Hello, hello !
Y'avait longtemps, non?
Enjoy!
(Pour Bayas, parce que !)
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I’m sorry
Derek fronça les sourcils quand il s’aperçut que la fenêtre de la chambre de Stiles était verrouillée. Il arrivait que cette fenêtre soit fermée, mais verrouillée, jamais. Il vérifia une nouvelle fois que la Jeep se trouvait bien dans l’allée avant d’allonger un de ses ongles en griffe tranchante pour crocheter le loquet et enfin pénétrer dans la maison des Stilinski.
L’odeur l’assaillit dès qu’il posa le pied dans la chambre, et il eut presque un mouvement de recul. La pièce puait le chagrin et la peine. Une odeur qu’il n’aimait pas sentir, et encore moins associé à quelqu’un comme Stiles. Parce que Stiles était un jeune homme plein de joie malgré les évènements douloureux qui ponctuaient sa vie. Et Derek préférait nettement quand Stiles dégageait une odeur de soleil et d’herbe fraichement coupée mixée à sa médication, et à son désir quand Derek se trouvait dans la même pièce que lui.
Oui, il avait remarqué que Stiles le regardait de plus en plus souvent, et la plupart du temps, il passait sa langue sur ses lèvres quand il le faisait. Juste avant de tourner les yeux en rougissant légèrement quand il s’apercevait que l’alpha le regardait également. Derek sourit au souvenir, avant de revenir à la réalité de la chambre de Stiles, qui sentait toujours les larmes et la douleur.
Oubliant pourquoi il était là – des recherches à faire sur les wendigos, Derek fit le tour de la chambre pour tenter de comprendre. Mais la chambre était vide, comme le reste de la maison d’ailleurs. Le lit n’était pas fait, un tiroir était encore ouvert d’où dépassait des t-shirts colorés, des papiers trainaient sur le bureau où trônait toujours l’ordinateur portable, en veille.
Derek sortit alors de la chambre et fit le tour de la maison, mais il n’y avait aucune indication lui permettant de comprendre pourquoi cette infâme odeur de tristesse planait dans toutes les pièces.
Le loup-garou resta un moment perdu dans ses pensées, planté au milieu du salon des Stilinski. Il s’était passé quelque chose, et il n’aimait pas ça. Stiles ne pouvait pas être triste à ce point ? La première chose logique à faire, était d’appeler le jeune homme pour être sur qu’il allait bien. Et si ce n’était pas le cas, il ferait en sorte de l’aider. Il attrapa donc son téléphone et composa le numéro de Stiles, et ne put retenir un sursaut quand il constata que l’autre appareil sonnait quelque part dans la maison. Dans la chambre de Stiles.
Remontant les escaliers le plus vite possible, il aperçut l’appareil qui vibrait allègrement sous quelques feuilles de cours, et machinalement, il l’attrapa tout en raccrochant de son côté. Quelque chose n’allait vraiment pas droit, parce que jamais il n’avait vu Stiles sans son portable.
Dans sa précipitation pour attraper le portable, il avait bougé la souris de l’ordinateur, et l’appareil revint doucement à la vie, ouvert sur un traitement de texte. Derek fronça les sourcils sur le titre du document.
« Je suis désolé »L’alpha s’assit sur le fauteuil et continua à lire.
« Si je ne t’avais pas forcé à venir avec moi cette nuit là, tu pourrais avoir une vie plus tranquille. Je suis désolé, parce qu’à cause de moi tu n’as plus le même et ta vie est perpétuellement en danger. J’espère que tu sauras me pardonner pour ça. »Même s’il n’y avait pas de nom, Derek savait pertinemment que ces quelques phrases s’adressaient à Scott. Pourquoi Stiles voulait-il que Scott lui pardonne ? Ce n’était pas comme s’il avait pu prévoir tout ce qui allait se passer.
« Je suis désolé que tu ne puisses pas être celle que tu devrais vraiment être. Je suis désolé que tu doives te cacher derrière une apparence futile pour te faire accepter. Je sais bien que je n’y suis pas pour grand-chose, mais peut être que tu comprendras un jour qu’il vaut mieux être aimé pour ce que l’on est vraiment que pour ce que les autres voudraient qu’on soit. »
Clairement, ce passage était destiné à Lydia.
« Je suis désolé de ne t’avoir jamais remarqué avant. J’étais peut être moi-même trop perdu dans mes fantasmes pour remarquer que je pouvais intéresser quelqu’un. Tu es quelqu’un de formidable, et je suis navré de ne pas l’avoir vu avant. »
Ca, c’était surement pour Erica. Et Derek sentit une étrange sensation se former dans son estomac, parce que cela ressemblait trop à… trop à…
« Je suis désolé que tu ne te sentes pas accepté. Mais pourtant, tes parents doivent t’aimer, puisqu’ils ont choisi de t’avoir même si biologiquement tu n’es pas à eux. L’adoption, c’est une grande preuve d’amour, parce qu’ils t’ont choisi alors que personne d’autre ne voulait de toi. N’oublie jamais ça ! »« Je suis désolé de n’avoir pas vu que tu cherchais des amis. Alors que je suis moi-même socialement inadapté, j’aurai pu te tendre la main plus tôt, et peut être que nous aurions pu être amis, et peut être que j’aurai pu t’éviter les affres de ta nouvelle vie. Parce que même si elle semble te convenir, elle semble aussi te faire peur. Mais tout ira bien, j’en suis certain. »« Je suis désolé de n’avoir pas vu que tu avais des problèmes chez toi. J’aurai peut être pu éviter cela. Après tout, en tant que fils du shérif, je devrais avoir l’habitude des violences domestiques. J’en ai été un témoin involontaire bien souvent, quand j’attendais mon père dans son bureau. J’aurai pu t’aider, j’en suis sur. Mais maintenant tu n’es plus seul, et c’est ce qui compte, non ? »
Derek était stupéfait. Stiles s’excusait auprès de ses bêtas pour des choses dont il n’était pas responsable ? Mais qu’est-ce que c’était que cette histoire ?
« Je suis désolé que tu sois aussi tordu. C’est tout ce que je peux dire à ton sujet. Oh, et je suis désolé d’avoir refusé ton offre. Avec du recul, je me dis que j’aurai pu faire avec finalement. »
La seule personne que Derek connaissait et que Stiles pouvait qualifier de « tordue » était Peter. Et quelle était cette offre que son oncle lui avait faite ?
« Je suis désolé de ne pas avoir pu te sauver. Tu m’appelais toujours ‘ton petit héros’, mais je n’ai pas su te garder en vie. Je te demande pardon. »
Hale en eut le souffle coupé. Stiles s’excusait pour la mort de sa mère ? Mais il savait pourtant que Mrs Stilinski était décédée d’un cancer du sein. Stiles n’avait pas dix ans à l’époque. Comment aurait-il pu sauver sa mère ?
« Je suis désolé de ne pas être le fils que tu mériterais d’avoir, de te cacher des choses qui me dépassent également, d’être pour toi un souci supplémentaire dont tu n’as pas besoin, et d’être une source constante de désillusion et de contrariété. »Derek serra les poings, espérant que tout ceci n’était que le reflet d’une âme fatiguée et pas une réalité. Parce que le shérif ne pouvait pas penser que son fils n’était qu’un fardeau. Ce n’était pas possible. Aucun parent digne de ce nom ne pouvait penser ça !
« Je suis désolé. Profondément désolé. Désolé d’avoir profané la sépulture de ta sœur, désolé de t’avoir fait passer pour un meurtrier. Désolé pour tout ce que tu as du subir par la faute de personnes mal intentionnées. Désolé que ta vie soit un cauchemar permanent, et désolé de ne pouvoir t’apporter mon aide plus que je ne le fais actuellement. Et je suis désolé de ne pas être assez courageux pour te dire en face ce que je pense de toi. »
Derek cligna des yeux avant de relire le dernier paragraphe. Il n’avait aucun doute la dessus, cette partie lui était adressé. Et l’étrange sensation dans son estomac ne fit que grandir. Parce que tout ça ressemblait à une lettre d’adieu. Une lettre qu’on écrivait quand…
Se levant d’un bond, il composa rapidement le numéro de Scott, espérant que le jeune oméga saurait où se trouvait son meilleur ami.
— Derek ?— Est-ce que Stiles est avec toi ? demanda l’alpha en grognant presque.
— Euh non… Y’a juste Isaac avec moi. Stiles devait nous rejoindre pour une soirée pizza, mais je l’attends pas avant encore une heure, pourquoi ?
— Il n’est pas chez lui, et la maison dégage une odeur de tristesse insupportable. Et j’ai trouvé une lettre d’adieu sur son ordinateur.
— Quoi ? Une lettre d’adieu ? Tu es sur ? Tu as du mal lire ! fit Scott, mais sa voix ne semblait pas très assurée.
— Je sais ce que j’ai lu, Scott ! Je vais essayer de le trouver avant qu’il ne fasse quelque chose de stupide. Préviens les autres et chercher de votre coté. On se rejoint chez lui dans une demi-heure !
— Ok !Ils cherchèrent pendant une demi-heure. Dans tous les endroits que Stiles pouvait fréquenter d’habitude. Derek poussa même jusqu’à la carcasse de sa maison familiale, mais sans résultat. Ils tentèrent de le retrouver grâce à son odeur, mais Beacon Hills était une petite ville, et l’essence de Stiles se trouvait partout.
Quand ils se retrouvèrent devant chez les Stilinski, ils étaient bredouilles, essoufflés et découragés.
— C’est pas possible ! gronda l’alpha.
— Il faudrait prévenir son père, non ? S’il est arrivé quelque chose à Stiles, son père doit être mit au courant ! proposa Boyd.
Erica étouffa un sanglot et le bêta à la peau sombre la serra contre lui pour tenter de lui apporter un peu de réconfort.
Tous se tournèrent vers Scott qui semblait perdu, les larmes aux yeux.
— Je peux pas faire ça ! s’écria-t-il.
— Scott ! Il le prendra peut-être mieux si c’est toi qui l’appelle ! fit Lydia d’une voix tremblante.
— Il faut que ce soit toi, Scott ! continua Derek.
Scott soupira et sortit son téléphone de sa poche. Isaac glissa une main dans la sienne et l’encouragea d’un triste sourire. McCall poussa un profond soupir avant de composer le numéro du portable du shérif. Les loups-garous grognèrent de frustration quand ils entendirent l’appel basculé directement sur la boite vocale.
— Essaie d’appeler le bureau du shérif. Peut-être qu’ils savent où il est, proposa Jackson.
Une autre profonde respiration, et Scott appela le standard du poste de police et demanda à parler au shérif quand la standardiste décrocha.
— Je suis désolé, mais le shérif est absent pour le moment. Je peux prendre un message ?
— Ecoutez, je suis Scott McCall, je suis un ami de Stiles, et je dois parler au shérif tout de suite.
— Scott, je sais qui tu es, mais le shérif n’est pas disponible pour le moment. Il a eu un coup de fil en début d’après midi et lui et son fils ont du quitter précipitamment la ville. Je crois que c’était une urgence familiale. Tu devrais essayer d’appeler Stiles sur son portable !
— Une urgence familiale ? Et Stiles est avec lui, c’est sur ?
— Oui, c’est sur, je les ai vu tous les deux quand le shérif est repassé donné des instructions de dernière minute. Est-ce que tout va bien, Scott ? Tu as besoin d’assistance ?Le jeune oméga ne put retenir un éclat de rire.
— Non, non tout va bien maintenant. Merci beaucoup, et désolé pour le dérangement.
Il raccrocha, le sourire aux lèvres. Et ce même sourire se trouvait sur tous les visages des membres de la meute. Stiles allait bien, malgré un drame familial. Mais il allait bien, ça c’était sur.
Scott se tourna vers Derek juste à temps pour voir l’esquisse d’un sourire avant que le visage de l’autre ne se ferme à nouveau.
— Tu as parlé d’une lettre d’adieu ! C’est malin d’avoir fait peur à tout le monde !
— Ca n’a pas d’importance. Stiles va bien. Rentrez chez vous maintenant !
Le ton était celui d’un ordre, et personne ne chercha à protester. Alors que la meute se séparait, et que Derek était sur le point de retourner à son appartement, il sentit une main sur son épaule et tourna la tête vers Isaac, une question muette sur le visage.
— Il va bien, Derek. Mais si tu veux parler…
— Ca ira… Tu restes dormir chez Scott ?
— Sauf si tu as besoin de moi.
L’alpha secoua la tête.
— Passe une bonne soirée. On se voit demain.
— Comme tu voudras… Bonne nuit, Derek.
—‘Nuit Isaac.
Il le suivit des yeux un moment, puis, quand il ne vit plus personne, il se mit à courir vers la forêt afin de libérer toute la tension qu’il venait d’accumuler, se répétant « Stiles va bien, Stiles va bien » pendant une bonne partie de la nuit. Parce que l’idée même de perdre Stiles l’effrayait au plus haut point.
Quelques jours plus tard, il fut réveillé par un texto.
« Hey, GML. Dsl, hors de la ville pdt qq jours. Vu que t avais appelé. Besoin qqchose ? »Derek regarda le téléphone en clignant plusieurs fois des yeux. La seule chose qu’il fut capable de répondre fut :
« GML ? »« Grand Méchant Loup ! hahaha »Derek eut un reniflement amusé.
« Tu es chez toi ? » envoya-t-il ensuite.
« Yep. Rentré y’a qq minutes. Veux passer ? »
« Dans 15 min »
« Ok. A + »Il se leva et se prépara rapidement avant de sauter dans sa voiture pour rejoindre la maison des Stilinski. Il hésita à faire un arrêt dans la pâtisserie préférée de Stiles pour acheter les muffins que le jeune homme aimait tant, avant de se dire que ça risquait d’être louche et de poursuivre sa route.
Stiles l’attendait sur le perron, un triste sourire sur le visage. Derek renifla discrètement en sortant de sa voiture. Stiles sentait toujours la tristesse, et aussi la fatigue, mais il allait bien.
— Hey GML ! Quoi de neuf ? s’écria l’adolescent en levant une main pour le saluer.
— C’est plutôt à moi de te poser la question. Tu as disparu sans rien dire.
— Oh oui, ça…
Derek le regarda passer une main dans ses cheveux avant de pousser un soupir las.
— Désolé, on a du partir pour l’Oregon avec mon père. Ma grand-mère est décédée il y a trois jours.
Oh.
Oh ! Ca expliquait la tristesse qu’il avait ressentie. Mais pas la lettre d’excuses !
— La mère de ton père ?
— Non, la mère de ma mère. Mon dernier souvenir vivant d’elle. Ca fait un choc. Tu veux entrer ? J’ai fait du café. J’en ai bien besoin, on a roulé toute la nuit pour rentrer, parce que papa ne pouvait pas rester trop longtemps loin du boulot.
— Je comprends.
Il le suivit à l’intérieur puis vers la cuisine où Stiles servit deux tasses de café qu’ils burent en silence. Derek tourna sa tasse vide entre ses mains pendant un moment, cherchant un moyen d’amener le sujet sur la lettre qu’il avait trouvé sur l’ordinateur du plus jeune.
— J’ai cru que tu avais fait une énorme bêtise, murmura-t-il soudain.
Stiles s’arrêta au beau milieu d’un bâillement, ce qui lui donna l’air idiot. Puis il cligna des yeux.
— Quel genre de bêtise ?
Derek soupira avant de lever la tête pour le regarder droit dans les yeux.
— J’ai senti la tristesse dans la maison quand je suis venu. Et puis j’ai trouvé ton téléphone. Et quand je l’ai pris, j’ai remis ton ordi en route sans le faire exprès. Il y avait ce document encore ouvert. Qui s’appelle « Je suis désolé ». Ca ressemblait à… à…
Il souffla de frustration, incapable de poursuivre.
— Oh ! Mais t’étais pas sensé lire ce truc, c’est privé ! s'écria Stiles en rougissant.
— Je ne savais pas où tu étais, et tu n’avais pas ton téléphone. Excuse-moi de m’être inquiété pour rien ! lança Derek rageusement avant de se lever, prêt à quitter la maison.
Il fut stoppé net par la main de Stiles sur son bras. Il leva les yeux vers Stiles, mais ce dernier regardait obstinément ses chaussettes.
— Je suis désolé… C’est un truc que Morell veut que je fasse, quand je me sens mal. Pas que je me sente coupable de quoi que ce soit. Quoi que… Mais ça m’aide à relativiser les choses.
Derek hocha la tête, parce qu’il comprenait. Laura avait fait la même chose après l’incendie. Pour pouvoir garder la tête sur les épaules quand la pression devenait trop forte.
— J’ai cru que je t’avais perdu toi aussi, murmura l’alpha, les yeux rivés sur la main de Stiles. Et je ne suis pas prêt pour ça…
— Oh, tu tiens à moi, GML ! s’exclama le plus jeune, un sourire timide sur le visage.
— Arrête de dire GML, et oui… Plus que je ne suis sensé le faire.
Il se retrouva soudain avec l’humain serré contre lui, les bras minces autour de son cou qui serraient comme s’il tentait de l’étouffer.
— Tant mieux, murmura Stiles contre son cou. Parce que moi aussi je tiens à toi plus que je ne suis sensé le faire.
Derek retint un rire et serra ses bras autour du jeune homme.
— Je sais. J’ai lu la lettre.
— On discutera du principe de propriété privé plus tard ! Pour le moment, si ça te dérange pas, je vais rester là, parce que ça me fait du bien, et que j’en ai besoin. Et que je suis désolé si je vous ai fait peur.
— La prochaine fois, tu penseras à prendre ton téléphone, ça évitera bien des problèmes.
Stiles éclata de rire en resserrant son étreinte. Derek serra un peu plus également, content de sentir la chaleur dégagée par l’autre, et d’entendre son cœur qui battait tranquillement. Il constata pourtant que ce cœur battait de plus en plus doucement et s’aperçut que Stiles s’était endormi debout, juste maintenu par les bras de l’alpha.
Il le porta délicatement pour monter le mettre au lit et sourit quand la main de Stiles resta accrochée à son épaule, l’empêchant de s’en aller. Alors, ôtant ses chaussures, il s’allongea à coté de l’humain qui se recroquevilla contre lui en soupirant d’aise.
Stiles était en vie. Stiles allait bien. Et Derek respira normalement pour la première fois depuis trois jours.
FIN