Comme prévu, la suite. Normalement vous devriez trouver des Pdes. Le nom des quartiers et des boulevard existent vraiment. Certains prénoms sont Hawaiien, sauf un. A vous de deviner lequel (petit clin d'oeil à quelqu'un qui nous manque sur le forum).-oOo-
Pour une fois, c’est moi qui conduisait, Steve voulait profiter d’un moment de tranquilité pour se plonger dans ses souvenirs. Il regardait la côte, le soleil n’allait pas tarder à se coucher. Il n’y avait que la voix du GPS pour casser ce silence. Moi, finalement, ce silence me faisait du bien, j’étais apaisé, je commençais à me plaire sur cette île, loin de la folie du New Jersey. J’avais à présent des amis, une fille formidable, une ex-femme un peu plus conciliante.
- Merci, murmura Steve.
- Quoi ? mais pourquoi ?
- Merci d’être là, quand je pense à notre premier jour ensemble, si on m’avait dit que quelques mois après on allait si bien s’entendre ...
- si bien ... je ne dirais pas ça. On s’engueule quand même pas mal. Si tu étais moins fou ...
- Qu’est ce que tu veux, on m’a donné les pleins pouvoirs, je suis Dieu ! plaisanta Steve. Mais reconnais qu’on se dispute moins !
- Ok, je te l’accorde, de toute façon il y a toujours des disputes dans les couples.
Steve tourna la tête vers moi, les sourcils relevés, les yeux écarquillés.
- Euh ... couples ?
- Non ! je ne veux pas dire que toi et moi ... tu vois ... je veux dire ... partenaires ... de travail bien sûr hein... pas partenaires dans le sens ... euh ... je ... euh ... et merde ! ! !
Steve ricana en voyant mon embarras sur ce malentendu. Il posa une main sur mon épaule.
- T’inquiète, j’ai compris « coéquipier ». Cinq minutes passèrent sans un bruit. Mais quand même, je suis sûr que tu serais heureux avec moi, je suis un amant formidable.
- Steve ?
- Oui ? dit-il d’une voix toute mielleuse.
- Arrête de parler je conduis, il faut que je sois concentré sur la route.
- Quoi ? s’étrangla steve. Tu veux dire que tu nous imagines en train de ...
- Non ! ! ! ça va pas ! T’es pas bien dans ta tête ! Regarde mon pantalon, tu vois l’entrejambe ? Tu vois une bosse se former ? Non ! T’es beau gosse, mais tu ne m’excites pas. Alors arrête avec tes délires et regarde le beau coucher de soleil.
Quelques minutes plus tard, je sortais de la route principale Kamehameha pour rentrer dans Kawela. Le feu rouge parut long, très long.
- Je rêve ! je t’ai dit que tu étais beau gosse ?
- Ouais.
Avec Steve on s’est pris ce soir là l’un de nos plus gros fou rire. J’avais la tête appuyée sur le volant, les larmes coulaient et je n’avais pas vu que le feu venait de passer au vert. Je me suis fait rappeler à l’ordre par de nombreux coups de klaxons. Ces hawaiiens ! presques plus pressés que les New Yorkais. Quelques mètres plus loin notre destination finale. Un joli restaurant du nom de Holuakoa Café donnant sur une plage privée. Et pour Steve, sa deuxième famille.
- Nanny Kamea !
- Steven ! Mon petit kane. E komo mai !
La dénommée Kamea devait avoir 70 ans pas plus, de long cheveux noirs attachés en chignon, une robe bleue. Elle vint sur le parking quand Steve sortit de la voiture.
- Comment vas tu Kamea ?
- Ca va, je suis contente de te revoir, la dernière fois c’était dans de mauvaises circonstances, comment t’en sors tu ?
- J’essaie d’y faire face en tentant de retrouver l’assassin de mon père. Nanny, je te présente Danny Williams, c’est lui qui était sur l’enquête au départ.
- Comment ça se fait qu’on l’a pas vu à l’enterrement ?
- A l’époque il ne faisait pas encore partie de ma vie. Steve mit son bras sur mes épaules. On s’est rencontré le lendemain. C’est maintenant l’un de mes meilleurs amis.
- D’accord, alors Monsieur Williams, les amis de steve sont mes amis, je vous souhaite la bienvenue dans mon petit restaurant.
- Enchanté de faire votre connaissance.
Je lui ai serré la main, et ensuite nous l’avons suivi dans le « petit » restaurant. La salle était immense, en haut des poutres apparentes, en guise de lustres des roues de chariot, de grandes tables, des bancs. Les tables étaient disposées autour d’un patio, ce patio était décoré de plantes, et d’une jolie fontaine en son centre. C’était impressionant, mais le plus fou c’était vers le fond du restaurant, un bar en bois brut et une piste de danse. A côté du bar, une double porte menant vers la plage privée. Un paradis au paradis.
- Dis moi Kamea, tu peux me préparer mon plat préféré ?
- Et pour ton ami ?
- Il choisira sur la carte, mais si tu peux lui en mettre une petite part de côté pour qu’il puisse goûter ... je crois qu’il va en tomber amoureux.
- Ok, le temps que je fasse la cuisine, allez au bar. Keanu ! sers ces messieurs, je les invite, donnes leurs ce qu’ils veulent.
Après un cocktail maison pour Steve, et une bière pour moi, nous nous sommes installés à une table. Une jeune femme, a apporté deux assiettes de ce qui me semblait être une tarte.
- Messieurs, voiçi pour vous la spécialité de mon grand père. Une quiche lorraine.
- De votre grand père ? demanda Steve. Kamea est ...
- Oui, Kamea est ma grand mère, je m’appelle Natty.
- Wow ! vous avez hérité de la beauté de votre grand mère.
Natty mis un doigt sur sa bouche.
- Chut, ne le dites pas trop fort, mon fiancé est très jaloux, c’est Keanu, celui qui vous a servi au bar.
Elle nous a fait un clin d’oeil et elle est partie débarrasser les tables voisines.
- Bon Steve, j’ai besoin d’explications là. C’est quoi une quiche aux raies. C’est une tarte avec du poisson. Au sourire de Steve, j’ai sû que j’avais dit une bêtise. Arrête de te foutre de moi.
- Tout d’abord, on dit une quiche lorraine, c’est un plat français.
- Ah ! comme la région !
- Tiens ! tu connais la géographie française ? s’étonna t’il.
- Oui Monsieur, et mieux que ça, je parle français, je l’ai étudié en deuxième langue. Mais si j’avais eu un aperçu de mon avenir j’aurais pris Hawaiien.
- Je ne sais pas si on enseigne cette langue dans ... bon bref. Pour faire court, le mari de Kamea était français, il s’est installé içi. Ils se sont mariés, ils ont eu beaucoup d’enfants, et quand Kamea est devenue ma nourrice j’ai passé du temps içi, il m’a appris le français, il m’a appris à pêcher, à nager, à cuisiner, c’était comme un deuxième père, une deuxième famille. A la mort de ma mère j’ai dû repartir sur le continent, ça m’a déchiré le coeur. Dès que je revenais sur l’ile je venais me ressourcer içi.
- C’est vrai que c’est joli, c’est paradisiaque.
- Alors tu aimes cet endroit ?
- J’aime ... Hawaï, ça me coûte de le dire mais je commence vraiment à apprécier la vie içi.
Steve prit son verre de vin blanc et l’observa longuement. Je sentais qu’il voulait dire quelque chose, alors j’ai patienté, pas longtemps.
- Je dois t’avouer quelque chose, je suis content que tu dises ça, car ... comment dire ... j’angoisse à l’idée qu’un jour tu me dises que tu retournes vivre dans le New Jersey. J’ai peur de te perdre ... on ne peut pas rêver mieux comme coéquipier. Tu es un flic hors pair, un ami toujours disponible, tu es aussi dingue que moi et quand je te vois avec ta fille ...
- Bon, arrête ou tu vas me faire pleurer. Ecoute, je ne te dirais pas que je ne retournerais jamais sur le continent, ce serait un mensonge. Mais la vie est courte, on met notre vie en danger presque tous les jours, donc il faut profiter du moment présent. Et là, je suis avec toi, et je veux qu’on lève nos verres à notre amitié.
- A notre amitié, répéta steve en levant son verre.
A suivre ...