Bon, j'avais besoin de mettre par écris ce qui me trottait dans la tête et j'ai pondu ça. Je n'arrive pas trop à retranscrire le personnage de Thorin... Il va falloir que je vois les prochains films je pense. Et puis, on ne peut pas vraiment parler de romance étant donné que les sentiments sont assez flous. Bonne lecture ! Under Paradise.Bilbon était assis sur un rocher, ses jambes se balançant une par une. Il fumait distraitement, plongé dans ses pensées. Il avait besoin de faire le vide mais n’y parvenait pas. Lui qui avait connu la belle vie, bien rangée en bon Sacquet qu’il était, devait à présent faire face à sa part de Touque. L’avait-il voulu ? Un peu. Son choix dépendait de lui et seulement lui. Il avait choisi de suivre son instinct, le menant de ce fait sur la pente glissante qu’est celle de l’aventure. Il était le seul Hobbit à avoir franchi l’au-delà des limites de la Comté. Il ne le regrettait pas. Evidemment que Cul-de-Sac lui manquait, son fauteuil, son banc, son jardin paisible… Mais qu’était-ce par rapport à l’étendu chatoyante qui s’offrait à lui ?
Un nain gémit dans son sommeil ce qui eut pour effet de faire sursauter Bilbon. La fumée de sa pipe s’insinua brutalement dans sa gorge et il se mit à tousser, étranglé. Il tenta de respirer un coup mais la quinte de toux reprit de plus belle.
Finalement, il se calma et décida de sagement ranger sa pipe. Pour le moment, du moins. Il observa les étoiles. Elles dévoraient le ciel de leur faible lueur, à côté de leur reine, la Lune. Il y en avait une qu’il chérissait particulièrement. Elle ne se montrait que rarement, néanmoins, Bilbon savait la reconnaître. L’étoile brillait de sorte que l'on avait l'impression qu'elle était bleue. Il l’avait nommée
Paradise. Sa bien-aimée du ciel n’était pas présente, ce soir-là.
Bilbon sentit quelqu’un s’approcher et s’asseoir près de lui. Il ne tourna pas la tête, obnubilé par la beauté des cieux. Le nain qui était venu le fixait. Il le savait. Et c’est certainement cela qui fit que Bilbon daigna détacher son regard des étoiles. Il rencontra des yeux étonnements bleus. Un bleu pur et clair. Un bleu qu’il appréciait étrangement. C’était Thorin.
-Qu’est-ce que vous faites de votre vie, Bilbon ? Je veux dire, à part dormir, paresser… Ou même lire ?
-Eh bien, les Hobbits adorent faire la fête, répondit automatiquement l’intéressé. J’en organise une grande à chacun de mes anniversaires. Je réunis presque toute la Comté afin de chanter, manger, boire et danser toute la nuit ! Certains sont passionnés de jardinage, d’autre de littérature. Les Hobbits détestent être dérangés. Ils aiment quand tout est normal et ne se mêlent de rien. J’étais un Hobbit parmi tant d’autres, pas si différent. Enfin, jusqu’à maintenant.
-Vous savez… Je comprends votre attachement à… Fin-de-Sac, c’est cela ?
-Non, Cul-de-Sac.
-Ah. Bon, peu importe. C’est pour vous dire qu’en vérité… Je regrette le confort dont je bénéficiais lorsque les nains étaient maîtres de la Montagne Solitaire.
Il soupira et observa à son tour les astres. Bilbon, curieusement, sentait son cœur battre vite. Trop vite à son gout. Et trop fort. Il était persuadé que Thorin parvenait à l’entendre. Le Hobbit posa une main sur sa poitrine, s’assurant que l’organe ne s’enfuirait pas. Lorsque son cœur se calma, se fut son estomac qui prit le relais. Il fut agité, comme si un nuage de papillons s’était installé dans son intérieur et volait en tous sens le rendant, par la même occasion, aussi léger qu’une plume. C’était une sensation forte agréable. C’est en passant une main dans ses cheveux que Bilbon s’aperçut qu’il transpirait. Sa chaleur corporelle avait triplé en moins d’une seconde. Nom d’un Hobbit, que lui arrivait-il ? Il se leva brutalement.
-Ça ne va pas ? Interrogea Thorin.
-Si, si ! Assura maladroitement Bilbon. Tout va… Tout va très bien… Un peu de cha… Un peu fatigué, je pense.
-Oui, vous devriez vous reposer. Le chemin qui nous attend ne sera pas de tout repos et il nous faut une troupe en pleine forme si nous voulons avancer rapidement.
Bilbon se figea un instant puis, semblant reprendre ses esprits, retourna vers le foyer où une buche achevait de se consommer. Il s’assit, contemplant les braises encore chaudes. Que s’était-il passé ? Pourquoi ce sentiment de ne plus avoir assez de place l’avait-il prit ? Les papillons avaient désertés son estomac, ne laissant derrière eux qu’un vide froid. Glacial, même. Thorin revint également et fronça les sourcils quand il vit que Bilbon ne dormait pas. Le visage du Hobbit était songeur… Torturé. Il haussa les épaules et installa son « lit ». Le sommeil le gagna facilement et il ne tarda pas à rejoindre les autres dans un concert de ronflements.
~oOo~
Bilbon tournait et se retournait. Etait-ce l’inconfort du lieu qui l’empêchait de dormir ? Ou autre chose, plus émotionnel ? Il avait horriblement froid et grelottait des pieds à la tête. Sa maigre couverture ne changeait rien et Bilbon pensait déjà à retourner sur son rocher. Quelle heure était-il ? D’après la teinte que prenait le ciel, l’aube n’allait pas tarder. A quoi bon s’entêter ? Il ne dormirait pas. Ses yeux s’attardèrent sur Fili et Kili, serrés l’un contre l’autre avec leur deux couvertures sur eux. Bilbon envia longuement les deux nains. Un mal de tête commença à poindre et il dût se faire violence pour ne pas se cogner durement le crâne sur une pierre. Il ferma les yeux et essaya d’imaginer la Comté, verte et fleurie, les jeunes Hobbits courant après les oies, les Saquet-de-Besace lorgnant son argenterie…
Il sentit quelque chose de lourd se poser sur lui, doucement, presque avec tendresse. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il en rencontra d’autres. Thorin lui souriait, les bras croisés.
-Vous trembliez, chuchota-t-il.
Bilbon lui rendit son sourire en guise de remerciement. Il cala sa tête sur son bras et se laissa porter à travers les limbes du sommeil. La commissure de ses lèvres était légèrement relevée. Une vague de chaleur grimpa en lui en même temps que la fatigue s’étendait sur son corps.
Avant de s’endormir complètement, il se jura d’avoir une conversation avec Thorin.
Au-dessus de lui, une étoile scintillait plus que les autres. Bilbon se reposait sous sa belle étoile. Sous
Paradise.
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Ma plume est vôtre.
« A chaque fois on me demande mon avis. En tant que femme dans un monde macho, en tant que noire dans un monde raciste, en tant que lesbienne dans un monde homophobe. Et moi je réponds : 'Ah, mais j'suis comme vous. Un être humain dans un monde de merde'. » Shirley Souagnon.