Attention peut contenir des spoilers sur le dernier tome!!!
A vous de deviner qui est qui ^^
Rivalité
Cinq mois étaient passés après la mort de la rouquine et de son armée. Encore une fois, tous étaient aux petits soins avec la jeune mortelle. Bien sur, c’était légitime pour Edward et Esmée qui l’adoraient plus que tous. Mais il y avait aussi Carlisle, Emmet et même Rosalie qui prenaient soin d’elle. Ca en devenait presque pathétique, de la guimauve qui dégoulinait… le boulet attirait l’intention de tous. Je pouvais décider de redevenir un prédateur, ils ne remarqueraient rien: seul le bien être de cette nourriture ambulante comptait. Malheureusement, cela n’était rien comparé aux actes de mon âme sœur, de ma moitié. Alice passait tout son temps avec elle. J’étais délaissé par tous et mes instincts sauvages prenaient souvent le dessus. Son odeur me dégoutait et me rendait fou de rage. Je n’arrivais plus à la supporter, d’autant que son odeur était partout sur notre territoire.
J’avais donc décidé de quitter notre territoire pour quelques heures, voire plus si besoin est. Mes pas m’avaient emmené tout droit sur cette plage où elle avait faillit mourir. J’étais assis sur un vieux tronc d’arbre, face à la mer, quand je l’entendis arriver. Je ne pris pas peur, lui aussi chercher à fuir cette ambiance qui dégoulinait de tendresse et d’amour. Je continuais à regarder les vagues alors qu’il vint s’assoir près de moi. Je ressentais sa douleur, sa tristesse qui le rongeait. Ses cheveux noirs et lisses avaient poussé et flottaient devant ses yeux sombres.
-« Ils sont toujours aussi amoureux ? Genre Roméo et Juliette ?
-Sauf que Paris ne supporte pas Roméo dans le tombeau et meurt… Ravi de te voir vivant.
-Mercutio meurt avant Paris non ? » Répondit-il, avec un sourire triste.
Je souri à mon tour, j’avais de la peine pour lui : il s’attachait tellement à elle… Si seulement il pouvait voir l’avenir, il aurait ainsi su qu’il se faisait du mal pour rien. Contrairement à lui, je souffrais pour de bonnes raisons : cela faisait trois ans qu’elle nous portait la poisse et elle allait continuer pour l’éternité. Je ne le supporterais sans doute jamais mais j’allais devoir faire semblant… je fulminais.
La main du Quileute se posa délicatement sur mon épaule. Ma tête tournée vers lui, je vis sa moue tendre et compatissante. Je m’apaisai doucement et lui demanda comment ça aller. Il haussa les épaules avant de répondre :
-« Comme un loup qui aime une fille amoureuse d’une sangsue. Et toi : ca va mieux avec la tienne ?
-Non, elle m’abandonne petit à petit… Cela empirera sans doute quand Renésmée arrivera…
-Qui ?! » Hurla l’indien. Je me mordis la lèvre après m’être rendu compte de ma bêtise
-« Je n’ai pas envie que tu souffres…
-Qui est cette fille ?!
-C’est la progéniture d’Edward et de Bella… mais rassure-toi ! Alice a dit que tu allais être « imprégné » d’elle.
-Oh… et toi, tu resteras seul ? »
Je hochai la tête pour toute réponse. Jacob soupira tandis que sa main descendit vers la mienne. Le contact entre nos mains était spécial… la glace contre le feu… Nos doigts s’enlacèrent lentement, presque d’eux-mêmes. Unis dans la douleur et dans la tristesse. Nous avions tous deux besoins de compagnie et d’amour. Je savais que ce manque allait passer pour lui mais j’en étais moins sûr pour mon propre cas. Mes yeux se fermèrent et je me concentrai sur ses sentiments. Sa peine s’effaça petit à petit. Quand je rouvris les yeux, son visage était apaisé et calme. Le loup-garou se tourna entièrement vers moi, il souriait désormais. Ses doigts se resserrèrent un peu plus autour des miens.
-« J’aimerais te rendre l’appareil. Dis-moi ce qui te ferait plaisir.
-Je souhaiterais être aimé mais tu n’y peux rien.
-Bien sur que si ! J’ai juste à m’habituer à toi, à ton corps…
-Non ! Je ne t’oblige à rien, l’enfant sera bientôt là et puis… tu n’es vraiment pas obligé…
-Foutaise ! Change mes humeurs et je m’occuperais de toi », déclara le Quileute, sûr de lui.
Je soupirai, à quoi on lutter alors qu’il pouvait me faire du bien ? Mes yeux se fermèrent une nouvelle fois, signe que je me laissais aller.
Ses lèvres se posèrent sur les miennes. C’était si doux, si bon… Sa main encore libre prit délicatement ma nuque et la tira vers lui pour approfondir le baiser. Nos langues allèrent danser ensembles, nos sens se réveillèrent brutalement. Je gémis lorsque ses mains me quittèrent mais elles revinrent pour ôter mon pull. Son baiser et ses caresses avaient fait le vide en moi, je ne pensais plus à rien sauf à lui… à nous…
Allongé, nu sur le sable, je regardais mon amant dormir sous sa forme lupine. Ses poils brûlants étaient doux sous mes doigts. Ce moment passé avec lui m’avait fait le plus grand bien. Rempli de passion et de tendresse, il avait effacé ma peine. J’étais heureux grâce à Jacob, je lui devais cela… Pour l’éternité malgré la rivalité entre nos peuples.
Jacob se réveilla doucement et reprit sa forme humaine. Sa peau sombre m’accueillit. Blotti contre lui, je fus surpris par le contraste de nos deux peaux : froide contre chaude, matte contre pâle. Mon loup m’embrassa.
-« Merci, Jake.
-De rien. C’était super, à vrai dire… Reviens quand tu veux, je serais là.
-Demain ? Après demain ? Les jours suivants ?
-Avec plaisir : quand tu veux ! » Rit-il.
Nous nous embrassâmes encore mais il devait partir pour aider son père… J’étais triste en le voyant se rhabiller et partir lentement vers la forêt pourtant je savais qu’on se retrouverait quotidiennement durant des mois.
Une fois rentré, je fus accueillit par Alice et Emmet. Mon frère me demanda où j’avais pu bien passer ma journée. Je lui adressai un sourire avant de lui répondre que j’étais parti me vider l’esprit. Emmet sembla rassuré, ses traits s’illuminèrent puis il parti rejoindre sa moitié.
Quand notre ours fut assez éloigné, Alice se rapprocha de moi, silencieuse et froide. Son visage arborait une grimace de dégoût. Elle huma l’air. Je me doutais bien qu’elle avait tout vu dans une de ses innombrables visions.
-« Tu empestes le clébard. Va te laver !
-L’odeur de l’humaine n’est pas meilleure… Au moins, Jacob est plus distrayant, » répliquais-je froidement avant de quitter le salon.
Je fis claquer la porte de la salle de bain derrière moi. J’avais mal, je souffrais : Jacob serait à moi qu’un temps. Il m’abandonnerait lui aussi… J’avais tant besoin de lui, de mon louveteau, de mon indien, de mon nouvel amour.
Demain nous serons une nouvelle fois réunis mais pendant combien de temps? Allais-je le garder après la naissance de la petite? Je n'étais sûr de rien et cela me faisait peur...