Comme vous allez vous en apercevoir, ce qui suit est totalement guimauve. Pas forcément ce que je préfère, mais un peu de douceur ça leur va bien aussi. Et puis vous vous êtes tous fait tellement plaisir à torturer Steve ces derniers temps (ce dont je ne risque pas de me plaindre d'ailleurs^^) j'ai voulu lui offrir un petit moment de répit
Bonne lecture.
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Jouant distraitement avec une poignée de sable, Danny fixait l’horizon tandis que le ciel se teintait peu à peu de rose dans l’aube naissante. Ce spectacle était magnifique, même pour quelqu’un comme lui qui n’était pas spécialement amateur de la plage et tous ses à côtés, pourtant il ne parvenait à s’en émouvoir. Il venait de passer la nuit entière ainsi, assis sur cette plage, pieds nus, à penser aux derniers évènements avec Steve, à ce qui s’était passé entre eux et qui ne manquerait pas de modifier leur relation.
Cela faisait longtemps, depuis leur rencontre en fait, que le lien qui les unissait était flou, plein de non-dits. Il ne fallait qu’une étincelle pour que tout s’embrase dans ces conditions. Etincelle qui s’était produite la veille au détour d’une enquête à haut risque. Ayant suivis leurs suspects jusqu’à un grand entrepôt, où les coups de feu avaient fusé dans tous les coins, Steve et Danny, séparés par souci d'efficacité, avaient chacun craint pour la vie de l’autre avant de se retrouver finalement. A cet instant, peut-être à cause du trop plein d’adrénaline, de tension, de soulagement aussi, ils s’étaient embrassés. Et Danny ne faisait pas référence là à un petit bisou sans conséquence genre "Tu vas bien, je suis content, smack, rentrons maintenant". Non, il s’agissait d’un vrai roulage de pelle dans les règles, avec les mains en action à la clé. En se concentrant un peu, Danny était à présent encore capable de retrouver le goût de Steve… Pas désagréable finalement, mais très certainement perturbant.
Il avait ensuite quitté son ami et était venu se réfugier ici, sur ce bout de plage privée appartenant à Steve. Il aurait pu partir plus loin, cela aurait été logique étant donné les circonstances, mais l’idée même de cette fuite lui était apparue comme insurmontable. Et puis de cette façon si Steve souhaitait le retrouvait rien de l’en empêcherait.
Une nuit blanche à se faire des cheveux pour quelques émois amoureux, voilà qui ne lui était plus arrivé depuis l’adolescence, pourtant cette fois cela s’était imposé sans qu’il ne puisse rien y faire, comme s’il sentait que pour la toute première fois les enjeux étaient véritablement importants.
Après l’épisode du baiser et le départ brusque mais compréhensible de Williams, Steve était reparti au QG du 5-0. Leurs suspects désormais sous les verrous, l’interrogatoire pouvant attendre le lendemain laissant ainsi à Danny le temps de reprendre ses esprits, Steve s’était lancé dans la rédaction de son rapport d’arrestation. Exercice qui lui avait pris beaucoup de temps, bien plus que d’habitude tant il était obnubilé par ce qui s’était passé dans l’entrepôt – au passage, lieu tout particulièrement romantique pour un premier baiser, avait-il pensé avec amertume. Comprenant que des explications ne seraient pas de trop, il avait tenté les premières heures d’appeler Danny à plusieurs reprises pour tomber systématiquement sur sa messagerie après une série d’interminables et frustrantes sonneries.
Il avait fini par admettre le fait que le blond ne souhaitait pas lui parler, ce qui n’était peut-être pas un tort. Leur laisser le temps de la réflexion ne pouvait que leur être bénéfique tant à l’un qu’à l’autre. Alors il s’était décidé à prendre son mal en patience. Et de passer la nuit à son bureau. Parce que soudainement il se rendait compte combien cette solitude qui était la sienne depuis si longtemps lui pesait. Rentrer, se retrouver seul dans cette grande maison semblait être au-dessus de ses forces. De toute façon il avait de quoi s’occuper largement pour une nuit. La paperasse n’avait jamais été son fort, il avait donc à ce niveau pas mal de retard à rattraper, et c’était suffisamment prise de tête pour l’empêcher de trop penser.
Evidemment, ça c’était la théorie. En pratique cela avait été un peu plus compliqué et après plusieurs heures passées à se torturer devant un dossier qu’il n’avait jamais ouvert, il s’était rendu en salle tactique où il s’était avachi dans un fauteuil, se plongeant dans un programme télé aussi abrutissant que peu captivant. Puis, malgré l’anxiété, la fatigue avait fini par gagner et il s’était endormi profondément malgré le manque de confort.
Et en se réveillant quelques heures plus tard, alors même qu’il faisait encore nuit, l’envie pressante d’une bonne douche lui avait permis de trouver la motivation nécessaire de rentrer chez lui.
Il avait évidemment tout de suite repéré la Camaro garée devant la maison et n’avait pu que s’en réjouir. Alors il avait foncé à l’intérieur, appelant son ami d’une voix grave où transparaissait l’excitation. N’obtenant aucune réponse, il avait atterri derrière la maison, et enfin il l’avait vu.
Danny avait immédiatement sentit sa présence à ses côtés mais n’avait pas bougé. Il ne voulait pas faire le premier pas. Et manifestement c’était également le cas de Steve, qui s’assit en silence près de lui. Ils restèrent un moment immobiles côté à côté, se contentant de fixer l’astre au loin qui se levait tranquillement. Puis Steve se pencha légèrement vers l’autre homme, prit sa main dans la sienne et entremêla leurs doigts. Il devina plus qu’il ne vit le sourire de son ami et se sentit réellement bien pour la première fois depuis des heures.
« - C’est beau, n’est-ce pas, souffla soudain Danny.
- Pas autant que toi, mais oui c’est magnifique. »
Danny se tourna vers lui et lui adressa le plus tendre des sourires.
« - Merci Steven. Et là je ne parle pas de ce dernier compliment, mais de… eh bien de tout. »
Steve hocha la tête et l’attira à lui, l’embrassant doucement. Ils se contentèrent cette fois d’un baiser tout à fait chaste avant de se blottir dans les bras l’un de l’autre.
« - Je pense que je suis sûr de…, commença Danny. Non, en fait je suis sûr de mes sentiments. J’ai juste besoin d’un peu de temps pour tout assimiler ok ?
- Je suis dans le même cas, le rassura Steve. On va y aller doucement.
- Bien.
- Bien. »
Et sur ces bonnes paroles, ils se blottirent un peu plus fort l’un contre l’autre, soupirant de bien-être à qui mieux mieux tandis qu’une nouvelle journée si pleine de promesses commençait lentement.
THE END.