Je ne sais pas comment je fais, faut croire que j'aime publier rapidement pour que tu me lises ^^ . Un chapitre particulier. C'est mon préféré je crois. Il aurait du (et aurait pu) être le dernier. Parce que la fin de ce chapitre apporte une fin en soit. Pas forcément celle que tout le monde aimerait mais en tout cas, ça pourrait se terminer comme ça. Il n'en sera rien évidemment mais... Sachez quand même que j'ai faillit arrêter l'histoire ici. On en revient un Sacha, la boucle était bouclée. Parce qu'au fond, Sacha a quand même gagné une chose depuis le début de l'histoire, ce sont des amis. Et n'est-ce pas là le plus important dans la vie ? Appréciez, lisez
Chapitre 15 - Encore Moi, Sacha, vraiment 16 ans
Ma dernière semaine de vacances fut assez étonnante. April passa pratiquement tous les matins chez moi pour m'aider à faire nos devoirs quand elle fut revenue de ses vacances chez ses grands-parents, et mon dieu, on en avait des tonnes dans toutes les matières. Personne ne nous avait épargné. Heureusement, avec elle, tout allait très vite.
Victoire m'a proposé une sortie shopping le mercredi. J'étais assez surpris parce que même si nous étions "amis", on avait encore rien fait tous les deux l'un avec l'autre. J'ai accepté et je n'avais pas à le regretter, j'ai passé une assez bonne après midi.
Finalement, quand on connaissait cette fille, on ne pouvait qu'être jaloux de son franc parler et de ses répliques digne d'apparaître dans un show télé qui serait écrit juste pour elle. Danny nous avait rejoint au centre-ville pour manger une pizza.
Il se réjouissait du fait que les nouvelles histoires en tout genre du lycée avaient fait oublié son supposé racisme.
-Je n'ai jamais compris cette rumeur, nous avait fait remarquer Victoire. Je suis sure que Mandy t'en veut encore de l'avoir largué. En même temps, quand tu vois la tronche de la fille, tu n'as rien perdu.
-On peut parler d'autre chose que de mon ex ? demanda le beau gosse du lycée.
-Okay, mais plus du lycée, je suis déjà assez déprimée de devoir y retourner lundi ! Je crois que j'aurais du prendre L aussi comme filière.
-Pourtant t'es douée avec les maths et les sciences ?
-Ouais sans doute. Je trouve toujours un imbécile sur qui tricher.
Je la regardais assez surpris, puis elle me rassura :
-Je plaisante. Mon père est médecin je te rappelle, il faut croire que j'ai hérité de toutes ses gênes.
Je savais que par là, elle faisait aussi référence à la façon que son père avait d'accumuler les liaisons sentimentales, voir plutôt sexuelles. A priori, je devais être le seul à être réellement au courant de ce détail. Elle savait aussi que je n'irais pas le répéter à tout va autour de moi et que j'étais quelqu'un en qui elle pouvait faire confiance.
Si Charles-Edouard et moi s'échangions pas mal de messages, on ne s'est pas vu du reste des vacances. Elodie avait toujours quelque chose à lui proposer et il lui avait promis de passer la seconde semaine avec elle.
Pendant ce temps, je voyais April et Guillaume se rapprocher. Ils ne sortaient pas ensemble mais ils avaient drôlement bien sympathisé. Guillaume nous le démontra lors de la nouvelle soirée qu'il avait organisé chez lui le samedi précédant la reprise.
Contrairement à ma toute première soirée chez lui, tout était assez différent. Déjà, April ne décollait plus de Guillaume tandis que Victoire elle, ne lâchait plus Danny. Mandy était venue sans surprise avec Yanis, que j'essayais d'éviter du mieux possible. Elodie était là avec Charles-Edouard. Bref, tout le monde était en couple, sauf l'idiot que j'étais. Mais je me sentais quand même intégré dans le groupe. Tout le monde passa un peu de temps avec moi durant la soirée, sans doute parce qu'ils me plaignaient d'être seul.
Quoi qu'il en soit, je n'y suis pas resté très tard. Guillaume - qui était bien éméché - avait tenté de me faire rester, mais je ne voulais pas. Je lui souhaitais une bonne soirée à lui et April et je quittais sa maison quand Charles-Edouard me rejoignit sur le trottoir devant la maison :
-Tu tiens pas la distance on dirait.
Vu ses pupilles il devait lui aussi avoir pas mal bu, comme tout le monde en somme, peut-être excepté April qui savait se contenir.
-Je suis fatigué. Tu devrais rejoindre Elodie.
-Elle est avec ses potes militants là.
-Mouais. Bonne soirée.
-Attends tu m'fais la gueule là ou je rêve ?
-T'es bourré.
-C'est ça ouais.
Il tapa dans une poubelle avec son pied et rentra à l'intérieur. J'avais vraiment du mal à comprendre les sautes d'humeur qu'il pouvait avoir par moment.
Le lendemain, ma mère me rappela que le mercredi qui suivrait serait le jour de mon anniversaire. Elle me demanda si je voulais faire quelque chose de spécial, mais je n'en avais pas vraiment l'envie. Elle sembla déçue. Je repris donc le chemin des cours du lundi et tout reprenait comme avant. Les cours, le Musical, les répets', le journal, mon club de jeux vidéos, les déjeuners, tout...
*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*
Sacha allait avoir seize ans. Perso, j'ai pas fait grand chose pour mes seize ans en mai dernier. On était encore à Sarcelles, ma mère n'avait pas trop de tunes. Puis bon, je m'en fichais un peu. Mais Sacha je le connais, c'est le genre de gars qui va faire croire qu'il s'en fiche mais qui sera le plus heureux des mecs si on lui fait quelque chose.
Quand sa mère m'a appelait le lendemain pour savoir si je pouvais réunir quelques uns de ses amis mercredi soir, j'ai pas su lui dire non. Je lui devais bien ça à ce gars. Même si souvent il me cassait la tête, il était sympa et c'était mon meilleur pote.
Je sais c'est bizarre parce que ce meilleur pote, il kiffe sur moi sans me le dire, et moi je fais semblant que je sais rien du tout. Mais je veux pas lui briser le cœur. Si je lui dis que je sais et tout, ça va tout faire casser. Je l'aime bien moi ce Chacha.
Il fallait que j'en parle discrètement aux autres. Bon, qui j'allais inviter moi à sa fête ? April évidemment, c'était sa meilleure amie. Guillaume et Danny, ses deux potes à part moi. Victoire, je sais qu'il l'aime bien. Mandy ? Non, en plus elle est avec Yanis, c'est pas les gens qu'il aura envie de voir. De toute manière, j'allais pas inviter une centaine de personnes chez les Carson. Petit comité, c'était sympa. Ah Elodie aussi. Si je le fais pas, elle va me faire la gueule.
Quoi que de toute manière, en ce moment elle me fait la gueule pour un rien. Comme au début des vacances, quand je lui ai dit que j'irais à ma mer avec la famille de Sacha, elle m'a pété un plomb pensant que je la trompais. Genre j'avais une autre nana et l'histoire avec Sacha c'était un mytho. Finalement elle a vu que c'était vrai, et après elle me reprochait de passer plus de temps avec mes potes qu'avec elle. Mouais. Jamais satisfaite les filles faut croire.
Après elle venait me chanter que j'étais comme ça parce qu'elle refusait de coucher avec moi. Mais moi j'en avais rien à foutre de ça, qu'elle couche ou pas. Elle revendique son côte femme libre refusant de s'assouvir à des pratiques sexuelles avant ses dix huit ans. Grand bien lui fasse, mais perso, je suis pas un obsédé du sexe. J'avais déjà couché avec quelques filles dans ma cité, et j'ai jamais trouvé ça extra. C'était bof même, limite dégueulasse. Enfin ça restait du sexe. Sur le coup tu prends ton pied, t'aime bien ça. Après, bof, tu regrettes un peu.
-Vous ne pensez pas qu'on devrait inviter tout son club de jeux vidéos ? Et l'équipe de volley ? Et le journal ? Et tous les autres du Musical ?
-Victoire, il habite une maison, pas un château ! répliqua April.
-J'dis juste qu'il serait content de voir qu'il a plein d'amis. Ca le changerait de ses quinze ans. Dianna m'a dit l'autre fois qu'il était seul avec sa famille. C'est triste non ?
-Qu'est-ce qu'on lui offre ? demanda Elodie.
-J'avais pensé qu'on pouvait tous se mettre en commun pour lui acheter l'intégrale de Smallville, elle vient de sortir et il n'a pas les dvd, proposa April.
-C'est cool comme idée, approuva Danny. C'est vrai qu'avec ses lunettes, il a la tête de l'emploi.
On était tous assis dans la cour du lycée, sur l'une des tables pique-nique qui se trouvait dans l'herbe. Victoire était sur les genoux de Danny et April était en train de prendre des notes tandis que Guillaume pianotait sur son téléphone. Elodie était assise à côté de moi.
-Bon, tout le monde ramène l'argent demain ? Qui s'occupe de l'acheter ? Je suis en repet' demain soir.
-Moi aussi, répondis-je à April.
-Je vais y aller, proposa Victoire. On ramène quelque chose ? Des chips ou des boissons ?
-Sa mère veut pas, répondis-je. Elle veut gérer tout ça.
-Bon bah c'est parfait, approuva également Elodie.
-Attendez les gars, leur dis-je avant que tout le monde ne reprenne le cours de ses activités, y'a un autre truc qui pourrait lui faire plaisir.
Je savais qu'il aimait une chose particulièrement, c'était les souvenirs et par souvenir j'entendais notamment des photos. Lorsque je suis allé dans sa chambre la première fois, il y avait cette série de photos provenant du photomaton du centre-commercial. L'ancien qui permettait de faire une bande de quatre photos avec quatre pose différentes. Il allait kiffer avoir des photos de chacun d'entre nous à pouvoir mettre dans sa chambre. Surtout si on jouait tous le jeu de faire des trucs cool.
-C'est une excellente idée Charlie.
Elodie me regardait en souriant, épatée que je puisse avoir une excellente idée. Elle ajouta :
-Il faudrait qu'on mette nos six bande photos avec la carte d'anniversaire. On pourra la signer mercredi après midi pendant la répet'.
Tout le monde approuva l'idée.
Victoire acheta le coffret de l'intégrale du mardi soir et nous envoya à tous un message pour nous indiquer que c'était bon et du mercredi, April ramena la grande carte d'anniversaire à signer. Tout le monde y glissa ses photos prises au photomaton, moi aussi. J'avais été la faire le lundi soir avant de rentrer chez moi avec Elodie. Elle, sur ses photos, elle jouait les rebelles. Moi j'avais décidé de faire des trucs qui lui plairait. Et si y'en a un qui se fout de moi, je suis prêt à lui casser la gueule.
Sur la première j'ai fait le sigle L de Looser, comme dans sa série là, Glee. Sur la deuxième j'ai mis des lunettes comme les siennes, pour faire genre Clark Kent. Sur la troisième j'ai mis des faux crocs genre comme les loups garous de Teen Wolf. Et sur la dernière, je souriais. Je savais qu'il allait me faire chier avec ça pendant des semaines mais bon, je trouvais ça sympa.
Elodie me fit remarquer que je ne m'étais pas autant décarcassé à son anniversaire au mois d'août :
-On se connaissait à peine, lui avais-je dit comme excuse.
En tout cas, Sacha ne se doutait de rien. Pour pousser le vice jusqu'au bout, April avait proposé que personne ne lui souhaite son anniversaire, pour lui faire croire qu'on avait soit oublié ou qu'on s'en fichait. C'était dégueulasse mais drôle. Du coup il essayait de ne pas bouder, mais Sacha, y'en es pas capable. On voit tout sur son visage, c'est pire qu'un livre. Chaque mimique, chaque sourire, chaque regard, tout est descriptible. Enfin pour moi en tout cas.
En plus, depuis samedi soir, il me faisait un peu la gueule je crois. Ou on se faisait la gueule tous les deux ? Je sais pas. Mais en même temps, j'avais peur de trop m'attacher à lui. Après il allait peut-être croire que moi aussi je le kiffais et se faire des films dans sa tête. Je voulais le protéger.
Mais en même temps, j'allais lui réserver un autre cadeau pour sa soirée d'anniversaire. Un cadeau qui lui ferait plaisir sur le coup, j'en étais sûr, mais qui, j'en avais peur, lui ferait aussi beaucoup de mal. Trop de mal. Mais égoïstement, je voulais lui faire ce cadeau.
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Fait rarissime, maman était venue me chercher au lycée du mercredi. Je savais qu'elle l'avait fait parce que c'était mon anniversaire. Elle avait proposé de m'accompagner au centre-commercial pour m'acheter mon cadeau. Bizarrement, Dianna n'était pas venue alors que d'habitude, elle profitait toujours de l'occasion pour elle aussi avoir un cadeau.
Après des heures à tourner dans la Fnac, j'ai finalement décidé de me prendre les coffrets d'une série, Shameless, quelques mangas, le dernier Pokemon sur DS et d'autres trucs. Ma mère ne dit rien, sachant que de toute façon, en ce jour si "spécial", elle ne pourrait rien me refuser.
-T'as acheté un gâteau au moins ? lui demandais-je, regrettant le fait que je lui ai dit que je ne voulais pas fêter mon anniversaire.
-Bien sûr, me dit-elle alors qu'on rentrait vers la maison.
En plus, même April avait oublié de me souhaiter mon anniversaire. Et pourtant, je le lui avais dit plusieurs fois ma date d'anniversaire. Je sais que je passe pour un petit gosse quand je dis ça mais... Voilà quoi, c'est un peu mon seul jour à moi et personne n'y pense. J'étais deg'. Je pensais avoir des amis et tout. Peut-être que j'avais tord.
-Surprise !
Quel abruti. J'étais en train de tous les maudire parce qu'ils m'avaient oublié, et qu'est-ce que je vois en entrant chez moi ? La salle à manger décorée pour l'occasion et mon père, mon frère, Sabine, Dianna et mes amis qui sortent tous d'une cachette avec des chapeaux sur la tête en me criant Surprise.
-Vous ne m'avez pas attendue !
Victoire arrivait en courant de la cuisine, remontant sa robe qui tombait - elle était sublime soit dit en passant, bien que trop sexy pour une fête d'anniversaire - et son chapeau sur la tête.
-C'est Sacha le responsable ! Et puis je t'avais dit qu'il arriverait d'une minute à l'autre, lui répondit Guillaume.
April me sauta dessus pour m'embrasser - sur la joue je précise - puis se fut Dianna, Sabine et mon frère qui suivirent. J'étais tellement gêné que je ne savais pas quoi leur dire.
Victoire vint me faire la bise tout en me prenant dans ses bras :
-Avoue que tu nous a détesté toute la journée !
-Non... Bon, juste un peu !
-Tu vois me fréquenter ça a du bon sur toi, tu finis enfin par dire les vérités, même celles qui peuvent fâcher !
Elle me lâcha pour laisser le soin à Guillaume de me faire la bise à son tour. C'était bizarre parce que jusque là, on s'était toujours serré la main avec les garçons. Mais il faut croire que le fait de venir à mon anniversaire, chez moi, nous rapprochait d'avantage et nous rendait assez proche pour qu'on se fasse la bise.
Danny aussi me fit la bise, puis Elodie et le dernier fut Charles-Edouard. Je ne sais pas si c'était pour faire comme les autres ou parce qu'il en avait envie de lui même, mais il me fit la bise. Tiens, il s'était parfumé, en plus de s'être habillé d'une élégante chemise et de s'être mis du gel dans les cheveux. L'autre nouveauté c'était qu'il s'était fait deux piercings aux oreilles, un diamant de chaque côté. Moi, je kiffais ça ! Mais bon, j'allais pas le lui dire. Enfin, il fallait que je lui fasse la réflexion :
-T'avais pas ça cet aprem'!
-Je l'ai fait avant de venir ici, au centre ville.
-C'est cool. T'as pas eu peur ?
-T'oublie que j'ai peur de rien, moi !
Il venait de me sourire en me prenant par l'épaule, et sans qu'il ait eu besoin de boire. Finalement, on ne se faisait pas la tête, contrairement à ce que je pouvais penser dans ma petite tête de blondinet.
-Alors, j'espère que tu ne m'en veux pas trop ? demanda ma mère.
Je la traitais de folle tout en la remerciant. Elle avait vraiment eu une excellente idée. J'allais passer le plus beau des anniversaires car pour une fois, il n'y aurait pas que des Carson autour de la table, mais des personnes que j'aimais aussi en dehors de ma famille.
Ma mère proposa à tout le monde de s'asseoir tandis que mon père servait les apéritifs. Il accepta que tout le monde boive du champagne, de toute manière, il s'était proposé pour raccompagner tout le monde chez soi à la fin de la soirée.
-Ouvre ton cadeau ! me suppliait April qui s'était assise à côté de moi.
En effet, un gros paquet cadeau et une grosse enveloppe se trouvaient au milieu de la table. J'étais tellement touché que je rougissais lorsque j'attrapais le cadeau, tandis que Dianna sortait l'appareil photo pour me mitrailler.
-Chacha, met toi avec tous tes amis autour du cadeau !
Les autres se levèrent pour venir m'entourer et Dianna prit plusieurs clichés. Je vivais vraiment les plus belles heures de ma courte existence - mes seize années quoi - et j'étais l'adolescent le plus heureux de la terre. Guigui et Danny commencèrent à faire les pitres et on prit plusieurs photos ridicules avec des grimaces et des têtes différentes. Puis April me pressa à nouveau pour que j'ouvre le cadeau.
Je me dépêchais donc et là, je découvris que cette bande de nouilles venait de m'acheter l'intégrale des dix saisons de Smallville sorti il y a une semaine tout juste. Ils étaient dingue ! Je m'étais toujours refusé à acheter les coffrets, préférant attendre que l'intégrale sorte, mais celle-ci tardait à venir. Et ces six idiots là m'avaient acheté l'une de mes séries préférées.
-Qu'on soit clair, tu reste notre Clark Kent préféré ! indiqua Danny en se goinfrant de chips.
-Et pas que pour les lunettes, approuva Guillaume qui mangeait tout autant.
-Je crois que les garçons sous entendent qu'ils voient en toi une sorte de super-héros, réalisa Victoire un brin philosophe, sans la force et les superpouvoirs !
-C'est parce que mon Geekounet, c'est un super-héros au grand cœur !
April se montrait étonnamment tactile ce soir en m'embrassant à nouveau sur la joue. Ce n'était pas pour me déplaire, disons que jusqu'à maintenant, je ne l'avais jamais vraiment été, elle non plus. Peut-être que ce jour spécial faisait que...
-Il n'a pas ouvert l'enveloppe ! fit remarquer Elodie en me tendant la grosse enveloppe. Y'a un truc dedans et c'est l'idée de Charlie !
-C'est vrai, on s'est rendu compte que la légende était vraie. Une excellente idée chaque année, et heureusement pour nous, c'est tombé pile poil pour ton anniversaire, se moqua Victoire.
-C'est sûr que le jour ou tu te mettras à faire des compliments annoncera la fin du monde, rétorqua Charles-Edouard sur le ton de l'ironie.
-Waouh Elodie, je ne savais pas qu'il pouvait se montrer rebelle, je pensais que tu c'était ton rôle. Fais attention, bientôt il prendra le pouvoir sur toi et demandera à avoir des droits.
-Tu crois que la femme est plus puissante que l'homme ? demanda Danny intrigué toujours en train de manger des chips.
Pour lui répondre, Victoire l'attrapa par la chemise et commença à l'embrasser sensuellement devant tout le monde.
-Y'a des chambres à l'étage, fit remarquer William en quittant la table avec Sabine.
Danny se contenta de répondre à Victoire :
-Tu as des arguments.
Tout le monde se mit à rire et l'attention se retourna à nouveau sur moi. L'enveloppe ouverte, j'en sortis une carte d'anniversaire avec des Pokémon dessus et surtout, j'en sortais six bande photos provenant d'un photo maton. Sur chaque bande se trouvait l'un de mes amis. April. Guillaume. Victoire. Danny. Elodie. Charles-Edouard. Chaque bande avec ses autre photos ou chacun posait différemment.
Les photos étaient assez représentatives de ce qu'ils étaient et les clichés de Charles-Edouard me firent plus que sourire. Il représentait à chaque fois quelque chose que j'aimais. Et surtout la dernière photo. Je le regardais en souriant - mais en essayant de contenir mes larmes - pour lui dire :
-Tu sais que je vais t'embêter avec ça pendant des années, dis-je en faisant référence à son sourire.
-Je sais.
J'avais vraiment beaucoup de mal à contenir mes larmes et mes yeux mouillés se firent rapidement remarqué. J'étais juste submergé par l'émotion.
-Oh pleure pas mon Geekounet, on est si moche que ça ?
-Toi peut-être, moi je suis super hot je trouve sur mes photos ! répondit Victoire pour détendre l'atmosphoère.
April me prenait dans ses bras et je répondis, toujours sous le coup de l'émotion :
-Non... C'est... Merci... Merci à tous... C'est... Plus que je j'aurais pu imaginer et... Charles-Edouard a eu une excellente idée... La meilleure idée...
Je me levais pour faire un tour de table et les embrasser tour à tour. Guillaume et Danny me prirent même dans leurs bras en même temps pour un "câlin collectif viril de mecs' et ils avaient embêté Charles-Edouard pour qu'il nous rejoigne, mais il s'était éclipsé aux toilettes.
Le reste de la soirée fut excellente. Entre les pizzas et le gâteau d'anniversaire, les rires et les fous rires, le karaoké et les jeux débiles pondu par Dianna, tout était excellent. Puis l'heure se faisant tardive, mon père proposa de raccompagner tout le monde, Sabine incluse.
Malheureusement, la voiture n'ayant que sept places, il ne pourrait pas prendre tout le monde. Ma mère proposa spontanément à Sabine de rester dans la chambre d'amis mais elle devait impérativement rentrer, du coup, c'est à Charles-Edouard qu'elle le proposa :
-Ouais, je vais prévenir ma mère.
Il accepta sans soucis, ayant déjà dormi ici auparavant. Tout le monde me remercia, me souhaita à nouveau mon anniversaire et me dit au revoir avant de rejoindre la voiture de mon père. Elodie embrassa son petit-ami rapidement également et c'est ainsi que tout le monde s'en alla.
Ma mère refusa que je l'aide à ranger et nous proposa de monter. Ce qu'on fit. Une fois dans ma chambre, Charles-Edouard me demanda s'il pouvait emprunter quelques secondes mon ordinateur :
-Tu dois lire tes e-mails ?
-Non. Pas vraiment. J'ai encore un cadeau pour toi.
-C'est vrai ? dis-je tout content. Pourquoi tu me l'as pas donné tout à l'heure ?
-C'est un truc spécial.
Je me levais pour le rejoindre derrière mon ordinateur et je vis l'heure :
-Dans dix minutes il sera minuit et mon anniversaire sera finit. Faut te dépêcher !
-Okay. Mais à une condition. Tu t'assois sur ton lit et tu ferme les yeux.
-Pourquoi ?
-Parce que c'est comme ça.
-J'aime pas les surprises.
-Bah je suis pas obligé de te la donner.
-Rooooh d'accord.
J'obéissais, intrigué par ce qu'il allait m'offrir. Une fois assis sur le lit, il se retourna et vit que j'avais toujours les yeux ouverts :
-Me force pas à te les bander. Si tu triche, t'as rien.
Je décidais de lui faire pleinement confiance et de fermer les yeux. J'essayais d'imaginer dans ma tête ce qu'il allait m'offrir. Il était sur mon ordinateur... Peut-être un montage photos ? Ou une vidéo ? Au mon dieu, et s'il faisait comme William l'an passé et qu'il m'offrait des films pornos ? L'horreur... J'espérais vraiment que ça ne soit pas ça et...
Tiens, cette musique là dans l'ordinateur. C'était plus fort que moi, j'ouvrais un œil et le brun le vit. Il me réprimanda aussitôt :
-Chut triche pas ! Ecoute.
Aussitôt je refermais mes yeux et j'écoutais la chanson. Je la connaissais bien, très bien même. C'était l'une de mes chansons préférées. Je l'avais découvert dans le feuilleton Dallas que je regardais avec ma maman étant plus jeune. C'était la chanson qui suivait l'idylle de l'un des couple phare de la série durant cinq saisons. Et... Le plus bizarre c'était que j'avais déjà parlé de cette chanson à Charles-Edouard une fois, lors d'une conversation téléphonique.
A l'époque je lui expliquais comment et de quelle façon j'imaginais mon premier baiser parfait. Dans ma chambre, sur un air de Parisienne Walkways - cette chanson - de Gary Moore.
Mais alors... Non, je ne devais pas ouvrir les yeux. Surtout, pas ouvrir les yeux. J'étais en train de me faire des films, c'était bien connu. Je me faisais toujours des films. Toujours.
Mais cette odeur qui s'approche de moi. Le poids qui s'est posé sur mon lit juste à côté. Etait-ce un rêve, ou bien la réalité ? Si c'est un rêve, faites qu'il ne s'arrête pas alors parce que l'odeur de ce parfum qui se rapproche de moi...
Et ce souffle chaud que je sens à quelques centimètres de moi... Et cette respiration qui accompagne les notes de musique... C'est mon cœur qui bat la chamade comme ça et qui a envie d'exploser ? Pourquoi j'ai si chaud tout à coup ? Pourquoi...
C'est bien ses lèvres que je sens contre les miennes. Il est en train de m'embrasser. Tout doucement, timidement même. Je sens juste le contact humide et chaud contre moi. Et sa main qui se pose sur la mienne encore posée contre le lit. Est-ce qu'il sent combien la mienne est moite ?
Je n'ouvre pas les yeux, refusant de devoir faire face à la réalité et de me dire que rien de tout cela n'est en train de se produire. Mais son baiser se prolonge. Il ouvre la bouche. Moi aussi. Sa langue chatouille la mienne. C'est indescriptible. C'est doux. C'est beau. J'aime ça.
Il m'embrasse comme dans les vrais films, pas comme Yanis qui me dévorait presque le visage. Il y met du cœur et de la tendresse, pas juste des hormones incontrôlables. Il est réellement en train de m'embrasser.
Charles-Edouard Delecourt, l'homme de mes rêves, m'embrasse dans ma chambre sur un air de Parisienne Walkways le jour de mon anniversaire. Mais tout se brise. Ses lèvres s'éloignent des miennes. Son parfum s'éloigne. Son souffle aussi. J'ouvre les yeux.
Il est toujours là, devant moi, assis sur mon lit. Il me regarde avec ses yeux et ce sourire... Car oui, il me sourit, timidement, mais il me sourit.
-Il est déjà minuit ? murmurais-je en pensant au conte de Cendrillon.
-Sûrement.
Il y eut un blanc. J'écoutais la musique et celle-ci s'arrêta.
-Pourquoi ?
-Je voulais t'offrir un premier vrai baiser. Comme tu le voulais.
-Tu t'es souvenu de ça ?
-Bonne mémoire, répondit-il simplement.
-Mais... Est-ce que tu...
-Un jour tu rencontreras un gars qui verra à quel point t'es pas qu'un petit geek ingérable qui parle beaucoup et qui fait beaucoup de bruit. Un jour ce gars il verra en toi ce que toutes les personnes présente ce soir ont vu. Ce que moi j'ai vu.
-Et tu vois quoi ?
-Quelqu'un d'unique. Extraordinaire.
-Pourquoi je rencontrerais un autre gars qui verrait la même chose que toi alors ?
-Parce que cet autre gars... Lui... Il pourra être avec toi... Il... Il t'aimera comme tu le mérite, sans se cacher. Il sera fier d'être avec toi.
J'avais du mal à réaliser. Charles-Edouard était en train de me dire les choses les plus belles et les plus gentilles que je n'ai jamais entendu de ma vie. Mais je sentais que ça ne sonnait pas comme une déclaration d'amour, mais au contraire, comme un refus d'amour.
-Charles... J'ai.. Il faut que je te dise que...
-Je sais.
Il ne savait pas ce que je voulais lui dire, comment... A moins que... Je lui demandais timidement :
-Tu sais... Depuis longtemps ?
-La première nuit que j'ai passé ici. Ton frère me l'a dit...
Quoi ? Mon frère lui avait dit ? Je devais le tuer, non mieux que ça, je devais le tuer, le ressusciter et le tuer à nouveau !
-Pourquoi tu ne m'as rien dit avant ?
-Parce que ça ne me dérangeait pas. Et que te dire que je savais n'aurait rien changé.
-Alors tu... Tu m'as embrassé juste... Pour mon anniversaire... Pour... Comme...
Je n'arrivais plus à parler, je n'avais qu'une envie, c'était celle de pleurer. Je ne devais pas. Je ne pouvais pas. Je retenais mes larmes et devant mon émotion, Charles-Edouard semblait regretter. Je lui dis :
-Pour me montrer ce que je n'aurais jamais...
-Pour te donner au moins une fois ce que j'aurais aimé pouvoir te donner tout simplement.
-Je comprends pas...
Quelques larmes commençaient à couler toutes seules. Et Charles-Edouard détourna les yeux, il avait du mal à me faire face. Cependant, il tenait toujours ma main.
-Je te promets d'être toujours là pour toi. Mais pas comme toi tu le voudrais.
-D'être mon meilleur ami ?
-Le meilleur qui soit oui, répondit-il.
Il parvint à me décrocher un sourire. Sa main passa sur mes joues pour essuyer mes larmes :
-Je ne pleure pas parce que je suis triste. Je pleure parce que... J'ai une poussière dans l'œil...
Il se mit à me sourire. Il était lui même. Avec moi il était réellement lui même et comme s'il pouvait lire dans mes pensées il me dit :
-Y'a qu'avec toi que je me sens moi même.
-Tu veux bien faire encore une chose pour moi s'il te plaît ?
Il m'écouta, passant sa main dans mes cheveux. Séchant mes larmes je lui demandais simplement :
-Est-ce que tu... Tu peux me serrer dans tes bras et... Dormir avec moi cette nuit... Juste... Ca... Si tu veux pas et tout, je comprendrais c'est...
Il me fit taire en me prenant contre lui. Il me serrait dans ses bras et bientôt, s'installa à mes côtés dans mon lit. On était resté habillé et il appuyé sur l'interrupteur de ma chambre pour l'éteindre. J'avais ma tête contre son épaule - lui étant plus grand que moi - et je fermais les yeux. Je sentais son souffle. La chaleur de ses mains. Son odeur. Et je m'endormais contre lui, pour la seule et unique fois de ma vie...