Kami, puisque c'était à mon tour, je retente l'expérience
Mais à présent je me reconcentre sur ton défi où j'en viendrai jamais à bout.
Pour cette fic-ci je suis pas vraiment sûre de mon coup, mais bon elle écrite alors on verra bien ce que ça donnera
Pas de lemon cette fois, juste des bons sentiments. Et rien de bien sérieux.
Bonne lecture
ooOoo
Futé rangeait son sac sous l’un des sièges du van lorsqu’il remarqua une feuille de papier qui dépassait sous le dossier. Intrigué, il la saisit et reconnu immédiatement l’écriture brouillonne de Looping. Normalement la décence aurait voulu qu’il repose cette note là où il l’avait trouvée, mais l’idée de parvenir ainsi à savoir ce que son ami avait sur le cœur ces derniers temps l’intriguait beaucoup. Looping, sous ses dehors exubérants, était en réalité un homme très secret, qui ne se confiait que très peu, et ces derniers temps cela était encore plus vrai que jamais. Futé avait essayé de l’interroger à plusieurs reprises, mais n’avait rien obtenu. Pour le coup Hannibal s’avérait plus facile à pousser aux confidences.
Ainsi cette petite violation de la vie privée de son ami lui apparaissait comme particulièrement utile, simplement pour s’assurer que Looping allait bien. Jetant un coup d’œil autour de lui pour s’assurer qu’il était seul, il s’assit à même le sol et commença sa lecture.
Cher Dr Sigmund Freud,
Ne parvenant à me confier à mes amis mais en ayant clairement gros sur le cœur, j’ai pensé que le mieux à faire était de m’adresser directement à vous. Alors, oui, je sais, vous êtes mort, mais j’essaie de voir ça comme un simple détail technique. J’ai déjà vu des fantômes, alors je suis certain que si vous décidez de m’aider vous n’aurez aucun mal à venir me trouver.
Pourtant, à la vérité je ne suis même pas sûr que vous saurez m’aider. Lorsque j’ai demandé des détails sur votre travail à mon propre psychiatre lors de ma dernière hospitalisation, il m’a très vite envoyé paitre. Seriez-vous mal aimé au sien de votre profession ? C’est une sensation que je connais parfois moi-même grâce aux propos parfois cruels de Barracuda à mon égard. Ce n’est pas un tendre Barracuda, mais je ne doute pas un instant que derrière cette brute épaisse se cache un nounours.
Mais là n’est pas le propos. Ce n’est pas pour vous parler de Barracuda que j’ai décidé de vous écrire. Encore que, notre relation pour le moins originale pourrait très certainement intéresser un homme tel que vous… Non, je dois vous parler de Futé. Et de ce que je pense ressentir pour lui. J’ai cru comprendre que vous étiez un spécialiste des pulsions et du refoulement, alors qui de plus approprié que vous pour me conseiller ? Oui, parce que j’ai des… pulsions quand je suis face à lui… J’ai envie de me jeter sur lui et de lui faire subir certaines choses inavouables. Suis-je normal ? Je sais, c’est une question que je me pose souvent à mon propos pour bien d’autres aspects de ma vie, mais cette fois c’est encore pire. Est-ce que je refoule mon amour pour lui ? D’ailleurs est-ce que je l’aime réellement ? Je n’ai jamais été amoureux. Bien sûr j’ai aimé mes parents, mais ce n’est pas vraiment la même chose il me semble.
Adolescent, j’ai très rapidement compris que j’éprouvais certaines attirances malsaines. J’étais effectivement plus attiré par mes camarades de classe masculins, j’ai donc pris la décision de ne jamais aimer. Je suis suffisamment bizarre, autant ne pas en rajouter. Mais cette fois, je crois qu’il se passe quelque chose dans mon cœur. Et je ne sais pas vraiment ce qui m’arrive.
Je pourrais probablement m'étendre davantage sur le sujet, mais je crains que ça ne fasse trop pour un premier contact. Je vous laisse étudier mon cas tranquillement et n’hésitez surtout pas à me faire signe. Je vous l’ai dit, je ne m’effrayerai pas si d’aventure vous veniez me rendre visite, bien au contraire.
Bien à vous,
Henry Murdock. Futé fixa un moment le nom de son ami, ce nom que personne, pas même lui d’ailleurs, n’utilisait jamais. Il avait oscillé entre pas mal d’émotions durant sa lecture, l’amusement, l’étonnement, l’incrédulité et bien sûr la tristesse. A présent il ne savait plus quoi penser. En tout cas, tout cela expliquait bien des choses concernant la conduite de Looping, surtout à son égard.
Quant à savoir comment il devait réagir… c’était une autre histoire. Il était clair qu’il éprouvait pour Looping des sentiments bien plus tendres que pour ses autres équipiers, mais était-ce de l’amour pour autant ? A croire qu’il n’en savait pas plus que son ami à ce sujet. S’autorisant quelques instants de réflexion, il suivit finalement son instinct. Récupérant son sac, il chercha de quoi écrire et se jeta à l’eau.
ooOoo
Peu après, il sorti rejoindre ses amis, qui bavardaient tranquillement au coin du feu de camp qu’ils avaient allumé peu auparavant.
« - Hum, Looping, est-ce que je pourrais te voir un instant ? demanda-t-il d’une voix mal assurée. »
L’interpellé leva les yeux vers lui et le fixa un moment en silence, semblant manifestement peser le pour et le contre de cette demande. Etant donné ce qu’il avait découvert à son propos, Futé ne pouvait que deviner ce qu’il avait sur le cœur, ce qui le fit craindre le pire pour la suite.
Mais finalement le regard triste de Looping sembla s’éclaircir l’espace d’un bref instant.
« - Bien sûr, dit-il enfin. »
Futé, souriant, l’attira à l’intérieur du van, prenant soin de fermer derrière eux.
« - Que puis-je pour toi ? »
Nerveux, le lieutenant passa une main dans ses cheveux en baissant les yeux.
« - Ecoute, j’ai trouvé une lettre que tu as… Oui, bon, laisse tomber, c’est pas important. Tiens, lis ça, acheva-t-il en lui tendant une feuille blanche soigneusement pliée en deux. »
Looping la prit en main tout en lui lançant un regard suspicieux.
« - Lis, répéta Futé en allant s’asseoir dans l’une des fauteuils. »
Le pilote haussa les épaules et obtempéra finalement.
Cher Henry Murdock,
Je sais que tu aurais probablement préféré avoir des nouvelles de Freud, mais j’imagine que même décédé il doit être pas mal occupé, sa visite risque donc de se faire attendre. En attendant je propose de tenter de t’aider moi aussi. Evidement je ne suis pas un éminent psychiatre, mais il semblerait que tu sois effectivement amoureux de moi, ce qui n’a rien de répréhensible, bien au contraire.
A présent tu dois probablement te demander si tes sentiments sont réciproques, alors autant le dire, je n’ai pas de réponse toute faite à te donner. Je pense que l’idéal serait de voir à l’usage. Mais en attendant, inutile de retenir tes pulsions. Si tu as envie de quelque chose me concernant, il ne faut surtout pas te gêner, au moins pour cela je sais que je suis partant.
Templeton Peck.Sa lecture achevée, Looping releva la tête et fixa son ami avec incrédulité.
« - Tu te fiches de moi ? marmonna-t-il.
- Quoi ? Mais non, bien sûr que non ! s’écria Futé en se levant. »
Il vint à sa hauteur au moment où Looping lâchait la lettre, et pris ses mains dans les siennes.
« - Excuse-moi Looping, dit-il dans un souffle. C’était probablement maladroit comme démarche, mais je ne savais pas comment m’y prendre et puisque tu avais lancé l’idée de la lettre…
- C’était bien, dit soudain Looping, le fixant de son regard brûlant. C’est seulement que j’ai pas l’habitude de ce genre de chose.
- Pas plus que moi, sourit son ami.
- Toi ? Avec le nombre de conquêtes que tu as eu ?
- Je crois que cette fois c’est pas pareil.
- Alors on fait quoi ? s’enquit Looping avec une curiosité toute enfantine. »
L’attirant à lui, Futé posa doucement ses lèvres sur les siennes, se contentant d’une simple caresse pour commencer avant de l’inciter à entrouvrir les lèvres d’une légère pression. Lorsque leurs langues se mêlèrent, ils gémirent de concert, se serrant davantage l’un contre l’autre.
« - Que dis-tu de ça ? demanda le lieutenant tandis qu’ils se séparaient. »
Looping enfoui son visage dans son cou avant de répondre.
« - C’est un bon début. »
Ils restèrent un moment blottis l’un contre l’autre, les mains de Futé se promenant tranquillement dans le dos de son compagnon.
« - Futé ? appela soudain le capitaine.
- Quoi ?
- Si un jour tu veux me demander en mariage, j’espère que tu le feras de la même façon. »
Le lieutenant éclata d’un rire franc avant de lui voler un baiser.
« - C’est promis, dit-il en le prenant par la main. Et toi, promets-moi de remercier Freud pour moi quand il viendra te rendre visite. »
THE END.