Je "commet" une autre fic, étant dans une période assez Lawesque-Downesque. Ici, point de choses intimes, juste du fluff, une fic légère et mignonne. En abordant cependant, des sujets pas toujours roses (pensées morbides, notamment). Je ne comprend aucunement connaître la vie de mes personnages. Dans la fic, j'ai décidé de faire évoluer un petit peu Susan, l'épouse de RDJ.
En espérant que cela vous plaise.
Edit : n'ayant strictement rien à faire, ou presque, pour quelques temps... Je reprends cette fic, pour en faire quelque chose de plus long. Elle comptera six ou sept chapitres. Pour fêter cela, et en espérant que vous serez nombreux à me lire, une petite photo pour illustrer cette fic.
▼▲▼▲▼▲Prologue -
Question de confiance.
▼▲▼▲▼▲Londres, 11:40 PM.
Demandez à quelqu’un le souvenir le plus mémorable qu’il conserve d’une ville. Une chance sur trois pour qu’il vous cite le nom de la dite ville, et le fait de la voir illuminée pendant la nuit. Jude partageait cet avis. L’obscurité qui le rendait anonyme, les lumières colorées qui lui renvoyaient des souvenirs positifs de fêtes, de sorties et cette atmosphère où même le bruit se fait plus doux, plus agréable.
Installé sur le toit d’un des bâtiments, trois étage au-dessus du restaurant dans lequel il était censé se trouver à ce moment précis, le jeune homme s’était assis contre un des murs et laissaient son regard se poser au hasard du cirque qui se tramait au pied de l’immeuble. Les discutions à table le fatiguaient, cette impression d’être en permanence décrypté, de voir le moindre de ses gestes ou propos décortiqués le rendaient malade. Inviter les journalistes ne lui avait pas paru être une très bonne idée, mais Guy avait insisté. Quand il avait prit connaissance du plan de table, la coupe était devenue pleine. Soucieux de ne pas attirer d’avantage les rumeurs sur les penchants tendancieux du film et de contenter tout le monde, les principaux acteurs avaient été séparés. Principaux, impliqués naturellement Robert et lui. Surtout eux, en réalité. Il lui aurait été plus facile d’endurer les questions lourdes, les remarques douteuses, personnelles si son comparse avait été là. Parce qu’ils en auraient rit et aussi parce qu’il l’aurait tiré de l’embarras quand il s’était lamentablement empêtré dans une réponse toute faite concernant ses nouvelles relations. Sans se plaindre, Robert était parti s’installer à l’autre bout de la table. Pas un mot, pas un signe de déception. Dans un couple, il y en a toujours un qui aime plus que l’autre. Peut-être était-ce valable pour les amitiés.
Un bruit métallique attira son attention. Une silhouette s’approcha de lui, il reconnut Susan la femme de son ami. Elle s’approcha et s’étonna de sa présence.
- Eh bien, qu’est-ce que vous faites là ? Rob vous cherche partout.
- Je prenais l’air deux secondes. Je ne me sentais pas très bien.
Ses traits s’adoucirent. Elle s’agenouilla près de lui, prenant soin de ne pas tâcher sa robe.
- Nous l’avions remarqué. Admit-elle dans un sourire. Du moins, lui. Je faisais d’avantage attention à tout ce cirque de critiques et de cinéphiles, ils me rendent complètement anxieuse à prendre leur tonne de clichés !
Son rire était communicatif, clair, féminin. Quelque chose d’incroyablement attirant. Jude comprenait parfaitement pourquoi Robert semblait fou d’elle. Gentleman, il lui fit un compliment pour la rassurer :
- Vous n’avez pas à vous en faire, vous êtes ravissante ce soir. Attention à vos arrières, vous feriez presque de l’ombre à nos deux actrices.
Elle apprécia le commentaire, rougissant légèrement. Sur un ton taquin, elle lui avoua être très contente et très fière de recevoir enfin quelques mots sympathiques sur sa tenue, changée en dernière minute.
- Robert ne porte pas vraiment attention à ce genre de chose.
- Ah bon ? Je l’ai pourtant toujours vu très amoureux. Répondit-il, particulièrement étonné de cette information.
- Oui, c’est le cas. Mais il n’est pas démonstratif. Il ne dit pas ce genre de choses, il trouve cela inutile. C’est son avis, pas le mien. C’est quelqu’un de bien, mais il est très mystérieux. Même trop, parfois. Il est juste-
- Fascinant. Compléta Jude, presque inconsciemment. Je veux dire-
- Non, cela lui convient très bien. Je suis uniquement surprise de voir que vous posez mieux les mots sur lui que je ne peux le faire. C’est très étrange et très … Fascinant, aussi. Remarqua-t-elle en restant près de lui, dans le but de poursuivre la conversation. Avant de partir, je peux vous poser deux petites questions ? Je souhaitais le faire de façon naturelle et je pense que… le toit d’un restaurant londonien, dans le vent, les escarpins dans une flaque d’eau, ce n’est peut-être pas une situation rêvée mais suffisamment informelle …
Il se releva et l’invita à faire de même, ils se retrouvèrent ainsi face à face.
- Qu’est-ce qui vous plait tant chez mon mari ? Je veux dire, je l’ai rarement vu partager une telle complicité. Et si je sais pourquoi il vous adore, j’aimerai savoir ce qui vous plait tant chez lui.
Un moment de silence. Un pur instant où Jude eu envie de se jeter par-dessus le muret. Un sentiment d’être percé à jour, ou simplement de devoir organiser ses pensées, faire face à une situation délicate pour que tout rentre dans l’ordre et que rien ne paraisse suspect. Autrement dit, ceci n’était pas une mission pour un esprit qui n’était pas au meilleur sa forme. Alors si la première réponse qui sortit de sa bouche n’était peut-être pas celle à dire, il espérait au moins paraître sincère.
- Tout. Je veux dire, nos discussions ont parfois débordés sur son passé, le mien aussi, et je reste complètement … Fasciné, en fait, c’est véritablement le mot, de ce par quoi il est passé et de l’homme qu’il a réussi à devenir malgré tout. De cette manière d’assumer totalement ce côté sombre de lui-même.
La jeune femme sourit tristement. Elle partageait son avis, admettant quelques réserves quant au fait que Robert soit aussi bien dans sa peau qu’il n’y paraissait. « Mais c’est un bon début de réponse ». Quant vint le moment de la fatidique deuxième question, le cœur de Jude s’emballa quelque peu. Sauvé par le même bruit qu’il avait entendu plus tôt, il vit Robert apparaître : les cheveux complètement défaits, le souffle court.
- Je te cherchais depuis tout à l’heure ! T’es drôlement malin de partir sans rien dire à personne, toi !
En retrait par rapport à son mari, Susan lui fit signe qu’elle s’éclipsait et disparut du côté de la cage d’escalier. Jude haussa un sourcil pour marquer son mépris envers les remontrances de son ami, il s’assit de nouveau au même endroit où il s’était posté plus tôt dans la soirée.
- Qu’est-ce que ça aurait changé ? Tu étais bien dans ton coin, non ?
- Est-ce que tu as, au moins, regardé tes messages sur ton portable deux secondes ?
Hésitant, Jude plongea sa main dans sa poche et en sortit un portable qu’il alluma seulement. Sept messages reçus, sept devant de RDJ. De « Ca va ? Pas l’air dans ton assiette. » à « Mais t’es où ?! ». Malgré sa culpabilité de s’en être prit à son ami sans raison, il esquissa un sourire qui disparut rapidement quand Robert lui signala qu’il avait entendu toute leur conversation, malgré lui.
- Je suis content de savoir ce que tu penses de moi. Vraiment, je ne suis pas ironique. J’ai souvent besoin d’être rassuré, de recevoir de l’affection… Mais comme elle te l’a dit, j’en donne rarement. A force de trop dire certains mots, ils deviennent vides de sens. Je suis compliqué, comme mec hein ? Enfin, c’était quoi ton mot encore ? Fascinant ! Se souvint-il avec une pointe de moquerie gentille dans la voix.
Se bataillant l’un contre l’autre, se donnant de faux coups de poings, Rob atterrit également par terre et vint s’asseoir contre son acolyte.
- Ce que j’aime chez toi, c’est que tu es un exact inverse. Tu as su rester optimiste, si tu fais quelque chose de mal, on ne te blâme pas parce que… dans le fond, on a juste l’impression que tu le fais sans te rendre compte des conséquences, tu vis pour le plaisir, pour être heureux, point. C’est pas méchant, tu sais ! J’aime juste cette légèreté chez toi, ça me motive à venir bosser ou à me lever quand le poids des vieilles années pèsent trop lourds sur mes épaules. Et puis, ce sentiment de pouvoir parler à cœur ouvert. Je ne me sens pas gêné, ni obligé de jouer un rôle.
Troublé, Jude murmura quelque chose qui ressemblait à « Pareil. » Ne sachant trop si c’était une bonne chose à faire, il le questionna sur la deuxième question que son épouse n’avait pas eu le temps de lui poser. Le plus naturellement du monde, il répondit « Ce que tu attends de moi. » sans même se retourner pour le regarder ou faire poser sur lui un regard inquisiteur. Dans un silence complet, Robert sortit son briquet et alluma la cigarette qui pendait à ses lèvres. « Tu ne veux peut-être pas y répondre, je m’en doute. Mais j’aurai vraiment apprécié connaître ta réponse. Par curiosité. »
Pour le geste. Ils semblaient tous les deux savoir sans même se concerter qu’exprimer le fond de leur pensée n’auraient guère été correct. Pas pour des hommes comme eux. Et parce que, contrairement à ce qu’ils croyaient, leur pudeur se manifestait parfois entre eux deux. Décidé à lui en donner une, Jude chercha longtemps après une réponse convaincante, ni trop falsifiée ni trop brute, trop directe.
- Apprendre sur toi quelque chose qu’elle ne sait pas. Etre l’une des personnes qui comptent le plus pour toi, mais surtout, une de celles qui te connaissent le mieux. Jusqu’au plus infime détail, de la plus intime des manières.
Sans un mot, Robert se leva. Alors qu’il s’attendait à le voir partir, Jude fut horrifié de le voir, à la place, escalader le muret et faire face au vide. Il s’approcha, doucement, le suppliant de ne pas faire l’idiot et de descendre tout de suite.
- Laisse-moi faire. Monte près de moi, ici. – Voyant qu’il hésitait, il insista – Pour me connaître, tu vas devoir me faire confiance, jusqu’au bout.
Le cœur au bord des lèvres, Jude le rejoignit. Robert se glissa derrière lui, le serrant au plus près. Les pieds sur un mur de soixante centimètres à peine, à neuf ou dix mètres du sol, l’aîné sentait le cœur de Jude battre à travers sa propre poitrine.
- Relax. Calmes-toi, je suis là et je ne te ferais jamais de mal.
- Me calmer ? Comment veux-tu que je puisse être calme alors qu’on pourrait s’écraser à tout instant ! Je ne comprends même pas comment tu fais pour ne pas fermer les yeux !
Un sourire apparut sur les lèvres de l’américain.
- Je vais t’apprendre une chose sur moi, comme prévu. Une parmi d’autres. Et je peux te jurer que celle-là, elle ne le sait pas. – Il marqua une pause durant laquelle, il pesa le sens de chacun de ses mots.- Je m’en fous complètement de finir dix mètres plus bas.
Dos à lui, Jude était horrifié par ces propos. Il ne parvenait même pas à bouger, un frisson lui parcourant la colonne vertébrale alors qu’une sueur glaciale meurtrissait la peau brûlante sur laquelle elle coulait.
- Tout ce que j’ai pour l’instant, c’est du bonus. De la vie en plus, celle que je ne devrai normalement plus avoir. Je ne l’ai pas mérité à une époque et je ne la mérite toujours pas. Mais je ne sauterai pas. Tu sais pourquoi ? J’ai une dette. Je ne mérite rien, mais des gens autour de moi me retiennent. Je suis prit dans une toile d’araignée. Elle est faite de mes proches. Ma femme, mon fils. Puis, toi. Je vous sens tellement prêt à retenir chacun de mes souffles, si collés à moi, que j’aurai peur de vous entraîner dans le vide. C’est confus, je sais. Ce que je veux que tu saches, c’est que sans vous, je ne suis rien. Mais ça, elle s’en est rendu compte. Qu’une fois sur deux, au moment de m’endormir, je pense à quelqu’un d’autre. Elle ne te déteste pas… Au contraire, elle a l’impression d’avoir une troisième personne pour tenir la corde qui me retient parmi vous.
Doucement, Robert dégagea la chemise du pantalon du benjamin et glissa sa main brûlante en-dessous, frôlant sa peau et se permettant seulement d’appuyer la caresse quand il arriva au niveau du cœur. Il s’approcha pour une dernière phrase devant le vide. Même si le vent leur sifflait aux oreilles, il comprit chacun des mots que l’américain prononça d’une voix basse et douce, en serrant le poing contre le torse du jeune homme.
- Il se passe beaucoup de chose, là, chez moi en ce moment. Laisse-moi le temps d’y mettre un peu d’ordre.
Ils descendirent tout les deux. Une fois à terre, ils se regardèrent avant de baisser la tête, aucun des deux n’appréciant les scènes débordantes de bons sentiments. Leur pacte fut plus discret mais aussi plus symbolique. Pour rejoindre la salle, Jude prit la main de Robert dans la sienne, sans d’autres réactions qu’un sourire entendu et partagé.
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