Précaire vie, suspendue à un fil, celui d’un maudit téléphone,
Qui m’annonce, dans une nuit noire, que tu ne viendras pas,
Des cris, des larmes, un silence pour des mots qui résonnent,
Et glace le corps, qui ne trouvera plus jamais tes bras,

Et…
Tu nous laisses là, les mains moites, les yeux humides,
Avec des excuses et des mots toujours plus stupides,
Des cartes, des photos que tu n’aimerais sûrement pas,
Des gens mièvres qui ne connaissent rien de toi
Sinon ton prénom, et les dates autour du trait d’union,
Une vie belle et forte pour un triste signe de ponctuation,

Tu le sais pourtant, j’ai les adieux en horreur,
Aucun goût pour les fleurs et sept ans de moins que toi,
Alors pourquoi avancer ton heure,
Et me rendre, un jour, plus vieux que toi ?

La plus belle berceuse est sans doute le son de ta voix,
Ton répondeur réconforte, mais n’étreint pas,
Rien ne remplace un frère quand plus rien ne va,
Et je reste, entre gueule de bois et manque qui ne se comble pas,
Avec ton visage, la nostalgie de l’adolescence,
Et celle qui l’accompagnait autrefois, l’insouciance,

Pendant que les autres,
Reste là, les mains moites, les yeux humides,
Avec des excuses et des mots toujours plus stupides,
Des cartes, des photos que tu n’aimerais sûrement pas,
Des gens mièvres qui ne connaissent rien de toi
Sinon ton prénom, et les dates autour du trait d’union,
Une vie belle et forte pour un triste signe de ponctuation,

J’ai depuis ton départ, un film de souvenirs, de regrets et ceatera,
Des séquences et des dates qui défilent et qui ne s’arrêtent pas,
A la façon de tes vieux vinyles rayés que personne ne jettera,
Dans l’espoir de garder ici un peu de toi.