Disclaimer : Les personnages de Moonlight ne m’appartiennent pas, je ne fais que les emprunter pour cette occasion.
Un grand merci à Glasgow pour la lecture.
Joyeux Anniversaire Alea <3
Fandom : Moonlight. Pairing : Mick St John/Josef Kostin.
Forgive me
J’étais humain à nouveau depuis un peu plus d’une semaine. La situation devait dès le départ être temporaire mais elle pouvait perdurer des mois si je ne faisais rien d’autre qu’attendre que le remède de Coraline s’estompe.
Pourtant à cet instant je n’avais plus le choix. Je devais sauver Beth et ne pouvais accomplir ce miracle qu’en étant un vampire. Josef venait de m’ouvrir les yeux de la plus dure des façons, en me mettant au tapis en moins de temps qu’il n’en fallait pour prononcer les mots ‘détective privé’. Alors qu’il me relâchait et me laissait m’éloigner du mur contre lequel il m’avait brutalement plaqué je ne pus m’empêcher de sentir qu’il désirait boire mon sang. La situation était pour le moins inédite. A vrai dire j’avais rencontré mon ami bien des années plus tôt mais j’étais déjà un vampire. Pas que cet état de fait l’ait empêché de me faire comprendre déjà à l’époque qu’il ne serait pas contre un échange de sang. Je lui avais alors expliqué que je ne voulais en aucun cas ce type de relation avec lui, ni avec quiconque. J’avais encore le souvenir, plus que pénible, de ma transformation. La douleur. La peur. L’incompréhension. L’impuissance. La sensation de mourir. Ma femme estimait que son cadeau de mariage était parfait, j’avais en réalité toujours haï ce qu’elle avait fait de moi.
Il était temps que je reconnaisse à haute voix que même si je détestais être un vampire les avantages liés à cette situation n’étaient pas négligeables. Il était temps également que je redevienne ce que j’étais depuis plus de cinquante ans. Josef devait me retransformer.
Mais il me connaissait bien et il commença par refuser, argumentant que j’étais humain désormais, que je ne pouvais pas laisser tomber si facilement. Je savais qu’il luttait autant pour moi que contre lui, contre son envie de me faire sien qui le taraudait depuis que nous nous connaissions. Après ce que nous allions faire nous serions liés à jamais. Il serait mon nouveau géniteur.
- Pardonne-moi, furent les mots de sa reddition.
Je pouvais lire sa faim dans son regard, ainsi que sa culpabilité. Sa crainte également. La dernière personne qu’il avait essayé de transformer était dans le coma, plus morte que vive bien qu’elle n’ait pas pris une ride. Moi aussi j’avais peur, tout mon corps ne pouvant s’empêcher d’appréhender de retrouver les sensations éprouvées lors de ma première mutation. Pourtant je tournais la tête, dégageant ma carotide pour lui, m’offrant à lui de toutes les façons possibles. Je lui donnais plein pouvoir sur mon corps, ma vie, je lui accordais mon entière confiance.
Je n’eus pas à réfléchir plus longtemps, déjà ses crocs se plantaient dans ma chair et je lâchais un son étranglé, mi-cri mi-soupir de surprise. Le plaisir. Un plaisir intense, brutal, immense, envahissait désormais mes veines, tout mon être, chaque cellule qui me constituait. Josef m’enlaçait, me soutenait alors que déjà mes faibles forces humaines m’abandonnaient. Mais je pouvais encore gémir. Cette extase. Pourquoi n’avais-je pas connu ça lors de ma première mort ? Un vertige me prit, j’étais à peine conscient alors que mon ami m’allongeait sur la table de ma cuisine. Il enleva sa veste, remonta la manche de sa chemise et se mordit le bras pour m’offrir son sang et me faire revivre. Alors qu’une larme glissait le long de ma joue, les premières gouttes de son fluide vital atterrirent sur mes lèvres. J’avais encore le choix. Je pouvais renoncer, mourir. Mais cela voulait dire abandonner Beth, et aussi Josef. Ça signifiait ne jamais comprendre ce qui venait tout juste de m’arriver. Et j’avais besoin de sauver la jeune femme tout autant que de savoir, d’explorer ce qui me liait à mon sire. Je choisis de vivre. La voix de mon ami m’encourageait à me relever, plus fort que jamais. Ma langue balaya mes lèvres, ma main était déjà sur son poignet, l’amenant vers moi. Je relevais à peine la tête et but à la source avant de me laisser aller sur la table. Son sang était incroyablement délicieux, incroyablement puissant. Il ne me fallut que quelques secondes pour être pleinement en possession de mes moyens, guéri de toutes les blessures que j’avais accumulées depuis le début de cette courte résurgence de ma vie d’humain. Josef n’avait pas encore cicatrisé que je me redressais déjà. Je gardais les yeux fermés quelques instants. Je pouvais encore faire semblant de croire que rien n’avait changé, que je pourrai me prélasser au soleil, manger un bon steak, dormir dans un lit. Je pouvais encore me convaincre que mes rapports avec mon ami étaient les mêmes, que ce plaisir qu’il m’avait fait éprouver n’avait rien changé. Mais c’était faux. J’étais Mick St John et j’étais avant tout un vampire. Ouvrant les paupières je laissai ma véritable nature se manifester dans un feulement animal.
Puis je tournai la tête vers mon géniteur, son regard empli de fierté et de désir me fit longuement frissonner.
FIN
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