Etonnament, ce n'est pas le yuri que j'up-date en premier (il est en beta relecture), mais bien ces POV de Ravenclaw - comme quoi l'inspiration frappe parfois où on ne l'attends pas.
Bon, ben, pour celui-ci, ça va être encore nébuleux... Mais il s'agit d'épisodes qui ne sont pas destinés à apparaître dans Ravenclaw, donc il faut les voir comme un complément apte à titiller votre imagination.
J'attendions vos remarques ! Ce texte est tout chaud, à peine relu... Il manque sans doute de qualités littéraires.
Critiqueuses, à vos plumes !!!
Les POV de Ravenclaw
Passent les illusions
Alice ne comprenait pas. Je pouvais voir le soucis oblitérer ce visage tout rond d'habitude si chaleureux comme un nuage, sombre, chargé de pluie. Comme un de ces amas de vapeur gris qui depuis trois jours abreuvaient d'orages la pelouse de Hogwarth et battaient les vitres du château. Trois jours que l'eau ruisselait sur les fenêtres de notre école, traçant des sillons comme des larmes – et je ne suis pas superstitieux, mais depuis trois jours, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elles roulaient le chagrin d'une certaine personne.
Bien sûr, Wilhelmina n'a certainement pas le pouvoir de créer des intempéries diluviennes, même si celles auxquelles je pense se limitaient au paramètre restreint du parc et de la Forêt Interdite et si celle pour qui Alice s'inquiète etait sans conteste, dans la gloire de sa sixième année, la meilleure sorcière qu'y soit passée par ici depuis... Et bien, depuis les Elfes savent quand, ce qui, entre nous, doit remonter un peu plus loin qu'hier matin.
Mais c'est d'Alice dont je me soucie, égoïstement. Aujourd'hui encore, c'est ma précieuse Alice qui fait tourner mon monde, et peut-être aujourd'hui entre tous les jours, j'ai le droit de m'adonner à cette folie qu'elle m'inspire. Et donc... Fff, sera-ce sans fin ? Si je m'occupe d'Alice, je dois m'occuper de Wilhelmina. La barbe ! Pourquoi, par Nosferatu, doit-elle AUJOURD'HUI mobiliser toute l'attention de ma chère et tendre ? Si quelqu'un m'avait prévenu qu'embrasser cette lumineuse figure d'ange aux boucles blondes me mènerait irrésistiblement à un autre visage, tout en pointe celui-là, maussade, et qui plus est à moitié caché par des plaques de cheveux noirs, j'aurais peut-être hésité avant d'embrasser le premier !
... Me voilà injuste. D'abord, notre hogwartienne Ravenclaw ne fait rien pour attirer sur elle toute la commisération du monde (au contraire...) ; et puis je dois avouer qu'Alice ne passe pas tout son temps après elle. Sauf cet après-midi. Merlin ! Il faut moi aussi que je cherche cette enquiquineuse si je ne veux pas devenir monomaniaque avant ce soir, 20h00.
Alice se sent vraiment concernée par le sort de Wilhelmina. Voilà des siècles qu'elles sont devenues amies (je crois que c'était lors de notre seconde année ici) et depuis cette fameuse sixième année, je crois vraiment que personne n'a été aussi proche de Wilhelmina qu'Alice. Et vice-versa, d'ailleurs, si j'ai la patience de m'exclure une seconde des relations d'Alice. Bref.
Cette semaine-là, il semblait que Ravenclaw avait disparu. Tout d'abord, il s'était passé trois jours sans que quiconque, absolument quiconque n'ait pu l'apercevoir dans les locaux de l'école. Bien sûr, on avait tous l'habitude, nous qui la connaissions, de la voir s'éclipser de temps en temps. Dans la plupart des cas, elle avait suivi les Gryffondors dans une aventure inimaginable, mais même eux ne semblaient pas savoir où elle pouvait se trouver – et à l'époque, ils étaient en pleine dispute. Lilian Evans n'avait rien pu tirer de James Potter et Sirius, avec qui Wilhelmina était pourtant particulièrement liée, avait visiblement des chats plus importants à fouetter. Même Snape, cette affreuse porte de prison, n'avait pas été vu en sa compagnie – et ces deux-là auraient vraiment pu être jumeaux.Après tout ce temps, je n'ai d'ailleurs toujours pas compris comment ils avaient pu devenir amis ! Mais le fait est que toute l'école connaissait leur duo infernal du cours de Potions. Les cheveux de Scrobull en avait viré au blanc, disait la légende. Bref, tout ça pour dire que le samedi, elle avait fait surface pendant une bonne vingteine de minutes... Avant de s'enfermer dans son dortoir. On n'avait plus entendu parler de Wilhelmina Ravenclaw jusqu'au lundi suivant, malgré qu'Alice et Lily soient allées faire le siège de sa salle commune – en pure perte. Le lundi, donc, on l'avait vu revenir en cours ; trois jours d'absence, c'était quand même un record qu'on ne l'avait jamais vu battre ! On s'est tous précipités, bien sûr. Mais on n'aurait aussi bien pu s'adresser à un mur. Elle en nous a pas lâché un mot. Et c'est à ce moment que la pluie est arrivée, et avec elle, cette angoisse détestable au front de la femme de ma vie.
Qui ne s'est toujours pas dissipée, un an après. Alice ne comprenait pas, et elle ne comprend toujours pas. Ce qui l'agace. Et moi aussi, par conséquence. Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer entre eux tous ? On n'a plus jamais revu Wilhelmina et Snape ensemble, pas plus qu'avec les quatre Gryffindors – quoiqu'elle ait fini par renouer avec James et Rémus, un peu. Mais leur petit groupe à cinq, c'est définitivement terminé. Merlin ! Si au moins Alice pouvait avoir un début d'explication ! Ca m'éviterait de chercher cette tête de mule précisément aujourd'hui, alors que je rêverai bien plus agréablement à ma chère petite Hufflepuff. Bon sang !
En même temps, elle ne peut pas ne pas être là. Elle a beau m'emm... hum, elle a beau me courir tant et plus sur le haricot, c'est quand même une bonne copine, et puis Alice a été très claire : il faut qu'elle soit là. Soit. Et puis...
Je me souviens d'un jour, il y a quelque mois – elle avait l'air particulièrement nostalgique, même si on ne lui voit pas beaucoup d'autre tête en ce moment... Elle était dans la Volière, où je l'avais rencontrée par hasard (je devais expédier un courrier à mes parents), alors nous avons bavardé cinq minutes. Pour une fois, elle avait l'air d'humeur à se confier. Et d'un coup, venu de nulle part... Ah, je m'en rappelle comme si c'était hier. Elle me sort :
Tu sais, Franck, vous êtes si beaux, Alice et toi... Le bonheur qui rayonne de vous deux, ça paraît palpable. C'est peut-être idiot, ou déplacé de ma part de te le dire ; mais souvent, j'ai l'impression que c'est la seule chose qui peut me donner foi en l'humanité. C'est si... réconfortant, de vous voir, ensemble... Heureux...
Elle a eu une expression triste, et moi je me sentais cloué au coeur par ces quelques mots. Est-ce que nous représentions pour elle un idéal innaccessible ? Mais elle n'est pas plus âgée que nous, elle a tout le temps devant elle. Elle trouvera certainement la personne qui... l'aimera, je ne sais pas, qui sera là pour elle, quoiqu'il arrive. D'accord, elle est infernale, mais elle a de bons côtés aussi ! Il y a deux ans, d'ailleurs, elle était beaucoup plus accessible. Ca finira bien par lui revenir. Au fond, c'était plutôt une comique, dans son genre ! Et puis, je n'arrive pas à croire que ma cousine au xième degré puisse passer le reste de son existence dans un désespoir morose. Nimüe, elle est trop intelligente pour ça !
N'empêche qu'elle m'a vachement touché, ce jour-là. D'accord, on était au milieu des fientes de hiboux, mais c'était... ben, émouvant, quoi ! Faudrait être sacrément insensible pour ne pas être ému à une telle évocation de sa vie de couple, quand même.
Ouais. Enfin, tout ça pour dire que je me tape à la dégotter parmis les miliers de couloirs et de salles vides d'Hogwarth, et ça n'a vraiment rien d'une pratie de plaisir. Dire que tout ça, en plus, c'est rapport à Alice et moi ! J'vous jure... Qu'est-ce qu'on fait pas quand on est amoureux.
Oui, parce qu'aujourd'hui, c'est un jour spécial. Demain, on reprend tous le Hogwarth Express, et cette fois-ci, c'est la dernière. Notre septième année s'achève, on a passé les derniers NEWTs mardi matin, et on n'a plus aucune obligation – mis à part faire nos bagages. Eurk ! A dix-huit ans, je déteste toujours autant ça. C'est peut-être puéril, mais je n'arrive pas à saisir comment Mère fait pour mettre autant de choses dans une valise quand je n'arrive même pas à y entrer le tiers de ce que j'ai ammené ici. Il faut toujours que l'école m'envoie des hiboux parce que j'en ai oublié une partie. Quelle calamité !
Mais en attendant, ce soir, on fait la fête. Avec des copains de toutes les maisons, on a réquisitionné la Grande Salle pour la « suite » du banquet de fin d'année. Ca va être une fiesta à tout casser ! Et Wilhelmina a intérêt à être là. Parce que ce soir, après la bouffe, la Bierraubeurre et les danses tribales, Alice et moi on a une déclaration très importantes à faire à nos amis. Parce que ce matin, j'ai attendu Alice dans la salle commune des Hufflepuff. Et puis parce que nous sommes sortis nous installer au bord du lac, à côté du petit bosquet de saules qu'on aime tellement – et où on a des souvenirs, euh... Hum. Et surtout parce que là, dans la fraîcheur de l'eau et l'ombre bruissante des petites feuilles effilées, mon amour a accepté de chager de nom pour s'appeler... Madame Alice Longbottom.
Merlin me protège. Je suis dans un état d'euphorie ! J'ai l'impression que mes pieds ne toucheront plus jamais le plancher des vaches. Que c'est bon ! Que c'est doux ! Que c'est... Plus que n'importe quoi d'autre !! Ca fait sept heures que je me retiens de hurler mon bonheur à la face de la terre et des copains, tout ça pour respecter les formes (et surtout oublier personne) en lachant la bombe en plein milieu de la fête de fin d'année. Morgane au plus haut des cieux ! Ou des bois de Brocéliande, c'est comme elle veut. J'ai même pas pu manger ce midi ! Impossible de détacher mon regard des yeux d'Alice pour piquer un vulgaire morceau de poulet boulli dans un des plats. C'que c'est bô, l'amûr !!! Il faut que je me calme avant ce soir, sinon je vais crever le plafond magique – et il faut que je retrouve cette brise-bonbon de Ravenclaw !
_________________ Cat
Donnez-moi un elfe... A enduire de miel... Donnez-moi un elfe... (sur un air connu)
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