Et nous voilà parti pour un hiatus de 6 mois... Je vais mouriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiir !
Mais voilà, les hiatus, ça provoque aussi des regains d'inspiration. Alors enjoy!
Et je répète :
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Farewell
Il avait couru jusqu’au loft. Oui, couru. Parce sa Jeep était au garage. Son pauvre bébé. Mais il n’avait pas le temps de s’inquiéter d’elle pour le moment. Il voulait avoir une confirmation. Une confirmation que ce que Scott lui avait dit était faux. Que Scott voulait le charrier. Même s’il savait pertinemment que ce n’était pas le cas. Pourquoi Scott aurait-il fait ça ? Il n’avait aucune idée de ce qu’il se passait entre Derek et lui… Stiles lui-même ne savait pas trop d’ailleurs. Alors le mener en bateau… Non, c’était impossible.
Il grimpa les marches quatre à quatre, et mit ses dernières forces dans l’ouverture de la lourde porte coulissante. Quand enfin il pénétra dans l’appartement, seul l’écho de sa propre respiration hachée lui répondit.
Il fit quelques pas à l’intérieur, avançant avec précaution, comme s’il avait peur de réveiller une bête féroce. Mais la bête féroce n’était même pas endormie. La bête féroce était tout bonnement partie.
Le lit dans le coin était toujours fait, et c’était tout ce qu’il restait de la présence des Hale dans le loft. La marque des Alphas commençait enfin à s’effacer sur la grande baie vitrée et Peter n’était même pas planqué dans l’escalier… D’ailleurs, où était-il celui là ?
S’asseyant sur les marches, Stiles posa ses coudes sur ses genoux et son visage dans ses mains, les yeux dans le vide. Tentant de se faire à l’idée que Derek et Cora… Que Derek était parti.
Sans même lui dire au revoir.
Il attrapa son portable, appela le loup-garou, et grogna quand l’appel bascula sur la messagerie au bout de plusieurs sonneries. Il renouvela l’appel et le même processus ce répéta.
Bordel de Merde ! Avec supplément de merde !
Il bascula rapidement sur les textos et ses doigts volèrent sur les touches. Il remercia mentalement d’ailleurs l’inventeur de l’autocorrection, même s’il y avait quelques ratés.
« Écorche ton téléphone sale lécheur ! »
Il attendit plusieurs minutes avant de recevoir un « ??? » qui lui fit froncer les sourcils. Il relut alors son message avant de lever les yeux au ciel.
« Décroche ton téléphone sale lâcheur » envoya-t-il une nouvelle fois avant de recomposer le numéro de Derek.
— Est-ce que je veux savoir pourquoi « lécheur » se trouve sur ton téléphone ? demanda la voix un peu distante du métamorphe.
Stiles ne put retenir un reniflement amusé.
— Je pourrais te raconter par le détail pourquoi « lécheur » se trouve sur mon téléphone, mais c’est pas l’objet de mon appel. Et puis je voudrais pas que tu t’endormes en conduisant…
— C’est Cora qui conduit pour le moment, grommela l’autre.
— Sans blague… Revenons à nos moutons… Tu es parti…
— Stiles…
— Tu es parti ! répéta l’adolescent un octave plus haut. Sans un mot, sans un au-revoir, sans me coller la tête dans un mur. Ca fait mal, vieux… Je te jure ! Je croyais qu’on partageait quelque chose !
Il essayait de paraitre jovial. Mais à qui voulait-il mentir ? Le départ du loup-garou lui vrillait les entrailles et lui broyait les poumons. Visuel assez dégueu s’il en était.
Il entendit Derek marmonner à Cora de garder les yeux sur la route avant de pousser un soupir quand sa sœur lui répondit quelque chose en riant.
— Ecoute, Stiles. Il le fallait. Je ne suis plus un alpha, et j’ai besoin de remettre des choses au point dans ma vie.
Stiles hocha la tête plusieurs fois avant de se souvenir que l’autre ne pouvait pas le voir, alors il eut un bruit qu’il espérait que Derek traduirait comme un acquiescement, et non comme la tentative désespérée d’avaler la boule qui se formait dans sa gorge.
— Reviens ! lâcha-t-il soudain avant de se mettre à rougir.
Heureusement que Derek ne pouvait pas le voir finalement.
— Stiles, soupira le lycan.
— Non, sans blague. Reviens. Tu as oublié ton oncle. Ne nous laisse pas tes cochonneries par pitié !
Le reniflement amusé cacha son propre reniflement de tristesse et il se passa rapidement une main sur le visage.
— Tu vas… Vous allez revenir, hein ?
Oh pitié, Stiles… On aurait dit un petit garçon de 5 ans qui a peur que le père noël ne vienne pas cette année.
— Je ne sais pas, répondit honnêtement Derek à l’autre bout du fil.
— Je comprends… Après tout, y’a plus rien qui vous retienne ici, marmonna l’adolescent.
Un silence pesant s’invita sur la ligne, et pendant plusieurs secondes, Stiles n’entendit plus que le bruit du moteur de la voiture en sourdine.
— Il y a… peut être… quelqu’un… pour qui je pourrai revenir, marmonna Derek à son tour.
Et le cœur de Stiles fit un joli saut périlleux arrière suivi d’un axel et d’une triple boucle piquée avant de sauter par la fenêtre.
— Vraiment ? fit-il, d’un air qu’il espérait détaché.
— Vraiment, répondit l’ancien alpha dans un sourire.
Et c’était tout. Ils se souriaient bêtement l’un à l’autre maintenant. Même s’ils ne pouvaient pas se voir. Ils savaient que le sourire était là.
— Ecoute, je dois te laisser… Faut que j’aille en cours. Mais sans blague, hein. Si tu as besoin que je t’envoie Peter par la poste, n’hésite pas à me le dire.
— La ferme, Stiles…
— Donne des nouvelles, ok ? Même si c’est juste une carte postale avec « ouaf » écrit dessus.
— Stiles… gronda l’autre.
Stiles éclata de rire avant de se reprendre rapidement.
— Prends soin de toi, Grand Méchant Loup.
— Toi aussi, Petit Chaperon Rouge.
Ils raccrochèrent en même temps.
Stiles fit une dernière fois le tour du loft du regard avant de partir vers le lycée en soupirant.
Derek tourna les yeux vers la fenêtre et regarda le paysage défilé sans vraiment le voir avant de fermer les yeux, le visage de l’adolescent rieur se matérialisant dans son esprit.
Cora tendit la main vers la sienne pour lui apporter son soutien.
A la radio, Britney chantait «
Everytime»
FIN