Je saaais j'ai du retard sur (toutes) mes autres fics... j'avoue. Mais je bosse dessus, hein, faut pas croire! Et puis ce petit OS est écrit depuis quelques mois déjà.
Disclaimer: Je ne les connais pas évidement, ce qui est bien dommage, et j'espère pour la santé mentale du groupe que ceci n'est pas la vérité.
N.B: Ceci m'a été inspiré par le dernier HP (mais je dis rien pour ceux qui l'ont pas vu!), parce que franchement, je me suis dit que y'avait moyen. lol
N.B2: Navrée pour le titre. Vraiment. C'est juste que j'ai une petite idée dans la tête...
Tu es là, debout devant moi, les bras croisés sur ta poitrine, à proférer des paroles qui n’atteignent même pas mes oreilles. Tu m’engueule pour une raison qui m’est totalement obscure et dont à vrai dire je me moque bien. Je ne peux détacher mes yeux de tes lèvres qui s’agitent au fur et à mesure que tu t’énerve. Tu n’imagines pas combien j’ai envie de t’embrasser. Je me mets à sourire rêveusement et tu finis par remarquer que je ne porte à l’intégrité de ta personne qu’un intérêt bassement charnel. Il faut dire que le regard incandescent que j’ai posé sur toi doit t’avoir mit sur la voie. C’est le genre de regard qui ferait fondre n’importe lequel des deux pôles, pourtant tu ne réagis pas comme je l’aurai souhaité. Loin de te jeter sur moi, tu attrapes mon menton et force mes yeux à croiser les tiens. Je frissonne. Je ne suis pas loin de croire qu’un iceberg dégagerait plus de chaleur que la glace de tes yeux.
Le flot ininterrompu de tes mots menace de me noyer. J’en avale certain comme un naufragé boit la tasse. « Désespérant », « indifférent », « épuisant », « irresponsable »…
Je m’ennuie. Tu parles tellement, sans même prendre conscience d’à quel point tu gaspilles ta salive. Mes yeux vagabondent à nouveau sur ton visage, retrouvent leur place sur tes lèvres qui me narguent. Parfois, ta langue vient les humecter et je crois défaillir. Mais tu ne le vois pas, tout concentré que tu es à me pourrir de reproches.
J’en viens à guetter son passage. Je compte les secondes. J’imagine la tête que tu ferais si je l’attrapais, là, entre deux de mes doigts. Je l’ai déjà fait avec le chat de Tomo alors qu’il se léchait. C’est vrai que Monsieur à une langue plus longue que la tienne, donc plus facile à attraper. Mais l’expérience pourrait valoir le coup.
- Tim !
Tes ongles s’enfoncent dans la peau de mes joues et je plonge mes yeux dans les tiens. Tu m’observes un instant avec colère et je caresse l’espoir que tu te taises enfin, hypnotisé par l’éclat sensuel de mes prunelles. Mais je déchante vite puisque tu recommences à hurler.
Découragé, je lève les yeux au ciel. Faudra-t-il que je te plaque contre le mur pour que tu me voies enfin autrement que comme le vulgaire poulet en caoutchouc antistress pour qui tu sembles me prendre depuis des semaines ? Peut-être suis-je trop subtil.
- Leto. Embrasse-m…
Tu plaques ta main sur ma bouche sans même me laisser le temps de finir de te provoquer.
- Ta gueule, Kelleher, c’est moi qui parle.
Je crois que tu es la seule personne que je connaisse capable d’intégrer ce genre de phrase dans un discours démonstratif.
Je dois bien reconnaitre que tu n’es pas facile à distraire. Ce qui n’est, en revanche, absolument pas mon cas. Ta main restée sur ma bouche me perturbe. Je louche dessus avant de remonter le long de ton bras pour arriver sur ton épaule, puis dans le creux de ton cou, là où j’ai l’habitude de te mordre lorsque l’on fait l’amour.
Tu n’es peut-être pas aussi aveugle que je le croyais. A l’instant où ton regard croise le mien, tu retires ta main.
Je te lance un sourire carnassier, mais même cela ne suffit pas à te déstabilisé. Ton regard se fait juste un peu plus dur, un peu plus furieux. T’ais-je déjà dis combien tu peux être beau lorsque tu es en colère ?
Je me penche vers toi et pose mes lèvres sur les tiennes sans tenir compte du fait que je te coupe en plein milieu du mot « inconditionnellement ». Il n’y a vraiment que toi pour inclure à chacune de tes phrases des mots que seul trente pour cent de la population mondiale utilise.
Je souris dans le baiser. Si le silence est l’arme des musiciens, tu dois te sentir bien vulnérable. Mais je n’ai pas le temps de profiter du goût de tes lèvres…
Tu mords durement ma langue qui tentait une percée avant de me repousser. Je retombe dans le sofa où tu m’as fait asseoir voila plus de deux heures, frustré comme rarement. Alors que je tente de calmer les battements de mon cœur affolé, toi tu essuie tes lèvres sur le dos de ta main avant de reprendre ton discours à l’endroit exact où je t’ai interrompu.
Parfois tu es un tel tyran que je me demande comment je fais pour ne pas t’étrangler. Ce ne sont pourtant pas les occasions qui me manquent. Je pourrais, par exemple, profiter de tes rares minutes de sommeil, ou encore des quelques microsecondes que tu consacres à ma personne les jours où ton emploi du temps ministériel te le permet.
C’est peut-être là l’explication logique au fait que tu sois toujours en vie.
Je pousse un gros soupir, juste pour que tu saches combien tes paroles me touchent, puis je m’installe confortablement dans le canapé, les bras sur le dossier, le défit personnifié. Je sais que ça te hérisse lorsqu’on te résiste. Tu n’as jamais pu supporter qu’on ne te prête pas une attention farouche, que
je ne t’accorde plus un semblant d’intérêt. Comme souvent ces dernières semaines, notre « conversation » -qui tient plus d’un monologue- tourne à la lutte sauvage. Je m’applique à devenir aussi hermétique à ta présence qu’une huitre à celle du pêcheur, et tu mets un point d’honneur à me montrer à quel point tu
existes. La lampe du bureau frôle ma tête et s’écrase contre le mur. Je ne bouge pas d’un poil. Je commence à connaitre la chanson, et je sais pertinemment que le refrain est toujours le même. Seuls tes couplets, parfois, varient d’une crise à l’autre. Tu continues de hurler tout en faisant les cent pas, néanmoins attentif au moindre de mes mouvements. Je fixe mon regard sur la fenêtre et tu saisis très bien le message : cette fois, c’est le bureau lui-même qui se fracasse au sol dans un grand boum.
Tout le bruit que tu peux faire ne m’impressionne pas. Je te connais mieux que moi-même, et je sais que les coutures de ton costume de leader intouchable sont en train de lâcher. Au fond, je n’attends que ça. Quand le masque se sera fendillé, quand tu auras enfin vidé ton sac, je sais que ça ira mieux. Tu es comme tout enfant orgueilleux : lorsque la force des choses te fait lâcher prise, lorsque tu redeviens, l’espace d’un instant, un simple gamin que grandir terrifie, alors je me rappelle pourquoi je t’aime, pourquoi je supporte sans broncher tes crises d’hystérie sans fondement.
J’ai déjà tiré sur la ficelle, ton costume est plus lâche, plus souple. Bientôt, l’homme à qui j’ai donné mon cœur va enfin, dans sa grande bonté, me faire l’honneur de sa présence.
Tu me lance à la figure tous les objets qui ont le malheur d’être à ta portée, mais je ne cille pas. Tu finiras bien par te lasser.
Je me tourne vers toi et je vois dans tes yeux un espoir que je m’empresse de faire disparaitre :
- J’m’ennuie. Passe-moi la revue, là, s’il te plait.
Mon sourire que je veux innocent t’achève. Si je te laissais faire, je crois bien que tu me ferais manger le magasine par le nez. Mais tu te contente de me le lancer au visage et avec tout le mépris que je t’inspire en ce moment, tu siffles :
- T’es vraiment un salaud Timothy Kelleher.
C’est, je crois, la première fois que tu m’appelle par mon nom complet. Tu sais pertinemment que Timothy Kelleher, c’était mon père. Et s’il doit y avoir un salaud dans cette histoire, c’est bien lui. Je décide que s’en est assez lorsque tu ouvres à nouveau la bouche. J’ai peur de ce qui pourrait en sortir, peur d’avoir à donner à cette dispute une dimension bien plus dramatique.
Je me dresse devant toi, t’obligeant à lever la tête pour que tu n’ais pas à baisser les yeux. Tu me fixes d’un air provocant et j’avoue que malgré le contexte, peu propice à la roucoulade, je sens mon ventre se tordre. Pour m’empêcher de fondre sur ton corps comme un seul homme, je m’efforce de te pousser à bout.
- Il faut dire qu’en matière de salaud, je suis allé à bonne école…
Je m’attendais à beaucoup de réaction de ta part, du rire au crochet du droit, mais certes pas à ce que tu me craches au visage. Incrédule, j’essuie ma joue avec ma manche et me laisse surprendre : Tu me tombe dessus comme la foudre sur l’arbre. J’arrive heureusement à attraper tes poignets et je ne mets guère de temps à t’immobiliser, te gardant serré contre moi, le nez dans tes cheveux, jusqu'à ce que tu cesses de te débattre.
Tu trembles contre moi et je t’entends renifler. Je n’ai jamais supporté de te voir pleurer. On pourrait m’arracher le cœur dans ces moments là, ça ne me ferait pas plus mal que de voir les larmes cavaler sur tes joues. Je desserre légèrement ma prise autour de toi, comme si au fond de moi je pensais sincèrement t’avoir blessé physiquement. Tu te tourne dans mes bras sans oser croisé mon regard et passe tes bras autour de mon cou. Je pose mes mains sur ta taille, puis sur tes reins et je te serre contre moi, indifférent au fait que ma chemise doit te servir de mouchoir géant. J’embrasse ta tempe, ton cou. J’écoute ta respiration saccadée qui se calme peu à peu. Je respire à plein poumon l’odeur de tes cheveux, celle de ta peau, et je me dis que nulle place ne peut être plus enviable que celle que j’occupe en ce moment même. Je souris en me souvenant combien j’ai du lutter pour l’avoir cette place, pour avoir tes yeux dans les miens, pour t’arracher ton premier compliment, pour me faire une place dans ton cœur, puis une dans ton lit et dans ta vie. Je me rappelle Shannon m’interdisant de regarder Tomo de trop près. Il ne pouvait pas savoir que je n’avais d’yeux que pour celui qui, justement, ne m’accordait pas un regard : toi.
Tu te redresse et me lance un pauvre sourire gêné. Je lève les yeux au ciel et soupire bruyamment. J’en ai assez de ces sourires hypocrites que tu nous offre à qui mieux-mieux. Assez de tes psychoses et de tes coups de gueules tard le soir. Remballe-moi ce sourire de constipé. Moi c’est ton vrai sourire que je veux, celui qui montre tes dents et qu’on peut voir jusque dans tes yeux si incroyablement bleus. Je veux ton sourire de conquérant, ton sourire charmeur et ton sourire d’enfant.
Je me détache de toi et tes traits s’affaissent, mais je ne dis rien. J’allume la chaine hi-fi et glisse dedans le CD que je trouve dans la seule boite pleine. Les premières notes de ‘Sultans of Swings’ de Dire Straits, résonnent dans la pièce et je souris. Shannon et son amour des classiques…
Tu me lance un regard chargé d’incompréhension lorsque j’attrape tes mains mais tu te laisse faire, docilement. Je t’entraine au milieu du salon et, alors que tu commence à comprendre, je te fais tourner une fois, puis deux. Quand tu me fais face à nouveau, j’ai instant la crainte que tu refuses de te prêter au jeu, mais je suis vite apaisé : tu me fais tourner à ton tour. Avais-je réellement oublié à quel point tu aimes jouer ?
Je me mets à chanter tout en dansant et tu as ce regard sur moi qui fait bondir mon cœur. Je décide de forcer un peu la chance et mime un guitariste très absorbé par sa musique tout en chantant à tue-tête et extrêmement faux, les paroles de ce groupe mythique. Et enfin, tu ris.
C’est le plus beau son qu’on puisse rêver d’entendre sur cette bonne vieille planète. Tu viens alors te coller à moi, ton dos contre mon torse, et pose mes mains sur ton ventre. Le plaisir de danser gentiment avec toi, de t’avoir collé à moi comme une seconde peau, est presque aussi fort que le plaisir orgasmique, peut-être même plus fort du fait qu’il ne vienne pas de sensations physiques mais mentales. Comme si tu avais senti mon trouble, tu te tourne pour m’enlacer. Tu me souries de cette façon que j’aime temps, juste un coin de ta bouche relevé, le genre de sourire qui en dit long sur ce à quoi tu penses. Et dans ce sourire, il n’y a que moi.
Tu as peur du futur et plus d’une fois tu as crains de me perdre sans raison. Je sais que tu vis dans la crainte que je te laisse, dans la crainte de te retrouver aussi seul qu’au départ de Matt. Je le sais car j’éprouve la même chose. Mais tu n’as pas à avoir peur : tant que ta main cherchera la mienne, elle la trouvera. Et si devait venir le jour où tu ne la chercherais plus, alors je n’aurai pas de regret. Car c’est parce que j’aime ce que nous construisons ensemble, Jared, que jamais je ne te laisserais tout gâcher.
( Je trouvais que ça manquait de Tim dans le coin en ce moment...
)