De même, fic postée sur un autre forum pour un défi de Noël sur une série qui me tient tout particulièrement à coeur.
Merci à ma bêta !
POV Jack
Je me rappelle encore parfaitement de ce jour ou un certain Gallois était venu croiser ma route.
La première fois, j’avais refréné mon cœur qui avait fait un bond en le voyant. Je m'étais caché derrière le boulot, le fait que personne ne devait savoir ce qu’était la bestiole qu’il m’avait aidé à appréhender… Et le fait qu’il connaisse les weevils ne me plaisait guère je devais l’avouer.
Et puis, il y avait eut cette autre fois, sa route avait encore croisé la mienne, il m’avait tenté avec son ptérodactyle à attraper, comment j’aurais pu résister à une proposition aussi indécente ? Je ne l’ai pas fait… Et mon cœur a bien faillit jaillir de ma poitrine quand nous nous sommes retrouvés emboités et au sol. Rien que le souvenir m’émoustille…
Ensuite est venu son café… Je tuerais pour ce nectar divin qu’il me sert maintenant chaque jour, pour le plaisir du goût, me remonter le moral ou m’aider à réfléchir… Me punir aussi quand il le remplace par le café « courant » comme je l’appel maintenant.
Enfin, j’ai craqué et l’ai embauché, il a été tenace entêté et mon cœur l’a été tout autant que lui, me rappelant à mon souvenir ce que ça pouvait être bon d’aimer, de désirer, de séduire avec un but plus noble et… intéressant qu’un simple moment de plaisir. Ma conscience, elle me rappelait toute la difficulté de la chose, l’angoisse, la peur, la douleur de la perte. On ne vit pas vieux à Torchwood, sauf moi.
Il est donc venu, s’est installé sans même que nous nous en rendions compte, nous avions droit a du café et parfois à des viennoiseries, des repas tous les midis et soir quand l’équipe restait tard, les pensionnaires étaient bien traités et le hub impeccable, enfin autant qu’il pouvait l’être. Fantôme parmi les ombres.
Puis vient Gwen… Qui aurait cru qu’après tous ces mois de frôlement, de remarques, de piques, ce cher Ianto n’aurait pas craqué, pour les autres, sauf Tosh qui déjà l’appréciait, il en devenait inhumain… Et donc encore plus transparent. Avec cette arrivée, quelques petites choses changèrent, j’avoue que je me suis entichée d’elle autant que je l’étais de lui.
Mais dans son cas, ça a été soudain, violent, elle m’a jeté à la figure son humanité, sa bonté et son envie de sauver le monde… J’ai retrouvé un peu de Rose et du Docteur en elle et ça m’a beaucoup troublé. Cette corde sensible qui avait fait de moi quelqu’un de meilleur a été touché, mon esprit ma poussé vers elle.
Je me suis donc retrouvé à courtiser deux personnes, aussi opposés que possible, mais qui réveillaient en moi des parts différentes de mon être.
Ensuite, il y eut la révélation du café… Je sais dit comme ça on dirait une publicité raté, mais c’est tellement vrai. Un jour Ianto avait hormis de me fournir ma dose de caféine, il était parti aux archives, par flemme ou autre chose, je suis allé me servir moi-même du café qui restait dans le thermos. Et dire que j’ai eus un choc était peu de chose, le goût était certes excellent mais il n’avait rien à voir avec celui auquel j’avais habituellement droit. Tosh en voyant mon air perplexe me demanda ce qu’il y a avait. Je lui fis goûter le liquide et elle ne trouva rien à redire, de même pour Owen qui même s’il rabaissait Ianto était devenu son fan secret face à son nectar « spécial gueule de bois d’Owen », idem, pour lui ce café était celui qui lui était servis pour les jours normaux.
Quand notre homme remonta des archives, je réclamais un café express, il me dit qu’il allait m’en faire, pour le tester je lui demandais s’il n’en restait plus, il avoua que si, mais qu’il comptait le rafraichir. J’abdiquais et attendit avec impatience ma tasse. Quand il me la servit, je sentis à l’arôme que j’avais retrouvé MON café et effectivement le goût n’était pas le même.
Trop heureux de cette découverte et petite victoire dans l’armure Iantonien, je ne vis pas le reste venir… Lisa… Dire que cette découverte m’a choqué, écœuré et surtout broyé le cœur est peu de chose. En quelques minutes, ma victoire s’évaporait, balayée par la hantise de ce qu’une cyberwoman ratée pouvait causer comme massacre.
Une fois tout arrangé, mon gallois mis à pied et l’équipe quelque peu remise de ces émotions, de multiples questions me vinrent à l’esprit et devaient trouver des réponses.
Deux soirs après cette affaire, je me retrouvais donc devant le domicile de notre majordome, les yeux levés pour l’apercevoir au travers des fenêtres et rideaux de son appartement. Il du me voir car il descendit, mais j’étais déjà partis me cacher un peu plus loin. Il pleuvait ce soir la mais il était sortit à moitié débrailler, en survêtement et tee-shirt informe, pantoufles… Très loin du si sexy et classe gallois habituel. Il avait des cernes immenses sous les yeux, l’air hagard et la peau pâle… Mon cœur rata un battement à cette vue de la déchéance et du remord d’un homme, mon esprit, lui, se délectait de le voir torturé au moins autant que nous aurions soufferts si son projet n’avait pas échoué à temps.
Je ne suis pas resté ce soir là, le laissant m’appeler dans la nuit, mais je suis revenu plusieurs soirs d’affilés, à chaque fois, je m’arrangeais pour qu’il m’aperçoive, disparaissait mais sans m’éloigner de trop et l’écouter. Au départ, il m’appelait en arpentant la rue à ma recherche mais sans toutefois me courir après, comme retenu par un lien invisible. Et peu à peu, il a arrêté de m’appeler pour parler, il restait sur son perron et me disait ce qu’il avait sur le cœur, me racontait son histoire avec Lisa… J’ai eus mal en l’entendant. Allez savoir pourquoi cette puérile histoire de café différend me revenais en mémoire et renforçais mon sentiment de trahison.
Et puis un soir, il est descendu vêtu comme la première fois que je l’ai vu et il a juste dit : « J’aime beaucoup le manteau ». Puis il s’est détourné pour remonter chez lui. Je suis resté figé un instant dans ma cachette. Puis, je suis rentré méditer sur son changement de comportement.
Le lendemain soir, c’est dans la même tenue mais avec une tablette de chocolat qu’il descendit, il la déposa par terre près de l’entrée de son immeuble et après un coup d’œil que je devinais perçant, à la rue, il remonta chez lui. Je pris la tablette avec un sourire et me dépêchais de la ramener à notre chien de garde en prenant soin de lui dire que la friandise était de la part de Ianto. Ce soir là, elle a été calme comme elle ne l’avait plus été depuis son départ.
Le surlendemain, c’est avec cette très sympathique veste en cuir et ce collier, qu’il arriva et une tasse fumante à la main. Je la récupérais sur le perron et en savourais le goût… Et découvrit qu’il était à peine différend de celui auquel j’avais habituellement droit … Il m’avait presque cerné et n’avais eut qu’à affiner la recette de mon café après avoir été embauché. Je souris et laissait la tasse, vide, en évidence sur le trottoir d’en face.
Enfin, ce dernier soir avant sa réintégration dans l’équipe, il apparut dans son costume, parfait, impeccable, sa chemise bordeaux que j’aime tant, une tasse à la main… Je le rejoignis sur le trottoir, lui prit la tasse pour y tremper mes lèvres, mon palais reconnus immédiatement MON café. Je lui souris et il me sourit en retour. Nos regard ne se sont pas lâchés pendant un petit moment, insensible à ce qui nous entourais, c’est l’alarme de la faille qui nous fient sortir de notre bulle.
Je lui lançais un « A demain » joyeux et partis en courant, il me regarda m’en aller avec amusement et angoisse.
L’équipe eut du mal, mais il reprit sa place parmi nous, je continuais à flirter outrageusement avec lui, laissant mon cœur parler pour le reste de ma personne, m’éloignant de son opposé féminin, la laissant à son Rhys et à sa vie si humaine… Parfois, je sentais leurs regards à tous les deux, celui intrigué de Gwen et celui attentif de Ianto.
Enfin, le Docteur est revenus et le Maitre avec lui. Quand ce dernier c’est amusé à me torturer pendant près d’une année, mes pensées allaient vers eux, ils étaient mon refuge, ma bouée et lui était sans conteste mon réconfort, mon roc… J’étais une énigme pour eux, mais l’équipe atypique qu’ils formaient était devenue ma famille…
A mon retour j’ai souffert de les voir si distants, mais peu à peu j’ai regagné ma place dans leurs cœurs et surtout, surtout, j’ai ré-ouvert cette porte bardé de fer qui protégeait le mien. Certes, je ne suis pas un homme parfait, ma trop longue vie, savoir a quel point j’allais souffrir de leur perte, de SA perte, tout ça me poussait à parfois le malmener, le repousser. Mais au fond de moi, je garde précieusement tous ces moments ou il s’est tour à tour affirmé, émus, rebiffé et je me délecte de cette part de sa vie qu’il consacre à m’aimer…
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