Je relance un peu le sujet, car en relisant les livres, j'ai trouvé pas mal de PDE que j'ai noté.
Tout d'abord, dans Charles Augustus Milverton (qui est, au passage, bourré de PDE), je cite quelques passages :
Citation:
Empoignant ma main, Holmes m’entraîna dans l’obscurité et me fit passer le long d’une bordure de plantes qui nous frôlaient le visage. Holmes possédait le don remarquable et minutieusement entraîné d’y voir dans l’obscurité. Toujours tenant ma main, il ouvrit une porte […]
Citation:
- Ça ne me plaît pas, chuchota-t-il en mettant ses lèvres tout contre mon oreille. Je ne vois pas bien ce que cela signifie.
Citation:
Holmes glissa sa main dans la mienne et me la serra d’une façon rassurante, comme pour me dire que la situation ne le dépassait pas et qu’il n’était pas inquiet.
Citation:
[…] je fus sur le point de bondir, mais je sentis la poigne froide et ferme de Holmes sur mon poignet. Je compris tout ce que faisait valoir cette main qui me retenait – que l’affaire tout entière ne nous regardait pas […]
Dans Un Scandale en Bohême, Holmes n’a plus vu Watson depuis des mois, depuis son mariage. Lorsque Watson vient lui rendre visite et Holmes attend justement un client, Watson veut s’en aller pour les laisser tranquille, mais Holmes le retint. La première fois en lui disant qu’il serait perdu sans son Boswell (Boswell étant un célèbre biographe). La deuxième fois où Watson veut s’en aller, Holmes le retient par la manche et le fait se rasseoir, puis il dit à son invité « C’est les deux ou rien ». Sinon, toujours dans la même nouvelle :
Citation:
Me glissant à travers la foule hurlante, je me frayai un chemin jusqu’au coin de la rue, et dix minutes plus tard, je fus heureux de trouver le bras de mon ami sous le mien et de quitter la scène du tumulte.
Dans Un Patient à Domicile, il pleut. N’étant pas sortis de la journée, Holmes propose alors à Watson de se balader malgré la pluie. Les deux amis se promènent alors pendant 3 heures (qu’est-ce qu’ils ont fait pendant 3 heures ? C’est pas un peu long juste pour se balader à Londres, sous la pluie ? Bref !
). Voici ce que Watson écrit alors :
Citation:
La conversation caractéristique de Holmes avec son observation pénétrante du détail et sa subtile puissance de déduction ne cessèrent de m’amuser et de me charmer.
Donc… Watson est charmé par Holmes ?
Ensuite, il y a évidemment les Trois Garrideb qui est
LE livre de référence pour la relation de Holmes et Watson. Watson se fait tirer dessus. Holmes est très inquiet, il pense que la blessure est grave. Ses yeux s’embuent de larmes et ses lèvres tremblent. Holmes déchire le pantalon de Watson pour finalement constater que la blessure n’est pas grave. Comme le passage a déjà été cité plus haut, je ne le citerai pas à nouveau. Cependant, il y a juste une phrase prononcée par Holmes qui m'a interpelée. Holmes s'adresse à l'agresseur de Watson :
Citation:
- Vous avez de la chance, parce que si vous aviez tué Watson, vous ne seriez pas sorti vivant de cette pièce !
Je trouve cette phrase importante car cela montre à quel point Watson est important pour Holmes. En effet, Holmes est le contraire d’un criminel. Même s’il est froid, il a toujours été du côté de la justice (en créant même parfois sa propre justice). Alors qu’il dise qu’il est prêt à tuer pour Watson, c’est quelque chose de vraiment puissant.
Dans le signe des 4, Holmes joue du violon à Watson pour qu’il s’endorme car celui-ci est fatigué après l’affaire :
Citation:
- […] Allons, Watson ! Vous avez l’air complètement défait : étendez-vous là sur le canapé, et voyons si je puis vous endormir.
Il prit son violon, et il commença de jouer tandis que je m’allongeais. C’était un air rêveur et mélodieux ; de sa propre composition certainement, car il savait improviser avec beaucoup de talent. Je me souviens vaguement de ses bras maigres, de son visage attentif, et du va-et-vient de l’archet. Puis il me semble que je m’éloignais paisiblement, flottant sur une douce mer de sons, pour ensuite atteindre le royaume des rêves où le joli visage de Mary Morstan se penchait vers moi. Je ne me réveillai, alerte et ragaillardi, que tard dans l’après-midi, Sherlock Holmes était encore assis, comme au début de mon sommeil ; [...]
La seule chose qui gâche ce beau passage, c'est quand Watson rêve de Mary...
Sinon, Holmes a une fâcheuse tendance de regarder Watson dormir
:
Citation:
Je me réveillai tout à coup en sursaut. A la lueur de l’aube je le [Holmes] vis, avec surprise, à côté de mon lit. Il était habillé d’un grossier costume de marin, et il portait autour du cou une écharpe rouge et usée.
– Je descends vers le fleuve, Watson ! dit-il. J’ai tourné et retourné la question dans ma tête. Je ne vois qu’une manière d’en sortir. Elle vaut la peine d’être essayée, en tout cas.
- Je peux donc venir avec vous ? dis-je.
– Non. Vous serez beaucoup plus utile en restant ici pour me représenter.
C'est pas la première fois que Watson se réveille et qu'il trouve Holmes à côté de son lit en train de l'observer. Je me demande depuis combien de temps il était là à regarder Watson dormir.
Sinon, à la fin du Signe des 4 :
Citation:
- Je crains, Holmes, que ceci soit notre dernière affaire : Mlle Morstan m’a fait l’honneur de m’accepter comme son futur mari.
Il poussa un grognement des plus lugubres.
– J’en avais peur ! dit-il. Je ne peux vraiment pas vous féliciter.
Je fus un peu peiné.
– Avez-vous quelque raison de trouver mon choix mauvais ? demandai-je.
– Absolument pas : c’est une des plus charmantes jeunes femmes que j’aie jamais rencontrées ! Je pense qu’elle aurait pu être très utile dans le genre de travail que nous faisons. […] Mais l’amour est tout d’émotion. Et l’émotivité s’oppose toujours à cette froide et véridique raison que je place au-dessus de tout. Personnellement, je ne me marierai jamais de peur que mes jugements n’en soient faussés.
– J’espère pourtant que ma raison surmontera cette épreuve, dis-je en riant. Mais vous avez l’air fatigué, Holmes ! […] Le partage semble plutôt injuste ! C’est vous qui avez fait tout le travail dans cette affaire. A moi, il échoit une épouse ; à Jones, les honneurs. Que vous reste-t-il donc, s’il vous plaît ?
– A moi ? répéta Sherlock Holmes. Mais il me reste la cocaïne, docteur ! Et il allongea sa longue main blanche pour se servir.
Pauvre Holmes.
Il vient de perdre Watson et il ne lui reste que la cocaïne.
Dans les cinq pépins d’orange, il pleut dehors (pour changer). Watson voit quelqu’un se précipiter à leur porte, par la fenêtre. Watson demande alors à Holmes si cela pourrait être un de ses amis. Holmes lui répond alors que Watson est son seul ami. On l’avait deviné, mais c’est la première fois que Holmes le dit lui-même, et en plus à Watson justement. C’est vraiment mignon et triste en même temps.
Dans Les Hommes Dansants, on apprend que le carnet de chèque de Watson se trouve dans le tiroir de Holmes qui est fermé à clé et dont Holmes est le titulaire de la clé. Watson doit alors demander à Holmes la clé lorsqu’il veut accéder à son carnet de chèque. Pourquoi est-ce que c’est Holmes qui a le chéquier de Watson ? On peut donc, une fois de plus, constater la profondeur de la confiance mutuelle qui règne entre les deux amis.
Dans Les Aventures de Black Peter, Holmes, à la fin du livre fait allusion à un voyage en Norvège avec Watson, mais ne donne pas la raison de ce voyage. On peut alors supposer qu’ils partent ensemble en vacances et on peut supposer que Holmes paie le voyage étant donné qu’à ce moment donné Watson n’avait plus de revenu et dépendait de Holmes.
Après le grand hiatus, dans l’Entrepreneur de Norwood, Holmes essaie de convaincre Watson de revenir habiter avec lui à Baker Street. Cependant, Watson a maintenant son cabinet médical et même si sa femme est décédée, il ne veut pas abandonner sa clientèle. Holmes lui propose alors de quitter son travail et de vivre à ses dépens, Holmes s’occupant de payer le loyer. Watson vend alors finalement son cabinet médical à un jeune médecin qui lui offre une somme importante et retourne vivre avec Holmes. On apprend plus tard que le jeune médecin est en fait un membre de la famille de Holmes et que c’est Holmes lui-même qui a versé la somme pour racheter le cabinet de son ami. Tout cela pour le reprendre près de lui. Watson n’en a jamais rien su. On peut aussi supposer que la grosse somme était pour se faire pardonner pour les trois ans de silence de Holmes.
Voilà, je rajouterai les PDE que je trouve au fil de mes relectures du canon.
Sinon, je viens de m'acheter tous les jeux vidéo de Frogwares. J'avais déjà joué à La Boucle d'Argent et à Crimes and Punishements, et je viens maintenant de terminer Le Testament de Sherlock Holmes. Je trouve qu'il y a pas mal de PDE dans ce dernier jeu. Notamment, Holmes est jaloux par deux fois lorsque Watson parle à des femmes. Il me semble qu'une fois, il dit : "Si vous voulez absolument mettre à l'épreuve votre pouvoir de séduction, que diriez-vous de le tester sur notre prisonnier ?" Et sinon, il y a le fameux câlin, quand Watson retrouve Holmes.