Titre : Primavera contingo Fandom : RPS football Pairing : Sergio Ramos / Fernando Torres Rating : G Nb de mots :1088
Mai 2017
Pour tout un chacun, le printemps représente le renouveau. On l’associe à l’éveil de la nature, au début d’un nouveau cycle. Pour un footballeur, le printemps marque l’approche de la fin du championnat, les finales de coupe et surtout les premières rumeurs de transfert. Et la fin de printemps est aussi la fin d’une époque… Des personnes partent, d’autres arrivent… Au fil du temps, Sergio s’était habitué à cela. Depuis son arrivée à Madrid, il avait ainsi vu des tas d’amis quitter l’Espagne. C’était toujours douloureux au début. Mais il s’en était toujours remis… Presque toujours. Le départ de Fernando pour l’Angleterre avait été si douloureux… Il avait su, dès le départ, que leur amitié ne survivrait pas à la distance. Il ne s’était pas trompé. Mais son amour pour Nando, lui, avait survécu. A la distance, au mariage de Fernando, à la naissance de ses enfants… Oui, après près de 10 ans, il l’aimait toujours, n’avait jamais cessé de l’aimer. Oh, il avait essayé de l’oublier… Mais aucun homme n’avait pu remplacer Fernando dans son cœur. Alors, Sergio avait décidé de ne leur offrir que l’accès à son lit. Et il était parvenu à se convaincre que cela lui suffisait. Jusqu’à ce jour de printemps… Le dernier match de la saison allait avoir lieu le lendemain. Sergio se baladait dans la ville. Les derniers matchs le rendaient toujours un peu mélancolique. Mesut allait retourner en Allemagne, Alvaro venait de signer à Munich. Et lui-même se demandait toujours s’il devait jouer un an ou deux de plus ou enfin s’accorder une retraite bien méritée. Sergio traversait le Parc du Retiro lorsque son portable se mit à sonner. Il supposa que c’était Iker. Depuis la fin de sa carrière, six ans auparavant, les deux hommes étaient restés très proches. Et Iker appelait toujours Sergio avant les matchs importants. - Allô ? - Sergio, c’est Fernando. Sergio connaissait au moins dix Fernando, mais il ne lui fallut pas une seconde pour reconnaître la voix de son Fernando. Même s’ils ne s’étaient plus appelés depuis près de deux mois. - Nando ? Comment tu vas ? Sergio tenta d’être naturel. Mais cela faisait bien longtemps que sa relation avec Fernando était devenue tendue. - Bien… Je… Il faut que je te dise quelque chose. Le Sévillan frémit. C’étaient ces mêmes mots que Fernando avaient utilisés lorsqu’il lui avait annoncé son mariage et l’arrivée de Nora, Leo et Sara. - Je… Je t’écoute. - … - Nando ? Je rentre en Espagne. - Hein ? Sergio crut avoir mal compris. Fernando l’appelait pour lui annoncer qu’il venait passer quelques jours en Espagne ? - Je rentre en Espagne… Définitivement. - … - Sergio ? - Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? - Tu… Tu es le premier au courant. - Avant Olala ? Le ton de Sergio c’était fait plus froid. Il n’avait pas pu s’en empêcher. Nando ne se rendait-il pas compte qu’il le faisait souffrir ? - On ne vit plus ensemble depuis six mois. Cette fois, Sergio était perdu. Nando l’appelait pour lui annoncer ce qu’il avait toujours rêvé d’entendre. Et pourtant, il ne savait pas comment réagir. - Je… Je ne comprends pas, Fernando. Pourquoi est-ce que tu m’as appelé ? - Je… Je crois que je n’en sais rien non plus… Je… je suis désolé, je vais te laisser… - Non, attends ! - Sergio… J’aurais pas du t’appeler… - Non, c’est rien, on est amis, non ? - Oui. - Alors dis-moi ce que tu as à me dire, Nando. - Je… Je vais divorcer. Sergio se figea… Non, il ne devait rien espérer. Fernando l’appelait car il était perdu, triste, pas pour lui avouer son amour après autant d’années ! - Oh… Je suis désolé pour vous deux… - Tu n’as pas à l’être… C’est mieux comme ça. Ca fait longtemps que plus rien ne va entre Olala et moi… Mais… Y’avait les enfants, ma carrière… - Tu vas arrêter le football ? - Oui… Je… Je n’ai pas renouveler mon contrat… J’ai reçu quelques propositions mais… - Mais tu es fatigué ? Tu as envie de vivre librement… De profiter de la vie, de retrouver le plaisir de taper dans un ballon dans un terrain vague avec des gamins… - Sergio ? - Je crois que je vais arrêter aussi. Fernando ne répondit pas et le silence s’installa entre eux… Comme autrefois, ils n’eurent pas besoin de mots pour lire dans l’esprit et le cœur de l’autre. - Je serai à Madrid dans un mois… Il faut que je me trouve un appartement… - A Madrid ? - On verra. - Ça dépend de quoi ? - De beaucoup de choses, Sergio. - Je viendrai te chercher à l’aéroport. - Merci.
*** Juin 2017
Le printemps touchait à sa fin. Les fleurs les plus fragiles étaient déjà desséchées par le vent trop chaud, trop sec. Le soleil dardait ses rayons trop forts sur la ville depuis plusieurs jours, annonçant la canicule qui, comme chaque année, s’abattrait sur Madrid. Sergio était appuyé contre la carrosserie de sa voiture. Il avait annoncé la veille qu’il mettait un terme à sa carrière. Et il avait bien cru ne pas pouvoir atteindre l’aéroport sans croiser de paparazzis… Même si, à présent, il s’en fichait. Il repéra immédiatement Fernando, poussant un chariot où s’entassaient de trop nombreuses valises. Il sourit en repensant aux moqueries de son ami, lorsque, lors de voyages avec la sélection nationale, il payait toujours un supplément de bagages. Les cheveux de Fernando étaient redevenus blonds. Comme avant. Sauf que Sergio savait qu’il faisait cela pour dissimuler les premiers cheveux gris sur ses tempes. Rien ne serait plus jamais comme avant mais cela n’avait aucune importance. Fernando arriva en face de lui, lâcha le chariot et se jeta dans ses bras. Sergio le serra contre lui. Il avait envie de l’embrasser mais il attendrait. Ils avaient le temps.
*** Avril 2018
Pour la première fois depuis bien trop longtemps, Sergio profita de l’arrivée du printemps… Dans le jardin, les fleurs avaient éclot leurs corolles, le cerisier avait couvert le sol d’un tapis rose pâle et Fernando avait enfin monté la balançoire de Sara. Sergio regarda son compagnon pousser la petite fille qui riait aux éclats. Plus loin, Leo tentait d’apprendre à Nora comment tirer un penalty. Etonnement, c’était elle qui montrait le plus de disposition pour jouer au football. Oui, cette année, le printemps marquait vraiment le début d’une nouvelle vie.
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