Un petit OS basé sur la chanson "Partons vite" de Kaolin, sur le couple Rafael Nadal/Feliciano Lopez avec en arrière plan Rafael Nadal/ Carlos Moya
Je ne connais pas ces personnes et ce que j'écris n'est en rien la réalité, je ne gagne rien à faire cela, à part peut être des migraines!
Allez danse, danse, viens dans mes bras, Allez tourne, tourne, reste avec moi, Allez partons vite si tu veux bien, dès le jour, Le soleil brille très haut tu sais, Mais j'aime ça, je t'attendais Alors partons vite si tu veux bien, Sans retour...
C’est une victoire historique pour nous, l’Espagne soulève pour la troisième fois de son histoire ce saladier d’argent, après 2000, 2004, 2008 vient s’ajouter à la liste, et en plus devant notre public.
Mon regard balaye le court sur lequel nous venons de battre la Russie, je suis incapable d’expliquer ce que je ressens, j’ai presque l’impression de flotter a côté de mon corps, je m’effondre soulevant un nuage de poussière, tu fais de même déjà les autres viennent nous rejoindre, se roulant avec nous dans cette terre ocre, nous serrant contre eux, j’ai l’impression qu’ils t’éloignent, mais déjà je sens ta chaleur familière contre mon corps.
Tu m’aides à me relever, ton sourire m’éblouit, tu sautes dans tous les sens, incontrôlable, les larmes au bord des yeux, tellement heureux d’offrir ce cadeau à ton pays et à Carlos.
A Carlos surtout !
Tu as l’air d’un gamin un matin de Noël, tu tournes sur toi-même, à une vitesse incroyable, cherchant l’ivresse éphémère, j’attrape ta main et tu t’enroules autour de moi, tes lèvres se posent sur ma clavicule aux vues et aux sues de tous, mais tout le monde mettra ce geste sur l’excitation suivant cette fabuleuse victoire.
Rit plus fort et parle-moi De nos projets, de nos rêves tout ça Donne-moi la main, embrasse-moi, mon amour Le temps comme ami, moi je veux bien Mais les amis ça va, ça vient, Alors partons vite brûler le jour et la nuit
Des caméras tournent autour de nous, des journalistes, nous bousculent, les supporters commencent à envahir le terrain, je ne me souviens pas d’avoir vu ça dans notre sport ! La sécurité réagit enfin et nous rapatrie dans les vestiaires, le temps que tout cela se tasse et qu’on puisse procéder à la remise du trophée.
Dans cette pièce ou nous nous sommes préparés, la tension tombe ainsi que l’excitation, tu t’affales sur un banc, une serviette sur la tête, je m’assois à côté de toi, nos genoux se frôlent imperceptiblement, provoquant un délicieux frisson chez moi.
Tu relèves la tête, ton regard se pose sur celui embué de larmes de Carlos, aujourd’hui, il disait adieu à une partie de sa vie, demain il rangera définitivement ses raquettes et se contentera d’être le compagnon d’une obscure joueuse de tennis. Je sais que cela te fait mal, savoir que tu ne le croiseras plus que très rarement au détour d’un couloir lors des tournois mixtes.
Evidemment, tu l'aimes encore, Je le vois bien tu sais, et puis alors ? Mais pour l'instant ferme tes yeux, passe ta main dans mes cheveux.
Nous retournons sur le terrain, dans le tunnel nous y conduisant tu passes devant moi, mes doigts gratifient le bas de tes reins d’une légère caresse, mais ton regard ne quitte pas le dos quelque peu voûté de ton mentor.
Je ne suis pas bête, j’ai toujours su que ton cœur lui appartenait, dés l’instant ou je vous ai vu ensemble, je savais que je ne ferais pas le poids, mais en fait je n’en ai rien à faire, car c’est entre mes bras que tu t’endors chaque jour et c’est à mon oreille que tu murmures des mots tendres. De toutes façons je peux attendre, le temps qu’il faut pour que tu l’oublies.
Le soleil nous accueille et te fait resplendir, la cérémonie dure peu de temps, certainement à cause des problèmes de sécurité, nos camarades qui, eux n’ont pas joué aujourd’hui, s’attardent pour répondre aux questions des journalistes, alors que nous retournons dans les vestiaires prendre une douche bien méritée.
Je veux entendre, ton cœur qui bat, tu sais, je crois qu'il chante pour moi Mais en douceur comme ça tout bas, comme un sourd Mon cœur lui s'emballe, il vole haut, peut être un peut trop haut pour moi Mais je m'en fou, je suis vivant pour de bon
Nous nous éclipsons juste après pour retourner à notre hôtel histoire de nous reposer un peu avant d’aller faire la fête. La fédération a réservé la bâtisse en entier pour son Invincible Armada. Je me retrouve dans ta chambre, plus grande que la mienne, après tout tu es le joyau de notre équipe.
Tu balances ton sac dans le salon et tu te laisses choir sur le lit, je te regard ôter ton tee-shirt et ton jean, ne gardant que ton boxer blanc, je te rejoins sous la couette encore plus dévêtu, une petite sieste s’impose, tu t’accroches à moi et tu murmures :
-On l’a fait.
Puis juste avant de t’endormir, tu laisses échapper son prénom, je ne le prends pas mal, je sais que tu l’aimes plus que tu ne m’aimes, cependant je t’aime tellement que je suis capable la plupart du temps d’occulter cette information.
Allez danse, danse, regarde-moi Allez tourne, tourne, ne t'arrête pas Allez partons vite, si tu veux bien, dès le jour le soleil brille, profitons-en Je t'attendrai, je t'aime tant Alors vas-t'en vite si tu veux bien, sans retour
Ton téléphone nous réveille et à la tête que tu fais je devine que c’est lui, je m’éclipse, me réfugie dans le salon. Le soleil se couche sur Barcelone et mon cœur gémit, mais je serre les dents, je sais que tu es à moi et qu’il n’est que ton passé, mais parfois le passé pèse trop lourd !
-Tu es prêt ?
Tu es déjà habillé, j’ai du rester plus de temps que je ne le croyais devant la fenêtre.
-Non, il faut que je retourne dans ma chambre.
Je remets mes habits et puis je sors, tu me suis dans ton costume sombre mais avec ta chemise pourpre, je te fais un léger sourire, ta main se glisse dans la mienne et ma douleur s’apaise.
Je suis un faible et un égoïste, mais je t’aime trop pour te quitter, si jamais je le faisais je crois bien que je finirai par me jeter du haut d’un pont.
Evidemment, tu l'aimes encore, Ça crève les yeux mon dieu, Tu l'aimes encore Mais pour l'instant ferme tes yeux, passe ta main dans mes cheveux.
Nous retrouvons les autres dans un bar branché du centre-ville, impossible de faire un pas, sans bousculer quelqu’un, on nous guide jusqu’au carré des VIP ou les bouteilles de champagne ont déjà été débouché. Carlos se précipite vers toi, il n’a toujours pas compris, ou alors il ne veut pas comprendre, à ses yeux il n’a fait que t’initier aux plaisirs de la chair, mais il a oublié qu’à l’époque tu n’étais qu’un adolescent influençable en quête d’amour. C’est lui que je déteste, parce qu’il ne se rend pas compte du mal qu’il te fait, qu’il nous fait ! C’est pour ça que je reste à tes côtés, les sentiments amoureux sont comme des chevaux sauvages, fougueux et incontrôlables mais tellement fascinants !
Elle est là celle qui lui a pris ce cœur que tu as cru détenir, tu joues les jeunes hommes civilisés mais ton regard ne me ment pas. Pour la première fois depuis le début de notre relation, c'est-à-dire deux ans, tu m’embrasses à pleine bouche en public et surtout devant lui ! Je le vois détourner son regard, regrette-t-il ? Il pourra essayer tout ce qu’il veut je ne te lâcherai pas.
Tu m’emmènes vers la piste de danse, tu bois un peu trop, Carlos s’inquiète, je lui fais remarquer avec acidité que ce n’est plus son rôle et qu’il ferait mieux de retourner auprès de sa petite amie qui semble perdue au milieu de nous tous ! Il essaye de me foudroyer du regard, mais un fou rire m’échappe, il se rend compte trop tard des sentiments de mon compagnon, car ce dernier est résigné depuis longtemps sur leur avenir ensemble ou plutôt sur l’absence d’avenir, mais il garde dans son cœur ses sentiments, il les protége avec nostalgie.
Allez danse, danse, retourne-toi Allez tourne, tourne, ne t'arrête pas Allez partons vite, si tu veux bien, dès le jour J'ai manqué d'air je m'en souviens, Toutes ses années sans toi sans rien Même les chansons se baladaient le cœur lourd
Je te ramène dans ta chambre, alors que tu as du mal à marcher droit, un éclair de lucidité te frappe, tu t’arrêtes en plein milieu du couloir, tes yeux rougis s’attardent sur mon visage.
-Un jour je l’oublierai.
Je te souris, j’en suis convaincu, un jour il ne sera plus qu’un tendre souvenir de ton adolescence, mais d’ici là, je resterai auprès de toi, mettant un mouchoir sur ma peine en ta présence.
Un jour on sera heureux, mais pour l’instant ferme tes yeux….
Evidemment, tu l'aimes encore, Ça crève les yeux mon dieu, ça crève les yeux mon dieu Mon dieu...
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