merci Valbonne. Voici la suite. Bon désolée, je n'ai pas eu le temps de la corriger, j'ai écrit très vite.
J'espère que ça vous plaira quand même, n'hésitez-pas à me dire votre avis.
chapitre 2
Il se souvenait de cette rencontre comme si elle s’était passée la veille. Il avait 20 ans. On l’avait surnommé Barracouda et il avait acquis il y a peu par acte de bravoure son grade de sergent. Il en était si fier qu’il l’avait tout de suite écrit à sa mère, même s’il y avait peu de chance que sa lettre arrive. En pleine guerre, le service du courrier laissait à désirer.
Ce jour-là il était au camp, attendant que ses supérieurs enfermés dans la plus grande tente statuent sur leur destin à tous et les renvoient à la mort. Le bruit d’un avion l’avait fait se tendre. Un ennemi ??? Non. Le petit avion mitrailleur portait leur couleur et ne semblait pas agressif du tout, par contre il semblait pris d’une frénésie totale, faisant des boucles, rasant la tête des soldats pour remonter, enchainant looping sur looping.
- Mais il est fou !!! Il va finir par s’écraser sur nous !!
Un de ses hommes à ses côtés rit.
- Complètement fou. Mais il ne s’écrasera pas. Le capitaine Murdock est le meilleur pilote du monde. Quand il s’ennuie, il s’amuse à ça. Vous vous y habituerez sergent. D’ailleurs regardez il se pose.
L’avion se posait en effet, en plein milieu du camp, à deux centimètres de la position de Barracouda qui avait résisté à la tentation de s’enfuir en courant. Dieu qu’il détestait les avions !!
Un homme d’à peu près son âge avait surgi comme un diable hors de sa boite. Un homme mince en tenue de pilote avec en effet le grade de capitaine qui envoya valser lunette et casque dévoilant un visage… on ne pouvait pas vraiment dire qu’il était beau, pas d’une beauté classique en tout cas. Une peau blanche, des cheveux châtains, une figure taillée à la serpe. Une beauté spéciale… et des yeux… des yeux sombres brillant d’une lueur incroyable. Cet homme là n’était pas quelqu’un d’ordinaire. Cinglé ? Certainement. Mais fascinant.
Barracouda sut à la minute où leur regard se croisèrent qu’il était pris, ficelé, lié à vie à cet homme. Son rôle reprit le dessus :
- espèce de tordu. Tu voulais tous nous tuer ou quoi ? Je ne sais pas ce qui m’empêche de te rectifier le portrait espèce de…
un « sergent » horrifié retentit. Son camarade le regardait, épouvanté et Barracouda comprit l’étendu de la bourde qu’il venait de commettre. Ce Murdock était capitaine, lui simple sergent. Les punitions qu’il pouvait lui infliger pour insultes à un supérieur lui donnèrent tout à coup le vertige.
- Capitaine je…
Celui-ci ne le laissa pas placer un mot de plus.
- Tordu ? Tordu ? Ai-je l’air tordu ?
Il avait une voix bizarre, aux accents un peu lyriques par moment.
- Non je suis droit comme un jeune hêtre, mon corps ne plie pas sous le vent ! Mais mon esprit lui ? Il n’est pas tordu non plus… il est alambiqué ! Vous comprenez la différence n’est-ce pas ? L’énorme différence que cela fait ? N’est-ce pas ? Mon cerveau ne se tord pas mais mes pensées se courbent comme dans un très beau vol, quand l’avion décolle puis tourne et…
- et vous êtes complètement cinglé.
Cela avait encore échappé à Barracouda qui se demanda d’un coup si le capitaine avait le droit de le fusiller sur place. Il découvrit qu’il était seul face à lui, son courageux trouffion ne préférant pas rester dans les parages en cas de sanction.
-Une forte tête hein ? D’accord nous allons faire un tour en avion !
- QUOI ??? Pas question, je préfère encore me faire fusiller !
- ça, ça viendra plus tard mon cher ami. Monte. C’est un ordre.
Il hésita, un instant. Très court. Puis il obéit.
- Barracouda !!! Barracouda !!
Le directeur sortit de ses pensées à l’appel de deux jeunes entrant son bureau.
- Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ?
- On peut le garder n’est-ce pas ?? On peut ? Looping a déjà dit oui !
Oui à quoi ??? Garder quoi ? Avec une vivacité à peine croyable pour un homme de son âge et de son gabarit, l’ex sergent sortit en trombe, tombant sur une bande de gamin aux yeux énamourés, Looping et une boule de poils malodorante serrée dans ses bras. Un chien…
Curieusement, connaissant Looping, il était soulagé. Ce dernier aurait pu adopter un alligator ou une tarentule, c’était un moindre mal.
- Je ne sais pas où tu as trouvé ce sac de puces, mais tu vas me le virer tout de suite !
Le pilote ne prêta aucune attention à sa crise d’autorité.
- Tu n’as pas de cœur ! Barracouda ! Voila un pauvre chien abandonné et tu voudrais que nous le jetions à la rue ! Dans le froid, dans la jungle hostile du béton, pauvre petite bête. Mais non Willie ne t’inquiète pas. Nous allons te cajoler, te garder et tu apprendras à faire le beau avec un sucre sur la truffe.
Willie ??? S’il lui avait déjà trouvé un nom c’était foutu.
- Dans ton intérêt, ton sale clébard n’a pas intérêt à faire des trous dans mes habits ou jouer avec mes chaussures sinon…
Il montra son poing massif. Les adolescents rirent. Ils avaient tous l’habitude des disputes des deux associés.
- Hé les gars arrêtez les scènes de ménage, c’est presque l’heure de manger. Au fait, vous vous marriez quand ?
Les gamins étaient tous mort de rire, mais Barracouda lui sentit son cœur faire un arrêt et hurla un QUOII retentissant. Même en plaisantant, ne jamais dire ce genre de choses…
Looping sourit.
- c’est une idée ça les enfants ! Je me vois déjà en costume noir, élégant, avec un nœud papillon rouge pour la gaité et barracouda… en robe blanche… avec le voile bien entendu. Bon il faudrait faire des retouches avec les couturiers… AIEUH ! Tu sais que ça ne se fait pas d’agresser son futur mari ?
- je vais te redresser le cerveau à coup de poings moi tu vas voir !
Puis baissant la voix, il demanda :
- et pourquoi je devrais porter une robe au fait ?
Looping, le seul à avoir entendu, eut un petit sourire et ce regard si particulier
- à ton avis ??? Allez viens Willie ! je vais te donner un bel os à ronger.
Si le pigment de sa peau l’avait permis, Barracouda se serait mit à rougir comme une pivoine.