La demande en mariage
Cinq ans déjà qu'ils étaient ensemble, leur bonheur n'avait pas été sans nuage mais chacun d'eux avait su trouver son équilibre. Il n'était pourtant pas d'un naturel romantique pourtant ce soir, il allait se laisser guider par ses sentiments.
Il jouait gros ce soir, c'était quitte ou double. Maintenant que Léon était devenu un membre à part entière de l'équipe et qu'Harold le formait à l'utilisation de la machine, John pensait qu'il était temps de penser un peu à eux.
John n'était cependant pas dupe, il voyait bien qu'Harold était las de cette vie. L'âge venant, Harold ressentait les effets de cette vie, et John même s'il ne le montrait pas 'éprouvait lui aussi. Pour leur santé à tous les deux, il valait mieux qu'ils se retirent avant la mission de trop.
Il espérait avoir les arguments suffisants pour le convaincre. Et le petit écrin qu'il tenait dans sa poche depuis ce matin, le rendait encore plus nerveux. Il avait tout fait dans la plus grande discussion se servant de Shaw, de Léon et même de Bear pour faire diversion.
Ces trois-là ne savaient rien des tenants et des aboutissants de cette histoire. C'était mieux ainsi, Lionel étant bien peu discret, il ne lui avait rien demandé. Enfin, il aura quelque chose à lui demander mais un peu plus tard pour que tout se déroule selon ses plans.
Au cours des dernières années, ils avaient vécu ces anniversaires en toute simplicité parfois même avec quelques jours de décalage en fonction des missions qui leur étaient confié par la machine mais ils n'en avaient pas loupé un.
Il ne restait plus que deux petites heures avant l'heure H quand son téléphone émit la sonnerie habituelle annonçant l'arrivée imminente d'un numéro. Il se dit que décidément, ce n'était pas sa journée.
« Harold, je croyais que j'avais quartier libre aujourd'hui.
Je le pensais aussi mais les êtres humains sont imprévisibles.
Et léon et nos amis ne peuvent pas se débrouiller seuls, dit John ne pouvant cacher son dépit.
John, nous avons 10 victimes potentielles.
Bon sang, qu'est ce que c'est que ce bazard.
C'est ce que j'aimerais comprendre. Le seul avantage que nous ayons étant qu'ils seront tous réunis au même endroit ce soir pour une petite soirée privée sur le toit de l'Empire State Bulding.
L'empire State Building, ils ont prévu d'assister à une demande en mariage (1).
Il s'agit d'une fête pour le lancement d'un nouveau parfum, dit Harold sans l'ombre d'une tension dans la voix.
Bon et bien, je n'ai plus qu'à aller me préparer, tu nous accompagnes.
Non, je préfère laisser Léon venir. Tu sais bien que pour ce genre de mission, je préfère être aux commandes. Je t'attends à l'appartement.
A tout de suite. »
Une demi-heure plus tard, il était au loft et prenait une douche quand la porte d'entrée s'ouvrit sur Harold. Même si ses sens étaient toujours aux aguets, John avait appris à reconnaître les sons que produisaient Harold.
Et heureusement, les premiers temps de leur relation avaient été compliqués surtout lorsqu' Harold avait emménagé avec lui. Il se souviendrait toujours de la fois où il avait failli lui tirer dessus. Il avait alors failli le quitter, il avait fallu toute la persuasion d'Harold pour lui donner confiance en l'avenir.
Le voyant batailler avec son nœud papillon, Harold s'approcha de lui et John en profita pour lui voler un baiser. Il savait que c'est tout ce à quoi il aurait droit avant la fin de la mission. Tous deus savaient que John faisait parfaitement ses nœuds de cravate mais c'était leur façon à eux de prendre un moment de douceur et de tendresse.
« Shaw ne va pas tarder à arriver, dit Harold en se reculant.
Quelle idée, as-tu eu de nous faire passer pour un couple ?
C'est encore la meilleure des couvertures et puis elle s'est améliorée.
C'est vrai, elle n'a plus l'air de vouloir tuer tout ce qui bouge, juste de mordre. C'est un progrès que nous devons à ce cher Lionel. »
Leur conversation fut interrompue par l'arrivée de Shaw et Harold se dépêcha de partir. De peur sans doute se dit John que Shaw ne lui fasse une remontrance. Une heure plus tard, Shaw et lui se tenaient face aux ascenseurs.
Tous deux détestaient ces engins du fait de l'espace confiné rendant facile un attaque. Cependant, aujourd'hui, ils n'avaient pas le choix devant se rendre au dernier étage de la tour. Ils avaient croisé plusieurs personnes en tenue de soirée mais les regards menaçants de Shaw leur avait permis d'avoir la cabine pour eux seuls.
Lorsque l'ascenseur stoppa et que les portes s'ouvrirent tout bascula. En effet, il n'y avait personne, c'était le noir complet et lorsqu'il voulut retirer l'arme qu'il portait, il s'aperçut que celle-ci n'y était pas. Prêt à réagir, il fut poussé par Shaw à l'extérieur de la cabine dont les portes se refermèrent derrière lui.
Les lumières s'allumèrent brusquement laissant apparaître une table dressée pour deux et Harold se tenant un peu plus loin. Ce dernier s'approcha de lui de son pas légèrement traînant.
« Bon anniversaire John, dit Harold.
Bon anniversaire, dit John en l'enlaçant. »
Ils passèrent une soirée tranquille devant un bon pas, chacun hésitant à dire ce qu'il voulait dire. Ce fut finalement Harold, le visage tourné vers la ville qui prit la parole.
« John, je pense qu'il est temps que je passe la main, dit Harold. Je ne veux rien t'imposer et sache que je respecterais ton choix quelle que soit ta décision mais je pense qu'il serait temps pour nous de changer de vie avant qu'il ne soit trop tard.
Harold, je…
Oh bien sur, je ne le ferais pas immédiatement. Il reste des choses que je dois apprendre à Léon pour qu'il me succède.
Harold, oui.
Je comp… Tu viens de dire oui.
Oui, je pense qu'il est temps pour nous de laisser la place au jeune comme on dit. Alors oui, prenons notre retraite.
Bien, alors je… Il me reste quelque chose à te… Enfin, voilà ce serait…
Harold, calme-toi, qu'est ce qui t'arrive. Je ne t'ai jamais vu aussi stressé.
Ce que j'essaie de te dire, c'est que je te demande en mariage, dit il en lui tendant un boîtier.
Qui a dit que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde tous les deux, dit John en le récupérant et en lui tendant l'écrin qu'il avait dans sa poche. Alors oui je veux t'épouser. »
Ce soir-là rien d'autre ne comptait qu'eux, nul besoin d'autres paroles. La nuit était à eux ainsi que le reste de leur vie. Les alliances jumelles symboles de l'infini à leurs doigts, trois mois plus tard ils se marièrent.
Fin
L'idée vient de la série White Collar pour ceux qui connaissent.
|