Bonsoir !
Comme promis me revoici avec un nouvel Os un peu plus long cette fois mais toujours avec un titre pourri !
Merci encore Chunhua
J'espère que ca vous plaira, bonne lecture
***
Cela faisait deux semaines qu’Holmes avait disparu, deux semaines que je le recherchais inlassablement, en essayant de me mettre à sa place de réfléchir comme lui, suivant la moindre piste étudiant le moindre indice.
Je dormais très peu, mon esprit entièrement tourné vers ce que pouvait vivre mon ami, il était la seule chose qui me préoccupait et quand je n’étais pas à sa recherche j’étais comme engourdi, ce que Mary m’avait reproché au début mais je ne me souciais guère de son avis, elle m’avait d’ailleurs quitté trois jours plus tôt sans que cela me fasse souffrir ; elle avait hurlé que même absent le détective se mettait entre nous, que je ferais mieux de l’épouser lui.
Absurde.
Sa disparition me pesait, elle me rendait fou, mais je serais bien plus efficace en faisant abstraction de la douleur ; et puis quel intérêt avais-je à réaliser la nature des sentiments qui m’unissait au logicien si je ne le retrouvais pas ? Une fois sur qu’il serait sain et sauf j’aviserai.
Je m’apprêtais à sortir lorsque Mme Hudson entra dans le salon et me tendit une lettre, m’expliquant qu’un gamin la lui avait apportée en précisant que c’était pour moi.
Inquiet je la remerciais et décachetait l’enveloppe en m’installant dans un fauteuil.
« Mon cher Watson,
Je suppose que vous vous doutez de mon identité n’est-ce pas ? Je dois dire que j’ai pris plaisir à vous voir chercher et vous agiter. Mais à l’instar de Sherlock Holmes je suis un génie et vous pourrez nous retrouver que lorsque je l’aurai décidé. (mais quel [censuré] ce Moriarty...)
Vous savez tout cela à un but, il fallait que je fasse quelques petits tests. Tout d’abord sachez qu’Holmes m’a suivi de son plein gré, je lui ai laissé le choix ; c’était lui ou vous et il s’est « sacrifié » comme je l’avais prévu. A présent je me demande qui souffre le plus, lui ou vous sachant que sa disparition est en quelque sorte de votre faute ?
En tous cas si vous voulez le revoir cherchez dans votre mémoire et souvenez-vous que vous avez mené votre agneau à l’abattoir. Ne partez à sa recherche qu’a la nuit tombée, sinon il mourra. Et ne prévenez personne.
Pr Moriarty »
La lecture de cette lettre me plongea dans l’effroi, Holmes était aux mains de Moriarty depuis deux semaines !
Et à cause de moi...
Contrairement à ce qu’affirmait Moriarty je n’avais eu aucune certitude quand a son implication dans la disparition de mon ami. Je n’avais même pas était capable de découvrir ça…
L’endroit où il se trouvait était cependant évident « vous avez mené votre agneau à l’abattoir » c’est qu’avais dit Blackwood dans l’abattoir quand nous avions sauvé Irène Adler. Mais il était à peine midi et il faudrait encore attendre, je ne voulais prendre aucun risque.
La journée s’écoula lentement, morose je relisais encore et encore la lettre de Moriarty en espérant déchiffrer ses sous-entendu, en découvrir plus. Plus les heures passait plus la culpabilité s’installait en moi. Je savais bien que c’était de la manipulation mais je ne pouvais m’en empêcher. Et puis dans quel état était Holmes ?
Lorsque l’obscurité fut enfin là je me précipitais à l’abattoir. L’endroit n’avait pas changé, il n’avait rien de nouveau ou de déplacé. Mobilisant tous mes sens je tentais de trouver où Holmes pouvait être détenu. J’avais l’impression d’entendre une voix sur ma gauche mais il n’y avait qu’une pile de caisse ; toutefois j’avais déjà vu Holmes trouver des pièces secrètes, ou des escaliers dérobés. C’était enfantin cette fois-ci, il suffisait de déplacer la pile de caisse pour voir apparaître un escalier qui s’enfonçait dans le sol.
Anxieux je descendis silencieusement les marches. C’était Moriarty qui parlait :
« Voyons nous sommes des génies, vous savez pourquoi vous êtes ici ?
-Evidement ! Répondit mon ami d’une voix moins forte que d’habitude ; vous testez nos limites. Tout d’abord vous avez vérifié que je tenais véritablement à Watson et en avez conclu que pour ne pas être vulnérable, vous ne devez pas vous attacher à qui que ce soit. Et depuis que je suis ici vous avez testé ma résistance à la torture physique. Comme vous l’avez dit nous sommes des génies aussi grâce à notre mémoire nous pouvons faire abstraction de la réalité en rejouant nos souvenirs et je dois dire que j’ai quelque peu développé cette capacité grâce à vous …
-Vous restez fier, mais certaines menaces vous ont tout de même fait frémir, peut être devrais-je les mettre à exécution… Ah non votre cher Watson est là. Venez entrez Watson »
Dire que j’avais voulu être discret ! J’avançais arme au poing et détaillais la pièce. C’était une sorte de cave lugubre et humide, Holmes était attaché à un mur par les poignets et les chevilles. Je pouvais voir qu’il avait maigri car il était torse nu. Il avait de nombreuses contusions, des plaies et de longues marques de fouet, il avait vraiment l’air d’avoir souffert, et à cause de moi.
Je croisais son regard un instant avant qu’il ne baisse les yeux et me dise :
« Partez d’ici Watson.
-Hors de question répondis-je avec un calme que j’étais loin de posséder. Moriarty, laissez-nous partir.
-Bien entendu. Enfin je vais juste vous quitter en vous laissant vous débrouiller »
Et sur ces mots il tourna les talons et en passant à côté de moi pour quitter la pièce il murmura :
« Rien ne sera plus comme avant pour vous »
Et il disparut. Bizarre.
OoO
Depuis que j’avais délivré mon ami trois jours auparavant, il avait une forte fièvre qui le faisait délirer, surement le contrecoup de ces semaines de mauvais traitements, ce n’était rien de vraiment inquiétant, cela permettait à son corps et son esprit d’assimiler ce qu’il s’était passé.
Prendre soin de lui me permettait de réaliser l’ampleur de mes sentiments que je ressentais à son égard, ce n’était pas juste un ami ; et dès qu’il serait à nouveau sur pied je le lui ferais comprendre, sa réaction ne m’effrayait pas il fallait qu’il sache.
Cependant ses délires étaient inquiétants aujourd’hui, je savais qu’il revivait sa captivité mais il ne semblait pas en souffrir les jours précédents, il murmurait des phrases comme « Vous ne m’atteindrez pas » vous m’avez raté » ou encore « vous êtes ridicule » et je reconnaissais bien là le mordant de mon ami mais en ce moment il s’agitait, gémissait et suppliait « non vous ne pouvez pas faire cela » « tout mais pas ça » et j’avais peur de découvrir ce qui pouvait l’effrayer à ce point.
La fièvre mit de longues heures à se calmer mais Holmes put enfin ouvrir les yeux.
« Holmes ? Comment vous sentez vous ?
-Alors vous vous en êtes rendu compte ?
-Pardon ?
-Votre langage corporel indique que vous recherchez une proximité avec moi, le ton de votre voix est plus affectueux et il y a quelque chose de nouveau dans votre regard.
-Nous parlerons de tout cela plus tard, d’abord… »
Je fus interrompu par Mme Hudson qui entra dans notre salon :
« Je suis ravie de vous voir sur pied Mr Holmes, Mr Watson j’ai ceci pour vous. me dit-elle en me tendant une lettre. Maintenant si vous voulez bien m’excuser… »
Je reconnu immédiatement l’écriture de Moriarty, cela ne présageais rien de bon.
« Mon cher Watson »
« Lisez à voix haute je vous prie » demanda Holmes
Je repris donc ma lecture :
« Mon cher Watson,
Je voulais vous avertir ; je me doute que vous souhaitez faire évoluer la relation que vous avez avec Sherlock Holmes, cependant prenez garde à ne pas être trop entreprenant, de mauvais souvenirs pourrait le tourmenter…
Pr Moriarty
« Holmes ? Demandais-je abasourdi en comprenant le sous-entendu de Moriarty.
-Watson pouvons-nous nous concentrer sur la première partie du message ? répondit Holmes d’une voix mal assurée
Ses yeux étaient plus brillants qu’à l’ordinaire, et ce n’était surement pas la fièvre mais je voyais bien qu’il ne voulait pas être questionné.
Je me rapprochais de lui et pris sa main dans la mienne.
Il soupira apaisé et comme il était éreinté il ferma les yeux et se rendormit.
Lorsqu’il dormait son visage se transformait, il devenait plus serein, plus tranquille, loin de ce masque froid qu’il arborait en toutes circonstances.
Son sommeil me donnait l’occasion de réfléchir ; il fallait quitter Londres le temps de mettre les choses à plat : notre relation et ce qu’il s’était passé pendant ces deux semaines.
Je n’osais imaginer que Moriarty en plus des coups ai abusé de son rival.
J’organisais, avec l’aide de Mycroft que j’avais informé du « retour » de son frère, notre départ pour Chichester.
Mon ami était si profondément endormi qu’il ne se réveilla que dans le train où je l’avais porté.
Il m’observa et devina aisément les questions qui m’agitaient.
« John Watson ; cessez de vous inquiéter. Ce n’était que des menaces qui m’ont certes ébranlée mais sont sans conséquences. Soyez sans crainte vous pouvez être entreprenant, vous le devez même ! » Ordonna-t-il malicieusement.
Et tandis que nous traversions la campagne environnant Londres, nos lèvres s’étirèrent dans un même sourire puis se rejoignirent tendrement pour la première mais certainement pas la dernière fois.
***
Et voilà...vos avis ?