Une songfic sur un couple moins prisé que le Tony/Gibbs, offerte en son temps à une amatrice de celui-ci.
PréambuleLes personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Donald P. Bellisario & Don McGill. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
De la tendresse
- Dis-moi… quel est notre avenir en vérité ?
Tony s’arrêta net et regarda son amant. Une sonnette d’alarme retentit dans sa tête en voyant son sourire un peu crispé, la tristesse dans ses yeux.
Il s’approcha de lui, caressa doucement la joue tant aimée et lui demanda :
- Qu’est-ce qui t’arrive bébé ? Qu’est-ce qui ne va pas ?
Tristement, l’homme qu’il aimait répondit :
- Nous… Tout ça… C’est toute notre vie qui ne va pas.
Tu cours tout l' temps après des trains
Après des gens, après demain
C'est épuisant dis, jamais tu respires
T' es un coup d' vent
Qui s' mettrait à sourire
De temps en temps
- Je sais bien que notre métier est exigeant, qu’en tant qu’agent senior tu es le plus sollicité, mais… Tu vois… Parfois j’aimerais juste que tu te poses un peu, que tu oublies ce foutu boulot. Au moins lorsque nous sommes là, comme ce soir, rien que toi et moi, avec tout un week-end devant nous.
Mais même ça tu en sembles incapable.
Tu m' parles un peu entre deux portes
"Qu'est-ce que tu veux que j' te rapporte ?"
Ce que je veux, vraiment pas grand-chose
Un mot, un mot gentil, une fleur si tu l'oses
Un rendez-vous seuls avec nous.
- J’ai parfois l’impression que je fais partie des meubles maintenant, que pour toi tout est acquis, tout est gagné ! Ce matin, au bureau, tu m’as parlé comme si j’étais ton chien !
- Tu exagères, répliqua Tony, mal à l’aise.
- J’exagère ? Vraiment ?
- Tu dois comprendre… Je ne veux pas qu’on s’aperçoive de quoi que ce soit.
- Mais moi non plus ! Je comprends tout à fait que tu ne veuilles pas étaler notre liaison au grand jour et même je t’approuve. J’imagine d’ici des petits sourires, les sous-entendus grivois… Non, je n’ai pas envie de ça. Mais tu n’es pas obligé pour autant de faire comme si je n’étais rien à tes yeux !
- Ecoute…
- Non ! Toi tu écoutes ! J’en ai assez d’avoir l’impression d’un amour à sens unique ! J’en ai assez que lorsque nous rentrons tu oublies trop souvent que tu n’es plus l’agent Anthony DiNozzo, mais juste Tony, l’homme que j’aime…
De la tendresse, de la tendresse, rien que ça
De la tendresse, de la tendresse comme autrefois
Quand c'était encore tout nouveau, tout fort
Les mots du cœur avec les cris du corps
Tony s’était tu et ce sourire autosatisfait qu’il arborait trop souvent s’était éteint. Parce qu’il comprenait ce que voulait dire Tim, il le comprenait même très bien ! Depuis combien de temps, effectivement, n’avait-il pas pris le temps d’un petit geste, d’un petit mot ? Croyait-il vraiment que dormir ensemble après l’amour était suffisant pour réconforter son amant, lui faire comprendre combien il tenait à lui ?
T'as plus le temps d' me câliner, de faire l'amant
D' m'embobiner en m' racontant, tiens ! des bêtises énormes
Dis, fais-moi plaisir, pas seulement pour la forme
Pour le plaisir.
Tim s’enflammait tandis qu’il continuait d’allonger la liste de tous ces gestes, de tous ces mots qui lui avaient fait du mal, qui lui faisaient encore du mal.
Lorsque dix mois plus tôt ils s’étaient enfin avoué que ce qui les poussait l’un vers l’autre était bien plus que de l’amitié, il savait que ce ne serait pas toujours facile : Tony était et resterait Tony et c’était aussi ce qui l’attirait chez lui. Mais par moment, comme ce soir-là, il aurait aimé que son compagnon soit simplement tendre et le prenne contre lui, sans essayer de faire semblant, sans jouer la comédie, encore et encore, comme s’il était en représentation permanente !
Ce qu’il voyait de leur couple depuis quelques jours, c’était juste ce qu’il ne voulait pas !
J' veux pas croiser dans mon miroir
Tous ces blasés d' six heures du soir
Et tous ces paumés qui font toujours la gueule
J' veux pas t'aimer en me sentant tout seul*
Réveille-toi, apporte-moi ...
- Je n’ai pas besoin de grands voyages, de cadeaux somptueux… Je ne veux même pas de grandes déclarations enflammées. J’aimerais juste que parfois tu prennes le temps de me regarder, de me sourire, de me prendre la main, de m’embrasser… J’aimerais juste que tu me serres contre toi, comme ça, pour rien, simplement pour que je sache que je ne suis pas tout seul, que tu es là, auprès de moi, toi, vraiment toi et pas monsieur Don Juan ou Super Agent ou … Je sais que tu penses que tout ça ce ne sont que des conneries ! Mais parfois, les conneries c’est ce qu’il y a de plus important au monde.
De la tendresse, de la tendresse, j'en ai besoin
De la tendresse, de la tendresse il m'en faut plein
Pour briser le temps, pour vieillir enfant
Le monde en crève et je nous veux vivants
Les larmes s’étaient mises à rouler sur ses joues et il se serait battu pour cela ! De quoi avait-il l’air, à bientôt 35 ans, à pleurer comme un gosse qui n’a pas reçu le cadeau de Noël qu’il escomptait !
Et Tony qui détestait les manifestations sentimentales en tout genre risquait d’être définitivement dégoûté de lui à moins qu’il ne se contente de se moquer !
Tim ne savait pas ce qui lui ferait le plus de mal : la commisération, la colère ou cette ironie mordante qu’il savait si bien manier à l’occasion et dont il faisait les frais plus souvent qu’à son tour !
Pourquoi était-il totalement incapable de faire comprendre ce qu’il attendait, ce qu’il espérait ?
De la tendresse, de la tendresse, dernier cadeau
De la tendresse, de la tendresse, dernier radeau
Auquel s'accrocher comme deux naufragés
De la tendresse, de la tendresse
Tim se tut, le cœur battant, hésitant à croiser le regard de son amant. Alors celui-ci s’avança vers lui et lui releva doucement le menton. Le plus jeune frissonna sous l’intensité du regard qu’il croisa alors, ce regard où il n’y avait plus rien du Tony trop sûr de lui qui l’exaspérait par moment.
Tout doucement, ce dernier murmura :
- Je suis désolé… Vraiment désolé… Je t’aime tellement que j’ai cru que tu le savais. J’ai oublié que parfois, il faut penser à répéter, même les choses évidentes. Alors écoute moi : je t’aime Timothy McGee, je t’aime plus que je n’aurais jamais cru être capable d’aimer qui que ce soit. Tu es l’être qui compte le plus pour moi. J’aime tout de toi, tout, sans restriction.
Tim sourit à travers ses larmes et se lova dans les bras de l’homme qu’il aimait, fondant dans l’étreinte tendre qui se referma sur lui.
Soudain il n’avait plus besoin de rien, il était bien.
De la tendresse
FIN
*Paroles originales : toute seule
Chanson d’Alice Dona