le plus dur allait être de retrouver celui ou celle qui tenait l'arme. L'inspecteur s'était fait des ennemis, c'était certain, mais lequel avait eu l'audace de tirer sur lui, en cette heure de la matinée. Il n'y a pas d'heure pour les crimes. Le jeune constable décida de veiller sur l'inspecteur, contre sa volonté s'il le faudrait. Bien sûr cette décision ne fut pas sans conséquences. Car surveillance ne signifiait pas discrétion pour Crabtree mais bien suivre l'Inspecteur comme son ombre, en tous lieux. Il sentit au bout d'un moment l'irritation poindre chez Murdoch. Ce dernier avait décidé de faire quelques recherches aux alentours de la pension où il habitait afin de voir si le tireur avait laissé des indices. Bien entendu, Crabtree le suivait, patiemment, balayant les alentours du regard afin d'être sûr que rien ne menaçait William, enfin son supérieur.
-Alors George ? Pas d'agresseur en vue ?
-Non … euh je veux dire …
-Calmez-vous, j'apprécie votre geste et votre dévouement. Suivez-moi. Nous allons tenter de déterminer la trajectoire de la balle que nous avons trouvée.
Une nouvelle expérience ?
-Comment comptez-vous procéder ?
-Le plus simplement du monde, vous allez voir …
Ils entrèrent dans la maison. Murdoch monta et redescendit avec une fine baguette de bois. Ils se dirigèrent vers le salon.
-Cette baguette me rappelle celle de mon institutrice Ms Weston …
-George ! Un peu de concentration je vous prie.
-Euh, oui Monsieur.
Il repéra l'orifice laissé par la balle et y inséra la baguette. Cette dernière semblait avoir été taillée pour rentrer parfaitement dans le trou. En observant l'inclinaison de la baguette, l'inspecteur en conclut que son agresseur devait se trouver de l'autre côté de la rue, sur une position élevée, comme un promontoire ou un balcon. Il regarda par la fenêtre et vit une telle position sur la maison d'en face. Il décida d'aller jeter un coup d’œil, toujours accompagné par l'agent Crabtree. Malheureusement il n'y avait rien d'exploitable : des feuilles mortes, de la poussière. Les traces avaient sûrement disparu.
Les recherches dans les dossiers traités par l'inspecteur ne donnèrent pas grand-chose : les coupables qu'il avait arrêtés étaient pour la plupart derrière les barreaux. Mais Murdoch était persuadé que celui ou celle qui lui avait tiré dessus allait recommencé tôt ou tard et il se préparait à cette éventualité. Une éventualité qui ne rassurait pas l'agent Crabtree, lui qui s'était juré de protéger celui qui faisait battre secrètement son cœur. Il ne fallait surtout pas que ses sentiments ne transparaissent, l'époque n'était pas prête et l'inspecteur non plus n'était pas prêt à les entendre. Cependant, en insistant un peu, il avait réussi à convaincre Murdoch qu'il ne devait pas rester seul à la pension. Sa logeuse lui serait d'aucun secours et puis de toutes façons elle était absente. Le convaincre ? En fait l'inspecteur avait cédé peut-être pour ne plus avoir à entendre la quasi-supplique de l'agent de police.
Ce soir-là, Murdoch et Crabtree étaient dans le salon, tout près de la cheminée. Ils venaient de finir de manger et ils étaient entrain de boire une infusion. Le repas s'était déroulé dans le silence le plus absolu. George sentait bien que sa présence dérangeait l'inspecteur mais il le remerciait intérieurement de ne rien en dire. Ce dernier ne lui avait fait grâce d'aucun regard. Il se contentait de fixer le contenu de sa tasse. L'agent se leva et alla à la fenêtre qui avait été réparé dans l'après-midi. Il regarda au dehors. La nuit était tombée. Les lueurs des réverbèrent dansaient. Soudain quelque chose attira son attention. Une forme indistincte semblait profiter d'une zone d'obscurité pour surveiller ce qui se passait dans la maison.
-Monsieur ?
Murdoch ne réagit pas. Il semblait captivé par le contenu de sa tasse ou bien il ne voulait tout simplement pas entendre ce que George avait à lui dire.
-Monsieur !
-Quoi, George ? Le ton était à peine cordial.
-Monsieur, il y a quelqu'un qui nous épie.
L'inspecteur tourna la tête.
-Vous en êtes sûr ?
-Certain, Monsieur. Quand il a vu mon visage à la fenêtre, il s'est dissimulé davantage mais je l'ai vu.
Murdoch se leva.
-Non attendez, Monsieur, lui dit alors Georges, restez où vous êtes. On ne sait jamais. Il attend peut-être que vous veniez à la fenêtre pour vous tirer dessus. Je reviens, je vais demander des renforts, ne bougez pas s'il vous plaît.
William regarda George s'éloigner. Il apprécia l'intention. Le jeune agent se faisait du souci pour lui. C'était touchant. Il se morigéna. Il devait garder les idées claires
Crabtree revint.
-J'ai réussi à joindre une permanence de nuit. J'espère vraiment que le constable que j'ai eu a tout compris parce qu'il avait l'air franchement endormi.
-Je l'espère aussi, dit Murdoch en regardant George.
Soudain ils entendirent du bruit. Quelqu'un venait d'entrer dans la pension.
-Il y a un autre pensionnaire qui devait rentrer ce soir ? Demanda Crabtree avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
-Non, répondit l'inspecteur. Il semble qu'un intrus soit entré. Venez George.
Ils sortirent du salon avec prudence. Le couloir était plongé dans la pénombre, à peine éclairé par un rayon de lune traversant une lucarne. Crabtree entendit un bruit de frottement puis un déclic. Il comprit ce qui allait se passer.
-Monsieur, attention ! Cria-t-il.
Il se plaça dans la ligne de mire de l'intrus au moment où celui-ci appuyait sur la détente. Une détonation retentit. Il ressentit une sensation de brûlure immédiatement suivie d'une violente douleur. Il s'effondra.
-George ! Hurla Murdoch.
L'inspecteur savait que le prochain tir serait pour lui. Il regarda autour de lui et s'empara de la première chose un peu offensive qu'il trouva. Un vase massif : un Ming ? Tant pis ! Il trouverait bien le moyen de d'en payer un autre à sa logeuse. À cet instant l'intrus passa dans la zone éclairée par la lucarne. Murdoch se décida à agir : il se leva et lança le vase sur la tête de l'agresseur qui tomba sur le sol. Il se précipita sur lui – les quelques leçons de boxe anglaise prises avec le commissaire Brackenreid allaient servir- : une droite bien placée pour terminer d'assommer l'impudent. Puis il l'immobilisa comme il put.
Il retourna vers l'agent Crabtree toujours allongé sur le sol.
-George !
Murdoch s'agenouilla près de lui, ôta sa veste, la roula en boule et la plaça sous la tête du jeune constable.
-Monsieur, je …
-Non, George, ne parlez pas, dit l'Inspecteur, les secours vont arriver.
Le jeune homme exerçait une pression sur sa blessure d'une main. Son autre main se leva et réussit à attraper celle de son supérieur qui ne refusa pas le contact:
-Monsieur … je … je dois vous dire … quelque chose …
-Je vous ai dit de ne pas parler, économisez vos forces.
La pression sur la main de Murdoch s'accentua :
-Monsieur, je … je vous aime !
Puis elle se relâcha et Crabtree sombra dans l'inconscience.
Les policiers arrivèrent peu après.ils trouvèrent l'intrus inconscient et l'embarquèrent. Murdoch était resté à côté de George, encore pas mal remué par l'aveu du jeune homme. Comment pouvait-il ne rien avoir vu ? Il resta silencieux un long moment. Il sentait sa morale et sa foi vaciller. Pourquoi ?
Le lendemain, Murdoch se présenta au poste de police n°4. Il avait mal dormi.
-Ah vous voilà, Murdoch, dit le Commissaire Brackenreid.
-Bonjour, Monsieur.
-Vous n'avez pas l'air en forme ?
-Ça ira.
-Je l'espère, car le suspect est muet comme une tombe. La seule chose qu'il ait dite, c'est qu'il ne parlerait qu'à vous.
-Qu'à moi ? Étrange.
-Il est dans la salle d'interrogatoire.
L'homme que Murdoch trouva dans la salle d'interrogatoire le regarda intensément. L’inspecteur ferma la porte et baissa les stores. Un sourire étrange apparut sur le visage de l'inculpé.
-On m'a dit que vous ne parleriez qu'à moi.
-Tiens ? Tu me vouvoies maintenant Will ?
-Nous nous connaissons ?
Cette fois ce fut un sourire presque démoniaque qui apparut sur le visage de l'homme :
-Ne me dis pas que tu m'as oublié ! Tu m'avais dit qu'après ce qui s'est passé, tu ne m'oublierais pas de sitôt !
Soudain un souvenir enfoui revint à la mémoire de Murdoch, un souvenir que sa foi et son éducation avaient enfoui au plus profond de lui, comme pour le faire taire à jamais. Le souvenir d'un contact coupable, une bouche pressée contre la sienne, moment fugace interrompu par des cris d'horreur, des menaces d'éternelle damnation. Une promesse ! vite oubliée suite aux punitions et aux pénitences infligées à cet adolescent qu'il était.
-Je … je ne sais pas qui vous êtes, Monsieur. Je ne vois pas de quoi vous parlez. Ce que je sais par contre, c'est que la corde vous attend.
Il sortit de la salle d'interrogatoire.
-Alors ? Demanda Brackenreid.
-C'est certainement un fou, Monsieur. Un fou qui prétend me connaître. Rien de plus.
Sentant la nausée, il préféra sortir.
George Crabtree se sentait flotter, c'était agréable. Il ne ressentait aucune douleur, en fait il se sentait bien. Si c'était ça la mort, c'était plutôt sympathique. Un visage se forma devant lui, celui de son cher William qui lui souriait. Une vision du Paradis sans doute ? En fait non car un autre visage apparut : celui du Commissaire Brackenreid ! Il était en Enfer ?
-Alors, Crabtree, vous revenez enfin parmi nous ?
Donc il n'était pas mort. Il soupira.
-Bonjour, Monsieur, dit-il dans un murmure.
-Comment vous sentez-vous, George ? Demanda Murdoch avec sollicitude.
Il ne répondit pas de suite. Il sentit que quelque chose serrait sa main. En y jetant un coup d’œil, il vit que c'était la main de l'Inspecteur. Le Commissaire ne s'en était pas rendu compte.
-Pas trop mal, répondit-il alors.
-Revenez en forme, Crabtree ! Vous avez des rapports en retard !
Le Commissaire salua les deux hommes et sortit de la chambre du blessé.
-Vous restez encore un peu, Monsieur ? Demanda-t-il.
-Bien sûr, George. Vous m'avez sauvé la vie.
Le jeune constable ferma les yeux quelques instants. Apparemment sa main était toujours dans celle de Murdoch. Ce contact l'apaisait. Il se laissa aller au sommeil en sachant que l'Inspecteur veillait sur lui.