Après avoir regardé le film, être tombée amoureuse de Liam Neeson & Bradley Cooper, je me suis lancée dans la vieille série devant laquelle mon fiancé me rabâche à chaque fois "C'est toute ma jeunesse !"
Heureusement pour moi, j'ai trouvé un certain intérêt à Hannibal et Futé qui, autant dans le film que la série, partagent une relation privilégiée et très intéressante.
Rien de transcendant, juste une ficlette, un essai pour voir si cela pourrait plaire à quelques personnes.
C'est du fluff, je n'ai pas l'habitude d'en écrire et je me sens très mal tout à coup. Les fics gentilles, ça me perturbe.
Pas de warning, juste Hannibal qui morfle un peu. Mais il s'en sort, ne vous inquiétez pas.
(Hm, ne vous inquiétez pas, je fais une fixation sur le sang. Ca doit être mon passage à la Croix Rouge. )Envoyez la sauce ! Commentaires bienvenus !
*mâchouille son cigare*ⱷⱷⱷⱷⱷPestant contre la conduite cahoteuse de Barracuda, Futé fixa d’un air inquiet le lit sommaire qu’il avait constitué à l’arrière du van. Sous sa propre veste, il pouvait discerner une silhouette tremblotante. Touché à l’épaule, il n’avait pas eu d’autres solutions que d’installer Hannibal sur une couchette et de comprimer la blessure avec une bande de tissu. Evidemment, ce genre d’incident arrivait couramment lors de leurs missions : les plans comportaient parfois quelques accrocs.
Jouant avec le cigare qu’il avait extirpé de la poche de son boss, Futé continuait de considérer d’un œil inquiet le sommeil agité du convalescent. Faisant rouler l’objet dans ses mains, il le rangea finalement dans l’un des passants de son pantalon. Stupide habitude d’Hannibal. Futé n’avait jamais aimé les odeurs de fumée, âcres et dérangeantes. Cependant, il en était arrivé à associer ce tabac amer et parfumé au Colonel. Et, quelque part, cet effluve le rassurait.
Un silence étrange régnait à l’arrière du van. Installé sur les sièges à l’avant, Looping semblait disputer l’itinéraire avec Barracuda. Ici, rien ne se faisait entendre sinon la respiration sifflante de leur aîné. Le corps remua sous la veste, un visage buriné mais charmant s’en extirpa péniblement. Un sourire se logea sur les lèvres d’Hannibal, rassurant. Futé le lui rendit, pourtant bien conscient que l’homme dissimulait une insupportable douleur. Quelques années de collaboration l’avait amené à lire de nombreux secrets, logés dans les yeux bleu sombre :
« Hey, kid… Tout ira bien. »
Futé se retourna, refusant de voir les traits endoloris lorsque son supérieur se déplaça. Les lèvres se désunirent une nouvelle fois, apportant leur lot de paroles réconfortantes :
« Viens ici, rapproche-toi… Je n’arrive pas à- A hausser la voix. »
Se traînant jusqu’à la couchette, Futé s’allongea à ses côtés. S’arrangeant pour qu’une vingtaine de centimètres les séparent, le jeune homme évita soigneusement le regard du Colonel. Il décida finalement d’affronter les yeux, dérangé par la vision du tissu suintant de sang à l’épaule :
« Boss ? Tu devrais te reposer. Honnêtement. »
« Tu as peur. Je le vois. Quelques jours de repos et- »
« Comment fais-tu pour ne pas avoir peur ? Tu… A un pouce ou deux près, tu- »
Il n’acheva guère sa phrase, promenant inconsciemment sa main de l’articulation blessée à son pectoral gauche, là où la pulpe de ses doigts parvint à percevoir un pouls lent et régulier. Hannibal baissa les yeux vers son torse et sourit, une nouvelle fois. Il saisit doucement le poignet de son lieutenant et vint poser la paume sur sa joue brûlante :
« Si je ne me prenais pas la balle, c’est toi qui la recevait au milieu du front. »
Futé le fixa, abasourdi et inquiet. Il se souvint du pan de mur à demi-écroulé qui, à ses yeux, ne constituait pas une menace. Il s’était alors penché, ramassant l’un des chargeurs abandonnés. Ce fut l’instant choisi pour l’un de leurs ennemis, dissimulé, de sortir avec une arme au poing. Un blanc. Quelques secondes et l’homme gisait à terre tandis qu’Hannibal avait éructé un cri de douleur, le bras et l’épaule ruisselant d’un sang sombre. Futé était effectivement en ligne de mire. Si Hannibal n’avait pas surgi, pourtant certain d’être touché, la balle aurait dû atteindre Futé un peu au-dessus du nez.
Dans les yeux sombres, le jeune homme perçut toujours cette douleur latente mais, plus encore, une certaine forme de réconfort, l’assurance du travail bien fait. La certitude que le sang qu’il devait perdre, les muscles lésés et la plaie béante était un mal nécessaire.
« Te perdre est hors de question. Une blessure se soigne, mais la perte d’un de mes hommes… Ca, eh bien ça, je pense que mon vieux palpitant ne l’aurait pas supporté. Et s’il avait s’agit de toi… Encore moins. »
« T’es pas si vieux, Boss. » Murmura doucement Futé, touché par une des trop rares marques d’affection de son supérieur à son égard. « Content que tu sois toujours parmi nous. »
S’installant en tailleur, Futé râla une nouvelle fois contre Barracuda, le priant de ménager un peu sa conduite plus que sportive. Hannibal s’en amusa et ferma les yeux, aspirant à un peu de repos.
Sur le flanc, le tissu poisseux gorgé de sang coagulé – le saignement s’était enfin résorbé -, le Colonel attendit patiemment que son subordonné change le pansement, déchirant des pans de son propre polo pour constituer un bandage bien sommaire. Quelque peu gêné par la nudité d’Hannibal – dont la chemise avait du être découpée -, Futé sentit ses joues s’embraser quand son boss avait prit la parole, à un ton suffisamment bas pour n’être entendu que d’eux deux :
« Futé, mon garçon, ne te sens plus obligé d’attendre que je me prenne une nouvelle balle pour me déshabiller. »
ⱷⱷⱷⱷⱷ