Glasgow a écrit:
Excuse-moi de t'avoir causé une fausse joie!
Brant veut en savoir plus sur la relation qui lie Matthew à Porter.
Mais l’enfer n’est-il pas pavé de bonnes intentions ?
La suite, donc !
Bonne lecture !
Partie 3 :
Matthew et ses deux collègues partageaient une conversation animée sur le thème de la fidélité.
Ses deux amis s’échinaient à lui remonter le moral sur la déconfiture de son couple. Matthew leur en était gré et ces sorties au bar, depuis deux semaines, lui changeaient les idées.
Mais en apercevant Porter, des remords l’avaient envahi d’avoir traité si durement le jeune inspecteur. Alors que ce dernier n’avait pas hésité à lui ouvrir la porte et à l’écouter quand le blond en avait besoin.
Il écoutait d’une oreille distraite Marc raconter ses aventures croustillantes avec une call-girl, ses yeux détaillant la silhouette de Nash qui se tenait devant la devanture du bar.
Admirant sans l’admettre l’élégance et la classe du détective : La veste de laine, épaisse et de bonne coupe, sa cravate de soie et son pantalon noir qui devait coûter une petite fortune.
Matthew fronça des sourcils, en se rappelant que Nash, contrairement à d’autres policiers, était né une petite cuillère d’argent dans la bouche.
L’air préoccupé de Porter, inconscient de son attention, le frappa et le grand blond sut la raison de la contrariété du brun, en apercevant Brant venir à eux.
Il sourit et salua Brant d’une poignée de main virile et fit les présentations à ses collègues.
Brant s’installa à leur table et se commanda une bière et en avalant une bonne rasade, il lança :
« -Dis-moi, tu as un problème avec Nash, mon partenaire ? »
La conversation autour de la table stoppa net et Matthew, soufflé par tant de « franchise » directe, faillit s’étouffer avec son verre.
Il toussa et fixa Brant qui finissait sa bière avec nonchalance.
« -Non. Répondit Matthew, d’une voix blanche. Mais de toute façon, cela ne te concerne en rien. »
Brant posa doucement et lentement sa choppe et déclara :
« -Ce sont mes problèmes si cela interfère avec le travail que Porter peut fournir. Ces derniers jours, il est, comment dire, dans la Lune. J’aimerai que tu règles tes histoires avec lui, illico car j’adore le boulot bien fait ! »
Matthew rougit et baissa les yeux, embarrassé devant cette assertion. Il ressentit de la culpabilité quand il eut la confirmation que Nash vivait très mal son rejet.
Il allait répondre lorsque Jim, croyant bien faire, défendit son collègue :
« -Matthew n’est pas comme toi, Brant ! Il ne fricote pas avec une « tapette » et il n’a que faire des états d’âme d’une « lopette » qui a du se faire larguer par son copain ! »
Matthew vit rouge et avant que Brant pût envoyer son poing dans la figure de l’andouille, il bloqua le poing de ce dernier et ordonna :
« -Excuse-toi, Jim ! Je ne tolèrerai pas de tels propos envers notre ancien collègue et envers n’importe quel gay ! »
Ahuri, mais indigné, Jim riposta :
« -Je n’ai pas d’excuse à présenter pour une « tante » qui est un ersatz d’homme ! Et, ne me dis pas que tu entretiens des choses bizarres avec Porter ! »
Une moue de mépris défigura le charmant visage du policier qui se ramassa une droite en plein nez !
Brant siffla d’admiration, en voyant le geste de Matthew et envoya valdinguer Marc contre le comptoir.
Porter, désabusé et dégoûté, assista à la généralisation de la bagarre entre les flics présents dans l’établissement. Les appels au calme du barman n’eurent aucun effet et entre des coups, les verres, les chaises et les bouteilles volèrent à travers la pièce.
Brant s’en donnait à cœur joie, cognant et démolissant des décorations. Matthew le secondait, pris dans la rixe.
« -Va parler avec Porter et tache d’être franc avec lui ! » Recommanda Brant, en se débarrassant d’un parasite éméché.
Matthew hocha de la tête et se frayant un chemin, à l’aide de distribution généreuse de raclées, parvint à la sortie.
Il vit Nash qui secoua la tête d’exaspération et qui montait dans sa voiture. Il se rua vers lui mais le détective démarra au quart de tour et le planta là sur le trottoir.
Hélant un taxi, il donna l’adresse de Nash.
Cela faisait bientôt cinq minutes que Matthew tambourinait contre la porte de l’appartement de Porter. En vain.
« -Porter ! Appela-t-il, en sonnant une fois encore. Je sais que tu es là ! S’il te plait, ouvre-moi ! Je sais que j’ai été un sacré salop, l’autre jour ! Je voudrai m’excuser et te parler ! »
Des bruits de pas se firent entendre dans l’appartement et la voix, dure et excédée, du jeune détective répliqua :
« -Il n’y a rien à dire ! Tu l’as bien affirmé, toi-même ! Il ne s’est rien passé ! Alors, pars ! »
Matthew ferma les yeux, complètement pris de remords.
« -Je t’en prie, écoute-moi. Supplia-t-il, en appuyant son visage contre la porte. J’ai été déboussolé et perdu, Porter. Il faut me comprendre : C’est la première fois que j’embrassais un homme… J’ai peut-être réagi trop durement mais… »
Le détective coupa :
« -Ah, parce que moi aussi, je n’ai pas été désorienté d’avoir embrassé un collègue marié et hétérosexuel ?! Ce n’est pas parce que je suis gay que ça veut dire que je suis une personne facile et que je saute sur tout le monde ! J’éprouve des sentiments comme tout le monde, Matthew ! Et, j’ai des principes aussi ! »
Le blond soupira, se rendant compte qu’il avait vraiment blessé Porter dans ses sentiments et dans sa dignité.
« -Tu sais, je n’ai jamais éprouvé de l’attirance pour un homme. Expliqua Matthew, lentement. Tu es le seul à me faire ressentir ces émotions et même pas une femme ne m’a autant plu que toi. Je n’arrive pas à le comprendre mais ce que je sais est que tu es spécial, unique, Porter. Pour moi. »
La porte s’ouvrit et Nash apparut, les larmes aux yeux. Matthew tenta un timide sourire de réconciliation et enlaça le jeune brun dans ses bras.
Le détective s’y blottit, étouffant ses sanglots d’émotion.
Encadrant tendrement le visage de Porter entre ses doigts, Matthew l’embrassa doucement puis passionnément.
Son amant répondit au baiser, suspendant ses bras autour de son cou. Le jeun blond s’écarta et lui sourit, affectueusement, ses yeux rivés à ceux de Porter.
D’une main caressante et légère, il défit la chemise du jeune détective et la fit glisser sur ses épaules. Il contempla le torse pâle et fin de son amant, fasciné et subjugué et murmura :
« -Tu es magnifique… »
Porter rougit et se colla contre le blond qui comprit. Déposant des petits baisers sur tout le nu offert à sa vue, ce dernier fit descendre ses doigts le long des hanches et ses mains, câlines et taquines, s’insinuèrent sous le pantalon.
Nash, sous les effleurements experts et habiles de son amant, gémit doucement et se mit à mordiller le creux du cou de Matthew. Arrachant des petits soupirs de plaisir.
Matthew allongea le jeune brun sur le divan et le couvrit de son corps. Les yeux assombris par le désir, il entreprit de se débarrasser des vêtements devenus inutiles.
Dans la pièce, il n’y eurent plus que des murmures, des halètements et des gémissements passionnés…
L’alarme de son portable sonna. Porter, s’étirant de bien-être, émergea du cocon amoureux et protecteur des bras de Matthew qui sommeillait encore.
Il voulut se lever pour éteindre l’alarme et préparer le petit-déjeuner mais son amant en décida autrement.
« -Prends ta journée, Porter. Marmonna Matthew, en le retenant par la taille. J’ai envie de passer du temps avec toi, bébé. »
Le jeune brun, bien que tenté, rit :
« -Non ! Brant doit avoir besoin de moi ! Je dois y aller ! »
Il chercha à se libérer de la prise du blond. Matthew le fit basculer sur le sol et se mit à califourchon sur lui, un sourire malicieux sur le visage.
« -Libère-moi, Matthew ! » Demanda Porter dont les yeux verts pétillèrent d’amusement.
Des doigts, impitoyables, implacables, le chatouillèrent. Porter éclata de rire, secouant toujours de la tête.
« -Non, toujours non ? » Constata Matthew, prenant plaisir à voir le corps de son amant se tortiller pour échapper à ses chatouilles.
Porter riait jusqu’aux larmes et finit par céder :
« -Ok, Matthew ! Tu as gagné ! Je reste ! »
Une sonnerie de portable retentit et interrompit ce tendre moment de complicité entre les deux jeune gens.
Matthew saisit son portable et répondit, tout en volant un baiser à Porter.
Mais la brusque tension chez le blond et sa lividité alertèrent le jeune détective qui se redressa vivement.
« -J’arrive tout de suite ! » fit Matthew, en éteignant le mobile.
Se levant, il s’habilla rapidement.
« -Lucy a fait un malaise ! » Expliqua le jeune blond, anxieux.
Porter l’aida à retrouver ses vêtements et l’enlaça dans ses bras, désirant le réconforter.
« -Je suis désolé, bébé. S’excusa Matthew, en répondant à son étreinte. Je t’appelle dès que j’ai des nouvelles. »
L’embrassant sur le front, il lui dit encore :
« -Ce soir, prévois la soirée avec moi. Je t’emmène au resto pour un dîner. Rien que toi et moi, tu veux bien ? »
Le brun lui sourit et murmura :
« -D’accord. Tiens-moi au courant pour Lucy. »
Matthew promit et s’en alla, non sans avoir donné un autre baiser à Porter.
Porter préparait son petit –déjeuner avant de se rendre à son travail. Il se sentait bien et sifflotait en faisant ses œufs au bacon.
Le portable sonna et pensant à juste raison que c’était Matthew, il répondit.
« -Porter, c’est moi. » Fit la voix de Matthew, au bout du fil.
Un pressentiment se fit en Porter dont le sourire disparut.
« -Lucy va bien, Matthew ? » S’inquiéta-t-il, angoissé.
Un silence hésitant intrigua le jeune détective.
« -Lucy est enceinte, Porter. Avoua Matthew, d’une voix stressée. Ella attend un enfant de moi. »
Un froid s’empara de Porter qui serra son mobile à s’en blanchir les phalanges.
A suivre.
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