Je ne pensais pas écrire ce soir, et puis voilà, c'est sorti d'un coup ! ah ce que c'est que l'inspiration !
Chapitre 6 : Viana.
Buck se réveilla en sursaut. Ils étaient couchés dans leur cabane, il faisait nuit. Steve, collé dans son dos, le tenait serré contre lui, ses bras musclés passés autour de sa taille. Buck se demanda ce qui l’avait réveillé… Le silence semblait total, seul un petit vent secouait les branches encore feuillues de la cabane. Buck écouta : dans son cou, la respiration de Steve le chatouillait, rien d’autre ne bougeait. Soudain, il entendit quelqu’un l’appeler :
- « Buck…
C’était une voix douce, féminine. Après quelques seconde, elle répéta :
- Buck… »
Il frissonna. Cette voix, elle ne venait pas de dehors, ni de dans la tente, elle se formait dans sa tête. Si Steve dormait si bien, c’est qu’il ne l’entendait pas. Buck poussa doucement l’avant-bras musclé qui le retenait. Son compagnon ronchonna puis se tourna de l’autre côté. Buck se leva sans bruit. Il enfila son jean puis sortit dans la nuit : torse et pieds nus.
La grosse Opirès apparaissait dans un coin du ciel, une autre lune s’élevait très haut, au milieu des étoiles. Buck fit quelques pas sur l’herbe fraîche, la voix l’appela encore. Il comprit qu’il savait où aller, il pouvait d’instinct suivre la voix. Il marcha, traversa un bouquet d’arbres, contourna la colline, rejoignit la rivière, la longea un moment. La lune éclairait l’eau d’une lueur bleue, scintillante, presque irréelle. La rivière s’élargit, elle formait un petit lac profond entouré de pierres et de mousse. C’était un bel endroit. Buck s’assit sur un rocher, les pieds dans l’eau. Il savait que c’était de là que venait la voix. Il n’aurait pu dire comment il le savait, mais la voix venait de là, c’était certain.
Le vent fit trembler l’onde vive qui courait sur les cailloux. Buck frissonna : il faisait froid d’un coup. L’eau autour de ses pieds lui parut soudain glacée. Il ôta rapidement ses pieds, les mettant à l’abri sur le rocher. Une brume épaisse avait recouvert la rivière et coulait avec elle. Des cristaux se formaient à la surface qui scintillait davantage sous l’effet du gel. La voix se fit de nouveau entendre, seulement, cette fois, elle n’était pas dans sa tête, elle était dans la brume, dans les pierres, dans l’eau glacée. Elle était partout comme si le décor autour de lui l’appelait. Buck demanda : « Qui me parle ? Qui m’appelle ? »
L’eau s’agita, un forme blanche, aux reflets bleus de lune, apparut. C’était une forme humaine : une femme. Une femme irréelle, presque transparente, mais une femme : grande, élancée. Une taille souple, des jambes effilées. Elle était nue, son visage à l’ovale très doux souriait. Elle avait des yeux très sombres, des cheveux dorés qui entouraient son corps jusqu’aux genoux cachant sa nudité. Buck l’observait la bouche ouverte : elle était belle, nul n’aurait pu le nier. Pourtant, ce n’est pas ce qui faisait que l’homme s’extasiait, un corps féminin restait un corps féminin, ça n’impressionnait pas Buck. Ce qui l’impressionnait, c’est que cette femme n’en était pas une. C’était une apparition magique, une vision étrange, un truc qui dépassait sa compréhension. Il questionna : « Qui êtes vous ?
Elle souriait toujours. Elle déposait du gel autour d’elle. Elle ne s’approcha pas, elle s’assit sur un gros rocher au milieu de l’eau. La roche se couvrit d’un verglas bleuté qui scintillait sous la lune. Elle parla enfin :
- Qui crois-tu que je sois ?
- Je ne sais pas, avoua Buck, vous m’appeliez, je vous entendais dans ma tête…
- C’est vrai, je t’appelais, tu es venu.
- Vous ressemblez à une fée…
- Oui, une fée… peut-être… plutôt un esprit, un esprit qui n’est pas parti assez vite et qui est resté coincé ici, condamné à garder cet endroit.
- Pourquoi m’appelez-vous, moi ?
- Parce que tu as ouvert le portail, c’est moi qui t’ai choisi. Tu es mon maître à présent.
- Je ne suis le maître de personne… et puis, ici, je ne suis pas chez moi, je vais bientôt repartir.
- C’est ton droit, je ne te retiendrait pas…
- Alors, pourquoi m’appeler ?
- Pour que tu saches qu’ici, tu as des pouvoirs, des pouvoirs que tu n’imagines pas…
- Je ne veux pas avoir de pouvoirs particuliers… je veux juste être Bucky Barnes car je me suis perdu trop longtemps.
- C’est bien, c’est pour ça que je t’ai choisi. Tu ne profiteras de ton pouvoir, tu sais où est ton bonheur. Tu as erré trop longtemps dans le malheur pour ne pas tenir à ce que tu as. Que réponds-tu si je te demande ce qui te ferait le plus plaisir ?
- Je ne veux rien de plus que ce que j’ai déjà et que j’ai toujours voulu, tant que Steve est avec moi, je suis heureux.
- Alors tu le serras, Steve t’aime autant que tu l’aimes, j’ai ressenti ces choses entre vous, c’était très fort. Cependant, ici, tu as du pouvoir et, peut-être un jour pourrais-tu t’en servir ?
- Je ne sais pas… Je peux changer le passer ? Redonner la vie à tous les malheureux que j’ai tué, là-bas, sur terre ?
- Sur terre, non. Tu pourrais les faire revivre, ici, à l’âge qu’ils avaient quand ils sont morts… mais, est-ce cela que tu voudrais ?
- Non, je voudrais pouvoir les rendre à leur famille…
- Ça, c’est impossible… si tu ramènes quelqu’un de la mort, il devra rester ici, son corps ne sera pas capable de passer le portail.
- Je peux vraiment faire ça ?
- Oui, tu peux guérir un malade considérer comme perdu, aussi.
- Un asgardien ?
- Qui tu veux. L’âme des morts rendus à la vie ne peut pas quitter cet endroit. Mais le vivant, à présent que le portail est ouvert peut venir et repartir… sauf si toi, où moi, ne le voulons pas. Je garderais cet endroit en ton absence. Aucun être susceptible de représenter un danger ne rentrera ici…
- Comment peut-on savoir ça ?
- Tu le sentiras, tant que tu serras ici. Si tu pars, je garderais le portail, comme je l’ai toujours fait.
Buck réfléchit, il reprit :
- Ramener les morts ne comporte pas un risque ?
- Oui, c’est pour cela, qu’ils ne pourront jamais sortir d’ici.
- Je pourrais ramener combien d’âmes ?
- Il ne faut pas trop jouer avec ces choses là… ramener les disparus n’est pas toujours une bonne idée.
- Ce n’est pas pour moi… c’est pour Thor…
- Thor a perdu beaucoup trop des siens, il ne serait pas raisonnable de les ramener tous. La mort doit être respectées…
- Je pourrais lui rendre son frère…
- Loki ?
- Oui, Loki, c’est ça.
- Loki n’est pas l’âme la plus paisible, ni l’être le plus équilibré…
- Je ne sais pas qui Thor préférerait revoir… son père, sa mère, son frère, ses amis…
- Il faut lui en parler, poser les bonnes questions pour savoir sans qu’il devine tes intentions. Alors, on pourra ramener la personne qu’il désire le plus revoir. Cette personne vivra ici, avec lui… sache qu’il vaut mieux ramener une personne jeune, car une personne âgée, une personne qui a déjà eu une longue vie ne pourra avoir une seconde vie que très courte…
- Oui… je vois…
Buck frissonna. Tout, autour de lui était gelé. Le froid le gagnait, le paralysait. L’apparition le constata :
- Je vais devoir te quitter ou tu finiras gelé… Je suis un esprit, le froid m’habite. Mais toi, tu es humain et le froid finira par te tuer…
Elle se leva. Buck s’empressa de demander encore :
- Comment t’appelles-tu ?
- Viana… c’est mon nom…
- Viana… je peux parler de toi as quelqu’un ?
- Ils apprendront tôt ou tard mon existence… Je sors souvent la nuit, sur la rivière, alors ils me verront… laisse le temps faire, parle de moi à Steve car je sais que tu ne lui caches rien. Pour Thor, attend un peu… vois d’abord qui il voudrait revoir, alors tu lui diras comment tu l’as fait revenir…
- Et si je faisais revenir tous les asgardiens tués par Thanos ?
- Je ne te le conseille pas, je te l’ai dit, certaines choses ont un équilibre qui ne doit pas être rompu.
- Alors, je ne le ferai pas…
Elle sourit encore.
- Je le sais, c’est pour ça que tu es là, et pas un autre…
La brume l’emportait doucement, elle dit encore :
- Reviens me voir quand tu veux maintenant que tu sais où me trouver... »
Elle disparut et la nuit redevint moins froide. Buck avait la chair de poule, il croisa les bras pour frotter ses épaules glacées. Il se leva pour reprendre le chemin du retour au début l’herbe craquait sous ses pas. Bientôt, elle redevint moelleuse et fraîche. Ils traversa de nouveau le bouquet d’arbres, il vit la cabane au loin. Steve était debout, il apercevait son ombre dans la nuit claire. Il marcha vers lui, celui-ci l’attrapa dans ses bras pour le serrer en remarquant : « T’étais où, crétin ?! j’étais inquiet !
- Faut pas t’en faire comme ça ! Se défendit Buck.
- J’ai eu peur que t’es fait une crise de somnambulisme, que tu sois parti je ne sais où, sans même t’en rendre compte !
- Je vais bien, Steve…
Celui-ci constata en passant ses doigts sous les cheveux, dans la nuque :
- Mais t’as la nuque glacée…
- Ça va, ce n’est rien, c’était pire tout à l’heure…
- Comment ça pire ?
- Je vais te raconter, viens retournons au lit. »
Steve acquiesça, Buck se réchaufferait sous la couverture… et contre lui...