Après plusieurs années d'absence, je tente une fic sur mon sujet préféré, le tennis !
Pour l'instant, je note G. Je changerai par la suite si besoin.
Pour ceux qui ne connaissent pas Stefan Edberg, voici une photo quand il était joueur. Top canon !
Je ne connais pas ces beaux garçons malheureusement.
Ne pas faire attention à la liberté que je prends avec les dates, les lieux et les personnages. Bonne lecture !
Chapitre I :
Stefan tapota la nappe en tissu, qui recouvrait la table où il avait pris place. Il était arrivé au restaurant quelques minutes auparavant. Il se sentait nerveux. Il joua un instant avec les couverts disposés le long de son assiette. Son esprit ne tenait pas en place. Ses pensées allaient et venaient, décousues. Il n'arrivait plus à réfléchir. Il déboutonna le col de de sa chemise espérant qu'un peu d'air frais lui fasse du bien. Cela faisait si longtemps, qu'il s'efforçait de rayer de sa mémoire une partie de sa vie. Trop de douleur y était associée. Et voilà que ce soir, le passé le rattrapait. Il avait été un grand joueur. Il avait adoré chaque moment de sa carrière et avait eu un amour incommensurable pour son sport. Il se souvenait avec bonheur de ses deux victoires en finale de Wimbledon, de l'US Open et de l'Open d'Australie. Quant à Roland Garros, l'histoire était toute autre... Une seule finale jouée et perdue. Il ne parlait jamais de cet échec, à quoi bon ?
- Bonsoir, Stefan. Désolé de t'avoir fait attendre. La conférence de presse n'en finissait pas.
Stefan sursauta. Tout à ses pensées, il n'avait pas entendu la personne s'approcher. Roger se tenait debout face à lui. Très élégant dans son costume gris pâle, il s'assit face à lui.
Après avoir mis fin à sa carrière professionnelle, Stefan avait intégré le Senior Tour puis avait participé à quelques exhibitions. Quelle avait été sa surprise, lorsqu'il avait été contacté par Roger Federer en personne, lui demandant de devenir son conseiller. Roger, en mal d'inspiration, avait besoin de renouveler son jeu. Et c'est tout naturellement qu'il s'était tourné vers une de ses ancienne idoles. Stefan avait un peu hésité mais rapidement l'idée de relever ce défi et d'accompagner Roger vers un retour au succès, l'avait séduite.
- Bonsoir, Roger. Ne t'inquiète pas. Je viens juste d'arriver.
Roger remarqua la mine préoccupée de son ami. Oui, ils étaient devenus des amis. Si Roger avait le plus grand respect pour Stefan, des sentiments d'amitié étaient nés entre les deux hommes. Ils se comprenaient sans avoir besoin de parler. Roger était plus volubile et Stefan plus taciturne. Mais leurs deux personnalités s'équilibraient, faisant de leurs longues séances d'entraînements, des moments jubilatoires. Roger dévisagea Stefan et vu qu'il avait des cernes sous les yeux.
- Que se passe-t-il, Stefan ? Je ne t'ai jamais vu dans cet état ?
Stefan commença d'une voix hésitante et pleine de tristesse.
- Tu sais, que je ne suis pas marié et que je ne l'ai jamais été ?
Roger savait que Stefan n'était pas marié mais ne connaissait pas son passé. Cependant il n'osa l'interrompre.
- Je n'ai jamais aimé qu'une personne. C'était il y a longtemps. Une seule fois dans ma vie, j'ai été amoureux, très amoureux. Passionnément, à la folie, à être malade et ivre d'amour. Un amour unique et inconditionnel. Et pourtant je n'ai jamais rien dit. Je ne lui ai jamais avoué mes sentiments. Je retardais toujours le moment de parler de peur d'être éconduit ou de peur de tout gâcher. Je me disais : "Il est trop jeune" ou encore "Je vais attendre". Je ne voulais pas le brusquer, lui faire peur. Je pouvais bien patienter un peu. Puis le temps passait. D'autres excuses encore "Nous sommes rivaux. Comment gérer cette relation ?" J'étais inquiet pour lui. Le temps passait toujours. "Pourquoi me déclarer maintenant ? Je peux très bien attendre, que nous ayons terminé notre carrière." Comme tu l'as compris, il s'agissait d'un autre joueur du circuit.
Roger se taisait, les yeux rivés sur son ami, sentant sa peine et sa frustration. Il pouvait ressentir toute la douleur des non-dits et tous les regrets dans ses paroles. Chaque mot prononcé par Stefan lui déchirait le coeur.
Stefan reprit.
- Il était si jeune quand il est devenu professionnel. Je craignais de compromettre sa carrière. Et puis toute sa famille veillait jalousement sur lui. Il me semblait, qu'il n'y avait pas de place pour moi dans sa vie. Alors je me suis tu. Nous avons tous les deux mis un terme à notre carrière. Et alors que j'avais attendu ce moment en me promettant de lui révéler mes sentiments, une fois encore j'ai failli à ma parole. Nous nous sommes perdus de vue et je n'ai plus jamais eu de ses nouvelles. Mais sache, Roger, que pas un jour ne se passe sans que je ne regrette sa présence et ma lâcheté.
Un silence se fit. Roger demanda.
- Il n'est peut-être pas trop tard ? Pourquoi en parles-tu maintenant ?
- Parce que je viens d'apprendre qu'il va réintégrer le circuit professionnel. Il va conseiller un joueur. Il aura les mêmes fonctions que les miennes.
- Quel joueur rejoint-il ?
- Nishikori. Ken Nishikori.
Un nouveau silence s'installa. Puis Stefan repris.
- Je vais donc être amené à le revoir et ceci très rapidement. Il est attendu dès demain soir. Il sera présent à la réception donnée par l'ATP en l'honneur du départ à la retraite de Lleyton Hewitt. Et cette fois-ci quoi qu'il m'en coûte, je parlerai. Une seconde chance s'offre à moi et cette fois je ne la laisserai pas passer. J'ai perdu assez de temps. Je te fais cette promesse, Roger, celle de lui parler. C'est important que tu entendes et comprennes ce que je veux te dire. Car si je fais cette promesse, j'attends de toi la même promesse : celle d'enfin avouer tes sentiments à celui que tu aimes depuis toujours. Car je ne resterai pas à te regarder gâcher ta vie comme j'ai gâché la mienne. Je parlerai demain soir et tu en feras de même.