Chapitre 2
Le lendemain matin, John était déjà debout à 7 heures. Et oui, même pendant ce qu’il considérait comme des congés et même s’il s’était couché à une heure du matin, son organisme lui se rappelait des bonnes vieilles habitudes.
Il choisit donc de se lever et en profiter pour aller chercher le petit déjeuner. Il en profiterait pour faire son footing matinal et quelques exercices pour entretenir sa forme physique. Il sortit de la ferme avec toute la discrétion qu’on lui connaissait, non sans avoir jeté un œil à la chambre de Harold.
Ce dernier semblait dormir paisiblement, il choisit donc de le laisser profiter de quelques heures de sommeil supplémentaires. Il ne revint qu’une heure plus tard en âge. Lorsqu’il vit le regard désespéré d’Harold à son arrivée, il réalisa qu’il avait oublié quelque chose d’essentiel.
« Désolé Harold, je suis parti chercher le petit déjeuner, j’ai oublié de vous laisser un mot.
Ce n’est pas grave John, dit Harold feignant l’indifférence.
Je croyais que nous devions jouer carte sur table tous les deux, dit John même s’il connaissait déjà la réponse.
Vous avez raison John les vieilles habitudes ont la vie dure. Me retrouver seul, ce matin m’a fait imaginer le pire.
Croyez-vous réellement que j’aurais pu partir sans un mot.
N’est ce pas ce que vous avez fait, il y a quelques semaines, dit Harold ne pouvant empêcher la rancœur se traduire dans son intonation. »
Un silence lourd de sens s’installa entre eux. John savait très bien que cette discussion devrait avoir lieu à un moment ou à un autre mais pas si vite espérant avoir le temps de préparer la discussion. Bon maintenant que le sujet était sur le tapis autant se lancer.
« Cela devait arriver un moment ou à un autre autant crever l’abcès mais tant qu’à faire autant le faire autour d’un petit déjeuner et d’une tasse de café.
Je pense que c’est une bonne idée.
Désolé, je crains de ne pas pouvoir votre thé habituel.
Ce n’est pas grave après tout le café italien est le meilleur du monde.
Et avec la cafetière que j’ai trouvée ici, nous pourrons en avoir d’une très grande qualité. Je nous prépare de quoi nous nourrir.
Vous voulez un coup de main.
Pas pour le repas mais vous pouvez préparer la table. Je prends une douche rapide et je suis à vous, nous pourrions manger dehors la température est agréable et le cadre beaucoup plus accueillant que ce que nous avions imaginé en arrivant.
Oui pourquoi pas. »
Une demi-heure plus tard, les cheveux encore humides, John sortait de la ferme un plateau rempli de viennoiseries et d’une cafetière. Il mit quelques instants à trouver Harold qui s’étant un peu éloigné semblait perdu dans sa contemplation.
Si bien que John n’eut aucun mal à le faire sursauter. Ils retournèrent donc vers la table de jardin et s’installèrent. Après quelques minutes, où chacun prit tout son temps pour mâcher consciencieusement les mets sur la table.
« Je ne regrette rien de ce que j’ai fait Harold.
Au moins, c’est clair, vous êtes toujours aussi direct.
Vous ne m’avez pas embauché pour mon sens de la diplomatie.
Ca il n’y a pas de doute là-dessus, dit Finch avec franchise.
Tout ce que je vous ai dit, je le pensais sincèrement.
Oh, je n’en doute pas, vos commentaires étaient éloquents lorsque vous parliez avec M Matthews.
Je sais, la mort de Joss m’a… Enfin, disons que je ne me suis plus senti moi-même après sa disparition. J’ai déversé sur vous toute la colère que je n’ai pas pu lâcher sur ses assassins.
Pourtant je ne doute pas que ce que vous avez dit, reflète au moins une partie de la vérité, dit Harold en baissant les yeux.
Harold, je… commença John mais il fut incapable de poursuivre trop de chose restaient en suspens pour l’instant.
Non, laissez tomber John, je comprends. J’espère qu’avec le temps vous pourrez si ce n’est me pardonner au moins accepter mes excuses et peut être de repartir à zéro.
Je…
Non ne dites rien pour l’instant profitons de ses 2 semaines, nous avons encore beaucoup de chose à nous dire. »
L’expression d’Harold toute en culpabilité et en tristesse, poussait John à lui dire qu’il n’avait pas à s’en faire qu’il n’y avait rien à pardonner. Cependant, il savait qu’Harold avait raison, il y avait des choses à aplanir entre eux.
Et même si ça allait être douloureux pour chacun d’eux, il fallait qu’ils en passent par là. Leur relation ne pourrait en être que renforcé. Au contraire, si tout n’était pas dit entre eux, ils risquaient de se retrouver dans la même situation qu’aujourd’hui.
Et il n’était pas sûr que la prochaine fois, il serait dans les mêmes dispositions. Il en était là de ses réflexions quand ses instincts prirent le dessus à l’entente de pas qui cheminaient en direction de la ferme.
Il se détendit rapidement à la vue de la personne qui venait à leur rencontre. C’était une femme d’un certain âge dont la taille ne devait pas dépasser les 1m50. C’était leur propriétaire, s’exprimant dans un anglais hésitant, elle était venue s’enquérir de leur installation.
John laissa Harold parler t celui-ci choisit de s’exprimer en italien. Harold s’enquit ainsi des endroits à visiter, des promenades à faire ainsi que des endroits typiques où déjeuner. Une heure plus tard, après en avoir discuté ensemble, John et Harold choisirent de ne pas trop s’éloigner de la ferme pour leur première journée.
Ils iraient donc visiter les ruines étrusques de Cerveteri puis à Ladispoli, petite ville de bord de mer, idéale pour se promener et profiter de l’air marin. John avait accepté de se rendre dans les ruines étrusques pour faire plaisir à Harold.
Finalement, les 2 heures qu’ils passèrent à cheminer à travers ce qui avait fait le passé d’un pays avant l’empire romain lui plurent beaucoup plus que ce qu’il avait imaginé. Il était aussi particulièrement ravi du fait que le site était pratiquement désert.
Les touristes se massaient à Rome dans les grands sites historiques ainsi Harold et lui purent prendre tout le temps qu’ils voulaient si bien qu’ils auraient pu se croire seuls au monde. Ils furent rattrapés par la réalité cependant car le site fermait jusqu’à 4 heures de l’après midi.
Ils partirent donc tous deux et choisirent une petite trattoria au bord de la mer. Ils passèrent ensuite le reste de l’après midi à se promener sur la plage. Le seul regret de John était qu’il était encore trop tôt dans l’année pour pouvoir se baigner sans risquer l’hypothermie en tous les cas pour Harold.
Lui avait l’habitude des conditions extrêmes mais il n’aurait laissé Harold seul pour rien au monde. C’est pourquoi, après cette journée, on ne peut plus riche en ballade et en émotions qu’ils rentrèrent fourbus.
C’est sans doute pour cette raison, que les nerfs encore à fleur de peau par la vive discussion du matin même, Harold aborda le sujet le plus sensible qui existait entre eux. Il n’en avait toujours discuté qu’à demi-mot, chacun craignant sans doute la réaction de l’autre.
« Je crois qu’il est temps que nous parlions de Jessica, dit Harold la mine sombre…
A suivre