Dernière lettre
Cher Harold,
Si tu lis cette lettre, c'est que ma dernière mission a été la dernière. Et si ce n'est pas le cas, cette lettre finira comme les précédentes que j'ai pu t'écrire. Je la détruirais et tu n'auras jamais l'occasion de lire l'étendue de mes sentiments.
Comme tu me l'avais dit, il est possible que ce travail nous conduise à la mort tôt ou tard. Alors, tu n'as rien à te reprocher Harold, j'ai fait mon choix, i ans sous ce pont. Et malgré toutes les épreuves traversées, je ne regrette rien.
J'ai toujours su que ce moment arriverait que la vie que nous menions n'était qu'une brève période de sursis avant l'inévitable. J'ai beaucoup de regret dans ma vie mais notre rencontre n'en fait pas partie, je te rassure.
Tu n'es pas plus coupable de ce qui va se passer aujourd'hui que de la mort de Jessica. Je sais que nous n'en avons jamais parlé et cela fait partie de mes regrets. Je sais que par pudeur et par peur de blesser l'autre, nous nous sommes tus mais voilà ma vérité.
Ni toi, ni moi ne sommes coupables, il m'a fallu du temps pour l'accepter mais j'y suis parvenu. Ceci, je le dois à toi et à ta création. Comme je te l'ai dit, j'avais perdu Jessica au moment où je l'ai laissée partir dans cet aéroport.
J'avais compris depuis bien longtemps lorsque j'ai découvert les photos dans ton coffre. Ca m'a fait quand même un choc, c'est sans doute à cet instant que j'ai réalisé à quel point nous étions semblables.
On dit que les personnes aimées restent vivantes tant qu'elles restent présentes dans les souvenirs de ceux qui l'ont aimée. Alors, souvenez-vous de moi Harold et d'une certaine manière je resterais toujours à vos côtés.
Maintenant, le dernier aveu le plus douloureux et le plus libérateur, je te demande pardon par avance de ne pas te l'avoir dit avant. Je t'aime. Jamais je ne pourrais te le dire de mon vivant car trop de choses nous séparent.
Rien n'aurait été possible de mon vivant car bien trop de choses nous séparaient, alors ne m'en veux pas. Vis mon amour, continue sans moi et sois heureux et n'oublie pas :
Quand je ne serai plus là, lâchez-moi ! Laissez-moi partir Car j'ai tellement de choses à faire et à voir ! Ne pleurez pas en pensant à moi ! Soyez reconnaissants pour les belles années Pendant lesquelles je vous ai donné mon amour ! Vous ne pouvez que deviner Le bonheur que vous m'avez apporté ! Je vous remercie pour l'amour que chacun m'a démontré ! Maintenant, il est temps pour moi de voyager seul. Pendant un court moment vous pouvez avoir de la peine. La confiance vous apportera réconfort et consolation. Nous ne serons séparés que pour quelques temps !
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur ! Je ne suis pas loin et la vie continue !
Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai ! Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là, Et si vous écoutez votre coeur, vous sentirez clairement La douceur de l'amour que j'apporterai ! Quand il sera temps pour vous de partir, Je serai là pour vous accueillir, Absent de mon corps, présent avec Dieu ! N'allez pas sur ma tombe pour pleurer ! Je ne suis pas là, je ne dors pas ! Je suis les mille vents qui soufflent, Je suis le scintillement des cristaux de neige, Je suis la lumière qui traverse les champs de blé, Je suis la douce pluie d'automne, Je suis l'éveil des oiseaux dans le calme du matin, Je suis l'étoile qui brille dans la nuit ! N'allez pas sur ma tombe pour pleurer Je ne suis pas là, je ne suis pas mort.
Ce n'est pas un adieu, ce n'est qu'un au revoir, mon amour.
John
Harold replia la lettre qu'il venait de trouver dans les affaires de John et que Miss Shaw lui avait remise. Il sécha les larmes qui coulaient sur son visage, tant de douleur, tant de souffrance pour finir comme cela.
« Je t'aime John, cria-t-il au vent »
Fin
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