Voici la suite (et fin), parce que j'arrive pas à écrire des looooooooooongues fics en ce moment...
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Part 2— Tiens, tiens et tiens ! Prends ça dans ta sale gueule de mutant ! cria Stiles en riant, actionnant avec rapidité les boutons de la manette entre ses mains.
— Ma parole, tu t’es entrainé ou quoi ? C’est la première fois que tu me bats à ce jeu ! répondit Scott en riant également.
— Je suis bon, c’est tout… Comme quoi, même tes supers pouvoirs de loup-garou ne peuvent rien contre moi. Je dois même avouer que je suis un peu déçu. Je pensais que tu serais plus difficile à battre. Ne me dis pas que tu m’as laissé gagné, parce que sinon ma colère sera terrible !
Il émit un semblant de grognement en montrant ses dents, avant d’éclater à nouveau de rire en roulant sur la moquette. Scott profita de ce moment d’inattention de la part de son meilleur ami pour lancer un nouveau round et bien entamer la barre de vie du personnage de Stiles.
— Ah enfoiré ! s’écria Stilinski avant de s’exciter sur sa manette dans l’espoir de rattraper son retard.
Ils furent interrompus par un petit « bip » indiquant que Scott venait de recevoir un message. Stiles soupira et mit le jeu en pause.
— Je croyais qu’on devait passer une soirée tranquille tous les deux sans interférence de nos moitiés respectives !
— Désolé, fit Scott avec un sourire gêné.
— Ouais, ouais… Je vais nous chercher à boire, répondit Stiles dans un soupir.
Scott attendit qu’il ait quitté la chambre avant de regarder son portable, fronçant les sourcils quand il s’aperçut que le texto venait de Derek et non d’Allison.
« Stiles est avec toi ? »L’adolescent haussa les sourcils avant de répondre.
« Ben ouais… Pourquoi tu le textes pas lui ? »« Amène-le à l’hosto, le + vite possible… Il s’est passé qq chose »Scott eut un temps d’arrêt, et décida d’appeler Derek plutôt que de lui répondre. Il n’aima pas du tout le ton de l’Alpha quand il répondit.
— Bordel, Scott ! Tu perds du temps, amène Stiles à l’hosto j’ai dit ! aboya le plus âgé dans le récepteur.
— Il s’est passé quoi ? Et je lui dis quoi ?
— Son père a été attaqué par un puma…
— QUOI ! coupa McCall dont la voix monta dans les aigus.
Derek émit un grondement avant de reprendre.
— Amène. Stiles. A. L’hosto ! Dis lui que ta mère a appelé, qu’elle a besoin de quelque chose. Ne lui parle pas de son père. Il risque de paniquer, et je ne veux pas qu’il le fasse si je ne suis pas prêt de lui.
— Ok ! Je l’amène. On arrive. On est là dans 10 minutes !
Il raccrocha au moment où Stiles revenait, une canette de soda dans chaque main et un demi-muffin dans la bouche.
— Kessispass ? demanda-t-il autour de la pâtisserie.
Scott resta quelques secondes interdit avant de se secouer, tant physiquement que mentalement, et de regarder son téléphone.
— Ma…euh… Ma mère… Elle a besoin d’une autre paire de chaussures… Un patient… Vomi…
Stiles avala sa bouchée en faisant une grimace de dégout.
— Wow ! Wow ! J’ai pas besoin d’en savoir d’avantages. On y va ?
Scott regarda son meilleur ami poser les canettes pour enfiler ses baskets avant de mettre les siennes à son tour et de sortir de la chambre.
Ils grimpèrent dans la Jeep de Stiles et celui-ci mit le contact.
— T’as pas oublié quelque chose ? fit-il en haussant les sourcils, puis de soupirer quand Scott le regarda les yeux ronds. Les chaussures. Pour ta mère !
— Ah ouais… Merde… Je reviens !
Il fonça dans la maison, trouva rapidement une paire de sabots et ressortit aussi vite. Il montra son trophée à Stiles qui secoua la tête avant d’engager une vitesse.
Durant tout le trajet, Stiles babilla sur tout et rien – son père, la mère de Scott, Derek, Allison et le reste de la bande, ce connard de Harris – son esprit incapable de rester fixé plus de quelques secondes sur une pensée en particulier. Il ne remarqua même pas que près de lui, Scott était étrangement silencieux.
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Scott attendit que Stiles se gare avant de descendre de la voiture.
— Viens ! fit-il simplement.
— Quoi ? Non. Tu vas voir ta mère, tu lui files ses godasses et on retourne chez toi !
— Stiles, s’il te plait. Viens avec moi.
Le ton nerveux de Scott l’étonna un peu, alors il coupa le contact, détacha sa ceinture et sortit à son tour du véhicule.
— Ok, souffla-t-il en faisant une grimace.
Il ne comprit pas que Scott lui prenne le bras pour qu’il accélère la cadence et se retrouva pratiquement trainé vers l’entrée.
— Hey cool, mec ! Y’a pas le feu ! Ta mère n’ira nulle par sans ses chaussures. Et pourquoi tu as besoin de moi ? Putain, Scott !
Ils entrèrent dans le bâtiment et Scott les amena vers la station des infirmières. Mélissa McCall était bien là. Et elle discutait avec Derek. Derek qui était couvert de sang et à qui il manquait une manche de t-shirt. Le cœur de Stiles s’accéléra et Derek tourna la tête vers lui, le visage grave. Sans même s’en apercevoir, il se libéra de l’emprise de Scott et accéléra le pas pour se rapprocher du grand brun, les mains en avant comme pour déjà examiner, à distance, s’il était blessé.
— Stiles ! Stiles je vais bien ! Je vais bien, regarde moi ! lui dit Derek en posant ses mains sur les épaules du plus jeune.
— Tu es blessé ? Dis-moi que tu n’es pas blessé ? Et si tu es blessé, qu’est-ce que tu fous là ? Tu devrais être chez Deaton !
Stiles posait ses mains un peu partout sur le corps de l’Alpha à la recherche de plaies ou autre. Il remarqua bien la différence de couleurs sur le bras de Derek, signe qu’il y avait eu une blessure, mais qu’elle s’était refermée récemment. Il glissa les doigts dessus en soupirant.
— Tu es blessé ! murmura-t-il encore une fois.
— Je vais bien… Oui, j’ai été blessé. Mais je ne suis pas là pour moi. Stiles, viens avec moi, il faut que tu t’assoies.
Stiles jeta un regard interrogateur à Mme McCall, et celle-ci lui répondit avec un triste sourire.
— Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que tu fais là ? Derek ! Tu vas répondre, bordel ! s’écria le jeune Stilinski.
Derek le poussa dans une chaise et s’accroupit devant lui en tenant ses mains.
— Stiles… Le sang sur mes vêtements n’est pas le mien… En tout cas pas entièrement. Il y a eu une attaque de puma dans la forêt.
— Un puma ? Tu te fous de moi ? Qu’est-ce que tu as fait ? Qu’est-ce qui s’est passé ? On ne me la fait pas à moi l’attaque du puma féroce ! Qui d’autre a été blessé ? C’est toi qui as blessé quelqu’un ? Tu veux que j’appelle mon père pour lui parler ?
— STILES ! S’impatienta le plus vieux.
Le jeune homme se figea. Il y avait bien longtemps que Derek ne lui faisait plus peur, mais il ne comprenait pas le regard chargé d’angoisse et de tristesse que lui lançait l’autre. Il regarda Scott qui baissa les yeux, puis Mme McCall, qui se mordit la lèvre, avant de revenir sur Derek qui le fixait toujours, les sourcils froncés.
Il entendit quelqu’un arriver en courant, et il leva la tête pour voir arriver David Perkins.
— On nous a appelé pour nous dire que le sheriff était gravement blessé ! fit Perkins à Mme McCall.
Scott ferma les yeux en jurant, Derek grogna, Mélissa se tourna vers Stiles, et Perkins fit de même avant de fixer le jeune garçon qui attendait, inquiet.
— Oh merde ! murmura l’adjoint.
Stiles eut l’impression que ses poumons se fermaient, ou alors que quelqu’un avait coupé l’oxygène, ou qu’il était en train de se noyer, ou que… Ses mains se mirent à trembler violemment et sa vision commença à s’obscurcir. Il allait perdre son père. Il allait perdre son père comme il avait perdu sa mère. Les sons autour de lui commencèrent à s’estomper, à part, quelque part, une voix qui tentait de le ramener vers la lumière. La voix de Derek.
— Merde… Non, non, non, non, non… Stiles, reste avec moi. Ecoute ma voix. Stiles, écoute ma voix !Stiles lui jeta un regard terrifié sans le voir et chercha vainement à respirer. Il voulut se lever, mais les mains de Derek autour des siennes ne lui permettaient pas de bouger. Il fallait qu’il se lève pourtant. Il voulait voir son père. Son père allait mourir, et il voulait le voir. Pourquoi Derek ne comprenait-il pas ça ?
— Stiles… Respire avec moi. Écoute-moi. Respire avec moi !Le jeune Stilinski prit plusieurs inspirations anarchiques avant d’arriver à calquer sa respiration sur celle de Derek, et il sentit que le brun lâchait ses mains pour bercer son visage.
— C’est bien, Stiles… On y est presque. Regarde-moi, maintenant… Regarde-moi… S’il te plait.Était-ce le ton dans la voix de Derek, ou le fait qu’il ait dit « s’il te plait » ? Mais Stiles réussit à poser son regard sur celui de Hale, et peu à peu, l’obscurité s’éloigna. Les contours du visage, puis du corps de Derek, à genoux devant lui, devinrent moins flous, plus solides, et il put se concentrer sur les prunelles rouges… Rouge ? Oh…
— D-Derek… Tes yeux, murmura-t-il.
— C’est pas grave… Regarde-moi, respire doucement. Ton père est au bloc… Ils sont en train de réparer son bras. Le puma a fait des gros dégâts, mais les chirurgiens sont optimistes. Ca va aller.
— Tu… Tu as sauvé mon père ?
Le regard perdu que lui lança Stiles le prit un peu au dépourvu, et il se contenta de hocher la tête. Il se redressa pour capturer avec ses lèvres les larmes qui coulaient sur les joues du plus jeune avant de le prendre dans ses bras où Stiles éclata en sanglot.
— Ca va aller, Stiles. Ca va aller. Il est en vie. Ca va aller.
Stiles resserra ses bras autour de l’Alpha et se laissa bercer, pleurant jusqu’à s’endormir.
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Le sheriff se réveilla sur la vision de Derek Hale, les yeux fermés, assis près du lit qui tenait contre lui un Stiles endormi, une main sur son dos, l’autre posée sur la nuque aux cheveux coupés courts. Il ne savait pas s’il était victime d’un résidu d’anesthésie, mais il lui semblait que Hale caressait doucement le dos de son fils. Ses yeux suivirent un instant le mouvement lent et réconfortant. Non. Il ne rêvait pas. Derek Hale caressait le dos de son fils alors que celui-ci dormait, confortablement installé sur les genoux du plus âgé, la tête posée sur son épaule.
Il fut surpris par le regard de Derek quand il leva un peu la tête. L’autre homme, parce que c’était un homme il fallait bien le reconnaitre, semblait le fixer depuis plusieurs secondes, attendant peut être un éclat de voix ou une remontrance.
Le sheriff Stilinski ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois avant de tenter d’avaler sa salive. Lâchant Stiles d’une main, Derek lui versa un verre d’eau et le lui tendit. John le remercia d’un mouvement de tête avant d’étancher sa soif.
— Ne buvez pas trop vite, murmura Hale.
John se força à espacer ses gorgées puis soupira.
— Merci mon garçon… Merci de m’avoir sauvé de ce puma… Merci d’avoir pris soin de Stiles, murmura le sheriff.
Derek balaya le remerciement d’un mouvement d’épaules puis se pencha pour réveiller Stiles en murmurant à son oreille des paroles, surement réconfortantes, que John ne pouvait entendre.
Il regarda son fils alors qu’il revenait doucement à lui, les yeux papillonnants alors qu’il levait la tête pour croiser le regard de Derek. Derek lui sourit et posa un baiser sur son front.
— Ton père est réveillé.
Stiles se retourna vivement, et il ne dut qu’aux réflexes de Derek de ne pas finir le cul par terre. Il réussit à se mettre debout avant de se pencher vers son père, les mains sur la barrière de sécurité du lit. Le sheriff lui sourit doucement.
— Oh doux jésus, papa. Tu m’as fichu une trouille pas possible. J’ai cru que… J’ai cru que…
Le sheriff leva son bras valide et posa une main sur celle de Stiles.
— Tout va bien, fils. Je vais bien. Je vais avoir un peu de mal avec mon bras pendant quelques semaines, mais ça aurait été pire si Derek ne m’avait pas trouvé.
Stiles se tourna vers Derek et lui fit un tendre sourire. Derek baissa la tête pour ne pas que le sheriff voit ses pupilles virées au rouge.
— Ouais, il est comme ça, fit l’adolescent avant de se retourner vers son père.
Derek se leva, en marmonnant qu’il allait se chercher un café, et laissa le père et le fils se remettre de leurs émotions. Ils ne dirent rien pendant plusieurs minutes, profitant juste du fait que John était en vie.
— Dis-moi, Hale… Il a quoi ? 23 ans ?
— 24, murmura le plus jeune des Stilinski.
— Tu sais que tu n’as que 17 ans, fils…
Stiles leva les yeux au ciel.
— Seigneur, Papa… On va pas parler de ça maintenant ! Oui, je sais, je suis mineur. Mais je peux t’assurer qu’il ne s’est jamais rien passé, à part quelques bisous échangés et peut être des câlins, mais rien de plus. C’est pas la peine de lancer un mandat contre lui pour détournement de mineur. Et je te rappelle qu’il t’a sauvé la vie, alors s’il te plait…
— Stiles !
Le jeune homme poussa un long soupir et serra la main de son père. Le sheriff eut un sourire indulgent, puis s’éclaircit la gorge avant de parler.
— Ta mère aurait adoré ce garçon, tu sais. Elle aurait surement dit que tu as fait un très bon choix.
Stiles sourit avant de rapprocher la chaise avec son pied pour s’y assoir.
Un étage plus bas, devant la machine à café, Derek ne put retenir un sourire.
FIN