Merci Pinec^^
Citation:
Juste au passage... C'est pas "parler" que tu veux dire ?
Ah si....a trompé!
Vous avez choisi, je m'incline
! Voici la suite de la fic comme vous l’avez demandé. Il y a encore un bout après car, elle est plus longue que prévue. Cest toujours un Pov de Dom pour l'instant, je verrais dans la troisième partie comment je peux faire.
J’ai à peine suivi la cérémonie. Je ne suis même pas sûr d’avoir compris qui a gagné le prix du meilleur film. C’est terminé maintenant et Matt me donne un coup de coude :
- Tu viens ? Il y a un dîner avec tout le monde.
- Non merci. Je crois que je vais rentrer à l’hôtel.
Il fronce les sourcils :
- T’es sûr que tu vas bien ? Tu as fait la tronche toute la soirée et tu n’as pas applaudis une seule fois.
- Je sais mais je ne suis pas trop d’humeur pour être franc. C’est pour ça que je veux partir. J’ai pas envie d’étaler ma gueule de déterré à table, ça risque de vous couper l’appétit !
- Oh, tu deviens sarcastique maintenant ! Tu as des soucis ? Je peux faire quelque chose ?
- Non merci, mais c’est compliqué. Tu ne peux pas faire grand-chose pour moi. Ne t’inquiète pas, ça ira.
Je vois à son regard qu’il est à la fois inquiet et perplexe. Ashley lui demande de se dépêcher. C’est sûr que s’ils attendent trop il n’y aura plus de punch ! Matt finit par me laisser :
- Bon d’accord. Prend soin de toi OK ?
- Ouais, à plus !
Il s’éloigne et je me dirige vers le vestiaire où l’on m’a gardé ma veste. Je veux pouvoir sortir d’ici sans être vu. Désolé pour les fans mais là ,je n’ai vraiment pas envie d’aller signer des autographes. Je risquerais de me montrer désagréable.
L’entrée principale est bouchée par les photographes qui mitraillent les heureux lauréats. Impossible de sortir par là. Je fais demi-tour et m’aventure au hasard dans les couloirs du palace. Je finirais sûrement par trouver une sortie plus discrète. Oui ! Voilà une sortie de secours près de ce que je crois être la cuisine. Personne en vue ? C’est parti ! Je cours le plus silencieusement possible vers la porte. Merde ! Il y a un serveur qui sort de la cuisine ! Lorsqu’il me voit là, la surprise se peint sur son visage :
-Monsieur, vous cherchez quelque chose ?
Une excuse, vite!
- Euh…en fait je cherche les toilettes.
- Vous leur tournez le dos monsieur. Au bout du couloir à gauche.
- Merci.
Me voilà obligé de rebrousser chemin au moins le temps qu’il s’en aille. Coincé dans un angle de mur, je le regarde s’éloigner et disparaître. Je retiens mon souffle et écoute de toutes mes oreilles. Pas de bruit de pas. Cette fois, c’est la bonne ! Je me précipite vers la porte. Pourvu qu’il n’y ait pas de fans derrière ! Je l’ouvre sans faire attention au bruit et la referme aussi sec. Ouf ! Je suis dehors !
Plus exactement dans une ruelle étroite entre deux poubelles particulièrement odorantes ! Il fait tout noir. La seule lumière vient du bout de la ruelle côté paillettes et médias. Comment je vais faire ? Tant pis, je dois prendre un risque sinon je suis bon pour passer la nuit ici. Je m’enveloppe de ma veste pour cacher mon costard et je rentre la tête. Ensuite, je me dirige rapidement vers la lumière. Je me glisse le plus naturellement possible dans la rue illuminée et dès que j’y suis, je tourne le dos à la foule qui hurle là-bas en direction du tapis rouge et je m’éloigne rapidement en rasant les murs. Bien sûr, je croise des gens mais ils ne font pas attention à moi. En plus, je ne suis pas assez connu pour que tout le monde me reconnaisse. Pendant que je marche, je prend conscience de ce que je viens de faire et me mets à rire. Je suis vraiment parti comme un voleur !
Plus je m’éloigne, plus la rumeur de la foule s’estompe. J’arrive dans des rues désertes. Enfin le silence ! Il est deux heures du matin. Je n’ai plus besoin de me cacher. Je redresse la tête et inspire profondément. Mon hôtel est à vingt minutes à pied mais tant mieux. J’aime marcher comme ça avec l’impression d’avoir la ville pour moi tout seul. Là dans les immeubles, ils sont tous en train de dormir, chacun est parti dans son monde intérieur. Je reste seul dans la réalité et la nuit m’appartient.
De réverbères en réverbères, je déambule. Le croissant de lune est juste en face de moi et sa blancheur glaciale se mêle à la chaleur orangée des lampadaires. Je n’entends que le bruit de mes pas. Il fait bon. J’ai presque envie de passer la nuit dehors jusqu’à ce que la folie diurne ne m’oblige à retourner dans ma chambre.
J’aperçois déjà mon hôtel. J’ai vraiment envie de continuer à marcher donc je crois que je ne ferais que passer. Il y a une voiture garée devant l’entrée. Sûrement un client tardif. Au moment où je la dépasse, une voix s’élève derrière moi et me cloue sur place.
Yesterday,
All my troubles seems so far away…
Une voix douce et claire que je ne connais que trop bien. C’est pas possible ! Je me retourne vivement et regarde partout comme s’il y avait un fantôme dans mon dos. J’aperçois une silhouette adossée au mur dans l’obscurité. Elle a la tête baissée et continue de chanter avec un sourire dans la voix :
Oh I believe in yesterday…
Comme si j’étais ivre, je m’approche à pas chancelants. La silhouette lève la tête et cesse de chanter. Je distingue à peine les traits de son visage mais je sais très bien qui c’est et mon cœur menace d’éclater de bonheur.
- Billy…
Il s’avance vers moi sans rien dire. Ses yeux pétillent dans le noir. Soudain, il se jette contre ma poitrine et me serre très fort dans ses bras. La chaleur de son corps me fait réaliser que je n’hallucine pas. Je referme mes bras autour de lui et enfoui mon visage dans le creux de son épaule. C’est la même odeur que je chéris tellement. C’est mon Billy. Avant même d’avoir pensé à m’en empêcher, j’éclate en sanglots. Au diable ma fierté ! Je pleure, je pleure, c’est fou ce que ça fait du bien ! En même temps, je serre à l’étouffer ce cadeau du ciel que je croyait avoir perdu. Mes mains se perdent dans son dos et ses cheveux. Ils sont plus longs qu’avant et descendent dans son cou. Il se dégage un peu pour pouvoir me regarder. Je caresse son visage et je sens ses larmes sous mes doigts. Un rire de pure joie nous échappe et il se serre à nouveau contre moi en collant son front contre le mien.
Je n’arrive pas à arrêter mes pleurs, c’est plus fort que moi. Mon corps m’échappe complètement. Il veut évacuer tout ce chagrin dont je l’ai chargé. Et surtout, il veut retrouver cette moitié de lui-même dont il était privé.
Billy met ses mains autour de ma nuque et pose ses lèvres partout sur mon visage. On dirait qu’il boit mes larmes.
- Dom, ne pleure pas, murmure-t-il tout contre mon oreille.
- Billy,…t’es vraiment là…t’imagine pas…tu m’as manqué.
- Je suis là. Tu m’as manqué aussi. Pardonne-moi Dom de t’avoir laissé sans nouvelles.
Que je lui pardonne ? C’est déjà fait ! J’oublie toutes mes idées noires de tout à l'heure! C’est toi qui doit me pardonner, Billy, d’avoir eu ces pensées. Il n’y a plus de chagrin, ni de déception, ni de ressentiment. Je t’ai retrouvé !
- Je ne partirai plus, Dom. J’ai compris beaucoup de choses.
- Comment ça ?
Il reste songeur un moment puis secoue la tête.
- Je t’en parlerai plus tard. Ce n’est pas encore le moment. Il faut qu’on y aille.
- Où ça ?
Il sourit malicieusement :
- Tu verras. Les surprises ne sont pas finies. Mais il faut que tu me suives.
Je ne sais pas ce qui se passe mais ça m’est égal. Emmène-moi Billy, fût-ce en enfer ! Il me prend la main et on va dans sa voiture. Je m’installe côté passager, la tête bourdonnante. Je passe une main sur mon visage trempé. A côté de moi, Billy m’observe en souriant puis me tend un mouchoir.
- Tiens. Tu ne voudrais pas arriver avec les yeux gonflés !
Je souris et attrape le mouchoir. Pendant ce temps, Billy démarre la voiture et nous voilà partis. J’abaisse le pare-soleil qui comporte un miroir et je regarde un peu la tête que j’ai. Oh my God ! Mieux vaut ne pas insister…
Les rues défilent devant nous. Je profite de l’éclairage pour regarder Billy. C’est vrai que ses cheveux ont poussés et ça lui va super bien. Il porte un jean et une veste beige sur un T-shirt blanc. Autour de son cou, je reconnais un pendentif en argent. C’était le mien mais je le lui avais donné pendant notre dernière soirée à Wellington.
Il surprend mon regard et me sourit doucement. Je ne sais pas où on va mais je voudrais qu’on ne s’arrête jamais.