Alors en voilà une autre écrite hier et qui j'espère vous plaira 
.Juste 2 petites précisions :
- pour les besoins de l'histoire, les harpies (redoutables créatures mi - oiseau, mi - femme, reines de la dévastation et de la vengeance) sont les ennemis suprêmes des vampires.
- et pour ceux qui ne connaissent pas la série : Nikola est un vampire
Voilà 
Bonne lecture 
°o°o°
L’absence.
L’absence pesante de l’être aimé.
Le vide.
Quand tout l’univers s’écroule parce qu’il n’est pas là …
Voilà ce que ressentait Henry depuis que Will avait disparu la veille.
Une mission, comme les autres.
Sauf que cette fois – ci, elle avait mal tourné. Encore …
Et Will était tombé aux mains des Vampiris grâce à la superbe trahison de Nikola, cet homme au regard d’acier.
Et depuis, c’était l’Enfer.
L’attente, l’espoir, la haine, l’impuissance et le manque.
Henry tournait en rond comme un lion en cage, évitant d’émettre l’hypothèse qu’il était déjà trop tard.
Cet après – midi, il avait cédé, et sa nature animale avait un temps repris le dessus.
Comment maîtriser ses émotions quand la seule personne qui vous encrait dans la réalité n’est plus à vos côtés ?
Difficile.
Mais Will n’aurait pas apprécié.
Allongé sur son lit, Henry pleurait.
Oui. Il pleurait. La première fois depuis longtemps.
Tant de chose qu’il aurait voulu lui dire, tant de mots qu’il aurait voulu mettre sur ses sentiments. Mais bien sûr, il ne l’avait pas fait.
On remet toujours à plus tard les choses les plus importantes. On ne devrait pas.
Il repensait aux paroles de Magnus quand toutes les tentatives de sauvetage avaient échoué : «
Je sais ce que j’ai à faire. »
Pourquoi cette femme parlait toujours par énigmes ?
Apparemment, il s’agissait d’un échange.
Lui, s’il avait pu, aurait échangé sa propre vie contre celle de Will ; car que vaudrait – elle, s’il n’était pas là pour la partager ?
°o°o°
Dans la pénombre du Sanctuaire, un bruissement d’aile brisa le silence.
Puis un hurlement strident fit trembler les fenêtres. Une sorte d’appel.
Il ne fallut que quelques secondes aux membres de l’équipe pour se retrouver dans le salon, armes au poing.
Deux canines luisantes se détachèrent de l’obscurité et une silhouette masculine s’avança vers eux.
Nikola …
Henry sentit son sang bouillir et sa bestialité revenir en force.
Mais une jeune personne fut projetée à ses pieds comme un vulgaire sac de sable.
Will…
Oubliant sa haine et n’écoutant que son cœur, Henry se baissa et couvrit du regard le corps fragile inanimé.
Au contact de sa main sur sa joue, Will frissonna et gémit comme une bête blessée.
La voix de Kate, douce et tremblante, s’éleva dans le silence pesant du lieu sacré : «
Pourquoi ? ».
Et comme un noyé s’accroche à une bouée, Will ouvrit ses yeux et s’accrocha à ceux d’Henry. Lentement, il se releva, prenant appuie autant qu’il put sur le corps musclé et puissant de son ami.
Il était en vie…
La main d’Henry frôla sa joue puis glissa vers son cou où aucune petite marque rouge n’entaillait sa peau blanche et soyeuse.
Ils ne l’avaient pas touché …
La voix perfide du traître s’éleva et les rappela à la réalité : «
Will contre le poison. C’est ce qui était convenu ».
Le poison ?
Mais avant que quelqu’un n’ait eu le temps d’interroger, Magnus contra : «
Tu n’étais pas obligé d’en arriver jusque-là … »
Et Henry comprit.
Le poison, les harpies, Nikola. C’était donc ça.
Tout ça pour ça …
Il y avait quelques temps, Magnus était parvenue à mettre au point un venin mortel capable d’anéantir en une fraction de seconde un nombre incalculable de harpies. Voir toutes les harpies selon le mode de diffusion.
Juste au cas où les choses tourneraient mal…
Mais Nikola avait vu en cela un remède miracle pour se débarrasser de cette espèce encombrante, menace suprême pour les siens.
Trop facile…
Alors Magnus s’y était opposé.
Comment laisser une race toute entière s’éteindre pour la vengeance d’un seul homme ?
Impossible.
Mais Nikola avait trouvé un moyen de passer outre son interdiction.
Et voilà le résultat.
Henry serra les dents quand la voix de Magnus l’empêcha de perdre le contrôle : «
Nikola, ne fais pas de bêtises. Tu ne peux pas jouer les exterminateurs ».
«
Rassure – toi Magnus, je ne prévois pas un génocide. Juste éliminer ceux qui sont un danger pour moi… »
Et en plus de cela, il était sincère !
A côté d’Henry, Will tanguait, affaibli et fatigué. Mais la main protectrice du jeune homme vint enserrer sa taille et l’aida à se maintenir debout.
Un éclair traversa les prunelles métalliques du vampire : «
Accompagne – moi si tu veux Helen, comme ça tu verras que je ne mens pas ».
Elle accepta.
Et c’était ça le pire.
Henry sentit monter en lui une haine jamais éprouvée.
Il pointa un doigt accusateur sur la frêle silhouette de Nikola : «
Tu sais quoi ?! Fais ce que tu veux ! C’est votre problème, à toi et à Magnus ».
Ses prunelles devinrent assassines tandis que sa main rapprochait son jeune compagnon de lui : «
Mais je te préviens, ne t’avise plus jamais de toucher à Will. Ou je te tuerai, je t’en fais la promesse ».
Une preuve d’amour ?
Sans aucun doute.
La réponse de l’insolent fut brève : «
Comme c’est mignon ! ».
D’un geste vif, Henry se saisit de son arme, mais la main froide de Will l’arrêta : «
Ne fais pas ça ».
Comment résister à l’appel douloureux de cet être fragile dans ses bras musclés ?
Henry lâcha prise se rendant soudain compte de la chance qu’il avait de le tenir là, entre ses bras.
Il était revenu.
On le lui avait rendu.
Dieu merci.
La voix de Kate, enrouée par ses longues minutes de silence, supplia une dernière fois : «
Magnus ? ».
Mais la belle centenaire les couvrit d’un regard maternel : «
Ne vous en faîtes pas, ça va aller. C’est la seule chose à faire ».
Kate acquiesça.
Pourquoi ?
Personne ne le sait.
Nikola salua l’assemblée comme un comédien sur scène lors de sa dernière représentation, puis s’envola par la fenêtre.
Magnus se retourna : «
Henry, prenez soin de Will … ».
Et tel un ange noir, majestueux et insaisissable, elle s’élança à la suite du vampire, engloutie par la nuit et ses secrets.
°o°o°
Debout devant la fenêtre, Henry regardait la pluie tomber avec lenteur.
Ce soir, il y aurait des morts. Il y aurait des cris. Il y aurait des pleurs. Mais il savait, au fond, que Magnus avait évité le pire.
Il tourna la tête vers l’ange blond assoupi dans son lit.
C’était donc ça le prix à payer pour récupérer Will ?
L’extermination d’une dizaine de monstres carnassiers ?
Oui, c’était probablement injuste.
Mais comment se résoudre à sacrifier l’homme qu’on aime juste pour sauver des êtres de terreurs ?
Lui n’avait pas pu. Et il ne pourrait jamais.
Il s’approcha du lit et se glissa entre les draps pour se coller contre le jeune homme, cherchant cette chaleur qui lui avait tant manqué.
Dieu qu’il avait eu peur.
Peur de ne jamais le revoir.
Peur de ne jamais pouvoir lui dire.
Peur de ne devoir imaginer une vie où il ne serait pas à ses côtés. Une vie qui n’aurait aucun sens. Une vie qui n’en serait pas une.
Instinctivement, Will entrelaça leurs doigts et soupira de bien – être.
Rapprochant la tête de son oreille, Henry murmura tendrement ce qu’il avait trop longtemps caché «
Je ne suis rien sans toi ».
Un aveu.
Il était sa faiblesse. Depuis le début.
Comme pour sceller ses paroles, il déposa un léger baiser sur la nuque offerte de son compagnon, et prononça dans un souffle ces mots qu’il n’avait encore jamais avoué à personne : «
Je t’aime, et je t’aimerai toujours ».
Et alors qu’il fermait les yeux, il entendit comme un lointain écho, la voix sincère et magnifique de Will : «
Je t’aime. A jamais ».
°o°o°
Fin.
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