Pov omniscient
Dans un premier temps blanc comme la mort, Salieri rentra dans une démarche de mort-vivant, puis il se laissa choir au sol, éclatant en sanglot douloureux. Pourquoi le destin s’acharnait-il sur lui ? D’abord cet excité de Mozart qui venait troubler le cours serein sa vie, puis le départ de la personne pour laquelle il aurait tout donné, sa musique comprise…
La rage s’empara alors de son être. Il mit tout sur le compte de ce Mozart de pacotille, ce compositeur qui n’était encore qu’un enfant démuni du sens des réalités et qui lui avait fait perdre sa dignité et sa Maria ! Ce même compositeur qui avait détruit son inspiration et ôté Morphée de ses nuits en le forçant à l’aimer ! Oui, tout était entièrement de sa faute ! Et il comptait bien lui faire payer ses souffrances… mais pas de suite, il allait d’abord obéir à Maria, ensuite il s’occuperait de rendre la monnaie de sa pièce à cet Autrichien de malheur…
La douleur lui oppressa à nouveau la poitrine. Sa Maria… Il venait de perdre Maria… Elle, si douce, qui avait toujours su lire en lui, le réconforter, lui apporter le seul amour dont il avait besoin… Combien de compositions lui avait-il écrites ? Il ne les comptait guère plus… De toute cette cours d’impudentes personnes démunies de la moindre passion, l’avis de Maria était le seul qui comptait. Elle était la seule devant qui il abaissait les barricades protégeant son âme, la seule qui ai vraiment partagé sa vie. Et il l’avait perdue…
Oh oui, Mozart allait payer pour ce qu’il avait fait…
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Pov Mozart
J’avais finalement cédé à ma curiosité, mon cœur malade d’amour prenant le dessus, et je m’étais donc lancé sur les traces d’Antonio Salieri. Inutile de préciser que j’avais reçu très peu de coopération –comme tout le monde nous savait rival- et donc que mes recherches s’étaient résumées à un nom, une année de naissance et un domicile depuis longtemps vendu à une autre famille. Pas très brillant, mais une vieille dame qui avait su me donner quelques informations –très douteuses puisqu’elle ne semblait plus avoir toute sa tête- m’avait prit pour un de ses amis et elle avait fait en sorte de m’obtenir une salle de concert. Ce n’était pas grand-chose, mais ma musique était appréciée ici.
Je n’avais aucune nouvelle d’Antonio –ce qui n’avait rien d’étonnant, il n’allait tout de même pas m’écrire pour me demander sur j’allais bien alors qu’il me détestait…-, ni de Maria… Ils me manquaient tous les deux, bien que je conserve une profonde amertume pour la bassesse de Salieri. Mais je l’aimais toujours, malgré tout… Il continuait d’hanter mes nuits et je continuai de lui écrire des compositions avec le sang de mon amour pour lui. J’espérai juste que nous pourrions nous revoir, ainsi je pourrais lui soumettre mon travail et peut-être changerait-il d’avis sur ma musique… Quand je dis «j’espérai », il aurait été plus correct de vous dire que je songeais sérieusement à aller le trouver pour provoquer cette nouvelle rencontre. Antonio me manquait, bien plus que Constance à qui je ne pensai pratiquement jamais depuis que j’avais quitté Vienne.
Chaque jour, je pensai à lui. Je me demandai à chaque instant : « Que peut-il bien faire ? Est-il en train de composer ? Est-il dans les bras d’une femme dont il ne retiendra pas le nom ? Pense-t-il à moi ?»… Autant de questions qui m’empêchaient de tourner la page sur cette sinistre affaire. Ici, bien que distant de tant de kilomètres de Salieri, je n’avais jamais été aussi proche de lui. C’était la ville dans laquelle il avait vu le jour et grandis, je me doutai bien que jamais il ne m’y aurait emmené pour me montrer la beauté de cet endroit au charme modeste… En y pensant, je me sentais assez bête de réfléchir ainsi. Comment oublier quelqu’un en cherchant à retracer son parcours ? Non, la vérité était que j’étais incapable de l’oublier, et même si c’était le cas, je n’en n’aurais pas envie…
Da Ponte avait finit par rentrer à Vienne, énervé par ma passivité. L’ancien librettiste de mon aimée sans cœur estimait que je devais aller chercher des explications chez Salieri pour recouvrer un infime pan de ma dignité. Mais j’en étais incapable… Cet ouvrage était la clef de mon cœur et je ne supporterai pas qu’il critique sans le savoir mon amour infini pour lui…
Justement, je pensai à Da Ponte puisqu’il m’avait écrit une lettre, qui était en ce moment même entre mes mains. Son humeur semblait très joviale alors qu’il m’annonçait de plaisants bouleversements dans la cour. Il m’invita à regagner Vienne, m’expliquant que l’empereur n’avait plus son fétiche compositeur Italien pour honorer ses travaux. Mon cœur s’arrêta. Mais où était Antonio ? Lui était-il arrivé un malheur ? Etait-il souffrant ? Etait-il… Non ! Il ne pouvait pas être mort ! Pas alors que mon amour à son égard lui était encore inconnu ! Non, mon Antonio ne pouvait pas m’avoir abandonné sur cette terre, condamné à l’errance éternelle ! Je m’y refusai, mais si tel était le cas, je m’empresserai de le rejoindre…
Il ne me restait plus qu’à décider que faire… Je pouvais écrire à Da Ponte pour qu’il réponde à mes questions et ne me précipiter à Vienne que si ses réponses étaient inquiétantes, ou je pouvais faire mes valises dans la seconde, ne pas prendre le temps de finir les compositions que je lui dédiai, et m’élancer à la recherche de mon Antonio… Je ne savais plus quoi faire. En m’affolant inutilement je prendrais le risque de me ridiculiser auprès de Salieri –ce dont je n’avais absolument pas besoin- et de lui donner encore plus de pouvoir sur moi, mais en attendant passivement ici il se pourrait que mon aimé rejoigne les anges avant que j’aie eu l’occasion de le revoir une dernière fois…
Déchiré par ce choix trop difficile, je choisis de faire le vide dans mon esprit avant de prendre ma décision. Une seule solution pour cela : la musique.
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Pov omniscient
Salieri était toujours dans une rage destructrice et automutilatrice. Après le départ de Maria, il avait ravagé sa chambre, cassant tous les meubles sur son passage, puis il s’était dirigé vers le palais royal. Le compositeur Italien y avait croisé Rosenberg qui fit la bêtise de lui demander les raisons de sa colère noire. L’insignifiant personnage fut donc le premier de la liste rédemptrice de Salieri à connaître le vrai fond de la pensée de ce dernier sur sa personne. Il ne lui épargna rien, révélant même à la cour qui les reluquait certains complots très compromettant auxquels l’Italien n’avait pas prit part.
L’empereur était furieux mais Salieri s’en moquait éperdument et lui annonça sa démission. Joseph II tenta tant bien que mal de retenir Antonio, le prenant à part, essayant de comprendre sa colère, lui assurant que son éclat ne lui serait pas reproché, mais malgré tout l’Italien s’entêta à donner sa démission. L’empereur crut que lui laisser du temps pourrait lui être bénéfique -peut-être était-il surmené ?- et revint le voir le lendemain, mais sa réponse fut la même et l’Italien préparait déjà son voyage dans son pays natal.
Pourquoi rentrait-il en Italie ? Certainement pas pour revoir le pays dans lequel il avait grandit ni pour visiter de la famille, juste pour aller chercher cet impudent de Mozart qui le provoquait une énième fois par le choix du pays dans lequel il avait voulu s’installer pour jouer sa musique. N’étant pas sourd aux cancans de la cour, il ne lui avait pas était difficile d’apprendre que Da Ponte revenait d’Italie, là où il avait laissé Mozart. Il n’avait pas besoin d’aller le voir pour lui demander dans quelle ville cet énergumène était resté, il connaissait assez l’individu pour deviner qu’il avait choisi la ville dans laquelle il était né.
L’Italien ne prit pas grand-chose dans ses valises, pressé de se venger de l’Autrichien qui avait gâché sa vie. Il appréhendait cependant la réaction de sa douce Maria. Nul doute qu’elle n’apprécierait pas ses manières brutales, mais il estimait que le résultat final répondait à ses attentes.
Le voyage lui parut durer une éternité tant il était empressé de mettre à exécution sa vengeance, mais s’il était franc et honnête envers lui-même, il aurait réalisé qu’il était juste impatient à l’idée de revoir l’Autrichien qui lui avait si habilement dérobé son cœur. Quand il arriva enfin, il se laissa surprendre par un élan de nostalgie au souvenir de son enfance lointaine dans cette ville. C’était ici qu’il avait rencontré Maria, ici qu’ils avaient tant joué ensemble, ici qu’ils avaient donné leur tout premier concert… Oubliant momentanément sa rancœur, il vagabonda dans les rues qui avaient connus ses rires et ses jeux avec sa chère Maria. Ses pas le menèrent naturellement à l’étroite salle qui avait hébergé son premier concert. A l’époque, c’était sa voisine fraichement veuve qui s’était prise de passion pour sa musique et avait joué de ses relations pour qu’il puisse jouer musique là. C’était très modeste, mais le succès était bien présent et Salieri en conservait plus de fierté que des nombreux succès qu’il avait connu à la cour.
Toujours perdu dans sa transe, Antonio poussa la porte de la petite salle de représentation de son village d’enfance. Toute mélancolie déserta son âme quand il aperçu Mozart, assis sur le banc devant le piano sur lequel il avait lui-même joué étant jeune, et travaillant sur une composition encore plus belle et soignée que ses précédentes. Il devait vraiment être amoureux de Constance pour qu’elle lui inspire de si belles mélodies. Son sourire béat et rêveur ne pouvait qu’être la signature de son cœur amoureux… et Salieri allait se faire un plaisir de le faire déchanter…
Claquant avec force la porte par laquelle il venait d’entrer, pour faire sortir le prodige de ses rêveries amoureuses, le compositeur Italien dévisagea froidement Mozart qui sursauta. Ce dernier écarquilla les yeux en le voyant, bondissant de l’estrade à peine surélevée pour le rejoindre.
_ Salieri ? Mais… mais… Mais où étiez-vous donc ? On dit que vous avez laissé votre poste ! Je vous croyez souffrant ou même…, débita l’Autrichien chamboulé.
Dès qu’il l’eut à sa portée, le compositeur fétiche de l’empereur Joseph II saisit l’Autrichien par l’encolure et écrasa ses lèvres sur les siennes pour un baiser violent. Il se fichait bien de savoir que son rival s’était inquiété, tout ce qu’il voulait c’était sa vengeance. Salieri ne laissa pas une chance à son rival de réagir ou même de profiter de ce baiser agressif avant de le repousser et de lui assener un coup de poing en pleine mâchoire, vif comme l’éclair…
Alors que Mozart, choqué par tout ce qui venait de se passer, regardait son ainé depuis le sol où il était agenouillé après la force du coup qui lui avait été donné, l’Italien continua de l’accabler, toujours bouillant de haine à son égard.
_ Je vous déteste Mozart !hurla-t-il fou de rage. Je vous déteste vous, et votre musique de mirliton que vous me forcez à aimer J’étais un homme respectable avant de vous rencontrer, avant que vous me forciez à vous aimer ! J’étais heureux ! Et maintenant j’ai perdu tout ce que j’aimais ! Pour quelqu’un à la personnalité d’un enfant, je vous trouve bien retors à jouer ainsi avec la vie des gens !
Voir Mozart toujours par terre sans réaction énerva encore plus le compositeur Italien qui l’empoigna violemment pour le relever.
_ Alors maintenant vous allez me dire où elle est !exigea Antonio. _ Mais qui ?s’étonna Mozart vraiment sonné. _ Maria !cria Salieri en le plaquant contre le mur le plus proche. Ne faîte pas le malin avec moi et dîtes-moi où elle est !
Une telle proximité avec l’aimé des Dieux troublait profondément Salieri. Deux pulsions opposées le tentaient : d’un côté il avait envie de l’étrangler pour mettre fin à ses problèmes avec lui, de l’autre il voulait assouvir la passion violente qui faisait rage dans ses veines.
_ Quoi ? Vous avez perdu Maria ! Vous ne savez pas où elle est ?s’emporta à son tour Mozart.
La colère l’emporta sur la passion et Salieri offrit à son rival un second coup de poing qui l’envoya au tapis recracher le sang qui s’accumulait dans sa bouche. Même la lèvre fendue et les cheveux en bataille, Salieri éprouvait toujours cette inquiétante attirance malsaine pour le prodige Autrichien.
_ Ne vous moquez pas de moi Mozart, siffla Salieri en rodant autour de sa proie. Vous n’avez rien d’une innocente personne et maintenant que je le sais, je ne vous laisserez plus me manipuler. Alors répondez à ma question : où est Maria ? _ Je ne pense pas qu’elle penserait un grand bien de ce que vous faîtes, intervint une voix dure de jugements derrière lui. Ce n’est certainement pas la façon dont elle aurait souhaité que vous répariez vos erreurs.
Salieri reconnut la voix de cet homme. C’était le majordome de Maria, un homme froid et sans pitié, ancien mercenaire aujourd’hui entièrement dévoué au bien-être de son amie d’enfance. Pourquoi un garde du corps ? Tout simplement parce que Maria avait un père surprotecteur et qu’il n’avait pas été difficile pour elle d’amadouer ce truand avec sa douce innée et bienveillante.
Il s’avança en dévisageant froidement Salieri et aida Mozart à se remettre sur ses pieds. Alors qu’il était baissé, le compositeur put apercevoir l’éclat de la lame de son sabre dépassant de son manteau. Ça ne l’étonnait même plus à force. La première fois qu’il avait rendu visite sans la prévenir de sa visite, le garde du corps de Maria avait faillit le saigner sur place et il avait fallut que Maria intervienne pour lui expliquer qu’il était un ami.
_ Où est Maria ?l’interrogea froidement Salieri. _ Elle était chez vous il y a une semaine, de là j’ai perdu sa trace, soupira le majordome. _ Comment ça « perdu sa trace » ?demanda Salieri en se sentant défaillir.
Le garde du corps se retourna lentement vers le compositeur Italien, une lueur de tristesse dans les yeux. L’agressivité avait quitté ses traits de combattants, inquiétant encore plus Salieri. Il savait que le majordome de Maria avait une grande affection pour cette dernière, qu’il la protégerait au péril de sa vie parce qu’il la considérait comme sa propre fille, alors il avait de quoi avoir peur…
_ Je…
Il baissa la tête, toussa et se reprit après une ou deux minutes de silence, les deux musiciens hurlant presque de frustration devant sa lenteur.
_ Elle avait quitté la maison avec Miss Elisabeth et… _ Son amante ?devina Salieri. _ Oui. Enfin, elle l’a été… Comme elle ne m’avait pas prévenu de son départ, j’ai pensé qu’elle n’allait faire qu’un petit tour, alors j’ai cherché où elle avait bien put aller. J’ai pensé qu’elle se serait certainement réfugiée chez vous, alors je m’y suis rendu. Il y avait des traces de lutte dans le salon et l’entrée. J’ai retrouvé le corps sans vie de Miss Elisabeth et ceci…, expliqua-t-il en sortant un pendentif de la poche de sa veste.
Salieri le prit entre ses mains tremblantes. Il savait parfaitement bien à qui appartenait ce pendentif. C’était celui qu’il avait offert à Maria après leur premier concert… Il représentait un soleil, ce qu’elle était pour lui, et elle ne s’en séparait jamais. Une goutte de sang maculait un des rayons de soleil.
_ Oh seigneur, murmura Salieri d’une voix tremblante. _ Et il y avait ceci pour vous, poursuivit le garde du corps. Je l’ai lu en pensant trouver une signature, mais comme il n’y en avait pas je vous l’ai apporté en espérant que vous pussiez m’éclairer. Mes hommes sont sur le terrain en attendant, ils essayent de glaner des informations et ils ont carte blanche pour la retrouver et la récupérer.
Le compositeur préféré de Joseph II hocha fébrilement la tête, fixant toujours le collier de son amie d’enfance, et récupéra la lettre de sa main encore tremblante. La bile lui monta à la gorge quand il reconnut l’écriture détestable de l’individu qu’il avait contrarié.
Mon « cher » Salieri, Oui, si tu te le demandes, c’est effectivement moi qui ai ta Maria, mais tu devais t’en douter. Pourquoi ? Tout simplement parce que tu m’as pris ma notoriété à la cour, ce qui comptait le plus à mes yeux, alors je te prends ce qui est le plus cher à tes yeux : Maria… Comment la récupérer ? Je veux, non, j’exige, des excuses publiques et le rétablissement de la vérité, à savoir que ce qui a été dit dans l’enceinte du palais royal n’était qu’inepties et calomnies. Après avoir rétablit mon honneur, vous serez libre de disparaître définitivement du paysage de la cour avec votre amie. Une dernière chose : je m’impatiente vite…
Salieri était pâle comme la mort lorsqu’il replia le bout de papier. Maria était en vie, pour le moment, mais celle qu’elle aimait avait été tuée par sa faute et elle risquait de connaître le même sort. Il n’avait pas de doute sur l’identité de celui qui avait écrit cette lettre, et il comptait bien lui faire payer ces menaces de son sang. Jamais personne n’avait touché sa Maria impunément.
_ Rosenberg, c’est Rosenberg qui l’a…, accusa Salieri la mâchoire serrée par la rage noire dans laquelle il se trouvait. _ Rosenberg !s’écria Mozart dans une colère noire. Je savais qu’on ne pouvait pas se fier à ce mécréant ! Laissez-moi juste le temps de rassembler quelques affaires et je me mets en route pour aller régler le compte de cet écervelé !
Salieri arqua un sourcil, étonné par le feu avec laquelle Mozart promettait de protéger Maria. Il ne la connaissait pas. En sachant qu’elle était si proche de lui, Mozart aurait dû la détestait souverainement, comme il devrait haïr le compositeur Italien aussi…
_ Vous restez là vous, rétorqua froidement Salieri. Vous êtes externe au problème, vous m’apportez déjà suffisamment d’ennuis comme ça.
Salieri ignora l’expression choquée et blessée se peignant sur le visage de son rival.
_ Je vais vous raccompagner à Vienne et nous irons chez cet abject individu la récupérer, planifia Salieri en se retournant vers le majordome. _ Bien monsieur, répondit respectueusement le garde du corps de Maria.
C’était bien la première fois qu’il l’appelait monsieur, mais il fallait se rappeler qu’il avait quelque chose qu’il voulait : les renseignements sur le tortionnaire de Maria. Adressant un dernier regard noir à Mozart, Salieri serra le pendentif de sa Maria dans la main et se détourna en priant pour ne plus recroiser Mozart qui avait déjà suffisamment compliqué sa vie. A cause de lui sa vie avait dérapé, la femme qu’aimait Maria était morte et son amie était dans les mains perfides de Rosenberg.
Jamais de toute sa vie il n’avait eu aussi peur et Rosenberg allait le payer de sa tête…
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