Désolé d'avoir tant tardé pour mettre la suite de cette fic mais j'ai eu des petits soucis d'internet et j'arrivais pas à répondre à mon propre sujet, un comble, bref, si maintenant ça veut bien marcher, vous pourrez enfin avoir la suite! Bonne lecture!
- PAPA ! Papapapapapapapapapa ! Réveilles-toi ! Aller, s’il te plaiiiiiiit !
- Humm…John…ton fils t’appelle.
- Je crois que c’est toi qu’il appelle.
- Maieuh ! Réveilles-toi tous les deux.
Rodney sentit qu’on lui secouait le bras. Malgré son esprit embrumé par le manque de sommeil, il reconnut John qui manifestement le confondait avec un prunier, sauf que bah non, ça ne pouvait pas être lui. Son cher et tendre ne pouvait physiquement pas être l’auteur de la séance de « massage » puisque celui-ci avait entrelacé ses doigts dans les siens. Or, aux dernières nouvelles, John n’avait que deux mains, rugueuses et poilues, certes, mais qu’il savait très bien utiliser…ses tartes aux myrtilles dominicales étaient de pures merveilles. Et donc, si le beau brun toujours sans aucun cheveu blanc à presque cinquante ans qui partageait sa vie n’était pas la cause des charmantes vibrations qui animaient son bras, ce devait être … Rodney ouvrit les yeux. Bingo ! Matt le fixait d’un sourire qui rappelait celui de son père. Le sourire que John lui sortait lorsqu’il avait obtenu ce qu’il voulait.
- Alléeuh ! Viens, c’est aujourd’hui !
- Hummoui…J’arrive, j’arrive. Vas-y, je te rejoins.
En moins de deux secondes, le petit bonhomme était sorti de la chambre de ses parents laissant un canadien complètement dans le brouillard et un américain ronflant. Rodney prit son courage à deux mains, se retourna tant bien que mal car prisonnier des bras de son mari, puis une fois dégagé, il tenta de réveiller ce dernier en douceur. John n’était pas du matin et si le scientifique voulait passer une journée agréable, il avait intérêt à mettre les formes en jouant les réveille-matin.
Heureusement qu’il avait l’habitude de ce genre de situation. Tous les mois, c’était pareil : le jour du « dimanche pique-nique » Matt se levait aux aurores, décidait que ses parents, eux aussi, méritaient de profiter du spectacle du lever du soleil, puis il ne les lâchait plus jusqu’à ce qu’ils passent la porte des étoiles pour passer une journée de détente en famille sur une des planètes alliées d’Atlantis. Aujourd’hui, ils avaient prévu de se rendre sur Istrière où une foire locale devait avoir lieu. C’était l’occasion pour les deux néo-Atlantes de retrouver l’ambiance des fêtes foraines terriennes et pour Matt de s’amuser à des jeux de son âge.
Mais pour le moment, Rodney devait sortir sa belle au bois dormant de son lourd sommeil. Rodney commença sa tâche en soufflant doucement sur le visage de son conjoint. Un léger sourire s’y dessina … Aha, il était sur la bonne voie ! Il poursuivit son oeuvre par quelques baisers sur le bout du nez et les paupières. Celles-ci tressaillirent, le dormeur sortait doucement des bras de Morphée. Le Canadien continua en effleurant le cartilage des oreilles. Alors qu’il en atteignait le lobe, il put sentir la prise de l’Américain se raffermir autour de sa taille. Bien, il était temps pour lui de sortir sa botte secrète. Il survola de ses lèvres celles de John, les frôlant juste assez pour chatouiller le bel endormi. Après quelques secondes de ce doux traitement, il les posa définitivement en augmentant progressivement la pression de sa bouche jusqu’à ce que John ouvre la sienne pour venir caresser de sa langue les lèvres fines. Il s’ensuivit un doux et long baiser trop tôt interrompu au goût des deux hommes par leur chère progéniture.
Apparemment, Matt trouvait qu’ils n’étaient pas assez rapides et était revenu à la charge. La petite tête brune était réapparue dans leur chambre et elle n’avait pas l’air ravie. Matt croisa ses petits bras sur sa poitrine, pris un air renfrogné et se mit à taper du pied. Cet enfant avait un talent incroyable pour passer, en quelques secondes, de l’imitation parfaite d’un John tout sourire à celle, tout aussi parfaite, d’un Rodney contrarié.
- PAPA !
- Quoi ?
John avait répondu plus durement qu’il ne l’avait voulu, mais se faire éjecter de son petit nuage matinal par un gamin de quatre ans le mettait assez vite de méchante humeur. Le gamin en question ne se laissa pas démonter par le ton employé par son père et enchaîna :
- Non, pas toi ! Papa.
John leva les yeux au ciel, il aurait dû s’y attendre, ce n’était pas à lui que Matt s’adressait. Il se tourna vers Rodney qui bizarrement avait l’air de trouver la scène assez drôle.
- Il serait peut-être temps qu’il trouve un moyen de nous différencier quand il nous appelle. Ca devient lassant de devoir lui demander à chaque fois lequel de nous deux il veut.
- Oh ! Non ! Je me souviens très bien de ce que ça a donné la dernière fois qu’il a voulu nous différencier. Dada, non mais je te jure…Est-ce que je ressemble à un cheval ?
Le canadien allait partir dans un de ces innombrables monologues mais Matt l’interrompit, en criant presque, avant qu’il n’ai eu le temps d’ouvrir la bouche.
- PAPA ! T’AS DIS QUE TU VIENS ALORS VIENS ! J’ai faim en plus. DEPECHES-TOI !
Il appuya ses derniers mots en tapant, encore une fois, du pied. John se redressa dans son lit, prit son air autoritaire et s’empressa de remettre son fils sur le chemin de la politesse.
- Jeune homme, on ne dit pas ça à ses parents. Alors, si tu veux que l’on se lève, utilise un autre ton. C’est clair ?
Matt se renfrogna.
- Matt ?
Le gamin lâcha un petit soupir mais finit par acquiescer.
- Oui papa.
- Bien, j’aime mieux ça. Aller ! A la une, à la deux, à la trois. On se lève tous pour danette comme disent les Français.
Rodney regarda John un long moment, les bras croisés sur sa poitrine.
- Et bien quoi ?
Rodney secoua la tête.
- Ils ont une mauvaise influence sur toi, ceux-là. Depuis qu’il y a un contingent de mangeur de grenouilles sur Atlantis, tu n’arrêtes pas de parler en utilisant ces stupides expressions toutes faites. Des fois, tu me fais peur, tu sais ?
Rodney reçu une petite claque sur le crâne, claque accompagnée d’une réflexion assassine de la part de John.
- S’il n’y avait que des fois où, toi, tu me fais peur…
OoOooOooOooOooOooOoo
Quelques minutes plus tard, Rodney et John étaient enfin debout et préparaient le petit déjeuner ainsi que le panier pique-nique. Rodney tartinait les tranches de brioche d’une épaisse couche de nutella et en donna deux à John et une à Matt. Ses deux hommes croquèrent à pleines dents dans les tartines d’une manière quasi simultanée. Rodney leva les yeux au ciel. Avec ces deux là, rien d’étonnant à ce qu’un pot format familial ne fasse que trois jours. John – après avoir englouti une autre tartine – se leva et se mis à ranger, avec une précision toute militaire, les vivres qu’il avait préparés pour le déjeuner.
Rodney qui avait fini lui aussi de déjeuner allait se lever lorsque son regard se posa sur un plat recouvert d’un torchon. Il fronça les sourcils. Evidemment John avait oublié. Rodney se leva et vint coller son torse au dos de son amant. Il passa ses mains sur le ventre plat du colonel et posa sa tête sur son épaule. John, pensant que son compagnon faisait une crise de manque de tendresse, l’embrassa ou plutôt lui donna une série de « smacks » rapides sur les lèvres, petites friandises dont raffolait tant le Canadien.
- Déjà en manque ? Et après tu dis que c’est moi l’obsédé, dit John en souriant.
- Tu ES un obsédé, mais je t’aime quand même.
Rodney l’embrassa avant qu’il ne puisse répondre quoi que ce soit.
- En fait, je venais te demander si tu n’avais rien oublié.
John regarda autour de lui.
- Euh…Non, je crois pas.
John fit un inventaire rapide de ce qu’il avait rangé, du nombre de petites cuillères au bocal de cornichon. Il en était sûr, il n’avait rien oublié.
- Tu es vraiment sûr ?
Rodney se retenait à grand-peine d’éclater de rire. John cherchait ce qu’il pouvait bien manquer, en vain. Le Canadien fit cesser la torture et tourna la tête du militaire en direction de la table, de façon à ce que ses yeux se posent sur le plat. John se donna mentalement une claque sur le front, comment avait-il pu oublier sa tarte aux myrtilles ?
Chaque fois qu’ils partaient pique-niquer, il emmenait une tarte aux myrtilles qui ne faisait pas long feu au dessert. C’était en quelque sorte, leur dessert familial, une partie intégrante de leurs traditions familiales.
OoOooOooOooOooOoo
Ils avaient traversé la porte depuis une heure environ et ils déambulaient tranquillement entre les différents stands de la foire.
La grande foire bi-annuelle d’Istrière était réputée sur de nombreux mondes. Il ne fallait donc pas s’étonner de rencontrer des ménariens, des logandriens, des tovens et bien d’autres représentants d’autres peuples plus ou moins avancés de la galaxie de Pégase. John et Rodney assistaient à chaque édition depuis qu’Elisabeth avait signé un traité commercial avec les dirigeants d’Istrière. Ici, ils pouvaient laisser libre court à leurs marques d’affections, même en public. Ils n’étaient plus le chef militaire et le chef scientifique d’Atlantis, mais un couple d’amoureux parmi tant d’autres, parent d’une petite terreur qui adorait les fêtes foraines.
La terreur en question venait tout juste de repérer un stand de promenade à dos de akala, une sorte de ruminant local ressemblant assez fortement à un cheval si ce n’était qu’à la place des sabots, il possédait trois doigts. Matt n’eut pas trop de mal à convaincre ses papas de lui laisser faire un tour, après tout, ils étaient là pour qu’il s’amuse.
John proposa d’accompagner son fils pendant la ballade à dos d’akala, pendant ce temps, Rodney en profiterait pour trouver un endroit agréable pour manger. Ils partirent donc chacun de leur côté, Matt précédant John en lui tirant le bras, déboîtant presque l’épaule du militaire, pour le faire avancer plus vite et Rodney scrutant les alentours à la recherche d’une parcelle de terrain dégagé.
Après quelques minutes de recherches, le scientifique trouva son bonheur : un carré d’herbe bien verte situé à l’ombre d’un arbre et assez éloigné de l’agitation du rassemblement. Il installa la couverture bleu pâle très simple et très classique (1) et y déposa les différents mets que son cuisinier personnel avait préparé avec amour et patience malgré un petit garçon de quatre ans qui voulait à tout prix faire la cuisine comme son papa.
Rodney venait à peine de sortir la tarte du panier quand il distingua du coin de l’œil qu’un jeune homme d’une vingtaine d’années s’approchait de lui. Il avait les cheveux châtains, la peau bronzée et ses vêtements étaient caractéristiques de ceux des Tovens. S’il se souvenait bien, le jeune homme s’appelait Ikar et était un vrai moulin à parole.
- Bonjour docteur McKay. Le colonel Sheppard et le petit Matt ne sont pas avec vous ?
- Bonjour Ikar. Si, ils font une ballade en akala.
- Oh… Et Jessica est avec eux ?
- Non, elle n’a pas pu nous accompagner, elle est malade.
- Ah, c’est dommage. J’aurais souhaité la présenter à mon frère. Il a fini ses études le mois dernier. Il est revenu vivre avec nous et elle m’avait dit qu’elle aimerait bien le connaître.
- Ce sera pour la prochaine fois, je lui passerai votre bonjour.
- Merci, c’est gentil.
- Oui, je suis très gentil.
Rodney pensa que la conversation prendrait fin sur cette dernière phrase mais le tovens enchaîna sur une question concernant le recyclage de l’eau sur Atlantis. Le scientifique ne s’attendait pas à une telle question, surtout de la part d’un membre d’un peuple aussi peu développé technologiquement que l’était le sien. Il répondit néanmoins. Il connaissait parfaitement le sujet puisqu’il avait apporté de nombreuses améliorations au système mis en place par les Anciens. Ikar se révéla très intéressé par le sujet et posa question sur question. Il s’interrompit uniquement pour saluer un groupe de touristes interplanétaires passant à proximité d’eux.
Rodney, lui, était tout à son exposé si bien qu’il ne remarqua même pas qu’un des hommes du groupe fit un signe de tête plus appuyé au tovens, tout en cachant rapidement une petite fiole dans une de ses poches.
OoOooOooOooOooOoo
John en était sûr, la ballade avait durée une éternité, minimum. Une éternité passée sur le dos saillant d’un stupide animal plus proche de l’estomac sur patte que du gentil compagnon de promenade. Cador, nom de l’adorable bête de somme qu’il partageait avec son fils, s’était arrêté à chaque touffe d’herbe rencontrée sur le parcours. Il avait pris son temps pour les déguster et avait dû trotter ou du moins essayer de trotter, pour rattraper ses congénères qui, eux, faisaient leur boulot avec sérieux. Résultat, John avait fait une séance de tape-cul (2). Et il n’y avait pas que son postérieur qui avait souffert.
Les akalas possédaient un garrot très proéminent à la base de l’encolure, juste au-dessus de l’endroit où se plaçait le cavalier. Et, (il s’en voulait terriblement de le penser), Matt, bien qu’assis devant son père, ne le protégeait pas de cette protubérance osseuse.
La virée akaléenne prit fin au grand soulagement de John qui mit vite pied à terre. Il se jura de ne plus jamais monter sur le dos d’un de ces animaux de malheur, récupéra son fils et rejoignit Rodney. Il le trouva en grande conversation avec Ikar, le Tovens qui faisait les yeux doux à Jessica depuis au moins deux ans. Quand le jeune homme vit arriver les deux atlantes il les salua et partit un peu précipitamment, prétextant un rendez-vous urgent et laissa la petite famille déjeuner tranquillement.
La scène était A-DO-RA-BLE.
John et Rodney se donnaient la béquée mutuellement sous les regards un peu jaloux d’un Matt en pleine résolution de son complexe d’Œdipe (3) et de jeunes filles qui trouvaient que tout ça, c’était un beau gâchis. De temps à autres, quand il se croyait à l’abris du regard inquisiteur de son compagnon, l’américain leurs envoyait des petits signes de la main, des sourires enjôleurs et autres coup d’œil suggestifs.
Rodney, n’étant pas aveugle, voyait bien le manége de son conjoint. Bien qu’excédé au plus haut point, il se força à rester le plus calme possible.
- Tu pourrais au moins avoir la décence de faire ça quand je ne suis pas juste à côté de toi. Dit-il d’un ton froid.
- De quoi ? lui répondit John sur un ton faussement innocent.
Rodney leva les yeux au ciel (c’était presque devenu un réflexe depuis qu’il vivait avec le militaire) et désigna les jeunes filles de la main.
- Tes œillades aux bimbos intergalactiques. Essayes d’être discret. Je sais que tu ne peux pas t’empêcher de jouer au capitaine Kirk, mais lorsque nous sommes en famille, réfrènes tes ardeurs. Parfois, je me demande si tu te souviens que tu es marié. A moins, bien entendu, que la portée de cet engagement ne t’échappe totalement. Finalement, je me dis que les alliances ce n’était pas une si mauvaise idée.
John répondit sur un ton agacé.
- Nous avons déjà eu cette discussion, souviens-toi.
Rodney se tut. C’était vrai. Combien de fois en avaient-ils parlé ? Des dizaines de fois. La première remontait à ce fameux soir où John lui avait re-proposé d’avoir un enfant.
Ils étaient en pleine action, emplissant leur chambre de gémissements plus ou moins étouffés, quand John pensa que c’était le bon moment pour lancer LE sujet. Pourquoi commençait-il les discussions importantes pendant l’amour ? Mystère…
- Epouses-moi.
Rodney, qui dirigeait les opérations, stoppa net. Il prit quelques secondes pour analyser ce qu’il venait d’entendre. Il ne pouvait pas se tromper, John venait bien de lui faire une demande en mariage.
- Pardon ? - Epouses-moi. - Tu es sérieux ? - Oui. On ne peut plus sérieux.
Effectivement, il en avait l’air. Il n’y avait aucune trace de sourire dissimulé, aucune moquerie dans les yeux. Juste une supplique silencieuse d’obtenir une réponse positive. Le canadien se retira du corps de son amant et s’assit en face de lui. Tant pis pour le septième ciel, la soirée venait de prendre un nouveau cap, beaucoup plus terre à terre.
- Je croyais que pour toi le mariage ce n’était pas indispensable. Tu m’as dit que tu n’avais pas besoin d’une signature au bas d’un bout de papier pour savoir que tu m’aimes. Alors ? Qu’est-ce qui a changé ? - La loi. - Quoi la loi ? - La loi dit qu’un couple homosexuel doit être marié pour avoir un enfant grâce à la technologie des Anciens. - Que…quoi ? Attends. Tu es en train de me dire qu’en fait, tu veux un enfant ? - Oui. Je veux qu’on ait un enfant tous les deux. Je veux que l’on devienne une famille. Je veux pouvoir tenir dans mes bras un mélange de toi et moi. Je veux laisser une trace de notre histoire. Je veux pouvoir raconter à mes petits enfants combien je t’aime.
Mais bien sûr…Depuis quand John était-il aussi sirupeux dans ses déclarations d’amour ? D’ordinaire, il se contentait de sourire, un peu niaisement d’accord, et de dire « je t’aime mon chéri ». Il ne se permettait qu’une seule exubérance : changer le « mon chéri » par « mon amour ». La seule fois où il avait était un tant soit peu « romantique » c’était pour essuyer les foudres de Rodney quand il lui avait avoué qu’il avait cédé à la tentation d’une belle aliène. Le canadien devint suspicieux, John lui ressortait peut-être le coup du « je veux un enfant de toi » pour faire passer la pilule de l’adultère.
- Avec qui m’as-tu trompé cette fois ? - Hein ? De quoi est-ce que tu parles ? - Du fait que tu n’es mielleux à ce point que lorsque tu as quelque chose à te faire pardonner. Et généralement la chose en question prend l’apparence d’une brune aux formes généreuses.
Aie ! Ce n’était pas vraiment comme ça que John avait imaginé la situation. Il avait plutôt prévu les yeux mouillés d’un Rodney tout ému, un oui murmuré doucement suivi d’un looong baiser et la reprise de leur activité sportive. Il ne pensait pas que le sujet « tu as fauté avec une extraterrestre » reviendrait pointer le bout de son nez maintenant.
- Je ne t’ai trompé avec personne, en tout cas pas depuis la dernière fois. J’ai vraiment envie d’avoir un bébé. Quand je vois Teyla et Ronon avec Melena, je me dis qu’on passe peut-être à côté des plus belles choses qu’un couple peut vivre. S’aimer c’est bien, mais si on peut le partager avec personne, à quoi cela sert-il ?
Rodney était resté silencieux plusieurs minutes à la fin de la tirade de John. Les derniers mots de l’américain résonnaient en lui. Il s’imagina l’espace d’un instant tenant contre lui un petit être mi-John mi-lui. L’image lui plut, plus qu’il ne l’aurait pensé. Il planta son regard azur dans celui noisette de son amant (4). Il voulait être sûr. Sûr que le militaire avait bien réfléchi avant de lui parler. Sûr qu’il connaissait les conséquences qu’un oui de sa part entraînerait. Sûr qu’ils étaient prêt à accueillir une tierce personne qui n’avait rien demandé dans leur couple.
John était sûr, comme il ne l’avait jamais été jusqu’à présent.
- D’accord. - C’est vrai ? Tu veux bien que l’on devienne une famille ? - Oui, je veux que l’on devienne une famille.
John se rua sur son compagnon pour le couvrir de baisers, lui laissant à peine le temps de respirer. Enfin, après une longue séance de remerciement baveux, il s’écarta un peu et redevint sérieux.
- Il va falloir s’occuper des formalités. Je pense qu’il faudrait qu’on se marie au Canada et aux Etats-Unis, ça facilitera les démarches. Mais je te préviens, je ne suis toujours pas mariage pour autant. Donc, pas d’église, pas de fêtes et pas d’alliance. Je n’ai pas besoin d’avoir un anneau à mon doigt pour savoir à qui j’appartiens.
Ils n’avaient pas échangé d’anneaux et John avait continué à avoir des aventures de temps en temps. Mais, tout bien réfléchi, est-ce qu’un bout de métal y aurait changé quelque chose ?
- Hum…C’est vrai. Une alliance ne t’aurait pas empêché d’aller voir ailleurs.
John allait répliquer mais un doigt pointé en l’air par un Rodney fronçant les sourcils l’en dissuada. D’un mouvement de tête, le canadien désigna Matt qui était en pleine contemplation d’une colonie de fourmis, afin de lui faire comprendre qu’il ne voulait pas se disputer devant leur fils. Il prit la tarte, en coupa trois morceaux et s’adressa au petit garçon.
- Matt ? Tu veux de la tarte ?
En deux secondes, Matt avait abandonné ses fourmis et s’était littéralement jeté sur la part que lui tendait son père. Il l’avala en un rien de temps et se retrouva avec le pourtour de la bouche constellé de confiture aux myrtilles. Il réclama un autre morceau en remplaçant le « s’il te plait » par le « sourire Sheppard » Sourire contagieux qui se propagea à ses parents. La bonne humeur revint chez les Atlantes et ils finirent leur repas en engloutissant leur dessert.
ooOooOooOooOooOoo
Le canadien allait ranger leurs affaires quand Matt annonça qu’il voulait faire une sieste. Il avait vraiment l’air fatigué, les yeux mi-clos, il n’arrêtait pas de bailler. C’était assez inhabituel de sa part, d’habitude il était en plus grande forme après avoir mangé qu’avant. Rodney pensa que la fatigue de son fils était peut-être due au peu de sommeil qu’ils avaient eu. Ils s’étaient tout de même couchés tard la veille ou plutôt tôt ce matin.
Il allait demander son avis à John mais n’eut finalement pas besoin de formuler sa question, le militaire baillait à s’en décrocher la mâchoire tout en s’étirant. A cette vision, Rodney ne put réprimer lui aussi un bâillement. Apparemment, ils avaient tous les trois besoins de dormir un peu.
- Bon ! Et bien ! Je vous propose de nous reposer un peu. Les stands sont là jusqu’à ce soir, nous auront amplement le temps de refaire le tour de la foire avant de repartir sur Atlantis.
- Tu sais que tu as des idées de génie parfois ? Dit John narquoisement.
- Parfois, seulement ? Répondit Rodney faussement vexé.
Ils s’allongèrent sur la couverture qui leur avait servie de nappe, John sur le dos, la tête de Rondey sur sa poitrine et Matt blotti contre lui. Ils s’endormirent rapidement … trop rapidement. John également, lui qui mettait toujours un temps fou à sombrer dans le sommeil ne parvint pas à lutter contre celui-ci. Il s’endormit, oui, mais pas avant qu’une petite boule n’apparaisse au creux de son estomac.
OoOooOooOooOooOoo
A quelques mètres de là, caché par une haie, un homme attendait patiemment.
La patience avait toujours été l’une de ses plus grandes qualités. Il avait pris le temps, de se calmer après ce qu’ils lui avaient fait, de préparer sa vengeance, de planifier dans les moindres détails cette journée et les suivantes. Oh ! Oui ! A leur tour de vivre l’enfer.
Les Atlantes dormaient profondément maintenant. La drogue avait rempli son rôle. Bien ! Ce Tovens verrait sa vie continuer encore un peu. Le veilleur fit signe aux hommes qui l’accompagnaient de le suivre. Il s’approcha lentement de la petite famille endormie, vérifia qu’il n’y ait pas âmes qui vivent aux alentours mise à part ce vieille akala miteux et délicatement enleva l’enfant au flanc de son père. John bougea un peu mais ne réveilla pas.
L’homme dévisagea Matt quelques minutes. Il ressemblait à Sheppard, trop. Pourtant, il avait quelque chose qui lui était familier. Quelque chose qui lui rappelait pourquoi il était là aujourd’hui, qui lui rappelait ce que Sheppard lui avait fait. La détermination de l’homme redoubla. Il partit, suivi de sa troupe, en direction de la porte des étoiles serrant, un peu fort contre lui, cet enfant qui n’était pas le sien et qui ne le serait jamais.
TBC…
1. Pitit clin d’œil à Rieval qui trouve que les couvertures bleues pour un petit garçon sont classiques, très classique, trop classique…
2. Comme disent les cavaliers.
3. Ma sœur m’a expliquée récemment ce qu’était réellement le complexe d’Œdipe. On ne peut pas simplement le réduire à « le petit garçon est amoureux de sa mère et veut zigouiller son père » C’est un peu plus complexe. Pour faire court, c’est en résolvant ce complexe que l’enfant se rend compte qu’il n’est pas l’unique objet d’amour de ses parents, mais que ceux-ci peuvent s’aimer tout en l’aimant lui. Pour plus de détails, faudra demander à Auvi. Elle se fera un plaisir de vous expliquer ça mieux que moi.
4. minimouette, certes, je ne conteste pas du tout, au contraire. C’est juste un clin d’œil à un topic de GSO qui est parti en HS. HS auquel j’ai participé sans le vouloir.lol
Dernière édition par Saschka le 16 Oct 2006 06:47, édité 1 fois.
|