Nouveau défi avec Duneline. Chacune a choisi le pairing de l'autre (même si bon, pour le mien, j'ai négocié !), et elle m'a imposé l'écriture d'un McBeck que voici !
Saison 3
Rodney reprit conscience. Il avait mal partout, à tel point qu’il ne savait même plus d’où venait la douleur. Il n’avait même pas la force d’ouvrir les yeux, mais il savait où il se trouvait. Il n’y avait pas de doute possible. Cette odeur aseptisée de javel et de médicaments, avec cette pointe de métal ancien en arrière plan : il était à l’infirmerie d’Atlantis. Et sans savoir pourquoi, cela l’apaisait. Il avait toujours détesté cet endroit, mais tout à coup, il lui était devenu accueillant, familier, comme un refuge.
Il voulut bouger, mais il parvint seulement à extirper de sa gorge un gémissement de douleur. Une main vient se poser sur son bras, et comme par enchantement, la douleur se fit moins présente. Cette paume suffit à l’apaiser et à réchauffer son petit cœur. Sa seule pensée avant de sombrer fut pour cette présence réconfortante : Carson …
Quand Rodney ouvrit les yeux, il n’avait plus mal. Mais c’était sans doute normal, puisqu’il se trouvait dans un rêve. Il était assis au bord d’une des jetées d’Atlantis, mais tout est désert, calme et laiteux. Bref, tellement loin de l’agitation d’Atlantis ou de ces rêves habituels. Il était complètement perdu, et désorienté. Mais soudain, il sentit à nouveau cette présence chaleureuse à ses côtés. Il tourna lentement la tête, et découvrit un Carson tout sourire, assis à ses cotés.
Rodney se jeta sur lui et le pris dans ses bras, le serrant de toutes ses forces, comme avide de sentir encore plus fort sa présence. Puis le génie qu’il était reprit ses esprits et s’écarta vivement du médecin.
- Excuse-moi, je ne sais pas ce qui m’a pris, dit-il à l’écossais.
Il n’était pas du genre impulsif, et encore moins du genre à s’excuser ! Mais la vue de l’écossais l’avait tellement troublé, au point de venir court-circuiter son cerveau si bien huilé. Mais c’était comme s’il ne l’avait pas vu depuis des mois. Des mois …
Rodney réalisa alors qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il s’était passé ses derniers mois. Il n’avait plus aucun souvenir d’aucune sorte.
- Ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave, le rassura Beckett en lui souriant.
- Je … begaya McKay, complètement perdu, ce qui pour lui n’était pas commun. Je ne me souviens de rien.
- C’est normal, lui répondit le médecin avec son accent si particulier. C’est à cause des narcotiques, contre la douleur.
Rodney sursauta, et prit de suite un regard affolé : la douleur, mais quelle douleur ?
- Pitié, ne me dit pas que je me suis encore reçu une flèche dans le postérieur ! le supplia-t-il.
Mais le visage de Carson se ferma, et il prit un air dramatique que Rodney ne lui connaissait pas.
- Rassure moi, Carson, je suis pas mort, quand même ?
- Si tu étais mort, tu n’aurais pas mal, Rodney, lui fit remarquer l’écossais avec bon sens.
Mais comme cela ne semblait pas suffire à calmer Rodney qui commençait à agiter ses mains l’une contre l’autre, il ajouta d’une voix posée :
- Non, ne t’inquiète pas, tu es sain et sauf. J’y veille.
- Ben j’espère bien que tu y veilles ! s’écria le scientifique. Tu es quand même le médecin de la base !
- Je suis plus que ça, Rodney …
- Oui, bon, tu es aussi mon meilleur ami, concéda McKay. C’est une raison de plus pour que tu veilles à ma santé et mon bien être !
- Ce n’est pas de cela dont je veux parler, et tu le sais bien …
Et là, McKay eut peur de comprendre. Il pensait avoir pourtant bien dissimulé ses sentiments, en ne cessant de lui lancer des piques, et en restant distant, malgré leur grande amitié. Non, c’est vrai, le grand Rodney ne voyait pas ce foutu médecin comme un simple ami. Il l’aimait, de tout son petit cœur de scientifique. Tellement qu’un jour, il avait voulu tout lui dire, au cours d’une partie de pêche. Mais avant qu’ils ne partent, il avait tout annulé car il avait trop peur de le perdre.
Mais là, ce n’était qu’un rêve, n’est-ce pas ? Que risquait-il de lui arriver ?
- Oui, c’est vrai Carson … Je … Je t’aime, murmura-t-il dans un souffle.
- Je sais Rodney.
Et il prit le menton du génie entre ses doigts, déposant un léger baiser sur ces lèvres.
- Mais ce n’est toujours pas ce que j’ai voulu dire …
Rodney le regarda, hébété. Qu’y avait-il d’autre à comprendre ?
- Je suis devenu plus que ton médecin, ton ami, ou même ton amant. Je suis ton ange gardien, Rodney, lui expliqua Beckett.
- Mon ange gardien ! s’écria Rodney en riant. Mais bien sur ! Et puis quoi encore ? Qui voudrait d’un écossais pareil pour ange gardien ? Et puis, qu’est-ce que c’est que cet accoutrement ?
Et là, Rodney se rappela. Ces souvenirs l’ébranlèrent tellement que Carson du le rattraper pour éviter qu’il ne tombe à la renverse. Il venait de passer près d’un mois enfermé dans une prison Wraith, à se faire torturer sans relâche. Ils voulaient savoir où était la cité, mais aussi connaitre des détails sur les E2PZ et d’autres technologies anciennes. Mais il ne voulait rien dire. Alors il lui avait pris des années de vie, l’emmenant aux portes de la mort, avant de le ramener de force avant la délivrance. Ils l’avaient brisé, autant moralement que physiquement, et l’état de son bras gauche en était une preuve.
Mais il n’avait pas craqué. Car au milieu de toute cette noirceur brillait une lumière, sa lumière : Carson. Il était là, à chaque instant, le comblant de paroles rassurantes, de caresses et d’encouragements. Il était là car il était mort, ce faveux jour ou Rodney voulait lui déclarer sa flamme. Au lieu d’aller pêcher, il était mort dans une explosion. Et les anciens l’avaient accueilli parmi les leurs, en lui offrant l’ascension. C’est ainsi que comme Daniel en son temps l’avait fait pour Jack, Carson était revenu veiller sur Rodney, pour s’assurer qu’il ne craquerait pas, car cela ne signifierait rien d’autre que sa mort. Tant qu’il ne parlait pas, ils avaient besoin de le garder en vie. Mais heureusement, son équipe était venu à son secours, comme toujours. Et Carson n’avait pas désobéit aux règles, il n’était pas intervenu pour le sauver, pas physiquement. Mais en le baignant de son amour, il l’avait protégé, à sa façon.
- Oh mon Dieu, Carson, je me souviens ! Je suis tellement désolé … Si seulement j’étais allé pêcher avec toi, ce jour-là …
- Rodney, tu sais très bien que je ne t’en veux pas. Ce n’est pas de ta faute, ce qui est arrivé. Et si j’étais allé faire cette stupide partie de pêche, certes, je serai encore en vie, mais des dizaines de personnes seraient mortes à ma place. Et tu sais que je ne l’aurais pas supporté.
- Mais si tu n’étais pas mort, tu n’aurais pas eu à assister à tout cela, en silence … dit McKay d’une petite voix, ces yeux examinant le sol.
- Rodney, tu viens de te faire torturer pendant près d’un mois, et c’est encore à moi que tu penses ! s’écria Carson en lui relevant la tête du bout des doigts. J’étais là de mon plein gré, pour te soutenir, car je t’aime. Bloody Hell, tu m’entends, espèce de scientifique à la noix ? Je t’aime !
Il déposa un nouveau baiser rapide sur les lèvres du canadien.
- Mais si c’était à refaire, non, je ne le referais pas …
Rodney le regarda sans comprendre, et vit des larmes naitre dans les yeux de son ami avant de glisser sur ses joues rondes.
- Non. Si c’était à refaire, je te sauverais sans hésiter. J’ai été lâche …
McKay se rapprocha de son ami et le prit dans ses bras, de façon certes un peu maladroite, mais avec autant de tendresse que possible. Il se mit à le bercer doucement, en lui chuchotant à l’oreille des phrases à n’en plus finir, dont lui seul à le secret, pour le rassurer.
- Tu as bien fait, dit-il tandis que Beckett s’écartait légèrement de lui. Sans quoi, je n’aurais plus eu l’occasion de te revoir. Et pour cela, je veux bien avaler tous les citrons du monde, s’il le faut !
- Justement …
La voix de Beckett se brisa, et ses larmes reprirent. Mais il se força à reprendre un peu de contenance, et à se relever. Il tendit sa main pour aider son scientifique préféré à se redresser, avant de poser ses mains sur ses épaules et de plonger à corps perdu dans ses grands yeux bleus.
- Les Anciens ne veulent plus que je t’approche. Avoua-t-il. Ils ont compris que si jamais il t’arrivait encore quelque chose, j’agirais sans hésiter une seconde.
- Non mais attends, tu veux dire que ces empaffés d’Anciens bons à rien …
- Chut … dit-il en posant son index sur les douces lèvres du génie. Ne gâche pas notre adieu en t’énervant pour rien, s’il te plait …
Puis il remplaça son doigt par ses lèvres. McKay était étonné de toute la tendresse et la douceur de ce baiser. C’était comme si Beckett voulait lui transmettre tout son amour, afin qu’il comprenne à quel point ses sentiments étaient forts. Leurs langues se mêlèrent, et Carson gouta pour la première et dernière fois au doux mélange de café et de chocolat de son scientifique adoré. Le sel de ses larmes vint pimenter le tout, tandis que Rodney l’agrippait comme s’il voulait ne plus jamais le lâcher. Il était sa boue de sauvetage, son phare dans la nuit. Il ne pouvait pas partir. Les Anciens n’étaient pas des monstres, ils ne pouvaient pas le priver de tant d’amour. De tant de tendresse …
Mais la douceur ambiante fut peu à peu remplacée par une souffrance qui devenait insupportable. Les bras de Rodney se refermèrent sur du vide, et ses lèvres portaient encore le goût du médecin, bien qu’il ne soit plus là. Il aurait voulu ouvrir les yeux et crier à en perdre haleine, mais il était de retour dans son lit, à l’infirmerie. Il sentait les tuyaux du respirateur qui lui piquaient les narines, son bras qui le grattait sous son plâtre et la douleur, lancinante malgré les médicaments. Il essaya de soulever ses paupières, mais la lumière était trop aveuglante, après toutes ces journées passées dans la noirceur d’un vaisseau ruche.
- Essayez de ne pas bouger, Rodney, lui conseilla la douce voix du docteur Keller.
Mais McKay ne put s’en empêcher. Il se releva brusquement sur son lit, et ouvrit grand les yeux. La douleur le terrassa à tel point qu’il ne trouva pas la force de crier. Mais cela en valait la peine. Carson était là, juste en face de lui, essayant de lui sourire pour masquer sa peine. Il lui adressa un petit signe de la main, et pendant que Jennifer rallongeait Rodney dans son lit, il disparut dans une lumière étincelante. Pour toujours …
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Mais c'est beau, vraiment beau. En tout cas je maudis les Anciens d'avoir enlevé Carson à Rodney.
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