Bonsoir tout le monde,
Auteur : Narcheska
Béta : Mercii Tatu
Titre : I saw an angel ( mais bon, j'ai pas eu d'illumination, alors si l'un de vous à mieux à proposer )
Paring : Shannon/Castiel.
Rating : Pour l'instant j'ai mis PG-13, en sachant que ce chapitre est plutôt G, et que ça finira sans doute en NC-17
Disclaimer : Je ne prêtant pas raconté la vérité. Castiel appartiens a l'univers de spn et à ses ayant droit, et les autres s'appartiennent à eux même. Je ne gagne pas non plus d'argent ( et c'est bien dommage :p )
J'ai besoin de vos avis sur ce coup là ! Il me faut de la motivation pour cette Fic. Même si rassurez vous, elle assez proche de la fin. J'espère en tout cas que le mélange des deux univers vous plaira
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Mon regard a accroché le sien pour la première fois au coin d’une rue. Il était là, à l’angle du trottoir, le visage renversé vers le ciel, laissant les flocons glacés tomber un à un sur ses joues, les yeux grands ouverts, l’air impassible. Il semblait interroger le divin sur l’existence même de ce qu’il voyait. J’ignorais alors à quel point j’étais proche de la vérité.
Je ne sais pas ce qui l’a poussé à redresser la tête, lentement, avec grâce, plongeant ses iris dans les miennes sans hésitation. Comme s’il avait toujours su que j’étais là à le fixer. Je suis resté immobile, sans plus savoir où je devais aller, ce que je devais faire. Il avait quelque chose de tellement singulier, quelque chose que je n’arrivais pas à nommer, mais qui retenait mes pieds au sol plus surement que l’ombre de son sourire. Il semblait aussi surpris que moi, aussi incertain, même si mettre un nom sur les émotions qui effleuraient à peine son regard relevait presque du hasard.
Je ne sais pas ce qui se serait passé, j’aurais sans doute traversé la route à sa rencontre, sans faire attention, juste pour m’approcher un peu plus, lui adresser la parole, faire quelque chose qui le retienne encore un peu. Je crois même que l’un de mes pieds se soulevait déjà pour avancer. Mais une main s’est posée sur mon épaule, familière. Me faisant pourtant sursauter avec violence. La voix de mon frère m’a ramené au présent, détournant mon attention un instant.
- Shannon ? Tu fais quoi ? Le bus est prêt à partir, tout le matériel est chargé dans le camion, même Tomo a fini ses aller-retour.
- Je… J’arrive. Je suis là.
- Si tu le dis. La route est longue.
- Je sais.
Je lui ai fait un sourire, parce que la lueur dans ses yeux avait presque l’air inquiète, parce que l’impression que j’avais de ne plus être totalement ancré dans la réalité m’inquiétait presque aussi, et j’ai suivi ses pas. J’ai voulu relever mes yeux sur l’apparition encore une fois, imprimer un peu plus son image sous mes paupières avant de partir, mais il n’y avait plus rien. Je me suis arrêté, les sourcils froncés, cherchant du regard autour de moi. Je ne voyais plus rien de lui, même pas la trace de ses pas sur la poudre blanche. Une fois encore la voix du chanteur m’a interpelé, et j’ai relâché mon attention, essayé d’oublier l’étrangeté de sa disparition. Et j’ai réussi, parce qu’il est toujours plus facile de croire qu’on a tors. Parce qu’alors je ne pouvais pas même imaginer avoir raison…
¤
C’est trois jours plus tard et à quatre mille kilomètres de là, que je l’ai aperçu pour la seconde fois. Alors que je l’avais presque oublié, qu’il ne me restait plus de lui qu’un souvenir un peu étrange, et un léger regret. Sa présence m’a frappé de nouveau, coïncidence assez étrange pour faire tiquer ma raison.
Il se dressait encore au milieu d’un trottoir, immobile, à observer le monde. Mais cette fois je savais avec certitude qu’il me regardait moi. Nous venions de finir un concert, nous avions répondu à quelques interviews en attendant que la plupart des échelons abandonnent leur siège devant la salle. Puis nous étions sortis.
Je ne l’ai pas vu tout de suite, je sais seulement qu’à un moment ou à un autre la foule a commencé à se disperser, et qu’il était là, un peu plus loin, à observer ces gens, à m’observer. Il y avait encore cet air d’interrogation dans ses yeux, cette incompréhension. Je me suis demandé pourquoi, et surtout comment, comment un homme de son âge pouvait donner l’impression d’être tellement innocent. Il m’a toujours semblé d’une pureté ineffable, je ne savais seulement pas alors, à quel point j’étais proche de la réalité.
Cette fois-ci j’ai refusé de le perdre de vue, le calme était pratiquement revenu autour de nous, quelques groupes continuaient à s’attarder au loin. Jared et Tim avaient déjà disparus dans le bus. Un peu nerveusement j’ai rallumé une cigarette, et comme on apprivoiserait une proie trop craintive, je me suis avancé sans le lâcher du regard, de peur qu’il ne s’évapore de nouveau. Mais il n’a pas bougé, il s’est contenté de pencher un peu la tête à mon approche, retournant quelque chose à l’intérieur de mon ventre.
Arrivé près de lui, je lui ai tendu la main. D’un geste presque hésitant, il a glissé sa paume contre la mienne, sans vraiment serrer, sans fuir non plus.
- Shannon Leto, ai-je fais comme une présentation.
J’aurais certainement du penser qu’il le savait déjà, peut-être même penser qu’il nous suivait dans notre tournée. Mais je ne sais pas pourquoi, je n’ai même pas envisagé que cela puisse être le cas. Sa main est restée dans la mienne, étrangement chaude contre la fraicheur de la nuit. Son regard insondable me troublait plus que je ne voulais me l’avouer.
- Castiel, a-t-il fini par répondre, d’une voix douce et lointaine.
Avec regret j’ai repris possession de mes doigts. J’hésitais, finalement je ne savais pas vraiment quoi lui dire. Il m’a devancé alors que j’allais enfin parler.
- Pourquoi ces gens vous suivent-ils ? Pourquoi veulent-ils vous voir ?
Encore une fois ma raison m’a crié une alerte, et mon front s’est plissé sous l’interrogation. L’idée m’a traversé que j’aurai peut-être dû me méfier. Mais la sincérité de son regard a fait s’envoler tout ce que ma logique me disait.
Pourtant je ne savais pas quoi répondre, comment expliquer à quelqu’un qui n’en a pas la moindre idée pourquoi des milliers de personnes viennent vous voir, pourquoi est-ce qu’ils veulent vous rencontrer, prendre des photos, des autographes.
- Je… nous faisons de la musique… je suis batteur. Dans un groupe…
Un léger hochement de tête en réponse, toujours ces interrogations. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas eu à me présenter de la sorte. C’était étrange, surtout face à lui, surtout quand quelque chose me murmurait qu’il me connaissait sans doute mieux que moi-même. J’ai continué, en essayant d’ignorer les sensations inaccoutumées que sa proximité faisait naitre en moi.
- Venez nous voir ! Nous avons encore plusieurs dates. Peut-être… peut-être que cela vous aidera à comprendre.
Le présent m’a rattrapé cette fois encore, avant qu’il n’ait eu le temps de répondre, et avant que j’ai pu trouver autre chose à dire. Tomo a attiré mon attention, une fois de plus il fallait que je parte. Je me suis éloigné d’un pas, sans cesser de le regarder, espérant entendre quelque chose qui ne ferait pas de cette séparation un adieu.
- Je serai là, a-t-il finalement murmuré, presque pour lui-même.
Le nœud qui se resserrait lentement au creux de mes entrailles a dénoué ses liens. Et je lui ai sourit en répondant gravement.
- A bientôt alors.
Notre guitariste m’attendait à la porte du tourbus, impatient, du coin de l’œil il avait vu la scène, et ses questions m’ont poursuivi pendant des heures. Je ne savais pas quoi lui répondre. A vrai dire, je ne savais pas quoi penser…
¤
Il a tenu parole, le soir suivant, et ceux d’après, il était là. Je l’ai aperçu quelques fois, debout au fond de la salle, appuyé contre un mur, les bras croisés. Je n’avais pas vraiment espéré, et la surprise a failli me faire louper une reprise la première fois que les lumières se sont posées sur la foule et que je l’ai vu, lui, si étrange, si détaché, au milieu d’eux. Presque irréel sous les spots violents du concert. J’ai senti mon cœur battre, une vague d’adrénaline a renforcé la puissance de mon jeu encore un peu plus. J’ai cherché à le voir après, je m’attendais presque à le retrouver dans la rue avec les autres, mais il n’était pas là. Cette nuit-là, je suis remonté dans le bus, une mélancolie étrange au fond du ventre. Comme s’il m’avait manqué… trop loin de moi pour être vraiment présent.
Les shows d’après se sont tous ressemblés, il était là et je ne faisais que l’apercevoir. La frustration montait en moi… les interrogations aussi.
La distance entre certaines dates frôlait le millier de kilomètres, et même si cela ne décourageait pas certains Echelon, je restais persuadé qu’il n’en faisait pas partie. Pourtant le doute m’assaillait, et Tomo ne m’aidait pas, me demandant même si c’était moi qui le faisait rentrer tous les soirs, remarquant à juste titre que toute la tournée avait été soldée depuis longtemps.
Il ne restait plus qu’une dizaine de ville et l’angoisse me prenait de ne jamais le revoir vraiment. Je me demandais si il avait apprécié ce qu’il avait découvert de nous, de notre univers, je voulais l’entendre de sa bouche, même si sa présence toujours constance semblait le prouver.
Seattle nous attendait cette nuit-là, et je me sentais nerveux comme rarement. J’avais surveillé la salle pendant toute la première partie, espérant qu’il serait déjà là, mais je ne l’avais pas vu. Les vigiles n’avaient pas pu me renseigner, et aucun membre de l’équipe non plus. Je serrais le poing autour de mes baquettes avant l’entrée en scène, m’efforçant de rassurer Jared qui me trouvait ailleurs. Pendant le concert, j’ai refusé de lever les yeux, refusé de savoir si il était là, j’ai fait disparaitre toute cette colère que je ne m’expliquais pas sur ma batterie, jusqu'à m’épuiser, jusqu'à arrêter de penser, même à lui. Je me demandais pourquoi il me marquait autant, je m’en voulais, je lui en voulais.
La fatigue m’avait vidé l’esprit, et c’est presque serein que j’ai frappé la dernière note sur mes caisses claires. Je me suis levé, j’ai salué les premiers rangs et j’ai disparu derrière le rideau. J’avais le souffle court comme rarement, la sueur me collait à la peau, pratiquement tous mes muscles me faisaient mal, mais j’avais cessé de penser, ou du moins en avais-je l’impression.
Jared a posé son bras autour de mes épaules en passant sa main dans mes cheveux, en m’ordonnant d’aller à la douche avant la séance de dédicaces prévue ce soir-là. Et je me suis demandé à quel point j’avais l’air perturbé pour qu’il se sente obligé de jouer les grands frères. Il parlait tranquillement alors que nous nous avancions dans les coulisses en direction des loges, et puis il s’est figé, et moi avec. Parce qu’il était là, mon fantôme, appuyé sur un mur, il semblait d’une patience immuable, avec son air indifférent, et ses yeux trop curieux. Mon cœur qui c’était mis a bondir et je me suis aperçu que j’avais seulement cru avoir endormi tout ça. J’en tremblais presque, peut-être était-ce la fureur de ne pas savoir à quoi il jouait, de ne pas comprendre, la lassitude, peut-être était-ce autre chose que je refusais de nommer.
Jared a voulu faire signe à l’un des vigiles, il n’a jamais aimé les intrus. J’ai réussi à lui glisser un ‘c’est bon’ étranglé avant qu’il ne se décide, et il s’est éloigné en secouant la tête, en cherchant le regard de mon inconnu. Je sais qu’il ne l’a pas trouvé, parce qu’à cet instant il n’y avait déjà plus que ses yeux dans les miens.
Je me suis approché avec lenteur, il s’est tourné un peu, appuyant son épaule contre le mur, et presque inconsciemment je me suis mis face à lui, dans la même position. Trop proche sans doute de l’avis de ceux qui passaient et qui nous regardaient du coin de l’œil, trop loin pour cette impression qui ne voulait pas me lâcher et qui me disait qu’il pouvait disparaitre à tout moment, au moindre battement de paupière.
C’est sa voix qui a fini par briser le silence, son timbre toujours si particulier.
- Je crois que j’ai compris… pourquoi ils viennent vous voir.
J’avais envie de lui demander pourquoi, ce qui le retenait lui, soir après soir, au fond de la salle, j’avais envie d’entendre son avis, sur notre musique, sur mon jeu, sur tout. Mais j’avais trop de colère au fond de la gorge, trop de frustration accumulée, trop de questions, pour pouvoir encore lui parler calmement. C’est la dernière question qui m’avait traversé l’esprit qui a jailli entre nous en premier, sans que je puisse rien faire contre, faisant pencher son visage et lui donnant encore un peu cet air hors du monde qui m’a tant fasciné.
- Comment êtes vous entré ici ? C’est interdit au public.
- Il y a des gens…
- Oui, mais pas de spectateurs, pas ceux qui sont venus voir le groupe.
Il a semblé comprendre, et il a presque sourit.
- Je ne suis pas venu voir le groupe, je suis venu vous voir vous…
Moi j’avais l’impression que mon cœur qui battait été devenu la chose la plus bruyante au monde. Je me demandais s’il pouvait l’entendre, s’il voyait mes dents qui avaient mordu ma lèvre inférieure en espérant lui masquer ma surprise. J’avais le gout de mon sang sur la langue quand j’ai laissé de nouveau l’air s’infiltrer dans mes poumons.
Quelque part en moi, le Shannimal hurlait encore, peut-être même un peu plus fort. Et c’est lui qui m’a fait me pencher un peu plus en avant, raccourcissant la distance entre nous. Parce que sa phrase avait réveillé un peu plus de questions, un peu plus de frustration, et qu’il était temps de cela s’arrête, au moins sur certain point.
- Pourquoi vouloir me voir alors ?
Le ton était trop ironique et son regard avait semblé s’interroger sincèrement, ne pas trouver de réponse. Ou pas une réponse qu’il était en mesure d’accepter en tout cas.
Alors c’est moi qui ai avancé encore, une partie de mon cerveau me criant de reculer, et l’autre me disant d’accomplir ce qui hantait mes rêves depuis des nuits.
- Pour ça ? avais-je encore demandé, si proche cette fois que son souffle me brulait.
Et mes lèvres s’étaient posées sur les siennes, sans être vraiment douces, pas vraiment agressives. Une simple pression de ma bouche sur sa bouche, un moyen de connaitre sa saveur. Son odeur me faisait tourner la tête. Mon ventre se serrait avec violence, le sang s’échauffait dans mes viennes et mes mains s’étaient mises à trembler. J’avais l’impression de commettre l’impensable.
Pourtant quand j’ai rouvert les yeux, le monde ne s’était pas écroulé autour de moi, et lui n’avait pas bougé pour autant. J’avais du mal à reprendre mon souffle, à le regarder dans les yeux. Je venais de l’embrasser et lui me fixait sans rien faire, semblant seulement ne pas comprendre.
- Ce n’est pas ce que vous faites aux gens qui viennent vous voir.
- Qu’en savez-vous ?
- Je vous ai observé avec eux dans la rue, vous leur donnez des photos, vous leur donnez des signatures, parfois vous les prenez dans vos bras. Vous ne les embrassez pas.
- Mais vous n’êtes pas l’un deux.
A cet instant il m’avait paru presque inquiet, pendant une fraction de seconde improbable, j’avais pu lire dans son âme. J’avais frôlé la vérité de bien trop près pour lui et sans même le savoir.
- Non… en effet.
Et je ne crois pas finalement qu’il ait donné à ces mots, le sens que je leur avais trouvé alors.
Il avait ouvert la bouche comme pour dire quelque chose, pour se raviser rapidement.
Je n’ai pas eu le temps de savoir pourquoi, une seconde plus tard mon frère était de nouveau à coté de moi, fraichement changé.
- La séance va commencer Shannon, trop tard pour la douche maintenant, tu devras faire sans.
- J’arrive.
- Maintenant ! avait-il insisté en tournant les talons.
Je soupirais bruyamment, conscient de manquer de temps une fois de plus.
- Il s’inquiète pour vous… à propos de moi.
- Je sais.
Peut être aurais-je du demander comment lui le savais.
- Je vais devoir y aller, mais je vous interdis de disparaitre ! Je vous retrouve ici.
- Je vais essayer.
- Vous avez intérêt. Vous ne bougez pas. Nous n’avons pas fini cette conversation.
Une ombre de sourire, encore une fois sur ses lèvres.
- Très bien. Alors à tout l’heure Shannon.
- Oui, je reviens, Castiel.
J’avais eu du mal, à détourner mes yeux, à lui tourner le dos, de nouveau. J’avais trop peur qu’il ne s’envole encore, je ne savais pas si je pourrais l’oublier cette fois-ci, pas alors que son gout s’attardait encore sur ma bouche…
à suivre....
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Alors ?? *n'oeil de Tomo apprivoisé*