1) Je sais, je suis à la bourre pour
toutes mes fics.
2) Oui, j'ai particulièrement honte de ce titre.
3) Le pairing réclamé est enfin tenté.
4) Ca ne paie pas de mine et j'ai écris ça assez vite. Donc indulgence !
5) Pour l'humour aussi, soyez indulgent.
Bonne lecture à vous !
ⱷⱷⱷⱷⱷInstallés dans le camp de fortune qu’ils avaient dressé pour la nuit, trois des membres de l’agence dînaient autour du feu qui crépitait bruyamment. Déposant sa cuillère dans sa gamelle, Hannibal cru bon de rassurer ses troupes :
« Barracuda s’en sortira avec un mauvais mal de tête, tout au plus. » Déclara le colonel, pressant son cigare contre l’une des braises incandescentes, aspirant la fumée âcre par bouffée. « Futé, porte-lui son repas, il devrait se réveiller d’ici peu. »
Opinant de la tête, le jeune homme servit une portion de la tambouille, préparée par Looping, et se redressa, s’appuyant d’une main sur le sol, pour le porter jusqu’à la minuscule tente. Il n’en eut pas le loisir : relevé tout aussi vite, Looping lui barra la route et l’empêcha de poursuivre son chemin. Attrapant l’assiette, il fronça les sourcils et s’adressa à ses deux amis :
« Je m’en charge ! Et je surveillerai l’assiette jusqu’à ce qu’il se réveille. Les fennecs traînent dans le coin et les haricots les attirent ! » Prévint, tout à fait sérieux, Looping en adoptant un air professoral.
Eclatant de rire, Hannibal cracha quelques volutes et s’étendit devant le feu, la tête reposant sur l’un des coffres en métal. De l’autre côté, Futé fixait, intrigué, les flammes qui dévoraient les morceaux de bois :
« Les fennecs ne vivent pas dans le Sahara ? »
« Si. Mais ils te répondraient sûrement que ceux de l’espace fréquentent aussi l’Amérique du Nord. » Corrigea le colonel, amusé de l’exaspération de son jeune lieutenant.
ⱷⱷⱷⱷⱷLe ventre dans le sable, appuyé sur ses coudes, Looping bâtissait, brindille par brindille, ce qui ressemblait – de loin – à une minuscule cabane ou un abri. Montant sérieusement la garde face à la gamelle de Barracuda, il sursauta lorsque le colosse se redressa, la main appuyée sur le front :
« Toi ! Qu’est-ce que tu fiches là ! »
« Je construisais une cabane pour mille-pattes. Tu sais que l’immobilier est très cher chez les myriapodes ? »
Ecarquillant les yeux face aux propos incohérents de son acolyte, Barracuda écrasa le montage du plat de la main et dissémina les tiges dans le sable. Soufflant d’agacement, il se plaint une nouvelle fois d’une effroyable migraine, haussant le ton pour une menace :
« Je te jure que si c’est encore une de tes expériences qui m’a-
Levant le doigt pour demander la parole, tordant sa bouche dans une moue pensive, Looping l’interrompit :
« Indirectement… Disons que si je n’avais pas frappé ce gars, il n’aurait pas lâché le râteau… sur lequel tu as marché. Mais, à mon humble avis, tu devrais te ménager. La vue de ton van pourrait te causer-
« Mon van ! Qu’est-ce que… Tu-
Barracuda suspendit son grognement en saisissant le Capitaine au col, tordant celui-ci de ses doigts épais. La gorge écrasée, la voix ridiculement étranglée et basse, Looping cru nécessaire de s’expliquer :
« Une griffe, minuscule, petite ! A peine plus grande que… hm… Un petit mètre ? »
Jetant son acolyte à travers la tente, le fou rampa jusqu’à saisir l’assiette qui tint devant lui, les yeux fermés, quand Barracuda s’approcha, plus menaçant que jamais :
« Jetaifaitdesharicotssaucetomate. »
« Pardon ? » Rugit le colosse, un sourcil levé, en inspectant le contenu du plat.
« Futé m’a assuré que tu aimais les tomates. J’ai fait une sorte de heu… ragoût. Pour me faire pardonner ! »
Reniflant le contenu, Barracuda s’empara finalement du repas et dévora le contenu, cuillère par cuillère, assis en tailleurs sur le matelas rudimentaire. L’observant soigneusement, Looping ne se permit aucun commentaire et recula légèrement, s’approchant d’un des coins de la tente. Dialoguant à voix basse avec un ami imaginaire, il décida finalement de présenter celui-ci au Sergent :
« C’est Dirk, un fennec. Ils aiment les haricots ! Je l’ai empêché de dévorer ton dîner et… eh bien, finalement, on a sympathisé ! C’est pour son animal de compagnie, George le mille-pattes, que je construisais une cabane que tu as… »
Haussant les épaules, le Capitaine n’acheva pas sa phrase et détourna le regard, les genoux ramenés contre son torse et la tête posée sur ceux-ci. Le silence pesant ne gêna aucunement Barracuda qui déposa son assiette, vidée, dans un soupir de contentement. S’allongeant finalement sur le matelas, il ferma les yeux et gigota, s’installant confortablement. Saisissant la gamelle, Looping fit une moue déçue et demeura, immobile, en surplombant le Sergent. Celui-ci ouvrit un œil :
« Qu’est-ce que tu veux, encore ? »
« J’ai préparé ça rien que pour toi. »
« Ouais et- ? »
Soufflant, le Capitaine se dirigea vers l’ouverture de la tente, le dos voûté, tenant l’assiette à deux mains. Marmonnant quelque chose, Barracuda ne comprit que la fin de la phrase :
« … même un frappadingue aime bien les remerciements. »
Prêt à sortir, Looping sentit une main s’enrouler autour de ses chevilles. Chutant, il partit en arrière et rebondit, les fesses dans le sable et la tête sur les cuisses de Barracuda, assis sur le matelas :
« Dirk pourrait mal interpréter cette position… Il est encore jeune. »
« Looping ! Ton fichu fennec n’existe pas ! »
Les mains plaquées sur les oreilles, le Capitaine refusa de l’écouter et fredonna une irritante mélodie. Lui saisissant les poignets, l’obligeant ainsi à l’écouter, Barracuda prit le ton le plus neutre possible et bredouilla quelques paroles :
« Merci pour… hm, le repas. C’était gentil. »
S’écartant subitement, Looping demeura interdit. Le colosse s’en amusa, demandant à son acolyte si un compliment de sa part l’étonnait tant que ça. Gêné, le Capitaine répondit par la négative. Devenant subitement moins calme, Barracuda le somma de lui dire ce qui se tramait :
« Hm. George le mille-pattes… Il est sur ton épaule. »
Raillant les fantaisies de son ami, le Sergent éclata de rire. Au moins jusqu’à ce qu’un objet anormal vint troubler sa vision périphérique. Tournant lentement la tête, Barracuda découvrit une horrible bestiole, de plusieurs centimètres, perchée près de son cou. Hurlant, il lança la créature sur Looping qui l’entoura de ses mains, prêt à tout pour protéger le frêle animal.
ⱷⱷⱷⱷⱷSe chamaillant bruyamment, les deux meilleurs ennemis attirèrent l’attention d’Hannibal et Futé. Ce-dernier patientait, l’oreille posée contre la toile de la tente. Le front plissé, les sourcils froncés, il parvenait à saisir quelques phrases. Taquin, Hannibal avança l’hypothèse qu’ils pouvaient très bien être occupés à autre chose que de la bagarre. Légèrement choqué, le jeune homme plaqua sa main sur sa bouche pour étouffer un cri de surprise ; indiquant à son supérieur d’écouter la conversation qui se tramait de l’autre côté du mur de tissu, le Lieutenant grimaça au moins autant que le Colonel. Discernant les voix de Barracuda et Looping, scandant diverses obscénités, ils retinrent leur respiration :
« Si je t’attrape, je-
« Tu as intérêt à être délicat avec ma bestiole, sinon-
« Tu n’es pas prêt de savoir marcher demain si tu ne me laisses pas-
« Quoi ? Même si elle n’a pas de poils, elle est très douce ! Et toi, tu es une brute ! Et en plus, je te signale qu’elle a un nom ! George ! »
Assis dans le sable, Hannibal et Futé hésitaient entre éclater de rire et s’évader de là, dans le silence, en évitant de spéculer sur les activités qui se déroulaient dans la tente. Appuyés l’un contre l’autre, les yeux plissés d’amusement, les lèvres pincées, ils ne parvinrent néanmoins pas à réprimer un cri d’effroi lorsqu’une voix, celle de Barracuda à n’en pas douter, s’éleva :
« Mais c’est affreux ! Et elle mord en plus ! »
FIN. ⱷⱷⱷⱷⱷJ'ai honte. Vraiment.