toc toc ?
ben j'ai écrit une ch'tite fic et euh ... je me disais que ...avant de la mettre sur mon site dans un petit coin très discret et bien ...euh je pouvais peut être la glisser ici...
C'es(comme d'hab') pas d'une gaieté transcendante, je n'en dit pas plus les résumés c'est vraiment pas mon fort !
DEMAIN
C’est par une grande porte latérale que je pénètre dans la grande salle de Minas Tirith. Salle du trône…salle de bal, elle a connu des siècles d’austérité sous le règne des intendants et demain, avec le couronnement d’un nouveau roi, elle retrouvera le faste des temps passés.
Demain tout sera différent…
Demain…
La nuit est tombée depuis longtemps sur la ville blanche. Et dans la salle immense, seuls quelques flambeaux égayent encore les pierres froides d’ombres mouvantes.
Vide ? Immense… Ce lieu qui sera sous peu le siège de toutes les fêtes, de toutes les joies,… et de mes larmes.
Quelqu’un se trouve au milieu de la pièce. Un homme seul au milieu de cette imposante architecture. Cet homme je le reconnaîtrais entre mille, son ombre seule me suffirait.
Je fais quelques pas. Ils me portent près d’une colonne sobrement ornée, derrière laquelle je me cache presque pour l’observer. Il regarde le trône de marbre blanc. La lumière des torches éclaire son visage qu’elle sculpte à l’image des rois des légendes si lointaines. La scène a quelque chose de sacré et mon esprit se perd dans cette vision. Elle a la nature d’une peinture ancienne : fascinante et fragile. Inconsciemment ma main se pose sur la pierre froide et aride du pilier, la sensation me traverse de la paume jusqu’au cœur, et un frison me parcoure malgré moi.
Il se tourne vers moi.
« - Légolas ? »
D’un pas, je sors de l’ombre qui me cachait encore. Il me suit de ses yeux aciers et sourit. Le silence dure de longues secondes, je le brise d’une voix calme, toujours si calme.
« - Demain cette salle sera envahit de gens et de musique… »
Il jette un regard circulaire autour de lui.
« - Qu’elle semble vaste en cet instant, alors que demain la foule et le bruit la rendront si petite…étouffante. »
Il se passe nerveusement la main dans les cheveux.
« - D’ici là il me faudra avoir retrouvé les pas. »
Il a dit cela avec un ton totalement désabusé. Je le regarde interloqué. Il rit doucement.
« - C’est stupide … demain sera le jour de mon couronnement, le premier jour d’une vie où mille responsabilités m’attendent, un pays à reconstruire et … et tous ce sur quoi mon esprit parvient à se focaliser c’est… mon inaptitude à me rappeler des pas de la valse ! En pleine nuit…. ! »
Il me regarde à présent avec un air tellement penaud que je ne peux m’empêcher, moi aussi, de sourire. Que je voudrais être cette pensée futile qui le garde de cette destinée immuable.
« - Rien de stupide… juste une dernière tentative de ton esprit pour échapper à ce damné destin. »
Je me suis entendu lui dire ses mots et j’en reste moi-même bouche bée. Son sourire a disparu, il me regarde à présent avec le plus grand sérieux. Et soudain j’ai envie d’oublier, et de lui faire oublier que dans quelques heures il sera roi, que sa vie sera offerte à tout un peuple… …juste pour cette nuit je veux oublier…demain. Je lui décoche d’un ton amusé :
« - Votre majesté accepterait-elle un cours de danse ? »
Il me lance un regard dubitatif et me tend la main avec cérémonie.
« - Je ne suis pas encore roi… »
Sa voix… Elle est teintée de tristesse. Je cherche dans son regard à confirmer mon impression mais il me sourit à présent et je chasse cette pensée.
Je place ma main dans la sienne et m’approche, prenant garde à me tenir à une pudique distance de lui. Je viens poser mon autre main sur son épaule tandis qu’il place la sienne entre mes omoplates. Ses doigts frôlent à peine mon dos mais je sens une douce chaleur parcourir tout mon corps. J’inspire profondément tentant de calmer mon rythme cardiaque. Il est loin le fier archer des forêts du Nord !
Après quelques minutes, mon élève a bien vite retrouvé la mémoire des mouvements appris il y a bien longtemps. Mais il jette encore souvent des coups d’œil anxieux à ses pieds dans lesquels il ne semble pas avoir la plus grande confiance. La maladresse humaine a quelque chose de charmant parfois. Il peste pour la dixième fois, j’étouffe un rire et stoppe le pas abruptement. Il me regarde mi-désespéré mi-amusé. Je prends un ton des plus sérieux.
« - Ne fais pas attention à tes mouvements, laisses les juste te porter. »
Regarde moi ! , hurle mon cœur.
Cette fois, il plante son regard dans le mien et je me sent intimidé comme je ne l’ai peut être jamais étais en trois milles ans de vie. Il relance alors le mouvement comme si une musique venait de commencer. Nos pas glissent sur les dalles grises en ne faisant presque aucun bruit, mais en moi joue une mélodie… lente et apaisante…belle. Elle nous enveloppe tout deux et je me laisse porter.
Brusquement, il m’attire à lui… …contre lui.
Je sens son cœur raisonner dans sa poitrine… le temps se fige alors au même instant que mon souffle. Son regard est toujours plongé dans le mien, avec une intensité qui pénètre jusqu’à mon âme. Je me trouve incapable de dire le moindre mot… ils sont captifs de ses yeux.
Doucement il traverse la distance qui séparait encore nos lèvres, elles s’effleurent comme pour s’apprivoiser. Caresses douces et anxieuses… Il m’embrasse, et ses mains trouvent le chemin de mes hanches. J’abandonne toute raison pour ces quelques secondes, je m’abandonne à lui pour quelques secondes. A la chaleur de sa peau, au contact de ses lèvres, à son souffle...
Je voudrais m’accrocher à ce vertige pour l’éternité… … mais le baiser se termine.
Je rouvre les yeux sur la réalité, et la tendre sincérité que je vois dans les siens me transperce comme un poignard. Je ne peux pas … Je ne dois pas… Demain.
Je me recule, me libère de sa chaleur et c’est comme si on m’arrachait la peau. Son regard se voile d’inquiétude. Je ne parviens qu’à balbutier quelques mots.
« - Excuses moi, je... c’était une erreur… »
Il reste interdit, je sais qu’il a compris et qu’il ne me retiendra pas…il n’en a pas le droit. Je m’en vais, le lançant seul. Le bruit de mes pas sur les dalles de pierres emplis la salle et raisonne dans le vide de mon cœur. Ce bruit restera gravé en moi. C’est le bruit de ma fuite. C’est le bruit de mon châtiment… Parce que demain…
Demain
Tout sera différent
Et, malgré moi, je ne serais là pour le voir.
Nalà, merci d'avoir lu jusqu'au bout.
Bonne soirée à tout le monde et bonnes révisions pour certaines !
Castor
_________________ castor
"L’amour... il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui le font. À partir de quoi il m’apparaît urgent de me taire."
P. Desproges (loué soit son nom ! )
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