Merci merci pour vos reviews !
Voici la suite ! Et vous aurez l'intégralité de la fic d'ici la fin de la semaine vu que je l'ai terminée cet après-midi.
Euh... pas taper, merci...
Cybelia.
-----------------------------------
Daniel tournait comme un lion en cage dans le laboratoire de Rodney. Celui-ci, assis sur une chaise, semblait abattu et totalement démoralisé. Un instant, l’archéologue se demanda si c’était pour la même raison que lui, puis chassa cette idée de son esprit. Seulement, en voyant l’air désespéré du scientifique, il ne put s’empêcher de demander :
— Vous êtes inquiet pour le Major Sheppard ?
— Quoi ? Non, je… enfin si… enfin…
Rodney poussa un long soupir, puis souffla :
— Oui, je suis inquiet. Il a une fâcheuse tendance à se mettre dans des situations pas possible… et j’ai peur qu’un jour, à force de vouloir jouer les héros, il y laisse sa vie…
— Jack et lui se ressemblent beaucoup, sourit Daniel en s’asseyant en face de son ami.
Il baissa les yeux sur un artefact qui se trouvait là, celui qu’ils étudiaient avant qu’Elizabeth ne vienne leur annoncer la mauvaise nouvelle. Sans qu’il s’en rende compte, il murmura :
— Je ne veux pas le perdre…
Le petit cri de surprise de Rodney le fit lever les yeux et réaliser ce qu’il venait de dire. Détournant le regard, il sentit ses joues s’empourprer. L’autre homme lui demanda d’une voix hésitante :
— Que… que voulez-vous dire ?
— Rien, rien ! s’empressa t’il de répondre, horriblement gêné.
Il n’avait pas eu l’intention de dévoiler ses sentiments à Rodney, même s’il sentait qu’ils avaient plus de points communs qu’il ne l’aurait cru au premier abord.
— Je ne veux pas être indiscret, reprit le scientifique, mais il me semble que le Général O’Neill et vous êtes très proches.
Daniel soupira. Il ne savait pas quoi faire. D’un côté, il avait peur que son secret ne s’ébruite et ne parvienne aux oreilles de Jack. D’un autre, il ressentait depuis quelques temps le besoin de se confier à quelqu’un, de soulager enfin sa conscience et son cœur. Il soupira à nouveau puis se décida :
— Oui, nous sommes très proches… plus que je ne l’ai jamais été de quelqu’un d’autre… Même si nous avons souvent des divergences d’opinion, je sais que je pourrais toujours compter sur lui en cas de coup dur…
— Un peu comme John et moi… souffla Rodney avec un léger sourire.
Daniel plongea son regard clair dans celui de son vis-à-vis et comprit alors qu’ils avaient vraiment beaucoup en commun. Le silence fut soudain rompu par la voix d’Elizabeth qui retentit dans le laboratoire.
— Ils sont de retour !
Les deux hommes se précipitèrent vers la salle d’embarquement.
***
Ils arrivèrent dans la salle juste au moment où le vortex se refermait. Daniel se précipita vers le groupe, un mauvais pressentiment croissant rapidement en lui. Lorsqu’il vit Jack gisant sur le sol, inconscient, une blessure béant sur son torse, une vague d’angoisse lui serra le cœur. Il s’agenouilla auprès de son ami, arracha un morceau du tee-shirt ensanglanté du blessé et appuya ce bandage improvisé sur la plaie. Il fut très rapidement rejoint par Carson Beckett qui fit installer Jack sur un brancard avant de l’emmener à l’infirmerie. Daniel les suivit, les mains souillées du sang de son ami, le cœur rongé par l’angoisse.
— Restez-là, je m’occupe de lui ! lança le médecin alors que Daniel allait le suivre à l’intérieur de la « salle d’opération » constituée par une tente stérile montée au milieu de la pièce.
L’archéologue soupira et se laissa tomber sur une chaise, anéanti. Il contempla un instant ses mains, puis alla les laver en essayant de retenir ses larmes. Au bout d’un moment, il sentit une main sur son épaule et se retourna. Teyla lui sourit doucement.
— Je suis certaine que le Docteur Beckett va faire de son mieux.
Daniel réalisa alors qu’il n’était pas seul. Elizabeth, John, Rodney et l’Athosienne se tenaient près de lui et semblaient eux aussi perturbés par ce qui était arrivé à Jack.
— Que s’est-il passé ? demanda t’il soudain.
— Lorsque l’équipe de secours est arrivé pour nous récupérer, Kolya a pris son arme et m’a mis en joue, raconta John. Au moment où il a tiré, le Général O’Neill s’est interposé. Je n’ai rien pu faire…
— Ce n’est pas de votre faute, soupira Daniel. Il faut toujours qu’il joue les héros…
Il se rassit. Il n’y avait rien d’autre à faire qu’attendre…
Un silence pesant s’installa, seulement perturbé par quelques bruits provenant de la « salle d’opération ». Au bout d’un moment, Elizabeth interrogea John :
— Et Kolya ? Qu’est-il devenu ?
— Il s’est enfui… encore une fois… soupira le Major. J’ai du choisir entre l’arrêter ou m’occuper du Général O’Neill…
— Vous avez bien fait, John. Vous aurez sûrement une autre occasion de l’attraper.
Quelques minutes plus tard, Carson les rejoignit. Son air sombre ne laissait présager rien de bon. Daniel se leva d’un bond et demanda en essayant de maîtriser sa voix :
— Comment va t’il ?
— La balle a fait de gros dégâts… j’ai réussi à les réparer, mais il a fait deux arrêts cardiaques… Son cœur est très fatigué… Je ne peux rien dire de plus tant qu’il n’est pas réveillé… et pour l’instant, il est dans le coma…
A ces mots, Daniel sentit ses jambes flageoler. Il dut se retenir au mur pour ne pas tomber.
— Je… je peux le voir ?
— Allez-y.
***
Lorsque Daniel eut disparu dans l’infirmerie, Elizabeth se tourna vers les autres :
— Major Shep…
Elle s’interrompit, l’air surpris.
— Où est-il ?
Rodney regarda autour de lui. John avait disparu. Le scientifique soupira.
— Je vais le chercher.
Il sortit de l’infirmerie et se dirigea vers l’endroit où il était presque sûr de trouver son ami. Lorsque la porte menant sur le balcon s’ouvrit, il sut qu’il avait vu juste. John était là, tourné vers l’océan, accoudé au bastingage. Rodney s’approcha silencieusement. A chaque fois qu’il venait là, il ne pouvait s’empêcher de revoir le visage fou de Kolya lorsqu’il avait menacé de les tuer, Elizabeth et lui. A quelques pas de John, il s’arrêta, hésitant sur ce qu’il allait pouvoir lui dire. Son ami le devança :
— Je n’en peux plus…
Rodney s’accouda près de John et lui jeta un coup d’œil. Le militaire détourna la tête rapidement, mais son ami avait eu le temps de voir les larmes qui inondaient ses yeux verts.
— John… ce n’est pas de votre faute…
— Si… j’aurais du tuer ce type quand j’en ai eu l’occasion ! Si Kolya était mort, le Général O’Neill ne serait pas dans le coma aujourd’hui.
— Vous ne pouvez pas savoir s’il n’y aurait pas eu un autre cinglé Genii pour le remplacer.
John soupira longuement. Il passa une main sur son visage et se tourna enfin vers son ami, les yeux encore rougis.
— Rodney… Je vais partir…
Le scientifique sursauta.
— Quoi ?
— Je vais rentrer sur Terre avec le Dédale. Je ne supporte plus la pression d’ici… Je n’en peux plus d’être celui sur qui tout le monde compte toujours pour se sortir des ennuis.
Il soupira avant de continuer :
— Bien sûr, j’aurais du me douter que ça ne serait pas de tout repos d’être ici… mais je n’aurais jamais pensé avoir la vie de centaines de personnes entre mes mains. Je n’ai jamais demandé à avoir une telle responsabilité. Et je crois que ce qui vient d’arriver est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Je préfère quitter la Galaxie de Pégase avant qu’une autre personne soit tuée à cause de moi…
Rodney ne savait quoi dire. Il ne voulait pas que John parte, mais ne trouvait aucun argument à lui opposer. Enfin si, il en avait un, mais c’était justement le seul qu’il ne pouvait utiliser. Il soupira. John se rapprocha de lui en souriant légèrement.
— Vous savez ce qui me manquera le plus ?
— Non… bredouilla son ami.
— Nos discussions… même si nous ne sommes pas souvent d’accord, j’aime bien nos petites conversations. Elles vont vraiment me manquer… vous allez me manquer, Rodney…
— Alors, ne partez pas ! souffla le scientifique tout en sachant que ça ne suffirait pas à faire changer d’avis son ami.
John lui adressa un regard qui le troubla encore plus que tout ce qu’il venait de lui dire. Rodney sut alors qu’il n’avait plus le choix. S’il ne disait rien, John repartirait sur Terre et il ne le verrait plus. S’il parlait, il y avait une grande chance qu’il se fasse rembarrer, mais il y en avait aussi une, infime, que ses sentiments soient partagés. Alors, il se lança :
— Ne partez pas… s’il vous plait…
— Je n’ai aucune raison de rester, soupira John faisant un mouvement pour s’éloigner du scientifique.
Celui-ci l’attrapa par le bras pour le retenir près de lui et murmura :
— Je sais que ce que je vais vous dire risque de vous encourager encore plus à partir, mais je n’ai plus rien à perdre aujourd’hui… Je vous aime, John…
Le militaire planta son regard vert dans celui céruléen de son ami.
— Impossible ! lança Sheppard d’un ton sec.
Rodney baissa la tête, contrit. Il avait joué le tout pour le tout et il avait perdu.
— Je suis désolé… je ne veux pas perdre votre amitié mais vous ne me laissez pas le choix. Il fallait que je vous le dise avant que vous partiez… de toutes façons, ça ne vous dérangera pas puisque vous serez loin d’ici…
Un doigt de John se posa sur la bouche du scientifique, lui faisant lever les yeux. Il fut surpris par le sourire qui éclairait le visage de son ami.
— Si vous voulez bien vous taire une seconde, Rodney, je pourrais vous répondre…
Avant que l’intéressé puisse parler à nouveau, John captura ses lèvres pour un baiser fougueux. Rodney mit un court instant à réaliser, puis entoura le torse de son compagnon de ses bras, l’attirant plus près. Enfin, ils se séparèrent.
— Je ne m’attendais pas à une telle déclaration, sourit le militaire avant que l’autre homme ait le temps d’ouvrir la bouche. Je n’aurais jamais cru que j’entendrais un jour ces mots de ta part.
— Est-ce que ça veut dire…
— Ca veut dire que tu m’as donné une raison de rester sur Atlantis… parce que je doute de pouvoir te convaincre de revenir sur Terre avec moi.
— Euh… j’aimerais rentrer… mais pas tout de suite… on a besoin de moi ici… et de toi aussi.
John soupira.
— Je sais…
— Et puis… tu n’as pas envie de t’occuper de Kolya une bonne fois pour toute ?
A ce nom, une lueur de haine éclaira furtivement les prunelles vertes de John.
— Oh si !
Rodney sourit. Il passa un bras autour des épaules de son ami et proposa :
— Viens, on devrait aller voir comment va O’Neill.
— Pourvu qu’il s’en sorte… souffla Sheppard.
***
Jack ouvrit les yeux et fut surpris de se retrouver au bord d’un lac très familier. Il soupira en apercevant une lueur éblouissante à la limite de son champ de vision.
— Je suis mort ? demanda t’il à l’apparition qui se tenait près de lui.
— Pas encore, répondit la voix douce d’Oma Desala.
— Je suppose que vous êtes ici pour me proposer l’Ascension ?
— Oui.
— Et vous connaissez déjà ma réponse ?
— Oui.
Il se tourna vers l’Evoluée.
— Alors, que faites-vous ici ?
— Je suis venue te donner une chance de lui dire « au revoir ».
Jack soupira.
— Vous savez…
— Oui.
Il se retourna, donnant un coup de pied dans un caillou qui alla ricocher sur l’eau.
— Je ne veux pas… Il ne doit pas savoir !
— Pour quelle raison veux-tu mourir en emportant ce secret ?
— Parce que je ne veux pas qu’il souffre par ma faute…
— Il souffrira. Si la situation était inversée, n’aimerais-tu pas qu’il vienne te parler ?
— Il l’a déjà fait… Vous étiez là…
— Je sais.
— De toutes façons, vous le ferez venir, même si je ne veux pas.
L’Evoluée sourit. Quelques secondes plus tard, le décor changea. Ils se trouvaient à l’infirmerie d’Atlantis, debout devant le lit où gisait le corps de Jack. Celui-ci contempla un instant Daniel qui lui tournait le dos, assis près du lit, une main du militaire dans les siennes. Il murmurait quelque chose dans une langue inconnue de Jack. Oma expliqua :
— Il prie.
O’Neill se tourna vers elle, surpris :
— Hein ? Il n’est pas croyant… oh… fit-il en comprenant soudain. C’est vous qu’il appelle…
— Oui. Il me demande de vous proposer l’Ascension ou de vous sauver.
Jack soupira, puis s’approcha de son ami. Il lui posa une main sur l’épaule et le décor changea à nouveau : ils se retrouvèrent au bord du lac, près de la cabane du militaire.
***
Daniel se leva d’un bond en sentant une main se poser sur son épaule. Il se retrouva face à Jack alors que tout autour d’eux se transforma en une brume blanche qui s’évapora pour laisser apparaître un décor terrestre très familier et tout à fait réaliste. Daniel avait compris instantanément que ses prières avaient été exhaussées et ne fut donc pas surpris d’apercevoir Oma Desala à quelques mètres derrière son ami.
— Jack !
— Daniel.
Ils restèrent un long moment à se faire face en silence, puis le militaire soupira :
— Je vous ai fait venir pour vous dire « au revoir ».
— Vous avez accepté l’Ascension ? demanda l’archéologue, plein d’espoir.
— Non.
Daniel reçut le mot de plein fouet, avec la violence d’une gifle. Le souffle coupé, il n’arrivait pas à croire ce que son ami venait de lui dire.
— Quoi ? Mais pourquoi ?
Jack baissa les yeux.
— Je suis fatigué. Je ne suis plus aussi résistant qu’avant et mon corps a de plus en plus de mal à se remettre. Je n’ai pas envie qu’une blessure de plus me laisse paralysé… Et je dois avouer que je n’ai aucune envie de devenir un Evolué. Si c’est pour voir les gens que j’aime avoir des ennuis et ne rien pouvoir faire pour les aider, ce n’est pas la peine… De plus… J’ai quelque chose à vous avouer : cette mission sur Atlantis devait être ma dernière.
Daniel avait du mal à assimiler ce que son ami lui expliquait.
— J’ai demandé au Président l’autorisation de prendre ma retraite. Définitivement, cette fois-ci. Il me l’a accordée à condition que je vienne faire cette visite sur Atlantis avant de quitter mon poste.
— Et vous comptiez nous le dire quand ?
— A notre retour sur Terre. Je ne voulais pas que vous puissiez tenter de me faire changer d’avis.
L’archéologue soupira. Il venait de comprendre pourquoi son ami voulait prendre sa retraite. Il sentit son cœur se serrer comme dans un étau.
— Sam sera heureuse, souffla t’il.
— Sam ? demanda Jack, apparemment étonné.
— Oui. Je sais très bien pourquoi vous avez pris cette décision. En partant à la retraite, vous pourrez enfin lui déclarer votre flamme puisque vous n’aurez plus ce règlement stupide pour vous en empêcher.
Daniel tourna le dos à son ami. Il se sentait mal. Il savait bien que ce jour arriverait, mais il ne pensait pas que ça serait aussi douloureux pour lui. Malgré tout, il sentait que quelque chose clochait. Soudain, il comprit ce que c’était :
— Pourquoi voulez-vous mourir alors que vous êtes plus près que jamais du bonheur avec Sam ?
— Vous n’avez pas compris, Daniel.
L’archéologue se retourna et plongea son regard céruléen dans les yeux gris de Jack qui lui souriait.
— Qu’est-ce que je n’ai pas compris ?
— Je n’ai pas l’intention de faire quoi que ce soit avec Sam…
— Mais… je croyais… je pensais qu’elle avait rompu ses fiançailles avec Pete à cause de vous !
— C’est sûrement vrai… mais si c’est le cas, elle n’aurait pas du. Je ne l’aime plus. Je dois avouer que, durant des années, j’ai été attiré par elle et que ça me tuait de ne rien pouvoir lui dire à cause de ce satané règlement. Jusqu’au jour où j’ai réalisé que je ne l’aimais plus…
Au fur et à mesure que son ami parlait, Daniel sentait le soulagement l’envahir. Mais, il fut de courte durée car Jack reprit :
— Je me suis rendu compte que j’aime une autre personne… mais avec qui je ne pourrais jamais envisager de relation… c’est pour cette raison que je préfère refuser l’Ascension… Je n’ai pas envie de continuer à voir cette personne tous les jours sans pouvoir lui avouer mes sentiments…
Daniel était perdu. Il cherchait de qui pouvait bien parler son ami et ne voyait aucune femme de la base qui serait assez proche de lui.
— Elle est mariée ? demanda t’il soudain, curieux d’en savoir plus sur le mystérieux amour de Jack.
O’Neill ne répondit pas. Il se contenta de sourire légèrement. Oma souffla :
— Il est temps.
— Non ! s’exclama l’archéologue. Je refuse de vous voir mourir !
— Je suis désolé, Daniel, mais je ne peux pas continuer à vivre ainsi. Adieu…
Alors que le jeune homme ouvrait la bouche pour répondre, la brume les entoura à nouveau et il se retrouva sur son siège à l’infirmerie, la main de Jack toujours entre les siennes. Les larmes coulaient sur ses joues tandis qu’il soufflait :
— Non… vous ne pouvez pas me laisser… je vous en prie, Jack… revenez… je ne pourrais pas vivre sans vous… ne me laissez pas… Oma, rendez-le moi, je vous en supplie… laissez-moi le temps de tout lui dire… je vous en prie…
Il se tut soudain lorsque le bip régulier du moniteur cardiaque se transforma en un long sifflement.
— Non !
***
Carson Beckett était dans son bureau en train de taper son rapport lorsqu’il entendit le cri de Daniel Jackson et surtout l’alarme des appareils qui maintenaient le Général O’Neill en vie. Il se précipita dans l’infirmerie où l’archéologue, le visage inondé de larmes, secouait presque brutalement le corps de son ami en prononçant des phrases sans queue ni tête. Carson prit le chariot de réanimation au moment où deux infirmières le rejoignaient. L’une d’elle écarta la chemise de Jack tandis que l’autre repoussait Daniel afin de pouvoir s’occuper du blessé. Carson prit les palettes, attendit qu’elles soient chargées et se tourna vers son patient. Il lui envoya une décharge qui resta sans effet, puis une seconde et enfin une troisième. Rien n’y fit, le cœur de Jack O’Neill ne se remit pas à battre.
Après avoir tout tenté, Carson baissa les bras, anéanti. Il détestait perdre un patient, ça lui laissait toujours un goût amer de défaite dans la bouche. Il sembla soudain se souvenir de la présence de Daniel Jackson et se tourna vers lui. Le jeune homme était adossé à un mur, les yeux fixés sur le lit où gisait son ami, le visage ravagé par la douleur. Carson reconnut la souffrance qui ternissait le regard clair de l’archéologue. Il s’avança vers lui, la main tendue :
— Docteur Jackson ? Daniel ?
L’intéressé ne réagit pas, semblant comme tétanisé par le choc de la disparition de son ami. Carson le secoua doucement. Au bout d’un instant, Daniel sembla sortir de sa léthargie. Il s’avança lentement vers le lit, suivi de près par le médecin qui craignait une réaction violente imminente. Il s’arrêta et tomba à genoux. Il prit la main de Jack dans la sienne, la serrant très fort, comme pour être sûr qu’il n’y avait plus rien à faire. Carson fit signe aux infirmières de sortir, puis quitta la pièce lui aussi. Il savait que Daniel devait faire ses adieux à son ami au calme.
Lorsqu’il arriva dans le couloir, le médecin tomba nez-à-nez avec Rodney et John qui arrivaient en discutant joyeusement. Les deux hommes s’arrêtèrent en face de lui, leurs visages s’assombrissant subitement.
— Carson… que se passe t’il ? demanda le scientifique.
— Je n’ai rien pu faire…
— Le Général O’Neill est…
— Oui, répondit l’Ecossais, incapable d’en dire plus.
John se retourna et donna un violent coup de poing dans le mur, faisant sursauter ses amis. Rodney ferma les yeux un instant en soupirant, puis se tourna vers le militaire.
— John…
— C’est de ma faute ! lança le Major avec rage. Tout est de ma faute !
— Je t’interdit de dire ça ! Le seul fautif dans cette histoire, c’est cette ordure de Kolya.
— J’aurais du le descendre quand j’en ai eu l’occasion…
— C’est vrai. Mais maintenant, c’est trop tard. On ne peut pas revenir en arrière alors ça ne sert à rien de te culpabiliser.
John soupira. Carson renchérit :
— Rodney a raison, Major. Rien ne sert de vous reprocher la mort du Général O’Neill, vous ne pourrez le ramener à la vie. Et je suis certain que personne ne vous en veut pour ça.
Une voix derrière le médecin les fit sursauter :
— Vous n’êtes pas responsable, Major Sheppard.
Les trois hommes se tournèrent vers Daniel. Son visage était pâle et ses traits tirés, mais ses yeux étaient secs.
— Personne ne vous reprochera sa mort. Vous n’y pouviez rien.
— Daniel ? Vous allez bien ? demanda Rodney en s’approchant.
— Oui. Ne vous en faites pas pour moi. Je suis fatigué. Je vais aller me reposer.
— Si vous avez besoin de moi, n’hésitez pas, souffla Carson en lui posant une main compatissante sur l’épaule.
Daniel contempla un instant la main de l’Ecossais, puis s’éloigna en direction de ses quartiers. Lorsqu’il fut parti, Carson soupira :
— Il faudrait prévenir le Docteur Weir.
— Je m’en occupe, soupira Rodney. John, tu m’accompagnes ?
— Je viens.
Ils s’éloignèrent à son tour. Le médecin les suivit des yeux jusqu’à ce qu’ils disparaissent au détour d’un couloir, puis il revint dans l’infirmerie et, avec l’aide de ses infirmières, il prépara le corps de Jack O’Neill pour ses funérailles.
A suivre...