Hello everybody !
Librement inspiré d'une superbe chanson de Phil Collins (
http://www.youtube.com/watch?v=5463f8lWFp0)
Future fic
Enjoy !
**********
Two moons and a half
Derek suspendit son geste alors qu’il pénétrait dans la chambre de Stiles par la fenêtre. Il se retrouva bêtement assis à califourchon sur l’encadrement, son regard glissant sur le capharnaüm que représentait la chambre de l’autre. Il ne put empêcher une légère plainte de s’échapper de sa gorge. Stiles l’entendit et leva les yeux des deux vestes à capuche qu’il tenait dans ses mains.
— Oh, hey ! Tu tombes bien ! Est-ce que je prends la rouge ou la bleue ?
Derek avala difficilement sa salive, figé, avant de se secouer pour entrer enfin dans la pièce. Stiles le regarda fixement, la tête légèrement penchée, attendant sa réponse. Comme il n’en obtint aucune, il haussa les épaules et les jeta pêle-mêle dans la valise qui attendait sur le lit.
— Bon, je vais prendre les deux, on ne sait jamais.
Derek semblait pétrifié. Il savait depuis un moment que Stiles allait partir. Parce qu’il avait obtenu une bourse complète pour étudier à Berkeley. Il savait que Stiles allait partir, mais il n’arrivait pas à se faire à l’idée.
Il fut sorti de ses pensées quand le jeune homme se retrouva soudain devant lui avec un grand sourire, avant de se pencher pour l’embrasser.
— Hey, t’en fais une tête ! Qu’est-ce qui se passe ? Isaac t’a encore battu à Mario Kart ?
— Tu t’en vas…
Stiles fronça un court instant les sourcils et s’écarta un peu pour mieux jauger l’autre.
— Bien sur que je m’en vais… On en a parlé pendant 3 mois Derek. Ne me dis pas que t’as le cerveau tellement lent que tu viens à peine de percuter !
— Non, bien sur que non… C’est juste que… De te voir faire tes valises, ça le rend plus réel…, murmura l’autre.
— Oh ! Ouais, je sais… Ca fait bizarre, hein ? J’ai l’impression que c’était hier quand je t’ai vu pour la première fois dans la forêt… Et déjà tu m’avais fait grande impression, sourit le plus jeune.
Derek soupira avant de prendre les mains de Stiles entre les siennes, les yeux fixés sur leurs doigts enlacés.
— Tu mériterais tellement mieux que Berkeley… Tu aurais pu postuler à Yale, ou à Columbia…Si je n’étais pas là, tu aurais pu aller dans une des universités de la cote Est… Ca aurait été tellement mieux pour toi…
Stiles eut un reniflement amusé et sera un instant les mains de l’autre avant de les lâcher pour continuer à remplir sa valise.
— Ne te flatte pas trop, mon loup. Il n’y a pas que toi dans l’équation. J’avais pas envie de m’éloigner trop de mon père et de la meute. Tout le monde l’a compris… Mais pas toi apparemment !
Derek le regarda sans rien dire, tandis que Stiles continuait à plier et empiler des vêtements et des livres dans ses valises.
— On devrait peut être en profiter pour prendre du recul toi et moi, tu ne crois pas ? marmonna l’alpha.
Stiles se mit à quatre pattes pour regarder sous le lit et voir s’il retrouvait son livre de littérature française.
— Ouais bien sur, c’est ce qu’on fait, non ? Parce que si 6 heures de train entre nous, c’est pas du recul, je sais pas trop ce qu’il te faut…Ah, trouvé !
— Stiles, je suis sérieux…
— Moi aussi, mon loup. Moi aussi… Parce que je vois ce que tu cherches à faire, mais je dois te prévenir que ça marchera pas. Pas la peine de jouer les martyrs. On est ensemble. Toi et moi. Je pars à la fac, pas à l’autre bout du pays, et pas dans un endroit hostile sans téléphone ou internet. On peut tenir, je sais qu’on peut tenir… Je te rappelle qu’on a tué des alphas ensemble, ça crée des liens, tu ne crois pas ?
— Et si moi je n’ai pas envie qu’on tienne ?
Stiles leva les yeux d’un paquet de feuilles qu’il triait pour pouvoir regarder l’autre, mais Derek gardait les yeux sur ses chaussures. Le jeune humain soupira.
— Ouais, d’accord… Si ça te permet de mieux dormir la nuit… Tu m’accompagnes toujours à la gare demain matin ?
Derek hocha la tête, toujours sans le regarder.
— Cool, parce que papa peut vraiment pas me déposer. Ah, et les autres seront là à 18 heures pour le diner d’au-revoir.
— Je ne viendrais pas au diner, Stiles…
Le jeune Stilinski posa violemment un livre sur le bureau, faisant sursauter le loup-garou (et se permit pour la peine un sourire narquois). Il fit 3 pas vers l’alpha et posa ses mains en coupe sur les joues couvertes d’une légère barbe. Il l’obligea à lever la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux.
— Arrête de faire ça, c’est pénible ! Je ne pars pas sur la lune, bordel ! Et je reviendrai pour toutes les vacances. On s’est mis d’accord là-dessus. Je ne t’abandonne pas !
— Et si tu rencontrais quelqu’un d’autre ? murmura Derek.
Et pour la première fois depuis longtemps, Stiles vit l’insécurité danser dans les yeux de son petit ami.
— C’est ça qui t’inquiète ? Que je trouve quelqu’un d’autre ? Non mais tu t’es regardé dans une glace récemment ? Parce que personne ne t’arrive à la cheville, Mon Loup. Personne ! Enfin peut être ce gars là, le grand brun sexy qui joue un ex-NavySEAL dans cette série TV. Mais bon, c’est un acteur, il a presque 20 ans de plus que moi, et y’a vraiment peu de chance que je le croise sur le campus. Je t’aime, crétin ! Je t’aime ! Il n’y aura personne d’autre que toi, jamais !
— Peut être que moi je ne t’aime pas, répondit Derek dans un souffle.
Stiles soupira et se passa une main dans les cheveux.
— Regarde-moi dans les yeux et répète-moi ça pour voir ? fit-il en souriant doucement.
Hale détourna légèrement le regard et le sourire de Stiles s’accentua.
— C’est bien ce qui me semblait. Bon, descends à la cuisine pour aider papa à finir le diner, parce que là, tu me distrais et il faut que je finisse mes valises… Je sens que je vais en oublier la moitié… Putain, qu’est-ce que j’ai fait de mon billet de train ? PAPA !
— Dans l’entrée sur la console à coté de la porte avec ta lettre d’admission et le courrier pour retirer les clés de ta chambre universitaire ! répondit le shérif depuis le rez-de-chaussée.
— Merci Mon Papa ! Heureusement que tu es là… Allez, Derek. Sois un bon petit alpha et va aider mon super papa, s’il te plait.
Il lui planta un baiser sur la bouche, puis un autre sur la joue, avant de le pousser vers la porte avec une légère tape sur les fesses. Le loup-garou obéit sans broncher et descendit les escaliers…
Le lendemain matin, ils n’étaient que tous les deux sur le quai de la gare. Derek avait aidé Stiles à placer ses valises près de son siège, et il avait toutes les peines du monde à faire partir cette boule qui se trouvait au fond de sa gorge. Quand le chef de train annonça que le départ était imminent, Stiles fondit sur le loup-garou dans un câlin à couper le souffle avant de l’embrasser le plus tendrement et le plus lentement possible, comme pour s’imprégner une dernière fois de la présence du grand brun. Les bras de Derek se refermèrent sur la forme longiligne de l’autre, répondant au baiser avec avidité. Un sifflet retentit, et après un dernier baiser Stiles sauta dans le train.
— Profites-en, Stiles. Ne penses pas à moi, dit l’alpha une dernière fois.
— Comme si ça allait arriver. On se voit pour Thanksgiving !
Le jeune humain lui envoya un baiser enjoué du bout des doigts, et Derek répondit au salut bien malgré lui. Il regarda le train s’éloigner en fronçant les sourcils, faisant toujours un geste de la main alors qu’il ne pouvait plus voir Stiles.
— Est-ce que tu pleures Derek ? fit soudain une voix sur sa droite alors qu’une paire de mains se posait sur ses épaules.
— Pour qui tu me prends, Scott ? Y’a trop de poussières dans cette gare, c’est tout ! gronda l’alpha en se frottant les paupières le plus discrètement possible.
— Bien sur ! fit une autre voix sur sa gauche.
Il rencontra le regard amusé d’Isaac et ne put retenir un léger sourire.
— Allez viens, puissant alpha. On a promis à Stiles de ne pas te laisser te morfondre dans ta solitude, reprit le jeune bêta aux cheveux bouclés.
Derek hocha la tête et regarda une dernière fois l’endroit où le train avait disparu avant de suivre Scott et Isaac. Son portable sonna, indiquant l’arrivée d’un nouveau message.
De : Stiles« Tu me manques déjà. Plus que deux lunes et demi, 78 dodos » Il sourit puis rangea son téléphone. Sur le parking, le reste de la meute attendait, les yeux rouges comme lui. Il sentit la boule au fond de sa gorge s’estomper, parce qu’il ne serait pas seul à attendre.
FIN