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 Sujet du message: [Finie] Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 31 Oct 2013 18:34 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Hey everybody ! c'est l'heure de la fic d'Halloween.

Moins drôle que les années précédentes, j'en conviens... Mais maintenant, vous savez que je suis tributaire de mon cerveau :D

Contient des Spoilers S3a

Enjoy!

**********
Beyond the veil

L’idée semblait stupide, et Stiles n’était même pas certain de pouvoir la réaliser. Mais cela faisait déjà dix ans que sa mère était partie. Et il voulait la voir, une dernière fois. Une dernière fois avant de pouvoir grandir.

Bien sur, il avait passé ses 18 ans. En avril très précisément. Donc depuis un peu plus de six mois. Mais six mois, c’était le temps qu’il lui avait fallu pour trouver (par hasard) cette formule parmi les livres les plus poussiéreux que Deaton avait en sa possession, en comprendre le fonctionnement et réunir tous les éléments nécessaires à sa mise en œuvre. Et aussi parce que le livre précisait bien que cela devait être fait durant la nuit de Samain.

Le vétérinaire n’avait pas posé de questions quant à l’utilisation de ses grimoires. Et pour cause, il n’était pas vraiment au courant que Stiles les lui… empruntait sans vraiment demander l’autorisation.

Et donc il était là, en ce 31 octobre, debout devant la tombe de sa mère, pour un dernier au-revoir.

Il caressa un instant le marbre du bout des doigts avec un léger sourire. Comme elle lui manquait. Comme il avait envie de la voir. Aujourd’hui plus que n’importe quel autre jour. Parce que dans quelques semaines, il commencerait une nouvelle vie. Adieu Beacon Hills et son entrée pour l’enfer. Adieu les bêtes mystiques et les morts étranges. Adieu Derek Hale et adieu Scott McCall.

Clignant plusieurs fois des yeux pour en chasser l’humidité, il s’installa à genoux devant la tombe et fouilla dans le sac près de lui pour en sortir tout ce dont il avait besoin.

*****

Le téléphone de Derek se mit à sonner, troublant le loup-garou dans un moment de solitude occupé à broyer du noir. Il soupira longuement quand il s’aperçut que l’appel provenait de Scott et se demanda ce que l’alpha pouvait bien lui vouloir.

— Quoi ? Aboya-t-il en décrochant.

— Tu as vu Stiles ?

— Non, Scott. Je n’ai pas vu Stiles. Pourquoi je l’aurai vu ?

— Ben… Je sais pas en fait… Tu sais, depuis le Darach l’année dernière, Stiles n’est plus vraiment lui-même. Alors je pensais que…

— Tu pensais que quoi, Scott ? Que je serai là à lui tenir la main pour chasser ses démons ? Je n’ai pas l’âme d’une assistante sociale ! Gronda le lycanthrope.

— Hey ! C’était juste une question !

— Ok… Alors réponds à la mienne de question. Quand est-ce que tu as vu Stiles tout seul pour la dernière fois ? Sans Isaac ou Allison avec toi ? Depuis quand ton meilleur ami passe-t-il au second plan dans tes projets ?

Scott soupira à l’autre bout du fil, et Derek l’entendit même se passer la main dans les cheveux.

— Ecoute, je sais bien que j’ai pas été le meilleur des potes récemment, mais après la meute d’alpha, le darach et tout ce qui nous est tombé dessus ensuite, j’ai pas vraiment fait attention à ce qui m’entourait.

— À part Allison et Isaac, fut la réponse grommelée de Derek.

Un nouveau soupir, et une réponse dans un murmure.

— Ouais, je sais… j’ai merdé… La noirceur autour de notre cœur, celle contre laquelle Deaton nous a mis en garde… Allison et moi avons réussi à y faire face, peut être à cause de notre environnement, enfin, parce que je suis un loup-garou, et Allison une chasseuse… Mais Stiles… Stiles n’a pas réagi de la même façon. Il s’est éloigné, et je l’ai laissé faire… J’ai merdé, Derek… Vraiment merdé… Et je sais pas quoi faire pour retrouver mon meilleur pote… J’ai besoin de ton aide !

— Il serait temps, au bout d’un an, reprit l’ancien alpha avant de raccrocher sans attendre que Scott parle à nouveau.

Derek souffla en se levant. Il avait espéré en revenant à Beacon Hills qu’il n’aurait plus à s’occuper des autres, étant donné qu’il n’était plus l’alpha. Mais apparemment ça n’était pas le cas. Il attrapa son blouson de cuir et quitta le loft pour partir à la recherche de Stiles.

*****

Stiles souffla sur ses doigts avant de frotter ses mains l’une contre l’autre pour tenter d’avoir moins froid. La nuit était tombée depuis un moment, et la lune n’allait pas tarder à se lever. Il leva les yeux vers la voute étoilée et soupira. Dire que jusqu’à l’an dernier, il aurait passé cette soirée en compagnie de Scott, à se goinfrer de bonbecs et de chips en regardant des films d’horreur plus pourris les uns que les autres. Leur façon a eux de passer Halloween, depuis le moment où ils avaient décidé, quand ils avaient eu 12 ans, que se déguiser pour aller demander « un bonbon ou un sort » n’était plus de leur âge.

Un an… Comme un siècle, une éternité.

L’humain eut un reniflement amusé en se disant que ça aurait pu faire partie d’une chanson d’amour ce genre de phrase… C’était peut-être le cas d’ailleurs… Enfin bref.

Il regarda tous les objets qu’il avait étalés devant lui et se saisit de la craie. Il avala sa salive, souffla un bon coup pour se donner du courage, puis dessina un pentagramme sur la tombe de sa mère. Le dessin n’était pas parfait, mais cela n’avait pas vraiment d’importance. Ca ressemblait à ce que ça devait ressembler, et c’était ce qui comptait.

Il reposa la craie et attrapa une boite d’allumette, en frotta une sur le grattoir et la regarda s’allumer dans une lueur jaunâtre. Prenant une autre profonde respiration, il entreprit d’entamer le rituel avec la formule apprise par cœur.

« Yn y cyfnod hwn ac ar hyn o bryd bod y ffurflen ar gyfer yr wyf yn crio »

Il plaça une bougie blanche sur la première branche, en haut à gauche et en approcha l’allumette.

« Gan dân »

Il attrapa ensuite un petit flacon dont il dévissa le bouchon avant d’en verser le contenu sur la branche juste en dessous.

« Gan ddŵr »

Prenant une poignée de terre près de la tombe, il la déposa sur une autre branche du pentagramme.

« Gan ddaear »

Se penchant un peu plus sur le symbole, il souffla doucement sur la quatrième branche, comme l’avait indiqué l’ancien grimoire. Il avait trouvé ça étrange au début, mais après tout, une incantation était une incantation… Et s’il voulait que cela fonctionne, il devait s’y conformer.

« Gan aer »

Il attrapa ensuite délicatement un pendentif en pierre de lune pourvu d’une longue chaine d’argent. C’était le pendentif que son père avait offert à sa mère le jour de leurs fiançailles. C’était tout ce qu’il avait pu acheter avec sa maigre solde de shérif adjoint, mais Claudia Stilinski-en-devenir avait été plus qu’émue. Elle lui avait dit que c’était magnifique. En tout cas, c’est ce que son père lui avait toujours raconté. Il posa le pendentif avec révérence sur la dernière branche, en haut.

« Gan gariad »

Il se recula légèrement en voyant le sceau commencer à luire faiblement. Bien. Tout se passait comme prévu. Une dernière offrande, et le rituel serait complet. Il pourrait enfin revoir sa mère.

Attrapant le couteau d’argent qui attendait près de son genou, il hésita un moment avant de passer la lame très effilée sur la paume de sa main, ouvrant facilement la peau et amenant le sang à couler.

Serrant le poing pour accélérer le processus, il fit un cercle autour du pentagramme, complétant rapidement la figure.

« Gan fy ngwaed »

Puis, retenant sa respiration, il attendit. Le pentacle se mit à briller plus violemment, l’obligeant à se protéger les yeux de sa main valide. Une bourrasque l’entoura, et soudain, il sentit une présence près de lui. Il n’osa pas lever les yeux tout de suite, mais une main fraiche se posa sous son menton, l’obligeant à se redresser.

Elle était là. Aussi belle que sur les photos. Aussi magnifique que dans ses souvenirs. Ses cheveux auburn comme auréolés par la lueur de la lune. Ses yeux au reflet de miel. Ces mêmes yeux qu’il voyait dans le miroir chaque matin en s’y regardant. Sa mère était la plus belle femme qu’il ait jamais connu. Même Lydia ne lui arriverait jamais à la cheville.

— Maman, murmura-t-il, les larmes aux yeux.

Pisklę, murmura-t-elle en retour.

*****

Il avait parcouru pratiquement toute la forêt, espérant y trouver l’humain. Mais il devait se rendre à l’évidence, Stiles ne s’y trouvait pas. Un appel à Scott lui avait appris qu’il n’avait pas eu plus de chance dans ses recherches. Comme si le jeune Stilinski ne souhaitait pas qu’on le retrouve.

La nuit avait une senteur particulière qui brouillait les pistes. Un mélange de sucre et de cannelle, de citrouille et de bougies. La nuit de Samain… D’Halloween avait toujours joué des tours aux loups-garous, même les plus aguerris.

Il s’assit lourdement sur un rocher pour réfléchir un moment. C’est vrai que le gamin était distant depuis quelque temps. Il avait semblé étrangement ravi de voir Derek de retour, et le lycanthrope n’avait pas compris quand le jeune humain avait passé la majeure partie de son temps auprès de lui après son retour.

Il avait posé des questions, comme à son habitude. Sur le fait que Derek n’était plus un alpha, sur les conséquences que ça aurait pour Scott. Il avait demandé des nouvelles de Cora qui avait préféré rester en Argentine, auprès de la meute qui l’avait recueilli après l’incendie.

Il avait agi comme d’habitude, et pourtant ce n’était pas vraiment comme d’habitude. Parce qu’il avait écouté chaque réponse avec attention, sans tenter de poser une nouvelle question tant qu’il n’avait pas la réponse à la première.

Derek avait mis ça sur le fait que le gamin avait changé. Que tous les évènements qu’il avait enduré, le Darach, l’enlèvement de son père, son accident de voiture l’avaient obligé à grandir d’une manière ou d’une autre. Il n’avait pas pensé au rituel imposé par Deaton pour sauver les parents.

Parce qu’il n’avait eu connaissance de cette pratique que quelques semaines auparavant.

L’ancien alpha se passa les mains sur le visage. Comment n’avait-il rien vu ? Il aurait dû se douter de quelque chose. Que le quasi-mutisme de Stiles cachait quelque chose de plus gros, de plus effrayant.

D’ailleurs, en y repensant, Stiles ne lui avait parlé du rituel que quand il avait commencé à lui poser des questions sur les émissaires. S’ils étaient en mesure de modifier le cours de choses, de les accélérer. Si un émissaire pouvait permettre à Derek de retrouver ses pouvoirs d’alpha. Derek avait été incapable de lui répondre, parce qu’il n’en savait pas assez sur la question. Et c’était à ce moment-là que Stiles était venu moins souvent au loft, donnant des nouvelles sporadiques par SMS.

Derek ne s’en était pas inquiété. Le gamin avait toujours eu la passion des recherches. Il s’était dit que Stiles devait être dans les bouquins jusqu’au cou dans l’espoir d’avoir des réponses pour venir en aide au lycanthrope. Et quand Scott et Isaac venaient par hasard le voir, ils ne parlaient jamais du gamin.

Gamin… C’était le premier mot qui lui venait quand il pensait à Stiles. Et pourtant, il n’était plus un gamin. Il avait grandi. Il avait mûri. Il avait changé. Peut-être un peu trop vite, peut être pas de la meilleure des façons. Mais ce nouveau Stiles plaisait à Derek.

Parce qu’il n’était plus ce gosse survolté qu’il avait connu. Parce que maintenant Stiles prenait son temps pour peser le pour et le contre avant de faire quoi que ce soit. Parce que, étrangement, son calme lui apportait du réconfort.

Et tout aussi étrangement, il en était venu à regretter l’ancien Stiles. Celui qui lui tenait tête. Celui qui pouvait avoir des plans foireux mais que se réalisaient toujours.

Celui qui, bien des fois, lui avait sauvé la vie.

Il s’était attaché à ce gamin. Et plus encore au jeune homme qu’il était devenu. Et il avait fallu que Stiles disparaisse pour qu’il s’en rende compte.

Se redressant vivement, il courut pour sortir de la forêt et se rendre vers la demeure des Stilinski. Il trouverait certainement quelque chose qu’il l’aiderait à retrouver Stiles.

Il fut étonné de trouver Scott et Isaac dans la chambre de l’humain. L’alpha et le beta semblaient perdus au milieu d’un océan de livres et de notes en tout genre.

— Qu’est-ce que vous avez trouvé ? demanda l’ancien alpha sans préambule.

Scott soupira en refermant un lourd volume d’un geste sec.

— Pas grand-chose… Il faisait des recherches sur des tas de trucs en même temps. Mais je ne sais pas trop sur quoi. Ce bouquin traite des pouvoirs des alphas, mais celui-ci parle de pratiques vaudous. Et puis il y a plusieurs livres dans des langues que je ne connais pas. Surtout celui-là…

Le jeune McCall se pencha pour ramasser un livre qui était ouvert à même le sol.

— Je ne reconnais pas du tout cette langue… Y’a plus de consonnes que de voyelles. Je me demande même si ça peut se prononcer correctement. Je ne sais pas de quoi ça parle, mais Stiles s’y est beaucoup intéressé. Il y a des post-it avec des notes un peu partout, sur presque toutes les pages.

Derek prit le grimoire et le feuilleta rapidement, trouvant facilement les petits carrés multicolores un peu partout. Rien de bien explicite, juste des mots. « Comment » sur un carré jaune, « Quand » sur un carré bleu, « Quoi » sur un carré vert, « déroulement » sur un morceau rose avec, à chaque fois, une flèche qui semblait pointée vers un morceau du texte. Un autre post-it indiquait même « important ! » souligné plusieurs fois et pointait vers le dessin d’une étoile.

— Allons plutôt voir Deaton. Quelque chose me dit qu’il n’est pas étranger à toute cette lecture.

— On est venu en moto, dit Scott.

Derek hocha la tête avant de refermer le livre pour le coincer dans son blouson dont il remonta la fermeture Eclair.

— Je vous rejoins là-bas !

Il passa la fenêtre le premier, ne se retournant pas en arrivant au sol et partit en courant en direction de la clinique vétérinaire.

*****

Comme elle lui avait manqué. Tellement. Depuis 10 ans maintenant. Alors qu’elle aurait du être là pour chaque moment important de sa vie. Comme sa rencontre avec Lydia, ses escapades avec Scott, les moments douloureux où son père buvait plus que de raison pour noyer son chagrin. Sa rencontre avec Derek et toutes les merdes que ça avait engendré… Y compris ses interrogations sur sa sexualité… Connard de Derek ! Avant lui, il avait été content de vénérer sa déesse aux cheveux blonds vénitiens, et en déboulant, le loup-garou avait ébranlé tout ce en quoi il croyait.

Elle le regardait toujours, un doux sourire sur les lèvres, et c’était trop. Oubliant qu’elle n’était pas vraiment réelle, il se leva d’un bond pour se perdre dans ses bras avant d’éclater en sanglots. Les bras frais de Claudia Stilinski se refermèrent sur la silhouette redevenue si frêle.

— Shh, mon fils… Shh pisklę. Tout va bien maintenant, murmura-t-elle en lui caressant les cheveux.

Elle continua à le bercer pendant un moment, et Stiles ne fit aucun mouvement pour s’écarter. Il venait de retrouver sa mère. Elle sentait toujours la lavande et le sucre et ses mains chassaient à nouveau les terreurs comme quand il était un petit garçon.

Quand il s’écarta enfin, elle garda une main sur sa joue et l’autre dans ses cheveux, jouant doucement avec les mèches.

— Tu as retrouvé tes cheveux… Tu es tellement mieux coiffé comme ça. Ça m’a fait de la peine de te voir te raser la tête, tu sais ? dit-elle dans un murmure.

— Je voulais te tenir compagnie, t’aider un peu, répondit le jeune homme de la même façon.

Elle sourit un peu plus.

— Je n’aurais pas pu rêver avoir un meilleur fils.

Il eut un reniflement avant de passer sa manche sur ses joues pour en chasser les dernières larmes.

— Tu me manques tellement, maman… J’ai tellement besoin de toi. Je suis certain que ma vie aurait pris un autre tournant si tu avais été près de moi pour me guider et me conseiller…

Claudia s’assit gracieusement sur un banc en marbre, entraînant son fils avec elle jusqu’à pouvoir caler sa tête sur son épaule.

— Tu t’en es très bien sorti, Pisklę. Je sais que ça n’a pas été facile tous les jours, mais tu as pris soin de ton père, tu as bien travaillé à l’école et tu vas aller dans l’université que tu veux. C’est une bonne vie, bien remplie. Enfin, pour un jeune de ton âge… Et puis tu auras encore tant de chose à faire, à vivre, à voir, Pisklę. De filles à embrasser…

Stiles eut un reniflement de mépris.

— Ou de garçons à séduire. Tu peux aimer qui tu veux, tu sais… Le plus important, c’est que tu sois heureux. Tu es heureux n’est-ce pas ?

Le jeune homme eut un hochement d’épaules qui n’engageait rien, mais son regard se détourna légèrement de sa mère quand il sentit que ses joues devenaient rouges.

Pisklę ? Allez, raconte-moi… Qui fait battre ton cœur ?

Elle levait vers lui un regard bienveillant accompagné d’un doux sourire. Ce sourire qui lui avait temps manqué. Et cette discussion qu’il aurait préféré avoir avec elle encore en vie. Mais on faisait ce qu’on pouvait avec ce qu’on avait.

— Eh bien, commença-t-il en se frottant les cheveux nerveusement. Il y a bien quelqu’un, mais je pense pas que cette personne s’intéresse à moi également. Et puis, c’est confus. Dans ma tête. Et dans mon corps aussi. Quoi que non, mon corps n’est pas si confus que ça quand je pense à… à cette personne. Mais je sais pas… Je croyais que… Et puis… pouf !

Claudia eut un rire aérien et tendit la main pour attraper celle de Stiles qui trituraient nerveusement ses cheveux. Quelle sale manie il avait gardé !

— Parle-moi de cette personne… Elle a un nom au moins ?

Stiles hocha la tête en rougissant avant de murmurer.

— Derek. Derek Hale.

Le jeune homme fut le premier surpris, parce qu’en d’autres temps, il aurait répondu « Lydia » sans hésiter. Mais voilà, son propre cœur le trahissait. Claudia sembla s’en amuser avant de sourire franchement.

— C’est un jeune homme charmant. Je l’ai croisé en ville de temps en temps. Mais il avait l’air tellement triste à cette époque.

Stiles leva un sourcil d’étonnement.

— C’était quand ça ? demanda-t-il soudain intéressé.

— Je ne sais plus… Avant que je rentre à l’hôpital pour de bon si je me souviens bien…

Stiles sentit son intérêt s’effondrer, parce qu’il se souvenait comme d’hier quand sa mère était entrée à l’hôpital. Un an presque jour pour jour avant qu’elle ne le quitte pour de bon. Et cela coïncidait à peu près au moment où Derek avait perdu un être cher pour la première fois.

Au moment où il avait perdu Paige.

Sa mère sentit son trouble et le serra dans ses bras. Il se laissa réconforter par la tendre étreinte. Près d’eux, un bruit semblable à un sanglot se fit entendre. Mais quand Stiles leva la tête pour voir d’où cela provenait, il ne vit que de la brume, même s’il sentait que quelqu’un les observait. Mais après tout, on était dans un cimetière, il y avait toujours quelqu’un pour y roder. Étrangement, il se sentait pourtant en sécurité.

*****
La journée du Docteur Deaton promettait d’être longue. C’était pourquoi il avait décidé d’arriver de bonne heure à la clinique. De si bonne heure d’ailleurs que le soleil n’était même pas encore levé. Il se servit tout d’abord un café avant de lire les différents dossiers pour les opérations à venir puis prépara la salle d’opération pour la première intervention de la journée. Un livreur arriva, surpris de trouver le toubib à son officine. D’habitude, il se contentait de déposer la marchandise à l’arrière. Ils échangèrent des banalités avant que le jeune homme ne reparte pour poursuivre sa tournée, et Deaton poussa la livraison dans un coin. Scott aurait tout le temps pour la ranger quand il arriverait à 9 heures.

Le vétérinaire décida ensuite de mettre de l’ordre dans son bureau et sa bibliothèque privée. Parce qu’on ne savait jamais quand on allait avoir besoin de certains ouvrages. Alors autant faire en sorte de les avoir à porter de la main.

La bibliothèque n’était pas grande mais suffisante pour contenir divers volumes, depuis un précis d’anatomie canine jusqu’à une encyclopédie des plus communes en passant par des ouvrages plus occultes. Il y avait un petit moment qu’il n’avait pas fait attention au contenu de sa bibliothèque et il soupira quand il constata que plusieurs livres manquaient.

— Eh bien, M. Stilinski, je constate que vous vous êtes encore servi ! murmura-t-il pour lui-même.

Il soupira à nouveau avant de faire un inventaire visuel, un sourire apparaissant sur son visage quand il s’apercevait quels volumes manquaient. Le jeune humain était toujours autant assoiffé de savoir quand on parlait d’occulte et de bêtes mythiques. Et cette soif avait bien souvent aidé la meute de Derek. Le vétérinaire se demanda un moment s’il n’allait pas proposer à Stiles une formation pour devenir émissaire.

Son sourire se figea quand il se rendit compte qu’un ouvrage important manquait à sa collection. Le livre était ancien, précieux et extrêmement rare à trouver. Et son contenu pouvait s’avérer très dangereux.

Deaton se saisit rapidement de son téléphone pour appeler Stiles et lui demander de ramener l’ouvrage dans les plus brefs délais, mais son appel ne rencontra qu’une longue série de sonneries qui aboutit sur un répondeur enjoué qui proposait de laisser un message.

Le toubib fronça les sourcils et recomposa le numéro, juste au cas où le jeune homme était aux toilettes ou sous la douche mais dut rapidement se rendre à l’évidence. Il connaissait suffisamment le jeune humain pour savoir qu’il ne serait pas debout de si bonne heure. Il réfléchit rapidement avant de composer le numéro de Scott qui, lui, décrocha rapidement.

— Doc ? Qu’est-ce qui se passe ? fit la voix un peu inquiète du jeune Alpha.

— Où est Stiles ? demanda le véto sans préambule.

— Euh… Aucune idée… Qu’est-ce que…

— Scott, écoute-moi. Je voudrais que tu ailles chez Stilinski. Il a un livre à moi que je dois absolument récupérer. C’est très important !

— Euh… Je suis déjà chez lui. On pensait qu’il serait ici mais…

— Scott ! Est-ce qu’il y a chez lui un vieux livre ? Avec une couverture noire ?

McCall soupira à l’autre bout du fil.

— Doc ! On parle de Stiles là ! Des bouquins, y’en a partout, vous ne pouvez pas être plus précis ?

— Il s’agit d’un vieux grimoire. Il y a un arbre de vie argenté sur la couverture…

— Comme un Néméton ? Coupa le lycanthrope.

— Exactement un Néméton, répondit le toubib. Il me faut ce livre tout de suite, Scott. C’est très important.

Il l’entendit se déplacer dans la pièce et demander à quelqu’un, Isaac apparemment, de l’aider à chercher ce fameux livre.

— C’est pas le livre qu’a pris Derek ? demanda la voix d’Isaac.

Deaton ferma les yeux en soupirant. Il allait mettre un cadenas sur sa bibliothèque !

— Et où est Derek alors ? J’ai vraiment besoin de ce livre, Scott !

— Il a dit qu’il venait vous voir, on n’allait pas tarder à venir aussi. Ça concerne Stiles d’ailleurs… Doc ? Ce bouquin, il parle de quoi ?

La voix de Scott trahissait son inquiétude pour son ami.

— Venez ! Venez tout de suite. Ce ne sont pas des choses dont on parle au téléphone. Il faut que vous veniez maintenant, et on en parlera quand vous serez là, d’accord ? Dépêchez-vous, je vous attends. J’expliquerai tout à Derek quand il arrivera.

— M’expliquer quoi ? fit une voix grave derrière lui.

Le toubib raccrocha avant de se retourner.

— T’expliquer à quoi peut servir ce grimoire. Mais on attend Scott et Isaac d’abord.

L’ancien Alpha serra les dents mais ne poussa pas plus loin. Impossible de faire parler le vétérinaire s’il ne le voulait pas. Il sortit le livre de son blouson pour le tendre à Deaton avant de se caler dans un coin en croisant les bras pour patienter, espérant que les deux autres arriveraient rapidement.

Il n’eut heureusement pas longtemps à attendre, puisque la porte s’ouvrit quelques minutes plus tard sur les visages transformés des deux garçons. Ils avaient dû venir en courant.

— Alors, Doc ? Y’a quoi dans ce bouquin qui a tant d’importance ? Est-ce que ça peut avoir un rapport avec la disparition de Stiles ? demanda Scott en se rapprochant.

Deaton plaça une main avec révérence sur la couverture avant de l’ouvrir.

— Ce livre traite de la vie et de la mort. De leur lien, de leur équilibre, de…

Il se figea quand il aperçut les différents post-it collés sur les pages et se tourna vers son ordinateur. Il ouvrit un traducteur et recopia une partie du texte que désignait la note jaune avant de soupirer en se retournant vers les trois loups-garous.

— Alors ? demanda Derek, dont les yeux brillèrent de l’éclat des bêtas, montrant sa nervosité.

— Il faut retrouver Stiles, dit le docteur. Il a trouvé une formule qui permet de rentrer en contact avec les morts… Mais il peut ne pas en revenir.

— QUOI ! s’écria Derek en faisant un pas menaçant en avant.

Scott se plaça devant le vétérinaire pour le protéger du courroux du lycanthrope, mais l’ancien émissaire des Hale ne broncha même pas, se contentant de jeter à l’autre un regard perçant qui eut tôt fait de le calmer.

— En règle général, c’est une formule sans danger, mais la noirceur qui entoure le cœur de Stilinski depuis le sacrifice joue en sa défaveur. Il a déjà un pied dans l’au-delà, sans le savoir. Ce sortilège risque de le pousser plus loin s’il s’en sert.

— Mais pourquoi il se servirait de ce sort ? demanda Isaac en fronçant les sourcils.

— Pour voir sa mère, répondit Scott sans hésiter.

La porte de la clinique claqua quand Derek sortit en courant avant que les autres aient le temps de s’en rendre compte.

*****
— Il fait bon ici, commenta sobrement Stiles en se calant contre sa mère.

Elle sourit en acquiesçant d’un discret bruit de gorge.

— Tout ici est différent, Pisklę. Le temps qui passe, le temps qu’il fait, les gens que tu rencontres aussi sont différents.

— Est-ce qu’on est au paradis ? demanda-t-il.

— Non, mon chéri. C’est plutôt… Comme une antichambre on va dire. Ou un parloir. C’est ici que les âmes se retrouvent quand on les appelle, ou qu’elles cherchent de la compagnie.

Stiles se redressa pour mieux la regarder.

— Tu veux dire que c’est moi qui t’ai fait venir ici avec le sort ? J’espère que je ne t’ai pas dérangée !

Claudia Stilinski éclata d’un rire franc avant de lui caresser la joue.

— Mon Pisklę. Toujours à t’inquiéter des autres.

— Pour ce que ça me rapporte, marmonna le jeune homme.

— Tu es injuste avec tes amis, Genim. Ils t’aiment, tu le sais. Même s’ils ont une étrange façon de te le faire savoir. Mais ils tiennent à toi. Plus que tu ne le crois pour certains d’entre eux.

Elle avait un sourire énigmatique et Stiles leva un sourcil.

— Toi, tu sais des trucs que tu me dis pas ! S’exclama-t-il.

— Je n’ai pas le droit de te les dire. Et ce n’est pas la peine d’utiliser ce ton avec moi, jeune homme. N’oublie pas que je suis toujours ta mère, même si je ne suis plus là.

Il baissa les yeux en murmurant un « désolé » qui fit sourire Claudia.

— Allons Pisklę. C’est pas grave. Tu auras tes réponses en temps voulu. Il ne faut pas brusquer le court des choses, elles arrivent toujours quand elles doivent arriver.

Le jeune homme pencha la tête sur le côté pour regarder sa mère.

— Tu serais pas en relation avec le docteur Deaton toi ?

À nouveau, elle éclata de rire avant de le serrer contre lui. Et à nouveau, il ferma les yeux pour mieux s’imprégner de l’odeur de sa mère. Comme elle lui manquait. Comme il voulait qu’elle revienne. Ou alors rester ici, au calme, loin des soucis, et laisser le soin à sa mère de l’aider à supporter un fardeau devenu trop lourd pour ses épaules.

Il soupira de bonheur et se laissa bercer par sa voix mélodieuse qui chantait une vieille comptine polonaise. Une comptine que lui chantait par moment sa grand-mère quand il était encore un petit garçon terrorisé à l’idée de perdre sa mère. Comme il aimerait s’endormir à nouveau. Et peut être ne pas se réveiller pour ne pas briser ce rêve.

*****
Il avait couru aussi vite qu’il le pouvait vers le cimetière. Parce que c’était le seul endroit logique où trouver Stiles.

Il croisa quelques jeunes grimés qui devaient sans doute sortir d’une soirée d’Halloween qui avait tardé. Un coup d’œil rapide vers l’est lui indiqua que le soleil ne serait plus long à se lever. Mais où avait donc filé le temps ?

Il glissa sur le gravier à l’entrée du cimetière et se figea quand il aperçut la Jeep bleue qui attendait sur le parking. Il se ressaisit rapidement et reparti en courant. Il était tellement effrayé d’arriver trop tard qu’il faillit se perdre dans les allées du jardin des morts. Il ne se souvenait plus exactement où se trouvait la tombe de Mrs. Stilinski. Près de celles de sa famille lui semblait-il. Parce qu’il lui semblait avoir aperçut le jeune homme une fois quand il était venu visiter sa propre famille.

Il entendit des pas derrière lui et entendit la voix essoufflée de Scott qui lui expliquait que Deaton cherchait un moyen pour ramener Stiles au cas où.

Le ramener, ok. Mais encore faillait-il le retrouver.

Dans une dernière glissade, il tourna dans une allée et sentit son cœur qui tentait de se suicider. Parce qu’il avait trouvé Stiles. Inerte, les bras en croix sur la tombe de sa mère.

— Non ! Non, non, non ! murmura-t-il en se ruant vers le c… Vers Stiles.

Le jeune homme ne bougeait pas et ne semblait pas respirer. Derek le gifla une fois puis deux sans pour autant obtenir de résultat. Il tenta également de le secouer, mais rien n’y faisait. Alors il secoua encore plus fort.

— Stiles ! STILES !

Aucun mouvement. Alors il reposa le corps avec délicatesse et entreprit une respiration artificielle.

— Stiles ! Reviens ! S’il te plait reviens ! murmura-t-il entre deux inspirations avant de poser ses mains sur le torse du jeune homme pour faire une compression.

*****
« — Stiles ! STILES ! »

Le jeune homme se leva d’un bond. Il connaissait cette voix. Mais il n’arrivait pas à mettre un nom dessus.

— Qui est-ce ?

« — Stiles ! Reviens ! S’il te plait reviens ! »

— Qui êtes vous ? cria-t-il à la brume.

Une douleur presque insupportable se manifesta dans sa poitrine, et Stiles porta la main à son cœur en grimaçant.

— Maman ? Qu’est-ce qui se passe ? demanda le jeune homme, apeuré.

— Quelqu’un essaie de te faire revenir. C’est la douleur que tu ressens. Quelqu’un tente de te ramener de l’autre côté.

— Non ! Non, maman ! Empêche-le ! Empêche-le, je veux rester avec toi !

Elle eut un triste sourire avant de lui caresser les cheveux.

— Ta place n’est pas ici, Pisklę. Tu dois retourner vers eux. Tu ne peux pas rester ici, ce n’est pas un endroit pour quelqu’un aussi plein de vie que toi.

— Non, maman. Je t’en prie… Laisse-moi rester avec toi. Personne ne s’apercevra que je suis parti. Je suis un mauvais fils, un mauvais ami, je suis tout seul là-bas. Personne ne m’attend. Maman, s’il te plait.

— Ta mère a raison, Genim Stilinski. Tu ne peux pas rester ici. Beaucoup de personnes t’attendent de l’autre côté. Ton moment n’est pas encore venu.

Le jeune homme se tourna vers la personne qui venait de parler. La silhouette longiligne était floue au début, mais peu à peu, ses traits se firent plus nets, ses contours plus solides. Et quand la forme s’arrêta près d’eux, Stiles en eut le souffle coupé. Parce que cette femme, qu’il ne reconnaissait pas… Cette femme… Au regard de braise, aux longs cheveux bruns, à la démarche sure et au port de tête altier… Cette femme était une Hale à n’en pas douter.

— Mrs Hale ? Tenta le jeune humain.

La matriarche des Hale eut un sourire tout en tendresse.

— Tu dois retourner vers eux. Tu n’entends pas, comme il t’appelle. Comme il veut que tu reviennes ? Tu ne peux pas le laisser tout seul. Il a besoin de toi autant que tu as besoin de lui. Il était seul avant que tu entres dans sa vie. Tu ne peux pas l’abandonner comme les autres l’ont fait.

Stiles fronça les sourcils de confusion.

— Mais qui ?

Talia se rapprocha un peu plus jusqu’à poser ses mains sur ses épaules pour l’obliger à pivoter. Il lutta un court instant pour la forme avant de suivre le mouvement et de se retourner, les mains douces mais fermes sur ses épaules.

— Il a besoin de toi.

Et il le vit, penché sur son corps… Son Corps ! Tentant une maladroite respiration artificielle. Et quand il releva la tête pour prendre une inspiration, Stiles put voir son visage tourmenté. Comme la fois où il avait perdu Boyd de ses propres mains.

« — Je t’en supplie, Stiles ! Reviens ! »

Derek. Derek le rappelait vers lui.

Il se sentait tout à coup perdu. Parce qu’il ne savait plus quoi faire. D’un côté, une vie, enfin si on pouvait appeler ça une vie, dépourvue de douleur et de malheur auprès de sa mère. Et de l’autre, Derek. Avec tous les hauts et les bas que cela pouvait apporter.

« — Je t’en supplie, Stiles. Reviens ! Reviens… Pas toi aussi, pas toi aussi ! J’ai besoin de toi… Reviens, s’il te plait. Reviens ! »

Stiles ne sentit pas les larmes lui couler le long des joues, mais il sentit la main douce de sa mère qui les effaçait doucement.

— Tu dois retourner vers lui, Pisklę. Il a besoin de toi. Tes amis ont besoin de toi. Regarde, ils sont venus te chercher. Scott est là aussi, tu vois ? Tu as encore une longue vie devant toi. Et Derek peut en faire partie si tu le veux vraiment. Et je sais que tu le veux. Mais pour ça, tu dois retourner de l’autre côté.

Le jeune Stilinski se mordilla la lèvre pendant un moment, tiraillé entre deux émotions.

— Je t’aime, maman.

— Je t’aime aussi, Pisklę. Maintenant va, il ne faut pas tarder…

Il l’étreignit une dernière fois, se gorgeant de son odeur, fermant les yeux au contact de sa main dans ses cheveux avant de s’écarter.

— Comment je fais pour retourner ? demanda-t-il à Mrs Hale.

— Il suffit juste que tu le veuilles, Stiles. Ferme les yeux et pense à ce qui te retient dans le monde des vivants.

— Ok, souffla-t-il en fermant les yeux.

Il inspira profondément et repensa à tout ce qui avait été sa vie jusqu’à ce jour. Les tours dans la voiture de patrouille de son père et les bêtises qu’il faisait avec Scott, le sourire de Lydia et celui d’Isaac. La meute. Et Derek. Derek… Derek…

Quand il ouvrit les yeux, il s’aperçut qu’il se tenait toujours devant sa mère et Talia, et les deux femmes échangèrent un regard inquiet.

— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Stiles.

Talia leva les yeux et soupira.

— Il est trop tard. Le soleil ne va pas tarder à se lever. Il est trop tard.

— Trop tard ? Mais je suis ici depuis à peine une demi-heure !

— Le temps ne passe pas de la même façon de ce côté, Stiles.

— Il n’y a donc aucun moyen ? reprit le jeune homme. Aucun moyen ? Absolument rien à faire ? Il doit bien y avoir quelque chose à faire ? Un truc ! N’importe quoi ! Je peux pas rester là ! Je peux pas… Je peux pas le laisser ! Il faut faire quelque chose ! Maman, fais quelque chose !

Il était au bord de l’hystérie et Talia soupira en secouant la tête, regardant à nouveau vers le petit groupe qui entourait l’enveloppe charnelle de Stiles. Quand elle aperçut la silhouette de Deaton du coin de l’œil, elle se permit un sourire.

— Je crois que tout n’est pas perdu.

*****
Le docteur Deaton arrivait en courant, suivi de près par le shérif, Mélissa McCall et Lydia. John Stilinski pâlit quand il vit le corps inanimé de son fils dans les bras de Derek Hale, mais il ne fit aucun mouvement pour se rapprocher plus. Mélissa se mordait les lèvres et Lydia était au bord des larmes.

— Il ne revient pas, murmura le loup-garou en caressant doucement le visage inerte.

— Il est parti depuis trop longtemps, commenta Deaton. Il faut le ramener avant que le soleil ne se lève, sinon il sera vraiment trop tard.

— Le ramener ? demanda Scott. Mais comment on fait ça ? Derek a essayé la respiration artificielle mais ça ne marche pas.

— Il a besoin d’un ancrage puissant pour revenir. C’est pour ça que j’ai amené le shérif, Lydia et Mrs McCall. Ce sont des personnes qui ont une présence forte dans la vie de M. Stilinski. Ils vont nous aider à le ramener. J’ai réussi à traduire le passage concerné. Et je dois dire que Stiles s’est bien débrouillé à trouver ce sortilège tout seul, parce que le gallois n’est pas une langue évidente à comprendre.

— Comment on procède ? Coupa le shérif.

— Il faut renforcer le pentacle. Shérif, mettez-vous ici, au niveau de l’air. Scott, en face, à la place du feu. Lydia tu représentes l’eau et Mélissa, vous êtes la terre.

— Et moi, je fais quoi ? demanda Derek, déterminé sous son masque de tristesse.

— Tu restes au centre avec M. Stilinski. Et je vais avoir besoin de ton sang.

Derek tendit le bras sans rien dire et Deaton s’empara du couteau d’argent qui trônait toujours sur le sol. Il fit une profonde incision dans l’avant-bras du lycanthrope qui grimaça légèrement. Il récolta le plus de sang qu’il pouvait et indiqua à tous de se mettre en place d’un signe de la tête. Il fit ensuite le tour de la figure avec le sang de Derek avant de se placer à la dernière branche du pentacle et leva les mains vers ses voisins pour qu’ils s’en saisissent. Tous joignirent leurs mains et Deaton entama une incantation aux accents étranges.

Yn ôl i ni eich bod yn cael eu colli. Yn ôl i'r golau. Yn ôl i'r rhai sydd wrth eu bodd i chi

Il répéta plusieurs fois la formule, à laquelle s’ajoutèrent les prières des autres personnes. Même Isaac, qui attendait anxieusement en se tordant les mains suppliait le jeune humain de revenir.

— Reviens, Stiles. S’il te plait, reviens ! murmura à nouveau Derek avant de poser ses lèvres sur celles, froides, du jeune homme.

Le temps sembla se suspendre avant que Derek ne perçoive les battements, légers tout d’abord puis de plus en plus fort, du cœur qu’il serrait contre lui.

Stiles ouvrit les yeux dans un halètement.

— Maman ? murmura-t-il en cherchant près de lui avant que ses yeux ne se posent sur le loup-garou. Derek !

— Hey, hey ! Doucement ! Murmura tendrement l’ancien alpha.

— Je suis revenu ?

— Tu es revenu… Et si jamais tu t’en vas encore une fois, je t’ouvre la gorge…

— Ouais, avec tes dents, je sais, souffla le jeune humain, amenant un léger sourire sur le visage de l’autre. Il va falloir quand même que tu me laisses aller à la fac…

— Ca peut se négocier ! reprit le lycanthrope en le serrant contre lui, enfin soulagé.

Le groupe se rapprocha, Deaton restant en retrait pour leur permettre de se remettre de leurs émotions. Quand il leva la tête, il perçut une ombre sur sa droite et tourna la tête. Il eut juste le temps d’apercevoir Talia et Claudia qui lui souriaient avant de disparaitre.

FIN

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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 31 Oct 2013 18:35 
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Localisation: Pense encore à mon voyage à Hawaii en mars 2014
:bravo: c'est vrai que c'est plus dark que l'année dernière mais c'est un sterek, c'est l'essentiel. Mais où trouves-tu tes idées ? J'en suis jalouse. Et cette scène à la fin quand Derek tient Stiles dans ses bras ... *en mode fluffy*

Happy aloha !!! happy halloween !!! :slashvaincra: bientôt grâce à Jeff Davis.

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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 01 Nov 2013 10:53 
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Localisation: De retour de 2048 ... et un passage par Havenport
pour avoir lu cette histoire, et avoir assisté -en quelque sorte, à sa création, je l'ai trouvé sombre, certes, mais totalement dans l'esprit d'Halloween. Stiles revoit sa mère , minuit, la nuit du 31 Octobre ...

les émotions de chaque personnage sont nettes ...

:bravo:

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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 01 Nov 2013 16:12 
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Le slash, kesako ?

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Histoire originale ! :bravo: :bravo: :bravo:


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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 01 Nov 2013 16:29 
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Slash ou non, telle est la question...
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Localisation: Chez Tom et Danny
C'est vrai qu'elle est plus sombre que les autres mais ça me dérange pas vu que c'est très bien écrit et tourné!!
On ressent vraiment très bien toutes les émotions que tu as voulu faire passer dans ta fic.
Le moment ou Stiles revoit sa mère :cry: :heart: !!

:bravo: :bravo:

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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 01 Nov 2013 16:59 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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(et je m'aperçois que j'ai oublié les remerciements à mes deux partners-in-crime... faut-il les nommer? Bayas et Sei, bien évidemment ^^)

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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 01 Nov 2013 17:01 
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Inscription: 04 Juil 2011 09:39
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Localisation: De retour de 2048 ... et un passage par Havenport
Yayizaki a écrit:
(et je m'aperçois que j'ai oublié les remerciements à mes deux partners-in-crime... faut-il les nommer? Bayas et Sei, bien évidemment ^^)


on va dire qu'il s'agissait de remerciements tacites :wink:

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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 02 Nov 2013 19:41 
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Inscription: 13 Sep 2005 16:16
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Localisation: Pense encore à mon voyage à Hawaii en mars 2014
Yayizaki a écrit:
:reviews:

(et je m'aperçois que j'ai oublié les remerciements à mes deux partners-in-crime... faut-il les nommer? Bayas et Sei, bien évidemment ^^)


De rien ma grande :wink:

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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 20 Fév 2014 23:29 
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Inscription: 24 Jan 2010 14:23
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J'ai absolument adoré. :heart: Beaucoup d'émotions dans cette fic. La recherche désespérée de sa mère, le fait qu'il veuille rester avec elle parce qu'il se sent seul et inutile dans l'autre monde, tout ce passage m'a vraiment émue :bravo: :bravo:

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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 23 Fév 2014 20:14 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 17 Fév 2014 09:31
Messages: 3
La première fic que je lis sur le forum du MDS et j'avoue ça commence très bien!
Je trouve que t'as bien repris les caractères des personnages notamment l’état d’esprit de Stiles dans la saison 3. C'est mélancolique et beau a la fois bref super fic!!! :D


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 Sujet du message: Re: Beyond the veil - TeenWolf - Derek/Stiles-G
MessagePosté: 24 Fév 2014 13:09 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 09 Fév 2014 00:14
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J'ai beaucoup aimer, c'est sombre c'est vrai, mais l'histoire est très belle
Merci

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