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 Sujet du message: [En cours] L'enquête de l'ombre Detroit Become Human
MessagePosté: 10 Avr 2019 08:23 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Localisation: A Détroit, avec Connor.
Bonjour à tous.

Mon histoire, écrite avec mon chéri, est inspirée du jeu vidéo PS4 Detroit Become Human, que je connais par coeur.
Dans mon histoire ce ne sont plus des androids mais des humains.

Synopsis: Un inspecteur d'un milieu modeste, un riche peintre. Tout les oppose mais une enquête pas comme les autres va les rapprocher comme ils n'auraient jamais pensé...




Chapitre I : Deux meurtres sinon rien



Lorsque Connor sortit de sa voiture de fonction il se sentit déjà fatigué, et il n’était que 8h du matin… Un cauchemar l’avait à nouveau tenu éveillé une bonne partie de la nuit… A ce rythme-là il n’allait pas tenir longtemps. Ça durait depuis longtemps et toujours le même cauchemar le réveillait violemment au milieu de la nuit. Il revoyait toujours son père mourir devant ses yeux. Il se pinça l’arête du nez quand il sentit poindre un mal de crâne :
- Inspecteur Anderson ?
Connor releva brusquement la tête et grimaça quand la migraine revint avec force :
- Qu’y a-t-il ?
- Le propriétaire de la maison, Mr Markus Manfred, vous attend à l’intérieur pour être interrogé.
- Ok, merci officier.
Il se dirigea lentement vers la maison tout en l’observant. Elle était à la fois imposante et cossue et un sentiment de sérénité s’en dégageait.
Connor sortit de ses pensées en franchissant le seuil de la maison. Il interpella un officier de police :
- Officier, où est le propriétaire de la maison ?
- C’est le jeune homme assis sur le canapé inspecteur, répondit ce dernier.
L’agent de police tourna la tête dans la direction indiquée et découvrit un jeune homme dont la pâleur et la tristesse contrastaient ses origines étrangères que Connor ne put manquer ; malgré tout l’inspecteur, l’espace d’un instant, eut l’impression en plongeant son regard dans les yeux bleus de Markus de contempler une œuvre intemporelle.
Reprenant ses esprits, Connor redevint impassible et s’avança vers l’artiste :
- Mr Manfred ? Je suis l’inspecteur Anderson et j’ai des questions à vous poser.
Connor eut l’impression que l’homme en face de lui ne l’avait pas entendu, restant là immobile à le fixer de ses yeux d’un bleu intense :
- Mr Manfred ? répéta-t-il avec insistance.
L’artiste sembla à son tour reprendre ses esprits et d’un revers de manche essuya ses larmes tout en se levant :
- Qu’est-ce que vous me voulez ? demanda-t-il d’un ton froid et agressif. Je n’ai aucune envie de parler à la police ! ajouta-t-il.
- Je peux comprendre que vous ayez été choqué par la scène, répondit Connor impassiblement, mais je suis obligé de vous interroger, c’est la procédure.
- Ha…la procédure, railla-t-il, faîtes vite, je n’ai pas que ça à faire.
- A quelle heure êtes-vous rentré chez vous ? demanda le policier toujours impassible
- Il était presque 4h du matin, répondit-il d’un ton sec.
- Et vous avez trouvé le cadavre dès votre retour chez vous ?
- Bordel, elle s’appelle…s’appelait Samia ! Ce n’est pas juste un cadavre, c’était un être humain merde ! s’énerva l’artiste.
- Écoutez Mr Manfred, pardonnez-moi si je vous ai paru si abrupte, mais n’oubliez pas que je suis là pour résoudre le meurtre de votre employé alors plus vite vous répondrez à mes questions, plus vite je serais parti.
- Ha…et comme je suis afro-américain vous allez sûrement trouver le coupable plus vite que si ça avait été un blanc !

Choqué, Connor fronça les sourcils et ouvrit la bouche pour répondre quand son collègue inspecteur posa sa main sur son épaule et s’adressa à Markus :

- Mr Manfred, s’il vous plaît, on va aller dehors, ça va vous faire du bien, venez.
Markus n’émit aucune résistance quand il se rendit compte que le deuxième inspecteur était lui aussi afro-américain et le suivit sans piper mot. Une fois dehors Markus se dirigea vers son jardin zen et s’assit sur un banc de pierre, suivit silencieusement par l’inspecteur. Ce jardin zen lui avait toujours fait ressentir un mélange de spiritualité et de nature sauvage. Un sentiment de quiétude et sérénité l’envahit ce qui lui rappela l’époque où son père peignait ses tableaux et qu’il pouvait rester des heures à l’observer :
- Mr Manfred ? intervint l’inspecteur d’une voix calme et posée.
- Qu’est-ce que vous me voulez ?
- Vous êtes bien le fils de Carl Manfred ?
- Oui, qu’est-ce que ça peut bien vous foutre ?
- Écoutez, si je vous le demande c’est que votre père était un ami et j’ai toujours été très admiratif de son travail, et j’étais affecté à l’enquête qui le concernait. Vous ne vous en rappelez sûrement pas mais je vous ai connu lorsque vous étiez enfant.

Markus releva la tête et esquissa un léger sourire en fixant l’officier. Un raclement de gorge discret se fit entendre :

- Inspecteur Johnson ?
- Oui Inspecteur ? demanda-t-il en se dirigeant vers Connor.
- Est-ce que vous pouvez emmener ce couteau au labo ? sollicita ce dernier en lui donnant un sachet plastique dans lequel se trouvait l’arme ensanglanté. Il faut faire toutes les analyses possible, empreintes, ADN,…
- Ok, pas de soucis.

Il prit la preuve et s’en alla en adressant un dernier mot à Markus :
- Au revoir Mr Manfred et bon courage pour la suite.
Le peintre acquiesça d’un hochement de tête. Une fois l’inspecteur Johnson partit, Connor s’adressa à Markus :
- Mr Manfred ? Etes-vous disposé à répondre à mes questions maintenant ?!
- Très bien Inspecteur, posez vos questions, mais faites vite !
- Où étiez-vous entre minuit et 3h du matin ?
- J’étais à ma galerie d’art, j’y organisais le vernissage de mes dernières œuvres. J’y suis resté jusqu’à 3h30. Et j’ai des témoins au cas où vous en douteriez !
- Ecoutez Mr Manfred, votre mode de vie vous permet sans doute de mépriser les gens de ma classe sociale mais je vous rappelle juste que je suis Inspecteur avant tout, et je suis là pour faire mon travail !

Après un court silence Connor reprit ses questions :
- Donc la victime, depuis combien de temps était-elle votre employée?
- Attendez que je me rappelle…cela doit faire presque 4 ans, elle a commencé à travailler pour moi à 20 ans, en juillet 2015. Et je ne méprise jamais les gens sans raison.
- Est-ce que vous avez des gens dans votre vie ou dans votre travail qui pourraient vous en vouloir ?
- Je n’en sais absolument rien. Je dois dire que je n’ai pas eu l’occasion d’y penser et actuellement je ne suis pas en état d’y réfléchir !
- Pourtant un homme riche comme vous doit forcément avoir des ennemis, des gens qui ne supporteraient pas votre succès !
- Écoutez Inspecteur, je vais y réfléchir et si je pense à quelque chose je vous le dirai ! Vous avez fini vos questions ?
- Non. Il faudrait que vous m’envoyiez la liste de vos invités à votre vernissage par mail. Maintenant j’ai fini et si vous vous rappelez de quoi que ce soit, contactez-moi, conclut Connor en lui tendant sa carte.
L’Inspecteur repartit vers la maison, mais se retourna, non sans un certain style :
- Ah une dernière chose Mr Manfred, ne quittez pas la ville, je vais sûrement avoir besoin de vous reparler pour l’enquête.
Sur ces dernières paroles Connor sortit de la maison pour reprendre sa voiture.


De retour au commissariat, Connor s’assit à son bureau et se prit la tête entre les mains, son mal de crâne s’était transformé en migraine. En relevant la tête, il vit cette vie, ce mouvement perpétuel qu’il y’avait dans un commissariat. Cela le fit sourire timidement ; quand l'inspecteur Johnson passa devant son bureau, Connor se rappela de son premier jour ici, tout l’émerveillait. Ce bouillon incessant de voir les agents s’agiter dans tous les sens, les criminels en instance d’aller en prison vociférant des menaces aussi prévisible qu’un Noël le 25 décembre. La voix rauque et détonante du commissaire qui retentissait dans tout l’immeuble. Connor se rappela que la première fois qu’il l’avait entendu il s’était imaginé, non sans un certain humour, que si le commissaire était un castra il aurait facilement pulvérisé toutes les fenêtres. Perdu dans ses souvenirs, il ne remarqua pas que Luther venait de l’interpeller à plusieurs reprises:

- Connor ! Ho ! Tu m’entends ?! cria enfin Luther
- Qu… quoi ? Tu m’as parlé ? demanda Connor confus.
- Qu’est-ce qui se passe ? Ça fait cinq fois que je t’appelle, on dirait que tu étais ailleurs. Tu vas bien ?
- Oui, oui…enfin j’ai mal de crâne depuis ce matin, ça s’est transformé en migraine et le type de tout à l’heure m’a mis sur les nerfs donc ça n’aide pas à aller mieux !

Luther soupira et ferma la porte du bureau du jeune inspecteur :
- Pourquoi tu lui en veux comme ça ? Tu ne le connais même pas, il ne t’a rien fait !
- Mais Luther tu sais bien que c’est à cause d’un connard d’artiste comme lui que je me suis retrouvé à la rue à 10 ans avec mon père, et qu’il en est mort !
- Connor !! s’exclama d’un ton sec le sergent. Il me semble que je t’ai appris à te comporter de meilleure façon ! Ce n’est pas Mr Manfred qui est responsable de ce qui t’est arrivé ! rajouta-t-il sur le même ton. Et oui je me rappelle bien ce qui t’est arrivé, finit-il sur une voix plus douce.

L’inspecteur Anderson prit un air honteux :
- Désolé Luther mais j’ai tellement mal au crâne que je ne dois pas avoir les idées claires, répondit-il en se massant les tempes. J’ai encore refait le même cauchemar cette nuit.
Luther lui tendit un Tylénol (équivalant du doliprane) et un verre d’eau :
- Tiens, prends ça et calme-toi. Il faut que tu restes objectif sur cette enquête, je serais là pour t’aider.
Connor sourit en observant Luther. Cet homme l’avait recueilli à la mort son père et il était devenu sa bouée de sauvetage, comme un deuxième père :
- Merci Luther, je ne sais pas ce que je serais devenu sans toi.
- Sûrement quelqu’un de très bien Connor, répondit l’officier en souriant lui aussi. Bon tu es prêt à te replonger dans l’enquête ? reprit-il après quelques secondes de silence.
- Oui, oui. Je vais rester professionnel, ne t’inquiètes pas. D’ailleurs faut que je regarde mes mails, j’ai demandé à Mr Manfred de m’envoyer la liste de ses invités à son vernissage.

L’inspecteur alluma son ordinateur et pianota pendant quelques minutes avant de trouver le document que l’artiste lui avait envoyé, il le fit imprimer :
- Alors moi je vais aller voir Mme Amanda Sylers, c’est celle qui aidé à organiser ce vernissage, Mme Kara Sanders, il me dit que c’est sa meilleure amie, et Mme North Garrington, c’est son attaché de presse. Et les autres sur cette liste tu peux me les convoquer au commissariat Luther ? demanda-t-il en lui tendant la feuille.
- Bien sûr Connor, répondit-il en la prenant
Sur ce le sergent Johnson sortit du bureau et Connor se mit à chercher quelques infos sur les trois personnes qu’il venait de désigner à Luther.

Il chercha d’abord des informations sur Amanda Sylers qu’il trouva sans trop de difficultés tant la famille de celle-ci avait eu un passé sulfureux et très médiatique, il trouva l’adresse non sans mal. En tombant sur un article du The Detroit News sur cette personnalité, Connor ne put s’empêcher de ressentir quelque chose d’étrange comme si son instinct voulait le prévenir de quelque chose mais il secoua la tête comme pour reprendre ses esprits.

Pour ce qui était de Kara Sanders, ce n’était pas quelqu’un d’assez connu pour être dans les tabloïds ou la presse à sensation, l’idée lui vint de vérifier les réseaux sociaux de manière à trouver des indices. C’est en parcourant Facebook qu’il vit sur son profil qu’elle serait dans une heure au Rosting Plant, célèbre café sur Woodward Avenue souvent fréquenté par les personnes du monde artistique. C’est décidé, je vais aller voir cette fameuse Kara en premier sinon je risque louper une piste sur ce meurtre, pensa Connor.

L’attachée de presse, elle par contre, intriguait énormément Connor car aucune information, aucune adresse, articles, compte sur les réseaux sociaux, même une simple phrase sur un blog lambda…pas une seule ligne sur cette personne, comme si elle n’existait pas. Par acquis de conscience, il vérifia dans la base de donné de la police et du FBI si le nom de North Garrington donnait un quelconque résultat mais de ce côté-là aussi on restait dans le flou, pas un indice sur cette personne.

Connor attrapa les clés de sa voiture saisit sa veste sur le dossier de sa chaise et les divers documents qu’il avait glané sur les proches de Markus.

TBC...

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"Which part of 'I'm a genius' aren't you getting?" Nikola Tesla (Sanctuary)

"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

"-You did it Markus!
- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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 Sujet du message: Re: L'enquête de l'ombre Detroit Become Human
MessagePosté: 16 Avr 2019 19:22 
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Environ trois-quarts d’heure plus tard l’inspecteur se garait pas loin du café. La circulation avait été atroce. Connor sortit rapidement de sa voiture et se dirigea vers le café. Une fois entré dans celui-ci il se commanda un café long et en profita pour interroger le serveur :

- Bonjour Mr, je suis l’inspecteur Anderson. Est-ce que vous avez vu cette femme ? demanda-t-il en montrant la photo de Kara.
- Pas pour le moment, répondit le jeune homme, mais c’est une habituée, elle vient généralement tous les midis, elle ne devrait pas tar… ah ben elle vient juste d’entrer, c’est elle là-bas, dit-il en la désignant du doigt.
- Je vous remercie, répondit Connor en se tournant vers la direction indiquée. Mme Sanders ?

La jeune femme se tourna vers lui :
- Oui ?
- Je suis l’inspecteur Anderson. Et j’enquête sur le meurtre qui a eu lieu chez Mr Manfred, c’est…
- Markus ?! Il va bien ? Ce n’est pas lui qui est mort ? l’interrompit la jeune femme.
- Non, rassurez-vous, c’est sa femme de ménage, répondit-il en souriant devant sa peur évidente, Mme Samia Sherafi, rajouta-t-il en consultant ses notes.

La jeune femme se passa la main sur le visage et dans les cheveux, visiblement secouée par la nouvelle :
- Allons-nous assoir, suggéra Connor.

Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les deux assis, avec un bon café chaud :
- Ça va aller Mme Sanders ? demanda le policier d’une voix douce.
- Oui, oui, répondit-elle hagarde, c’est Samia qui est morte ?
- Oui c’est elle la victime, vous la connaissiez ?
- Je l’ai vu quelques fois quand j’allais chez Markus, c’est une…c’était une jeune femme charmante et très travailleuse. Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Je commence tout juste l’enquête, tout ce que je sais pour l’instant c’est que c’est Mr Manfred qui a découvert son corps cette nuit. Vous étiez à son vernissage ?
- Oui, Markus avait invité un groupe d’amis avant de les exposer au public.
- Ça commençait à quelle heure ce vernissage ?
- Markus nous avait invité pour 22h à sa galerie, il était déjà là quand je suis arrivée vers 21h30.
- Et ça fait longtemps que vous le connaissez Mr Manfred ?
- Depuis qu’on est gamins, on était au jardin d’enfant ensemble.
- Est-ce que vous savez qui pourrait en vouloir à Mme Sherafi ? Ou à Mr Manfred ?
- Samia je ne la connaissais pas tant que ça, je ne l’ai vu que quelques fois chez Markus, c’est plus lui qui la connait. Quant à Markus lui-même…
- Oui ? A quoi pensez-vous ?
- Je me rappelle que Markus m’a dit qu’il s’était disputé plusieurs fois de façon assez virulente avec Amanda.
- Vous savez à propos de quoi ?
- Malheureusement non, il ne me racontait pas les détails de ces disputes. Mais je voyais que ça le peinait à chaque fois.
- Est-ce que Mme Sylers et Mr Manfred ont eu une relation amoureuse ?
- Non, je connais Markus depuis toujours et ils n’ont jamais été ensemble.
- Je vois à votre visage que quelque chose vous dérange dans ce que vous venez de dire.
- En fait à chaque fois que j’évoquais le sujet « Amanda » avec Markus il restait toujours très vague, et pourtant j’ai toujours été très proche de lui.
- Proche à quel point ?
- C’est mon meilleur ami et non je n’ai jamais été en couple avec lui, dit-elle un léger sourire au visage.

Connor se demanda pourquoi Kara le regardait de cette façon quand un téléphone sonna, la jeune femme prit son portable tout en s’adressant au policier :
- Je peux répondre Inspecteur ?
- Allez-y. Restez dans la ville tant que l’enquête n’est pas finie.

La jeune femme acquiesça tout en se levant.

Connor resta quelques minutes immobile, perdu dans ses pensées. Pourquoi est-ce que cette femme m’a regardé en souriant comme ça ? Il avait le sentiment qu’elle ne lui avait pas tout dit sur ce Markus, une information cruciale, cette sensation d’avoir quelque chose juste sous son nez et de ne pas le voir. Il secoua la tête.

L’inspecteur regarda l’heure sur son téléphone portable. Presque midi. Il finit son café et commanda un sandwich et régla le tout avant de sortir.
Avant de démarrer sa voiture il regarda les documents qu’il avait imprimé à son bureau. Je vais d’abord passer chez l’attaché de presse de l’artiste, North Garrington, c’est à ¼ d’heure de là où je suis. Ensuite j’irais voir Amanda Sylers.

Environ ¼ d’heure plus tard il se gara devant un immeuble qui semblait à la fois coquet mais accueillant, et un gardien était posté dans une cabine à côté du portail. Il sortit rapidement de sa voiture et se dirigea vers ce gardien :
- Vous ne pouvez pas passer Mr, vous n’y êtes pas autorisé !
Connor sortit son badge avec un sourire narquois.
- Alors déjà je suis autorisé à entrer à peu près partout où je veux. Je viens voir une habitante de cet immeuble, par rapport à une enquête en cours.
- Ha… veuillez m’excusez inspecteur… Passez, je vous en prie.

Après que le gardien l’eût laissé passer, Connor se dirigea vers l’entrée de l’immeuble et quelques minutes plus tard il se retrouva devant l’appartement 715. Avant de frapper il écouta si des bruits émanaient du logement, une télé semblait être allumée en bruit de fond et il entendait une femme parler, comme si elle était au téléphone. Il toqua à la porte et l’entendit dire au revoir à son interlocuteur, quelques secondes plus tard la porte s’ouvrait.

Connor fut troublé en voyant une femme aussi belle, ses cheveux châtains s’alliaient parfaitement à ses yeux noisettes d’un clair peu commun. Elle portait un tailleur rayé très classe, sans doute hors de prix pour une citoyenne lambda. Son physique ne laissant pas non plus l’inspecteur de marbre mais plutôt comme s’il avait eu une extinction de voix.
Son appartement lui correspondait bien également, très sophistiqué et épuré, des meubles design, tout est sa place, rien ne traîne. Une odeur agréable de jasmin planait dans l’air ambiant…
- Inspecteur Anderson je présume ? Que voulez-vous de moi ? Demande t’elle d’un ton glacial.
- Heu… comment…Laissez-moi deviner ? C’était Mr. Manfred qui vous a prévenu ?
- Belle déduction. Vous devriez devenir inspecteur.
- Mlle North Garrington, je vous prierais de cesser ce petit jeu avec moi, je suis là dans le but de résoudre un meurtre, dit Connor en s’énervant. J’ai quelques questions à vous poser. Puis-je entrer ?
- Je me doute que vous n’êtes pas là pour m’offrir des fleurs…dommage. Allez-y entrez.
- Vous seriez-vous donner le mot avec Mr. Manfred pour me faire perdre patience ?
- Le fait que vous soyez là me fait perdre du temps, disons que nous sommes quittes.
- Mme Garring…
- Mlle !
- …Mlle Garrington, dois-je vous rappeler qu’une personne est morte et que je peux à tout moment vous arrêter pour obstruction à cette enquête.
- Soit, allez-y, posez vos questions !
- A quelle heure êtes-vous arrivée à ce vernissage ?
- Un peu avant 22h.
- Connaissiez-vous la victime, Melle Samia Sherafi ?
- Non. Mais je l’ai souvent aperçu chez Markus.
- Depuis combien de temps connaissez-vous Mr Manfred ?
- Depuis presque 6 ans. Il m’a offert ce travail d’attaché de presse. Si j’en suis ici aujourd’hui c’est grâce à lui. Je lui dois beaucoup.
- Donc vous êtes tellement reconnaissante envers Mr Manfred que vous pourriez tuer pour lui ?
- La stupidité serait-elle un critère de recrutement chez la police Mr Anderson ? Grâce à ce travail je peux mener la belle vie, pourquoi aurais-je voulu tuer cette pauvre femme ?
- Par jalousie peut-être ?
- Je vous croyais bête Inspecteur, mais en fait vous êtes véritablement stupide, si vous aviez mené un peu mieux votre enquête vous sauriez que Markus est une personne très généreuse, qu’il a toujours très bien payé ses employés. Je ne vois pas pourquoi je serais jalouse de cette femme.
- Entreteniez-vous une relation autre que professionnelle avec Mr Manfred ?
Un sourire moqueur se dessina sur le visage de la jeune femme, son portable se mit à vibrer sur la table basse, et elle le saisit.
- Je vais devoir y aller Inspecteur, j’ai du travail qui m’attend et si je puis me permettre un conseil… Apprenez à connaître Markus et vous verrez que les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être.
- Dernière question. Comment qualifieriez-vous la relation qu’entretient Mr Manfred avec Mme Sylers ?
- Elle est aussi froide qu’un hiver en Sibérie. Navrée mais je dois absolument partir.
- Très bien. Je vais vous demander de ne pas quitter la ville le temps de l’enquête.

Sur ce Connor sortit de l’appartement sans un mot et regagna sa voiture, le dernier témoin qu’il devait interroger était la fameuse Amanda Sylers dont la réputation était sulfureuse. Son instinct lui disait qu’il allait trouver quelque chose de capital pour l’enquête là-bas. Il mit le GPS, il y avait une heure de route.

Connor ne cessait de repenser aux réactions de Kara et North sur les « relations intimes » de ce fameux Markus Manfred. Pourquoi tant d’énigme autour de ce sujet ? C’est alors que la radio retentit.
- A toutes les patrouilles, nous avons un 10-01 signalé au Cultural Center Historic District, tous les officiers à proximité sont priés de se rendre sur place.

Connor se saisit du micro.
- Ici l’inspecteur Connor Anderson, message reçu. Je suis à 5 min du lieu du crime, je m’y rends immédiatement, terminé.
- Bien reçu inspecteur.

Effectivement 5 minutes plus tard Connor se gara devant le Cultural Center Historic District. Il quitta rapidement sa voiture et se dirigea tout aussi rapidement vers l’imposant bâtiment. Le meurtre avait eu lieu dans l’aile l’ouest. En arrivant devant la scène de crime il sortit sa carte et pénétra sur les lieux. Il vit un corps à côté d’une fontaine. Connor observa autour de lui, les murs étaient richement sculptés et décorés. Le temps d’un instant ce furent les nombreux tableaux exposés dans cette galerie qui interpellèrent Connor, une sensation de chaleur agréable, une harmonie sans pareille se dégageaient de tous ces tableaux… Soudainement il sentit quelque chose se poser sur son épaule, d’instinct il tourna la tête et vit Luther.
- Connor toujours dans les nuages à ce que je vois, dit Luther en se moquant. Tu es avec moi ?
- Ha non tu ne vas pas t’y mettre toi aussi Luther. J’ai eu ma dose avec les témoins de cette affaire. Tu as eu des pistes de ton côté ?
- Rien de probant j’en ai bien peur, hormis le fait que certains témoins m’ont rapporté que Mr Manfred et Mme Sylers ont eu une altercation lors du vernissage.
- Oui, Mlle Garrington, l’attachée de presse de Mr Manfred m’a confirmé que leurs rapports étaient plutôt tendus en ce moment. Je pense qu’il va falloir exploiter cette piste.
- Tu as interrogé cette Mme Sylers à propos du meurtre de la femme de ménage ?
- Non j’y allais quand j’ai reçu l’appel radio, du coup je suis venu directement ici.
- Remarques-tu quelque chose de particulier au niveau de ces peintures ? Interrogea Luther.
- Mise à part qu’elles me plaisent… non.
- Regarde qui les a signés.
Connor s’approcha d’un des tableaux et regarda dans le coin inférieur gauche… M.M… est-ce que ça serait…
- Et non tu ne rêves pas Connor, toutes les toiles que tu vois ici sont celles de l’artiste Markus Manfred que nous avons interrogé ce matin.
- Ce meurtre serait lié à notre affaire ?
- Il y a de grande chance, les analyses préliminaires nous disent qu’il s’agit du même mode opératoire que pour la femme de ménage.
- Tu veux dire un seul type d’empreinte ?
- Oui, celle de la victime uniquement. Il faudra attendre l’autopsie et des examens plus poussés pour voir si on peut obtenir d’autres indices plus pertinents.

Connor se saisit le menton et fronça les sourcils.
- Je connais cette tête Connor, dit Luther avec une voix moqueuse. Tu as trouvé une piste sur ces meurtres.
- Deux meurtres, un seul type d’empreinte sur chacune des victimes, des gens en parfaite santé qui voudrait se suicider, un artiste reconnu mondialement impliqué… Je pense de plus en plus qu’on a à faire à…
- … un professionnel ! Termina Luther.
- Soit Mr Manfred mène une double vie plutôt dangereuse ou on veut lui imputer ces crimes pour ruiner sa réputation.
- Le médecin légiste m’a dit que cette victime était morte entre minuit et 4h du matin, reprit Luther après quelques minutes de silence.
- Ah…comme la première victime ! Tu connais son identité ?
- C’était l’officier Aaron Ramirez, plus de dix ans au service de nos concitoyens. Les collègues sont furax…
- Je me doute… Tu viens avec moi pour interroger Mme Sylers ?
- Pas de soucis Connor.

Après avoir discuté quelques minutes avec le médecin légiste et les experts qui examinaient la scène les deux hommes ressortirent du bâtiment et regagnèrent la voiture de Connor. Ce dernier remit son GPS en route et se glissa dans la circulation :
- Deux dollars pour tes pensées Connor !
- Je pense qu’on en a pas fini tout de suite avec cette enquête !
- Ton intuition féminine ? se moqua gentiment Luther
- Ah ah ! répondit Connor en souriant.
- Sinon que penses-tu de cet artiste Mr Manfred ?
- Tu veux vraiment me demander mon avis ? grogna l’inspecteur. T’as bien vu son comportement envers moi, il m’a mis sur les nerfs !

Les deux hommes se turent, l’un concentré sur la circulation et l’autre se perdant dans ses pensées. Luther se dit qu’après son service il irait rendre une visite à Markus. Cette enquête faisait remonter de vieux souvenirs à la surface et l’artiste allait avoir de nombreuses questions.
Il poussa un soupir en se passant la main sur le visage puis regarda par la fenêtre de la voiture, ils arrivaient à destination.
Lorsque l’inspecteur sortit de sa voiture il observa la maison qui lui faisait face, elle était à la fois imposante, fastueuse et très tape-à-l’œil. Ils sonnèrent en attendant devant la grande porte d’entrée, une domestique ouvrit la porte.
- Bonjour Messieurs, en quoi puis-je vous aidez ? Demande t’elle d’une voix douce.
- Bonjour Madame, nous souhaiterions parler à Mme Sylers. Nous avons des questions à lui poser, répond Connor sur un même ton
- Désolé mais Mme Sylers ne reçoit personne sans rendez-vous.

Connor et Luther sortirent leurs badges respectifs.
- Désolé chère Mme, mais nous allons nous passer d’attendre un rendez-vous.
- Ho veuillez accepter mes excuses messieurs les inspecteurs, entrez je vous en prie. Veuillez attendre ici, je vais vous annoncer auprès d’elle.

Connor ne se sentait pas à l’aise dans cette demeure, elle transpirait l’opulence et le m’as-tu-vu. Il avait l’impression d’être comme bloqué dans un ascenseur, l’oppression le saisit, il pouvait pressentir le malaise dans cette demeure. Malgré qu’elle baignait dans le soleil, une certaine froideur s’en dégageait.

Des bruits de pas se firent attendre, la domestique revint avec son employeuse.
- Ces deux inspecteurs souhaitent parler à Mme, dit la jeune femme d’une voix toujours aussi calme.
- Merci j’avais compris Diane, répondit très sèchement Amanda Sylers. Au lieu de rester ici et de nous regarder avec votre air stupide, vous n’avez pas du travail ?!
- Bien Madame.
Étrangement Connor s’imaginait, dans ses pensées, décocher un crochet du droit fulgurant dans le visage de cette mégère gavée d’argent. Cette femme est vraiment une belle garce pensa-t-il. Si je n’avais pas mon badge je lui dirais ma façon de penser, elle mérite autre chose que des questions…mais faut que je garde mon calme.
- Que me voulez-vous messieurs ? Essayer de faire vite, je n’ai pas que ça à faire.
- Nous prendrons le temps qu’il faut Mme Sylers, lui rétorqua Connor froidement. Nous sommes ici pour enquêter sur deux meurtres et votre témoignage pourrait nous aider à éclaircir plusieurs points concernant Monsieur Manfred.
- Markus ?! Vous pensez que c’est lui le meurtrier ?
- Cela ne vous regarde pas ce que l’on pense et c’est nous qui posons les questions.
- Allez-y faites.
- Depuis combien de temps connaissait vous Mr Manfred. ?
- Nous nous connaissons depuis plus de 20 ans lui et moi. Nos parents se connaissaient très bien.
- Plusieurs témoins nous ont rapportés que vous et Mr Manfred vous vous étiez disputés lors du vernissage ?
- Je ne vois en quoi cela vous regarde ! Ça n’a rien avoir avec votre enquête.
- Justement si, intervint Luther. Je vous rappelle que nous enquêtons sur plusieurs meurtres et d’après nos premiers éléments, tout tourne autour de Mr Manfred.
- Soit, j’avais réussi à lui trouver des acheteurs pour certaines de ses œuvres et il a catégoriquement refusé de faire affaire.
- Pourquoi ça ?
- Vous n’aurez qu’à lui demander…
- C’est à vous qu’on le demande Mme Sylers, je vous conseille de coopérer. Entretenez-vous une relation particulière avec Mr Manfred ?

Un homme en costume bien taillé fit irruption dans la pièce.
- Messieurs je crois que nous avons finis, si vous avez d’autres questions veuillez prendre contact avec nos avocats. En attendant je vous demanderais de partir sinon je vous attaque en justice pour harcèlement envers ma famille.
- Ecouter, vos avoc…
Luther lui posa la main sur l’épaule et fit un signe de la tête pour lui intimer de ne pas finir sa phrase.
- Mr et Mme Sylers merci de nous avoir accorder de votre temps, nous allons partir.

Connor se retint et ne pipa mot jusqu’à rentrer dans la voiture. Il fulminait intérieurement cela pouvait se voir. Luther pouvait sentir sa frustration tant elle était palpable.
- Pourquoi m’as-tu interrompu ?! cria Connor. Nous aurions pu creuser plus pour avancer sur ce dossier.
- Calme-toi fils, répondit Luther très calme. Ces gens sont très puissants, nous ne pouvons pas les atteindre aussi facilement que d’autres. Tu devrais aller réinterroger Markus Manfred car je suis sûr qu’il en sait plus qu’il ne veut bien nous le faire croire.
- Ces riches me donnent la gerbe, si c’était possible je lui en aurais bien collé une entre les deux yeux.
- Commence par te calmer Connor, sans ça tu n’auras pas les idées claires. De plus je pense qu’il y’a un point sur lequel nous sommes sûrement d’accord.
- Tu parles de cette Amanda Sylers ?
- Oui ! Elle et sa famille ne sont pas nettes, mon intuition me dit qu’on a pas fini d’en entendre parler…

Sur le chemin du retour au commissariat Connor se répétait sans cesse cette même phrase. Je connais cette famille, ce nom Sylers m’est familier… et Manfred aussi… Merde ! Pourquoi je ne me rappelle rien ?! Il va falloir que je fouille un peu plus dans tout cette affaire, j’ai l’impression que plusieurs éléments sont reliés à ce qui m’est arrivé avec mon père…



TBC...

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"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

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- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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MessagePosté: 21 Avr 2019 19:31 
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Chapitre 2 : Parce qu’il faut un coupable


Markus n’avait pas dormi depuis plus de 24h mais pourtant il savait que le sommeil ne viendrait pas s’il se couchait. La soirée de la veille avait déjà mal commencé quand il s’était encore une fois disputé avec Amanda. Elle continue de s’obstiner avec cette histoire de vente, je connais que trop les déviances de sa famille et rien… absolument rien ne me fera changer d’avis.
L’insomnie se précisait et pour cette nuit il allait devoir annuler son rendez-vous avec Morphée, ce qui lui donna l’idée de mettre sur toile une nouvelle œuvre.
Il se rendit dans son atelier, une pièce immense, imposante, remplie de matériel en tout genre : peintures, pinceaux, détergents, toiles vierges, certaines même n’étaient qu’à moitié peintes par manque d’envie ou d’inspiration. Egalement de la glaise, des blocs de pierres calcaires, des marteaux burin, ponceuse… L’officine de Markus ne manquait pas de place et d’outillages pour rendre réel ses idées les plus folles. Il avait cette capacité depuis son jeune âge, être capable de retranscrire une émotion forte, un souvenir avec brio sur ces toiles particulières fait à base de chanvre qui donnait un rendu absolu et peu commun qu’on manie le pinceau aussi justement qu’un chef d’orchestre.

Markus prépara ses gouaches, ses pinceaux, choisit soigneusement la toile sur laquelle il allait faire germer cette idée qu’il a en tête. Il prit sa palette, commença à mélanger les premières couleurs… Sa main se baladait avec une fluidité sans pareille, enchaînant les mélanges de couleurs, des gestes précis d’autres plus brusques… Le premier résultat de l’apposition de son idée ne lui convenait guère, il se leva se dirigeant vers la chaîne hifi et mit une musique qui l’aidait à se concentrer quand il peignait. Le choix s’imposait de lui-même, il avait besoin d’une musique douce et relaxante pour continuer à faire germer son idée.
Il ouvrit le boîtier et choisis de placer le CD dans son emplacement prévu et choisit la piste numéro 4. Enya, only time, j’aime tellement cette musique… Il augmenta le volume, se rassit et reprit son balai avec ses outils et continua de composer telle un maestro. A un moment ses yeux se fermèrent et il laissa son esprit guider sa main, utilisant la musique comme tempo. Cela dura des heures et des heures, Markus était tellement concentré dans son travail qu’il n’entendit pas tout de suite que quelqu’un sonnait et frappait à sa porte d’entrée. Il baissa la musique, s’empressa de cacher sa nouvelle œuvre en la dissimulant derrière des anciennes, jeta à la hâte sa palette et ses pinceaux dans l’évier et se précipita vers la porte. Il jeta un coup d’œil rapide vers la fenêtre et vit une voiture de police. Encore eux… Je me demande si à part m’emmerder ils savent réellement faire leur travail… Il ouvrit la porte et vit l’inspecteur Anderson qui était là, seul.

- Que me voulez-vous Inspecteur ? Demanda-t-il sèchement. Cela ne vous a pas suffi de vous en prendre à moi la dernière fois, vous venez en remettre une couche ?
- Non Mr Manfred, répondit Connor sur un ton plus souple. J’ai besoin de vous poser des questions supplémentaires concernant ces meurtres.
- « Ces » meurtres ? De quoi parlez-vous ?! Quelqu’un d’autre est mort ?
- Oui, un policier qui a été engagé pour surveiller une exposition d’œuvres au Cultural Center Historic District…
- Quoi ?! Voulez-dire que Aaron est mort ?! dit-il avec des trémolos dans la voix.
- Vous connaissiez la victime ?
- Si je la connaissais ? Evidemment ! cria Markus de rage. Des Larmes lui montèrent aux yeux. C’est moi qui lui ai proposé ce deuxième travail, vu qu’il approchait de la retraite.
- C’est vous qui le payez ? Combien vous demandait-il ?
- Oui vu que j’étais son employeur, il m’a demandé 3000$ par mois, 1000 de plus que ce qu’il touchait à son poste de policier en mi-temps et j’ai fait un geste et ai décidé de le payer 6000$.
- 6000 ? Je ne comprends pas, dit Connor froidement. Pourquoi lui donner autant ?
- Pour une raison simple, comme votre esprit étriqué, ce n’est pas parce que je vis aisément que je ne suis pas généreux…
- Mr Manfred, cessez incessamment vos pics à mon égard, n’oubliez que je suis inspecteur de police.
- N’oubliez pas non plus vous-même qui vous êtes.

Connor se racla la gorge pour reprendre son calme.
- Je ne vous demanderais qu’une dernière chose, avez-vous des papiers qui justifie l’embauche D’Aaron Ramirez ?
- Oui bien sûr, cet emploi était déclaré, donnez-moi un instant je vais chercher le dossier.

Connor vit Markus se diriger dans une petite pièce de bureau dans laquelle s’entassait nombre de dossier, mais son regard se perdit à nouveau sur une des toiles qu’il y avait dans le hall d’entrée. Ces toiles me fascinaient étrangement de plus en plus, se dit-il en secouant la tête comme pour refouler un mauvais souvenir. Markus revint un dossier à la main.
- Voilà, vous trouverez tout dans ce dossier, Contrat de travail, fiche de paie, prise en charge pour la santé.
- Merci Mr Manfred, quelqu’un peut-il attester de ces documents ?
- SI vous saviez faire correctement votre travail, inspecteur, vous auriez vu le nom, prénom et adresse de mon comptable sur les documents. Allez le voir et il vous donnera tous les éléments complémentaires dont vous aurez besoin… Maintenant je vais vous demander de partir, j’ai affaire.
- Soit je ne vais pas plus vous déranger mais je vous suggère quand je vous convoquerais au poste d’être plus causant et de laisser votre sarcasme au vestiaire.
- Vous me menacez inspecteur ? Dois-je prévenir mon avocat ?
- Seulement si vous avez peur qu’on découvre quelque chose. Au revoir Mr Manfred, la police de Detroit vous souhaite une excellente journée, termina Connor sur une note d’humour cynique.
Markus claqua la porte se dirigea dans son salon, il saisit son téléphone, chercha dans son répertoire et appela un de ses contacts…

- Oui c’est moi, tu pourras passer ce soir ? J’ai encore ce fameux Connor qui est passé me voir et m’a encore posé plein de questions aujourd’hui. Je commence vraiment à me demander si je ne vais pas porter plainte pour harcèlement… Hum… Ouais… On verra ça. Pourquoi je veux te voir ?! Peut-être parque que j’aurais préféré que ce soit toi qui m’annonce que ce pauvre Mr Ramirez a été tué plutôt que cet abruti d’inspecteur ! Je me calmerais quand tu m’auras donné plus d’explications… Très bien… Ce soir 22h chez moi…

Il raccrocha sans même un au-revoir, jeta le téléphone sur le canapé et se leva d’un bond. Il retourna sur le seuil de l’entrée, ouvrit le petit placard situé sous l’escalier et prit un de ses blousons en cuirs. Il ouvrit la porte du garage enfourcha sa moto sportive de marque Honda et mis son casque. Il la démarra et partit en trombe.

Lorsque Connor arriva dans le quartier des affaires il trouva assez rapidement le Guardian Building. Quand il y pénétra un nouveau sentiment de malaise l’envahit, ce genre de bâtiment ou même quartier qui puait le luxe, l’oppressait toujours autant. Il se dirigea vers l’accueil :
- Bonjour. Pouvez-vous me dire à quel étage se trouve la société Accounting Detroit Finest, et surtout Mr Josh McDowel ?
- Vous avez rendez-vous Mr… ?
- Je suis l’Inspecteur Anderson et je cherche Mr McDowel pour lui poser quelques questions, répondit Connor en montrant sa carte.
- Ok. Prenez le 3e ascenseur à gauche, et c’est l’étage 42.
- Merci Melle.

Quelques minutes plus tard le policier sortait de l’ascenseur à l’étage indiqué et se dirigea aussitôt vers la secrétaire qui lui faisait face :
- Bonjour Melle, est-ce que Mr McDowel est là ?
- Mr McDowel est en rendez-vous pour le moment.
- Pouvez-vous lui dire que j’ai besoin de lui parler maintenant ? répondit Connor en montrant à nouveau sa carte.
- Je vais le prévenir tout de suite.

La jeune femme décrocha aussitôt le téléphone :
- Oui Mr McDowel, j’ai un inspecteur à l’accueil qui souhaiterait vous parler.
- …
- Bien Mr, dit-elle en raccrochant. Allez au bout du couloir et c’est la dernière porte à droite, expliqua-t-elle en s’adressant cette fois-ci à Connor.
- Merci Melle.
Après un court instant le policier frappa la porte du bureau du comptable :
- Entrez ! lui répondit une voix forte.
En ouvrant la porte l’inspecteur se retrouva face à un homme afro-américain , qui avait l’air d’avoir la quarantaine :
- Bonjour Mr McDowel, merci de me recevoir.
- Vous ne m’avez pas laissé le choix non plus, répondit l’homme qui lui faisait face d’un ton ironique. Quelles questions vouliez me poser ? demanda-t-il en lui faisant signe de s’assoir.
- Je venais savoir si le contrat que l’officier Aaron Ramirez avait conclu avec Mr Manfred était correct ? Enfin si tout avait été fait en respectant la loi ?
- Bien sûr ! C’est moi-même qui m’en suis occupé, Markus me l’avait demandé.
- Pouvez-vous me montrer les documents que vous avez ?
- Pas de soucis. Je vous cherche ça, répondit le comptable en se dirigeant vers le grand meuble derrière lui. Au bout de quelques secondes il sortit un dossier et le tendit à Connor. Tenez, ce sont tous les papiers concernant l’officier Ramirez.
Le policier le remercia tout en parcourant rapidement les quelques feuilles du dossier :
- Vous ne seriez pas l’inspecteur chargé d’enquêter sur le meurtre qui a eu lieu chez Markus ? demanda soudainement Josh.
- Je vois que Mr Manfred vous a vous aussi prévenu, répondit-il d’un ton caustique.
- Non, ce n’est pas lui.
- Qui donc alors ? demanda-t-il en relevant la tête.
- Je suis désolé inspecteur mais cela relève de l’ordre du privé, donc si vous avez d’autres questions posez les moi sinon je vous prierais de partir car j’ai d’autres rendez-vous, en plus de celui que vous avez interrompu.
- Je peux obtenir un mandat aussi si vous voulez.
- Je vous en prie Inspecteur, faites donc, répondit le comptable d’un ton légèrement moqueur.
Connor ferma les yeux un bref instant en se faisant violence pour ne pas lui répondre méchamment. Il ouvrit les yeux et le visage ferme s’adressa à nouveau au comptable :
- Où étiez-vous entre minuit et 4h du matin ?
- J’étais au lit, auprès de ma femme, en train de dormir.
- Est-ce que vous avez déjà vu Melle Sherafi ?
- La femme de ménage de Markus ? Oui je l’ai déjà vu chez lui, quelques fois, mais sans plus. C’est aussi moi qui ai rédigé son contrat.
- Je suppose que vous savez déjà qu’elle a elle aussi été assassiné ?
- Oui, je l’ai appris ce matin.
- Et comment qualifieriez-vous les relations entre Mr Manfred et Mme Sylers ?
- On va dire qu’elles sont très tendues. Vous avez fini ? demanda-t-il en regardant sa montre. J’ai un autre rendez-vous dans 5 minutes.
- J’ai fini, mais restez dans la ville le temps de l’enquête.
Sur ce le policier se leva et sortit sans un mot. Quelques minutes plus tard il s’asseyait dans sa voiture :
- PUTAIN !! s’exclama-t-il en donnant un coup de poing dans le volant. J’en ai marre bordel !!
Il faut que j’aille au Palmer Park, devant le phare. J’espère que je vais pouvoir réfléchir là-bas. Parce que là si ça continue, psychologiquement je ne vais pas tenir. Pourquoi je me sens si affecté depuis le début de cette enquête ?!
Il démarra sa voiture et se dirigea rapidement vers le Palmer Park.


Lorsque Markus arriva au parc il se dit qu’il allait emprunter l’allée qu’il aimait bien. Toute une rangée de cyprès qui s’étalait sur plusieurs centaines de mètres. Pour lui la grandeur de ces arbres lui offrait comme une protection contre l’extérieur.
Perdu dans ses pensées il ne s’aperçu pas qu’il était arrivé dans son allée, déserte à cette heure-ci. En cette saison, la nature s’éveillait et ce spectacle le laissait toujours pantois. Voilà plusieurs années qu’il pensait à quitter le monde fou et déshumanisé de la ville pour aller vivre en pleine campagne au calme, loin de toutes ces pathologies urbaines que sont la télé, les réseaux sociaux omniprésents, la folie humaine et sa course à la technologie… quitter ce monde ultra-connecté pour se ressourcer et s’unir à la nature. Il sentit cette odeur très particulière de Jasmin qui lui rappelait North, la ville avait très récemment implanté dans le parc de nouvelles plantes, arbustes et fleurs… voulant se donner l’attribut d’agglomération « écologique ».
Pff…Ecologique… quelle belle hypocrisie, ricane-t-il intérieurement. Il se souvenait encore quand on avait requis sa présence auprès du maire, lui et d’autres grande figure de la ville lors de la réouverture du parc. Markus n’avait jamais pu l’encadrer, un politique aussi véreux que tout ceux de son espèce, se donnant un genre d’humaniste chrétien alors qu’il serait plus à placer dans les despotes avides d’argent guettant la moindre faille pour faire de la récupération politique. Voilà plus de trois ans que Môssieur le Maire lui avait commandé des tableaux uniques… et que Markus se rappellait lui avoir dit non sans un certain aplomb qu’il pouvait se mettre sa commande là où il pensait.
Mais malgré cela il continuait d’insister, même encore maintenant, bien qu’il ait commencé à se montrer plus hargneux et menaçant ce qui faisait rire Markus quand il y repensait.
Se promenant tranquillement perdu dans ses souvenirs et ses pensées, il aperçut à peine à travers les arbres le phare si distinctif du Palmer Park qui donnait à celui-ci une touche d’originalité non négligeable, œuvre qu’on devait à la demande du Sénateur « Palmer » qui avait demandé cette construction originale pour sa belle-mère. Quelle idée…
*
**
Depuis son entrée au Parc, une ombre suivait Markus, se faufilant et se déplaçant d’une manière presque surnaturelle, l’individu était paré d’un long manteau marron foncé, d’une grande capuche d’un noir ténébreux, ses autres habits était également d’une couleur dites de camouflage, les rayons timides du soleil qui passait à travers les feuillages touffus des arbres envoyaient de la lumière sur une sorte d’objet métallique… un couteau.
L’homme le saisit à sa ceinture et s’approcha à pas silencieux. D’un geste vif comme un prédateur se jetant sur sa proie il enroula son bras autour du cou de Markus et d’un geste tout aussi rapide lui décocha un coup à l’arrière de sa jambe l’obligeant à tomber à genoux. Il pouvait sentir que son agresseur avait une grande force car il ne pouvait se détacher de son emprise, il tentait en vain de se débattre jusqu’à ce qu’il le sente sur sa joue gauche la froideur d’un objet métallique. Il aperçut que c’était la lame d’un couteau. Il cessa de bouger, son cœur s’emballait de plus en plus mais il essayait de contenir sa peur afin de tenter de déstabiliser la personne qui en voulait à sa vie.
- Qu’est-ce que vous voulez ?! hurla Markus. Si c’est de l’argent que vous cherchez je vous donnerais tout ce que j’ai.
- Ferme-là ! répondit la personne d’une voix qui n’avait rien de naturelle. Garde ton argent la pédale, je viens te délivrer un message… Si tu veux vivre et éviter à tes proches de mourir, je te conseille de te livrer à la police. Tu vas leur faire une jolie lettre écrite dans laquelle tu expliqueras que tu as tués ces personnes car tu ne supportais plus qu’il te traite de tarlouze depuis des années. Si tu ne fais pas ce que je te dis, je m’occuperais personnellement de tes proches et je peux être…très inventif. Je te ferais souffrir au-delà de ce que tu peux imaginer, je te briserais. Tu as 48 heures
- Mais pourquoi faites-vous ça ?! Pourquoi moi ?! Qu’est-ce qui vous fais croire que je vais le faire ?
D’un geste précis, l’homme lui entailla lentement la joue avec son couteau, un filet de sang coulait le long de son visage, il pouvait en sentir la chaleur
- Tu n’es pas quelqu’un de stupide, je suis sûr que ton instinct te hurle que je ne suis pas une personne dont il faut prendre les menaces à la légère.

*
**
Connor se gara non loin du parc est décida de passer par l’entrée Sud de Palmer Park, à peine on y met un pied qu’on se croirait déjà en pleine campagne, il prit plusieurs grandes inspirations et expirations afin d’évacuer son stress et de décompresser un peu avant de succomber à l’envie de loger une balle dans la tête de ces richards…
Ces gens vont finir par me rendre dingue, tous plus préoccupés les uns que les autres à se regarder le trou de bal. Bande de merde. Hurla-t-il dans sa tête. Il secoua la tête comme pour se défaire de ces mauvaises pensées repris une grande inspiration et prit le petit chemin qui menait au phare et aux abords du lac, à cette heure-ci il n’y avait pas grand monde, le parfait moment pour se ressourcer.
Quelle bonne odeur, il humait l’air, cet air rafraîchissant mélangeant menthe sauvage et jasmin. Ce parfum lui rappela cette jeune attachée de presse qu’il avait interrogé plutôt, par intuition il saisit son petit carnet dans la poche de sa veste pour y mettre quelques notes, peut-être une piste à creuser pour l’enquête. Il le remit dans sa poche, continuant de marcher dans ce paradis végétal en pleine ville, il leva la tête et pouvait enfin apercevoir le phare.
Luther lui avait raconté il y’avait longtemps que ce serait un sénateur qui en aurait demandé la construction pour rendre hommage à sa belle-mère. Ces politiques de merde, toujours prêt à claquer leur argent pour des conneries aussi grosses qu’eux ! Se dit-il intérieurement. Sous prétexte qu’ils ont de l’argent et du pouvoir ils se permettent ce genre de chose plutôt que donner cet argent à la police ou d’autres institutions.
Je sais au plus profond de moi que le Maire actuel a une part de responsabilité dans la mort de mon père. Je lui ferais payer au centuple.
L’édifice était en vue, même s’il est né d’une idée stupide, il rajoutait un charme à ce parc, Connor repéra son petit coin, celui dans lequel il avait l’habitude, parfois, d’y passer des heures afin de réfléchir. Je vais enfin pouvoir me repo…
Il ne put finir sa pensée que son regard acéré entraperçut un homme en menacer un autre avec une arme blanche, n’écoutant que son instinct de flic il se mit à courir sortant Sig-Sauer P239 et enleva la sécurité.
- Hé vous là-bas ! Police de Détroit ! Lâcher ce couteau et mettez-vous à terre ! Tout de suite !

L’homme encapuchonné releva la tête tout en tenant sa victime par la gorge avec son bras, Connor n’arrivait pas à distinguer son visage, comme s’il n’en avait pas. D’un geste vif de sa main gauche, l’agresseur lança avec précision un autre type de couteau qui touche sa main l’obligeant à lâcher son pistolet. L’homme fit relever sa victime et d’un coup de pied l’envoyer voler sur Connor. Il en profita pour prendre la fuite, après s’être assuré rapidement que la victime n’avait rien il se lança à sa poursuite. Le fuyard était très agile et rapide, il enjambait les obstacles de façon peu communes mais Connor était lui aussi très rapide, il le rattrapa presque quand l’homme se stoppa d’un coup et d’un geste ferme du bras envoya l’inspecteur dans les airs le faisant retomber violemment sur le dos. Il en eu le souffle coupé sur le choc. Il se releva vite et constata que l’homme se tenait face à lui comme pour le provoquer, Connor serra les poings prêts à en découdre. Il enchaîna les coups mais l’encagoulé esquivait tout avec une souplesse déconcertante, tentant le tout pour le tout il voulut lui envoyer un crochet du droit mais il lui saisit le bras et en pivotant lui fit une balayette l’envoyant en l’air, en même temps il lui décocha un énorme coup en pleine face rendant la chute encore plus brutale. Connor était sonné, son souffle coupé le fit tousser, son visage lui faisait un mal de chien, sa vision était troublé, ses oreilles sifflaient. Il entendit tant bien que mal une seule phrase que l’agresseur lui lança avant de s’évanouir dans la nature.
- Bien essayer inspecteur ! A la prochaine !
Connor voulut rétorquer mais la douleur fut plus forte et il perdit connaissance.

Lorsqu’il se réveilla il ne sut combien de temps avait passé mais la première chose qu’il se dit fut qu’un orchestre entier avait élu domicile dans sa boîte crânienne. Il voulut ouvrir les yeux mais les referma aussitôt en grimaçant, une lumière l’avait aveuglé :
- J’suis où ? demanda-t-il d’une voix faible
- Connor ! Doucement ! Tu es dans une ambulance.
- Luther ?
- Oui c’est moi. Ne bouge pas.
- Le type qui s’est fait agresser, il va bien ? demanda Connor en gardant les yeux clos.
- Oui, ne t’inquiètes pas il n’a que quelques blessures légères, répondit Luther un sourire dans la voix
- Pourquoi tu souris comme ça ?
- Tu verras bien. Prends quelques minutes pour te remettre et rejoins-moi au phare pour interroger la victime.
Connor s’exécuta et laissa l’ambulancière lui appliquer les soins de première nécessités, sa tête lui donnait l’impression d’être dans un étau un peu comme s’il avait abusé des manèges à sensations.
- Vous avez eu de la chance, inspecteur, vous n’avez que quelques bleues et une légère commotion, je vous préconiserais quand même d’aller faire des examens plus complets à l’hôpital pour s’assurer que vous n’avez pas d’hémorragie dû au choc.
- Tout ce que vous voudrez, mais je dois d’abord m’occuper de la victime.
- Tenez prenez ça. Elle lui donna deux pilules. Ce sont des antalgiques, ils vous aideront à calmer votre douleur à la tête et normalement d’ici trois à quatre jours vous irez beaucoup mieux.
- Merci.

Connor se leva et alla rejoindre Luther au phare. Il titubait à moitié, chaque pas lui donnait l’impression qu’on jouait du tambour dans son cerveau. Sur place il vit plusieurs collègues, la brigade scientifique ramassant ici et là divers éléments de l’altercation qui pourrait peut-être les mener vers l’agresseur. Luther se tenait à quelques mètres, son physique imposant l’empêchait de distinguer la victime. Arrivant à son niveau, Luther se tourna vers lui laissant voir qui était la fameuse victime…Markus Manfred !

TBC...

Une 'tite review?

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MessagePosté: 01 Mai 2019 08:53 
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Localisation: A Détroit, avec Connor.
- Vous ?! Cria Connor. Je vais finir par croire que vous cherchez les ennuis ?
- En tout cas guère besoin d’être inspecteur pour voir que vous vous êtes pris une bonne raclée, ricane Markus.
- Epargnez-moi vos sarcasmes stupides. Je vous ai sauvé la vie au cas où vous ne l’auriez pas remarqué.
- Tsss…On voit à quel point ce fut efficace. Je pense que vous devriez retourner prendre des cours à l’académie de police.
Connor bouillait intérieurement et ne tint plus, il décocha à Markus une droite en pleine mâchoire, l’autre répondit. Il fallut Luther pour intervenir entre les deux avant qu’un autre drame n’arrive.
- Arrêtez ça ! Tous les deux ! Qu’est-ce que vous faites ! hurla Luther énervé.
- Mais… bredouilla Connor.
- La ferme ! Je ne veux plus entendre aucun de vous, toi Connor va à l’hôpital te faire examiner et vous Mr Manfred allez faire quelques pas pour vous détendre.
- Tu vas prendre sa défense maintenant Luther ! Protesta Connor.
- Connor ne m’oblige pas à t’y emmener de force, tu sais très bien que ce ne se fera pas en douceur.
- OK, ok ! Tiens-moi au courant s’il t’a donné quelque chose.
- Tu en seras le premier informé, tu as ma parole. Maintenant va !
Connor s’exécuta en maugréant dans sa barbe. Luther le regarda s’éloigner avant de rejoindre Markus. Il le saisit par le bras et l’éloigna des gens pour lui parler plus discrètement.
- Explique-moi à quoi tu joues Markus ?! demanda-t-il fermement.
- Tu sais très bien ce que je ressens pour la police Luther, répondit-il aussi ferme. Mon père est mort à cause d’une ordure qui a juré de protéger la ville et ses concitoyens. Dois-je te rappeler qu’il a témoigné contre lui et que mon père, ton meilleur ami, a fait 15 ans de prison avant de mettre fin à ses jours ?!
- Tu ne m’apprends rien, petit, comme tu le dis c’était un ami cher qui m’a mainte fois aidé quand j’étais au plus mal. Mais ça ne justifie pas ton comportement envers mon collègue, il n’a pas hésité à poursuivre ton agresseur, risquant sa vie pour le coincer. Ce n’est pas lui qui a fait du tort à ton père.
- Je sais bien. Mais il ressemble et se comporte comme ce connard qui est aujourd’hui ton chef, ce cher Garry Hollmann. Pourquoi tu ne fais rien contre lui ?
- Tu t’imagines quoi ?! Que je peux faire quelque chose à moi seul ? Il a trop de personnes influentes et puissantes dans son entourage. Je ne peux rien faire… pour le moment. Ecoute tu es disponible ce soir ?
- Je n’ai rien de prévu, je comptais me pencher sur de nouvelles toiles, pourquoi ?
- Je ne t’en dirais pas plus ici, il se peut qu’il y ait des taupes chez nous, je t’expliquerais tout ce soir.
- Comme tu veux.
- Va répondre aux questions de l’officier Golly et tu pourras rentrer chez toi. A bientôt Markus.

Luther donna une tape amicale sur l’épaule du jeune homme est quitta les lieux. Arrivé à la sortie du Parc, il rejoignit sa voiture, en sortant ses clés il vit dans le reflet de sa vitre un véhicule suspect avec deux hommes étranges à l’intérieur de l’autre côté de la rue. Il fit mine de rien, monta dans son véhicule et reprit le chemin du poste de police. Le long du chemin son intuition lui avait donné raison, même si les deux hommes tentaient de jouer la carte de la discrétion, Luther était rodé après 30 années dans les forces de l’ordres. Ils se tenaient à quelques mètres derrière lui se mêlant aux autres véhicules l’air de rien. Luther n’allait pas se laisser faire, arrivant au niveau d’un carrefour, il enfonça la pédale de l’accélérateur et vira brusquement à droite, l’autre véhicule accéléra à son tour le poursuivant. J’en étais sûr. Il faut que je puisse les prendre à revers. Il n’avait jamais parcouru les rues de la ville aussi vite, tout en évitant de renverser quelqu’un. Il savait manier le volant, c’était comme si elle et lui ne faisait qu’un, cela lui permit de prendre de l’avance et de se caler dans une impasse. Il attendit le bon timing, mit la marche arrière et vigoureusement écrasa la pédale, il percuta de plein fouet la voiture de ses poursuivants les envoyant valser sur le mur de l’immeuble d’en face. L’arrière de sa voiture était ruiné, l’espace d’un instant il s’imaginait à quel point Hollmann allez gueuler. Il se ressaisit et sortir son flingue, d’un pas sûr l’arme au poing il s‘approcha de ce qui est maintenant une épave, il distinguait mieux maintenant les deux hommes, costumes noirs, chemise blanche, lunettes noirs… Et merde ! le FBI ! Qu’est-ce que me veulent ces enfoirés ? L’un deux était littéralement sonné, l’autre bougeait en maugréant, Luther l’extirpa manu militari du véhicule et le plaque contre le mur l’arme pointée sur son épaule droite.
- Qui êtes-vous ?! Pourquoi me suiviez-vous ?! demanda Luther froidement.
- Vous savez qui nous sommes ? répondit l’homme en jubilant.
- FBI, maintenant répondez moi…
- … sinon quoi ?
Luther baissa l’arme au niveau de l’entrejambe de l’agent et tira deux coup, l’homme hurla comme une petite fille qui aurait fait un cauchemar.
- Mais… Je… vous êtes tarés ou quoi ?!
- Si tu ne veux pas que les prochaines te transpercent les burnes je te suggère de vite te mettre à table. Qui vous envoie ?! ET pourquoi vous me suiviez ?!
- OK ! OK ! C’est quelqu’un de chez vous qui a demandé à ce qu’une enquête soit ouverte sur vous pour soupçon de meurtres en séries.
- Des noms ! Je veux des noms ! Magne-toi !
L’homme se mua de nouveau dans le silence, Luther tira plusieurs balles autour de sa tête s’offrant de nouveau un joli vocalisme de frayeur de la part de l’agent du FBI.
- Il me reste deux balles, sois tu parles, soit je vous descends toi et ton collègue.
- Vous espérez vous en sortir comme ça en tuant deux agents du FBI ?
- T’oublie que je suis flic, gamin… et les rues de Détroit ne sont pas très sûrs.
- OK, c’est bon, c’est bon je vais vous le dire ! C’est un certain Hollmann qui a demandé cette enquête sur vous.
- Merci

D’un coup de crosse il assomma l’agent et le mis lui et son collègue dans le coffre de leur voiture en ayant pris la peine de les attacher avant. Il jeta les clés au loin et quitta les lieux. Il savait que maintenant son temps était compté, il devait aller au plus vite voir Markus et lui dire toute la vérité. Il se remit en route pour le poste, tout le long du chemin dans sa tête se mélangeait amusement et appréhension, il savait que son chef était mêlé à quelque chose de bien trop gros pour lui seul. Il allait quand même tenter d’y aller au culot en provoquant son chef en espérant que celui-ci ferait un faux pas.
En arrivant, il ne passa pas inaperçu avec l’arrière de sa voiture embouti et les quelques contusions qu’ils avaient sur les bras et la tête. Des collègues vinrent à lui.
- Merde Luther ! dit un de ses collègues. Qu’est-ce qui t’es arrivé ?
- Rien de grave, quelqu’un qui ne sait pas conduire a emboutit l’arrière de ma bagnole.
- J’espère que tu es prêt à t’en prendre une belle par le chef. Tu dois plus avoir assez doigts pour compter le nombre de véhicule que tu as démolies.
- Et toi Kirsh, je te rassure t’as toujours assez doigts pour comptabiliser le peu de centimètre qui se balade dans ton froc.
- …
- Je te l’avais dit, rétorqua un autre agent. Tu ne peux pas dire que je t’aurais pas prévenu. Tu n’es pas à la hauteur de Luther concernant la repartie.
- Ta gueule John. Quant à toi Luther, je te jure qu’un jour je prendrais la place de Hollmann et je me ferais un plaisir de te foutre dehors !
- Ha ! S’esclaffa Luther. Pour ça faudrait déjà que tu ailles récupérer tes couilles dans le ventre de ta mère.

Kirsh vit rouge et voulut lui décocher un direct du droit mais c’était peine perdue, du haut de son mètre 95 c’était un peu comme si une puce espérait mettre KO un chat. Il bloqua aisément son poing et l’empoigna par la gorge.
- Tu sais quoi Kirsh, je connais tout de toi. Toutes tes petites magouilles, t’es un flic véreux mais tu te crois intouchables parce que ton oncle est au sénat. Je vais te promettre une chose. Un jour tu vas payer tout ce que tu as fait à cette ville et ce jour-là je prendrais un plaisir indicible à m’occuper de toi. Maintenant casse toi.

L’acolyte de Kirsh le retint alors qu’il voulait encore en découdre. Luther pénétra dans le bâtiment. Il était 16h, c’était l’heure de pointe au bureau, à croire que les gens se donnait le mot, le brouhaha régnait en maître. Il aperçut Hollmann occupé au téléphone et saisit l’occasion de le surprendre. Il se fraya un passage dans la masse humaine et entra dans le bureau. Son chef lui tournait le dos et ne remarqua pas sa présence. Pour le surprendre il claqua avec force la porte, ce qui fit sursauter Hollmann. Celui-ci devint blême à la vue de Luther.
- Lu… Luther ? Que… qui… qu’est-ce que tu fous là ?
Luther ne dit rien et entreprit de fermer tous les rideaux du bureau de son supérieur de manière à s’isoler du reste du poste.
- Ho mais tu fais quoi là ?!
- Surpris de me voir Hollmann ? Pourtant ça fait des années que je travaille ici.
- Épargne-moi ton humour merdique ! rétorqua-t-il.
- Je sais Hollmann.
- Tu sais quoi ? De quoi tu parles ?
- Des agents du FBI que tu m’as mis au cul ! Et vu ta gueule quand tu m’as vu dans ton bureau, tu ne t’attendais pas à ce que je revienne n’est-ce pas ? Je ne sais pas dans quoi tu trempes Garry pour vouloir m’évincer de la sorte mais je te suggère de trouver mieux que le FBI.
- Tu crois me faire peur avec tes menaces ?! Tout ça te dépasse, tu ne sais pas dans quoi tu t’engages.
- Oh si je le sais, tu m’imagines aveugle et sourd ? Tu crois que je ne sais pas que tu as eu ce poste de manière louche. Ce faux témoignage que tu as fait contre le père de Markus Manfred il y’a 20 ans a aidé quelqu’un de haut placé à obtenir quelque chose. Tu as détruit la vie d’un homme et d’un enfant, tout ça pour être aux commandes de la police de détroit. Je sais que tu couvres plusieurs opérations pour tes amis de la haute Garry.
- Et qui va croire à tes fabulations Luther. Qui va écouter un pauvre inspecteur comme toi ? Le Maire ? Le Sénateur ? Laisse-moi rire. Je te conseille d’oublier tout ça si tu ne veux pas que je mette fin à ta carrière. Tout ça c’est hors de ta compréhension, en faisant ça je rends service à la ville.
- Non. Tu rends service à ton amour propre et à ton avidité. L’argent t’a pourri Hollmann.
- C’est là que tu te trompes, il m’a rendu puissant et intouchable. Et tu ne peux pas jouer avec des gens puissants mais je vais quand même faire preuve de clémence envers toi, donne-moi ton insigne et ton arme. Tu es suspendu.
- Et pour quel motif ?!
- Insubordinations.
Luther pouffa de rire.
- Tu sais ce qui est drôle dans tout ça Garry, c’est que tu es à un poste que tu ne mérites pas et tu es tellement préoccupé à tremper dans tes sales affaires que tu ne sais même plus ce que c’est qu’être flic.
Il sortit un dictaphone de sa poche et le montra d’un air jovial.
- Très pratique ces petits objets d’aujourd’hui, hein ? Discret, imperceptible et même dans une poche le son est d’une qualité optimale.
Il appuya sur le bouton lecture lui faisant entendre la totalité des aveux qu’il avait révélé à Luther.
- Mon badge et mon arme reste avec moi, quant à toi Garry je vais personnellement m’occuper de te faire tomber, toi et toutes les ordures que tu fréquentes qui polluent cette ville.
- Tu vas le regretter. Tout ça te dépasse !
- Je prends le risque.
Il quitta le bureau de Hollmann en claquant la porte de plus

*
**

Garry Hollmann, descendant d’une famille de policier, était le raté de la famille. Toujours plus efficace en étant de l’autre côté de la ligne. Depuis son adolescence il trempait dans tout sorte de trafics de drogue, Cannabis, héroïne, cocaïne… c’est en atteignant la vingtaine qu’il décida de s’engager dans la police. Ce fut l’élément déclencheur qui lui donna l’idée de viser plus haut sous couvert de faire partie des forces de police. Il avait été à bonne école, deux agents véreux avaient vu son potentiel à l’époque et l’avaient pris sous leurs ailes. Ses méfaits prirent une ampleur exponentielle : proxénétisme, trafic d’armes, pot de vin, menaces, enlèvements, corruption de politicien… Un parcours qui lui fit se faire un nom dans la haute société dont les activités lucratives étaient florissantes grâce à la protection et au pouvoir qu’Hollmann avait obtenu. Avec déjà un palmarès non négligeable, depuis quelques temps il était passé aux meurtres. Le pouvoir l’avait rendu fou et tout puissant, un mélange détonnant et extrêmement volatile. Tout ça risquait de partir en fumée à cause d’un de ses inspecteurs qui l’avait coincé de manière habile mais c’était sans compter sur les nombreuses ressources auxquels Garry Hollmann pouvait faire appel. Il prit son combiné, composa un numéro...
- C’est moi, j’aurais besoin de vos services.
- …
- Non rien de grave je vous rassure, je préfère qu’on règle ça rapidement afin d’éviter d’éventuels désagréments futurs. Arrangez vous pour que Markus Manfred passe un certain temps à l’ombre le temps de régler quelques affaires.
- …
- Il est au 1227 West Bloomfield dans le Burmingham District. Que ce soit réglé aujourd’hui.
- …
- Comme d’habitude je vous transfert la moitié maintenant, le reste une fois le travail terminé. Au plaisir.

Il raccrocha et un sourire sombre se dessina sur son visage. Désolé Luther, tu as voulu jouer à un jeu dangereux et malheureusement pour toi cela va mal se terminer. Détroit reste une ville dangereuse mais je peux te promettre que tu auras des funérailles dignes de toi.

*
**

Luther arriva devant la demeure de Markus, il ne pouvait cacher son émoi à chaque fois qu’il venait ici, cela lui rappelait Carl. Mon ami tu peux être fier de ton fils, il devenu quelqu’un de bien et je te promets que je le protégerais, pensa-t-il. Il sonna, entendit des bruits de pas, la porte s’ouvrit.
- Bonsoir Markus. Puis-je entrer ?
- Je t’en prie.

Il se dirigèrent dans le salon et s’assoies dans les canapés confortables et moelleux.
- Donc, de quoi voulais-tu me parler Luther ?
- De plusieurs choses, ton père, mon collègue Connor et de toi.
- Avant qu’on se lance dans les joyeusetés d’une conversation que je ne veux pas avoir avec toi, veux-tu boire quelque chose ?
- Markus s’il te plaît, cesse tes railleries avec moi, ce que j’ai te dire est très important… Et je veux bien un café s’il te plaît.
- Je reviens.

Luther n’aimait pas son sarcasme mais ne pouvait pas non plus lui en vouloir d’être comme ça. La perte de son père fut terrible pour lui, ce lui était arrivé à un âge ou on est déjà difficile, encore plus pour lui dû à son orientation sexuelle. Heureusement l’art l’avait sauvé, il avait hérité du don de son père et il l’avait même surpassé. Luther était très fier de lui. Il revoyait encore ce jeune homme de 17 ans fragile qui pleurait toutes les larmes de son corps, timide, réservé qui aujourd’hui était devenu un homme affirmé, sûr de lui, fort et brave…

D’un coup un bruit sourd résonna dans toute la maison, Luther se leva d’un bond et saisit son arme.
- Markus ?! Markus tout va bien ?

Aucune réponse, il s’avança d’un pas prudent vers la cuisine l’arme au poing, c’est en arrivant au petit couloir qui mène à la pièce qu’il vit un homme habillé tout en noir portant une longue capuche et dont on ne distinguait pas le visage. Il avait un couteau de cuisine en céramique dans sa main droite.
- Qui êtes-vous ?! Qu’est-ce que vous avez fait de Markus ? Dit-il sur un ton nerveux.
- Moi… Je ne suis personne, répondit l’antagoniste d’une voix anormale.
- Mets-toi à genoux, les mains derrière la tête si tu ne veux pas que je te crible de balles.
- Non.

L’homme jeta un couteau de lancer qui se planta en plein sur l’une des mains de l’inspecteur qui lâcha son arme en poussant un cri de douleur. Le combat s’engagea de façon intense, l’homme usa des arts martiaux pour repousser Luther qui malgré son physique imposant se faisait dominer à plate couture. Alors qu’il esquivait de justesse le couteau ; il put saisir son bras et d’un geste fort l’envoya s’écraser contre un buffet qui vola en éclat sous le poids de l’homme à capuche. Luther se précipita sur lui tant qu’il était à terre afin de lui asséner un coup de pied pour le mettre hors-jeu mais ce fut peine perdue, il esquiva le coup et d’un mouvement souple de glissa derrière lui d’un geste vif l’entaille à l’arrière du genou et de la cheville. Luther perdit l’équilibre. Putain mais d’où il sort celui-là. Il tenta de lui envoyer un crochet du droit… tentative ratée l’homme lui saisit le bras et lui entailla le poignet et le creux de son bras gauche. Puis le transperce de cinq coups de couteaux dans les côtes.
- Je t’ai coupé les tendons de ta jambe et ton bras, tu ne pourras plus les utiliser avant un moment.
- Tu crois que ça va m’arrêter.

Luther se releva tant bien que mal en prenant appui sur les restes du buffet. Il se focalisa sur l’effort qu’il dû faire pour se relever et il n’eut le temps de voir venir le coup de pied qu’il se prit dans le plexus l’envoyant s’écraser et pulvériser l’armoire au bout de la pièce avant de lourdement tomber sur le plancher. À peine tenta-t-il de se relever qu’un coup de pied retourné en plein dans la mâchoire, un flot de sang en sortit, le remis à terre.
- Allons inspecteur, je suis sûre que vous êtes capables de faire mieux que ça, donnez-moi la possibilité de m’amuser un peu.
- Ta gueule enfoiré !

Il puisa dans ses dernières forces pour tenter de lui balayer les jambes, futile de penser que ça aurait pu réussir, l’homme esquiva et lui entailla son autre jambe lui coupant aussi les tendons. Luther hurla de douleur. Il se traîna lamentablement vers la cuisine, il pouvait entendre l’homme rire derrière lui. S’aidant du mur devant lui, il réussit à se mettre à genoux, son visage était tuméfié et couvert de sang. Il fixa l’homme avec un regard le défiant, même mal en point il resta fort jusqu’au bout. Il sentit soudain un objet froid pénétrer sa poitrine du côté du cœur, une gerbe de sang sortit de sa bouche, la douleur était horrible.
- Dites bonjour à Dieu de la part, ricane l’homme à capuche.
D’un ultime et violent coup de pied en plein dans le visage de Luther, il le fit passer à travers le mur et s’écraser contre la porte des toilettes. C’était fini. Pardonne-moi Carl…
La dernière chose que Luther entendu avant de perdre conscience et l’homme qui parlé au téléphone et le nom…Hollmann.

*
**
- C’est fait Mr Hollmann. Transférer l’argent sur mon compte offshore comme convenu.
- …
- Évitez de m’insulter, je vous rappelle que je suis un professionnel… Ne vous inquiétez pas, j’ai fait en sorte que tout accuse Mr Manfred. Je vous laisse le reste.

Toujours pas de review?

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"Which part of 'I'm a genius' aren't you getting?" Nikola Tesla (Sanctuary)

"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

"-You did it Markus!
- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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 Sujet du message: Re: L'enquête de l'ombre Detroit Become Human
MessagePosté: 04 Mar 2020 17:06 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Localisation: A Détroit, avec Connor.
Chapitre 3 : La victime, le coupable et le complot


A peine sortit de l’hôpital où il avait passé quelques examens, Connor reçut un coup de fil. Il grimaça en voyant le nom s’afficher sur son téléphone :
- Oui, Capitaine Hollmann ?
- Bordel, Anderson ! T’étais où ? Ça fait trois fois que j’essaie de t’appeler !!
- J’étais à l’hôpital Capitaine !!
- A l’hôpital ? Pourquoi faire ?

Connor soupira et se fit violence pour ne pas répondre méchamment à son supérieur :

- Un de mes suspects s’est fait attaquer tout à l’heure et quand j’ai voulu attrapé son agresseur je me suis pris la raclée de ma vie !
- Ramène-toi ! Y’a un type à cuisiner, il a dit qu’il ne voulait parler qu’à toi !
- Ok, je me mets en route.

Vingt minutes plus tard Connor entrait au commissariat et Hollmann lui sauta presque dessus :
- Anderson ! Le type est dans la salle 2, il faut que tu le fasses avouer. Pour l’instant il n’a pas encore appelé ses avocats donc fais lui signer des aveux avant !
- Des aveux de quoi ?
- Pour 2 meurtres et une tentative.
- Ok, j’y vais.

Quelqu’un interpella le Capitaine et Connor se dirigea vers la salle 2. En ouvrant la porte l’inspecteur se passa la main sur le visage, se préparant mentalement à un interrogatoire qui allait sûrement être musclé. Il rouvrit les yeux et ne put s’empêcher une exclamation de surprise en s’apercevant que le type qu’il devait interroger n’était autre que son suspect :

- Vous ? Mais pourq…
- Pourquoi je suis là ? demanda Markus en ricanant. Demandez à votre cher Capitaine ! Apparemment il a décidé de me mettre sur le dos les meurtres de mes amis et l’agression de Luther !
- Quoi ? Luther s’est fait agressé ? Mais…mais…

Le peintre observa l’inspecteur pâlir à vue d’œil et presque s’effondrer sur sa chaise.

- Inspecteur ? demanda Markus d’une voix plus douce. Ça va aller ?
- Où est-ce qu’il s’est fait agressé ? Interrogea Connor ignorant la question du peintre.
- Chez moi. Le type m’a assommé et a dû se battre contre lui. C’est sûrement le même gars qui m’a agressé au parc et qui vous a fait ce joli cocard.
- Comment vous pouvez savoir si c’est le même ?
- Vous n’avez pas vu dans quel état il était quand j’ai repris connaissance… Mon salon était sens-dessus dessous, du sang partout et pour réussir à mettre Luther à terre vu sa masse corporelle, ça ne peut être qu’une personne qui des compétences très particulières dans l’art du combat. Au parc j’avais eu le temps de voir le début d’un tatouage sur l’intérieur de son poignet Semp…pour Semper Fi. De ce que j’en sais, c’est quelque chose en rapport avec la Navy.
- Attendez ?! C’est quoi cette histoire de tatouage ? Pourquoi n’avoir rien dit à mes collègues au Palmer Park ?!
- Vous plaisantez j’espère ?! J’ai donné tous les détails à une de vos collègues, y compris les détails du tatouage.
- Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?! C’est mon enquête et personne ne me dit rien !

Pourquoi Hollmann ne m’a rien dit quand il m’a appelé, c’est quoi ces conneries. Il faut que j’arrive à parler à Luther.

- Pauvre inspecteur, vous voulez un mouchoir ?
- Arrêtez vos conneries d’accord ?! Pourquoi Luther était chez vous ?!
- Il a dit qu’il voulait me parler de mon père, et de vous… Il avait l’air de vous faire confiance donc je suis prêt à le faire moi aussi…
- Faire quoi ? demanda Connor incertain
- Confiance.

Alors que l’inspecteur s’apprêtait à répondre quand deux coups à la porte de la salle l’en empêcha et un jeune officier entra :

- Désolé inspecteur mais une certaine Mme Sylers veut payer la caution de Mr Manfred… et elle est venu avec ses avocats.
- Vous direz, de ma part, à cette chère Mme Sylers, qu’elle et ses clowns peuvent se mettre leur caution dans le fondement.

Les deux hommes se retournèrent, surpris, vers Markus :

- Vous préférez rester en détention que d’être libre ? demanda Connor
- J’ai plus confiance en vous qu’en elle !

Tout en observant toujours le peintre l’inspecteur fit signe à l’officier de sortir :

- Vous avez confiance en moi maintenant ? Dit-il en haussant les sourcils et faisant une tête bizarre
- Oui, et vu la tronche originale que vous êtes en train de tirer j’imagine que la surprise est de taille. Mais plus sérieusement, si Luther vous faisait confiance, alors moi aussi.
- Bordel, Luther ! s’exclama soudain Connor en se levant. Il faut que j’aille le voir à l’hôpital. Dernière question, comment connaissez-vous Luther ?
- Il était un très bon ami à mon père, depuis très longtemps apparemment. Je pourrais vous retourner la question Inspecteur, vous avez l’air de mieux le connaître que ce que vous voulez bien faire croire.

Connor ne répondit pas tout de suite mais un lent sourire se dessina sur son visage :

- Luther est mon père.

Markus ouvrit les yeux grands comme des soucoupes volantes :

- Quoi ? Mais…
- Taisez-vous maintenant, le coupa Connor en se rapprochant de lui.
- Pourquoi vous rapprochez vous comme ça ? demanda Markus surpris.

Connor lui intima le silence en mettant son index devant sa bouche et il chuchota :

- Mon capitaine ne m’a absolument pas parlé de Luther à l’hôpital alors qu’il connaît parfaitement mon lien avec lui, rien non plus concernant votre témoignage. Mon instinct me dit que le Capitaine n’est pas clair et que vous… vous êtes un coupable idéal. Il faut que je sorte d’ici sans éveiller ses soupçons. Il veut qu’on vous colle les deux meurtres sur le dos et je ne peux pas prendre le risque de vous laisser ici, ni d’aller en détention provisoire. Je vais essayer quelque chose, je vous promets que vous serez libre avant 18h.
- Vous êtes sûr de vous Inspecteur ?
- Faites-moi confiance. Je vais me débrouiller et je vais trouver un moyen de vous laisser un indice chez vous sur l’hôpital où se trouve Luther.

Sur ce l’inspecteur entrebâilla la porte et sortit rapidement. Presqu’arrivé devant les ascenseurs, une voix l’interpela :

- Anderson ! Où est-ce que vous allez comme ça ?

Connor grimaça un instant puis se recomposa un visage qu’il espérait neutre :

- Je retourne fouiller chez le suspect, on a pu oublier un détail, répondit-il en se tournant vers son supérieur.
- Sur quoi tu te bases Anderson.
- Mon instinct Capitaine et un détail que m’a révélé le suspect.
- Un détail ? Quel détail ?
- Désolé j’ai pas le temps, je dois y aller !
- Magne-toi alors ! Je veux qu’il soit au Ryan Correctional Facility dès c… Et putain ! Il est partit cet enfoiré !

Ne t’inquiètes pas je vais me dépêcher ! pensa-t-il retenant avec peine une grimace de dégoût. Je suis presque sûr que tu caches quelque chose Hollmann ! Il faut que j’en sache plus, Luther doit avoir des réponses. Si c’est toi qui est derrière son agression espèce de merde, je jure que je te détruirais !
*
**

Hollmann n’eut le temps de se passer les nerfs sur Connor et de lui demander les résultats de son interrogatoire. Il hurla sur quelques-uns de ses subordonnés avant de faire signe à Kirsh de le rejoindre. Ils marchèrent tous les deux en direction de la salle d’interrogatoire puis regardant aux alentours d’un air méfiant, Hollmann chuchota à l’oreille de son acolyte :

- Va couper les micros dans la salle d’enregistrement et veille à ce que personne ne me dérange pendant que je l’interroge. Et magne-toi.

L’officier s’exécuta sans un mot. Il prit 3 minutes et revint aussitôt.

- Chef, on a un problème.
- Quoi encore ?!
- Les micros et enregistrements vidéos étaient déjà coupés.
- De quoi ?! Mais qui a… Oh Putain ! C’est ce salopard d’Anderson, à coup sûr !
- Qu’est-ce qu’on fait ?
- Retrouve-le, discrètement, à la maison du suspect Markus Manfred et rapporte-moi tous ses faits et gestes.
- Compris.

Kirsh partit sur le champ et lui décida d’entrer dans la salle d’interrogatoire. Il vit Markus qui se balançait sur sa chaise, les deux pieds sur la table en sifflotant. L’entrée de Garry dans la pièce ne le perturba pas plus que ça.

- Où tu te crois trou du cul ?!
- Bah quoi ? Je fais comme à la maison officier, dit Markus très sarcastique.

D’un geste de la main Hollmann vira ses pieds de la table.

- Ce sera Capitaine pour toi merdeux.
- Ohh capitaine ! Dites-moi… Capitaine, les incompétents de votre stature aime tant que ça cirer les pompes ?
- Tu te crois malin ?! Tu ne sais pas à qui tu as faire enfoiré !
- Alors oui, je suis quelqu’un de malin, c’est pour ça que je suis artiste et que vous vous êtes un capitaine raté et je sais très bien à qui j’ai à faire.
- Alors tu devrais savoir qu’il ne faut pas jouer avec moi ?
- Dommages j’avais envie de faire un poker et de vous plumer.

Hollmann donna un violent coup de poing sur la table, ce qui ne fit aucunement sourciller Markus, cela le fit même sourire.

- Tiens lis ça et signe, dit Garry en lui jetant un papier écrit et un stylo.
- C’est quoi ce papier ? Un lettre d’amour à mon attention ?
- Non ce sont tes aveux pour les meurtres de Mme Sherafi, l’officier Ramirez et l’agression de Johnson.
- Non, mais je sais ce que vous pouvez en faire par contre de vos aveux, aller vous torcher le cul avec !
- Si tu ne signes pas cette lettre, je te briserais, je te casserais, tu iras quand même en taule et ce ne sera que le début de ton calvaire.
- La seule chose que vous allez casser c’est votre voix à gueuler comme un idiot et vous devriez mâcher une pastille de menthe parce que vous avez vraiment une haleine de chiotte.

Hollmann craqua et envoya voler la table, saisit Markus et le plaqua contre le mur.

- Tu sais où tu es ? Tu es sur mon territoire ! Ici Dieu c’est moi ! Alors tu v…

Il fut interrompu par quelqu’un qui frappa à la porte, il lâcha Markus et intima à la personne d’entrer.

- Désolé de vous interrompre Capitaine mais je venais vous avertir que quelqu’un a payé la caution de Mr Manfred, il est libre de partir.
- Quoi ?! Mais qui ça ?!
- On ne sait pas Capitaine, c’était anonyme mais maintenant il est libre de partir.
- Au revoir mon cher Capitaine ! lui dit Markus en souriant et en lui faisant une révérence.

Malgré son attitude assurée le peintre se dépêcha néanmoins de sortir.

Ce Capitaine est vraiment un grand malade ! Et pourri jusqu’à la moelle ! Je dois retourner chez moi le plus vite possible.

*
**
Connor arriva à la maison de Markus, des bandes jaunes et noires « ne pas franchir la ligne » étaient encore présentes. Un officier avait été mis en poste pour surveiller la maison et les alentours, Connor s’approcha de lui l’air confiant.

- Bonjour officier, Inspecteur Anderson. Je viens jeter un œil à ce qui s’est passé ici, je pense qu’on a dû passer à côté de quelque chose.
- Désolé Inspecteur mais le Capitaine Hollmann a été très clair, personne du service ne doit rentrer dans cette maison, cela pourrait contaminer certaines preuves.
- C’est justement le Capitaine qui m’envoie alors soyez gentil et laisser moi passer, je n’aimerais pas faire un rapport disciplinaire sur vous pour obstruction.
- Bien inspecteur mais… ne faites pas de rapport s’il vous plaît. Je n’ai pas envie de me confronter avec Hollmann.

Connor sourit, lui donna une tape amicale sur l’épaule et entra dans la maison. Il passa le petit couloir et arriva directement sur le grand salon. C’était un capharnaüm sans nom, des éclats de partout, des meubles pulvérisés, un pan de mur détruit et du sang partout. Connor poussa un long soupir, la scène lui donnait une idée de ce que Luther avait dû endurer. Il examina chaque endroit, chaque recoin à la recherche d’un petit élément. Il finit par trouver, accroché au mur, un morceau de bois brisé de ce qui semblait être un buffet et un bout de vêtement noir. Il alla voir dans la cuisine s’il pouvait prendre un sac congélation pour y placer la preuve.
Mettant cet indice dans sa poche, il s’apprêtait à vérifier l’atelier quand il entendit une voiture se garer dans la cour, il se planqua dans un recoin du salon qui lui donna une excellente vue sur la porte d’entrée. Il vit Kirsh discuter avec l’officier qui partit à peine deux minutes après. Puis Kirsh entra dans la maison. Il sortit son arme de manière quasi furtive et avança doucement vers le salon l’arme en joue, prêt à tirer.

- Anderson ! Cria-t-il. Je sais que tu es là. Tu devrais apprendre à mieux dissimuler ton véhicule la prochaine fois.

Se gardant bien de répondre Connor resta caché dans son coin, silencieux, et attendit que son collègue passe devant lui. Il s’apprêtait à tirer à chaque recoin de mur, il finit par se diriger dans la cuisine, il n’avait pas remarqué la présence de Connor qui se glissa derrière lui.

- Allez Connor ! Ne me complique pas la tâche. Tu n’aurais pas dû fourrer ton nez dans les affaires d’Hollmann et moi. Ça devait en arriver là un jour de toute façon, je n’ai jamais pu te sentir.
- Je n’ai jamais aimé ta gueule non plus, répondit Connor en le surprenant.

A peine Kirsh eut le temps de se retourner que la seule chose qu’il vit avant de perdre connaissance, c’était la crosse de l’arme de Connor qui s’abattait sur son crâne. Il prit l’arme et entreprit de lui attacher les mains et les jambes à l’aides de bagues en plastique. Il le bâillonna également par prudence et lui banda les yeux.
Pour plus de sécurité il décida de placer son véhicule dans le garage près de la porte qui communiquait entre lui et la maison. L’angle de celui-ci le protégeait de tout regard indiscret le temps qu’il puisse cacher le corps inconscient de Kirsh dans son coffre. Tout se passa bien, personne à l’horizon. Connor referma son coffre. Il lui restait une dernière chose à faire avant de quitter les lieux, c’était de laisser un mot à Markus que personne ne trouverait, il jeta un œil aux alentours et vit un endroit parfait pour cela. Il griffonna quelques mots sur papier et l’accrocha quelque part de manière à ce que Markus, lui seul, le voit. Il referma toutes les portes, nettoya les traces minimes de son altercation avec Kirsh, vérifia chaque recoin de la maison.
Il monta dans sa voiture et se dirigea vers la zone industrielle le long de William Jefferson Avenue, ils connaissaient cette zone quasi comme sa poche quand lui et Luther avaient arrêté des criminels ici. Il savait parfaitement où se rendre pour cuisiner son cher collègue et qu’il lui avoue certaines choses concernant l’attaque de Luther, l’implication de Hollmann et pourquoi on en voulait à Markus Manfred. Il pénétra dans un entrepôt appartenant anciennement au Continental Industrial Supply. L’avantage de cet endroit, un sous-sol avec plusieurs pièces fermés, idéal pour camoufler des cris de douleurs ou des appels de détresses. Connor savait qu’il s’engageait dans quelque chose de risqué en faisant ça mais le fait qu’on s’en prenne à Luther le faisait agir par instinct au détriment de sa conscience. Son père même s’il était adoptif lui avait donné tout l’amour qu’il avait, son temps pour l’élever du mieux qu’il pouvait, même si les débuts furent difficiles entre eux au départ, ils avaient su se rapprocher. Connor savait aujourd’hui que s’il en était là où il est, c’était grâce à Luther qui avait su se substituer à son père.

Il ouvrit son coffre, Kirsh venait de reprendre ses esprits avant de les perdre à nouveau quand Connor le renvoya chez Morphée d’un coup de poing en pleine face. Il le sortit du coffre et le mit sur une chaise bien attaché. Il prépara un peu de matériel, afin d’amener Kirsh à révéler ce que cache lui et Hollmann. Il savait qu’il devrait se montrer persuasif face à lui, il est du genre coriace celui-là surtout vu le nombre de fois incalculables ou il s’en est pris à Luther alors qu’il partait déjà perdant. Un seau d’eau croupie gisait dans un coin de la pièce, Connor le prit et le balança sur la face de Kirsh qui hurla comme s’il venait de se réveiller d’un cauchemar, il haletait, la fraîcheur de l’eau et son odeur infect lui donna des haut le cœur.

- Ça y est tu es de retour parmi nous Kirsh, dit Connor avec un sourire dans la voix.
- Anderson ! Espèce d’enfoiré ! Je vais te descendre ! T’es un homme mort ! Hurla-t-il.
- Hum… comme tu peux le voir, tu n’es pas en position de faire quoi que ce soit mais tu possèdes des informations dont je vais avoir besoin.
- Et tu t’imagines que je vais te dite quoi que ce soit ? Va te faire foutre !
- Je savais que ce ne serait pas simple avec toi, je sais déjà que tu trempe dans pas mal de chose illégal et que c’est Hollmann qui te couvre.
- Et alors ? Jamais tu ne pourras le prouver. Tu ne sais rien d’Hollmann, il a énormément de gens puissants derrière lui. Nous sommes inatteignables !
- Personne ne l’est, même pas Hollmann et encore moins toi Kirsh. Tu sais je ne suis pas un pro de l’interrogatoire mais là, ici, maintenant il n’y a que et moi.
- Qu’est-ce que tu comptes faire ?! Me torturer ? T’as jamais eu les couilles Anderson et quand je sortirais d’ici, j’irais m’occuper de ton petit papa qui est à l’hôpital et après je reviendrais pour toi. Dit-il avec des yeux de fous.

Le visage de Connor s’assombrit et un rictus déforma presque son visage :

- On m’a déjà enlevé un père et crois-moi tu ne veux pas savoir ce dont je peux être capable si on touche au 2e…

Il saisit une barre de métal qu’il abattit sur la main gauche de Kirsh, celui-ci hurla de douleur. Sa main était brisée et pissait le sang.

- Haa !! Espèce de fils de pute ! Tu vas me le payer ! T’es mort ! Je vais te crever ! Je vais crever toute ta famille !
- Qui protège Hollmann ? Qui est l’homme qui a agressé Luther chez Mr. Manfred ? Demanda Connor impassible.
- Va te faire foutre ! Réitéra Kirsh en lui crachant dessus.

Connor le frappa avec force cette fois-ci dans le genou. La douleur était telle que Kirsh hurla plusieurs minutes et s’était même mis à pleurer.

- Qui protège Hollmann ?! Gueula Connor. Parle si tu veux que ça s’arrête !
- Espèce d’enfoiré !! Je t’emmerde !! Je te tuerais !!
- Bien, visiblement t’a encore envie que je m’amuse avec toi, réponds Connor sarcastique en se préparant à lui démolir l’autre genou.
- Non arrête ! OK, ok ! Je vais te dire tout ce que je sais, ok ?
- Je t’écoute.
- Hollmann a un rendez-vous demain soir au Westin Book Cadillac sur Washington Boulevard. Il m’a laissé entendre dire qu’il devait rencontrer quelqu’un de très important.
- Quelle heure ?
- 22h, c’est que j’ai entendu.
- Tu vois quand tu veux Kirsh, tu aurais mis ton égo de côté ça m’aurait évité de te casser ta main et ton genou. Qu’est-ce que tu as d’autre pour moi ?
- Hollmann trempe dans tout ce qui est à sa portée : Drogue, prostitution, blanchiment, chantage, pots-de-vin, détournement de fonds…
- Attends une seconde, le coupa Connor. L’affaire de 2015 sur les 300 kilos de cocaïne qu’on a jamais retrouvée, c’était lui ?
- Oui, il a rencontré les trafiquants et leur a divulgué qu’une descente était prévue à leur planque et en échange d’une grosse somme il a récupéré une très grosse partie de la came.
- Comment tu sais ça ?
- J’y étais, voilà pourquoi je le sais. Hollmann a descendu un collègue de sang-froid sous mes yeux.
- Quoi ?! Il a tué l’agent Reilys ? A peine trois mois après être arrivés chez nous ?! Mais pourquoi il a fait ça ?
- Elle avait arrêté l’indic personnel d’Hollmann, celui qui lui donnait tous les bons coups à faire. Elle lui aurait fait perdre beaucoup d’argent, à lui et d’autres personnes haut placés.
- Hollmann va payer cher tout ce qu’il a fait. D’autres choses à me dire ?
- Non c’est-tout ce que je sais. Je te le jure Anderson !
- Tu mens Kirsh, je sais que tu mens. Dommage que tu m’y obliges, dit Connor en s’apprêtant à lui pulvérisé un autre membre de son corps.
- Non arrête ! Je te jure c’est tout ce que je sais ! Hollmann m’a emmené sur certains de ses coups mais il reste très parano, je ne connais qu’une infime partie de ce qu’il fait ! Je te le jure, arrête ! Kirsh se mit à pleurer.
- C’est bon je te crois. Il regarda sa montre.
- Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Me tuer ?
- Non, je ne suis pas comme toi Kirsh.
- Tu sais que ce sera fini pour toi une fois que je serais remis sur pied, tu ne pourras plus jamais retravailler dans la police.
- Oh bien sûr que si et tu sais…Il sortit un dictaphone de sa poche…la différence entre toi et moi, c’est que toi tu es un ripou qui pense plus au fric qu’à son métier. Moi j’ai appris d’un des meilleurs policiers de cette ville.

Connor appuya sur le bouton lecture du dictaphone faisant entendre à Kirsh tout leur échange mot par mot et on le distinguait très clairement.

- Et tu crois que ce sont mes aveux qui vont te sauver Anderson. SI tu apportes au poste de police, Hollmann le fera disparaître.
- Je te le répète Kirsh, je ne suis pas quelqu’un comme toi. Tu me crois assez stupide pour envoyer ça à Hollmann. Non. J’ai un contact au FBI qui se fera un plaisir de prendre ça, sans compter les journaux… Non seulement tu ne diras rien, car sinon tu sais que Garry te fera descendre. Tu vas reprendre ta vie comme avant et surtout tu vas fermer ta gueule.

Connor l’assomma à nouveau d’un coup de crosse, il le détacha et le déposa dans une ruelle non loin d’une route passagère dans le secteur. Il prit son téléphone et appela les urgences en anonyme, leur indiquant qu’un agent avait été trouvé inconscient et blessé. Considère cela comme une seconde chance, Kirsh. La prochaine fois je te mettrais une balle dans la tête. Il regarda de nouveau sa montre, 19h24, il rejoignit sa voiture et partit en direction de l’hôpital.

TBC...

Une review?

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"Which part of 'I'm a genius' aren't you getting?" Nikola Tesla (Sanctuary)

"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

"-You did it Markus!
- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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 Sujet du message: Re: L'enquête de l'ombre Detroit Become Human
MessagePosté: 24 Mar 2020 16:10 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Localisation: A Détroit, avec Connor.
Un peu déçue de ne pas avoir de review, alors que je sais que certaines personnes regardent, je me demande si je ne vais pas arrêter de poster les parties de mon histoire...

Maintenant libre, Markus avait expressément demandé d’une façon très abrupte et sarcastique au capitaine Hollmann qu’on l’emmène dans sa demeure afin qu’il puisse y récupérer quelques affaires. Malgré une forte protestation de Garry, il avait quand même fortement insisté et n’avait pas manqué de lui dire que lui, aussi, avait des personnes puissantes et influentes dans son entourage.
A contrecœur il lui permit d’y aller sous la surveillance d’un agent de son choix ce qui amena Markus à penser qu’il faudra faire attention une fois chez lui et il espéra que Connor avait su être assez subtile pour lui indiquer à quel hôpital se trouvait Luther. L’agent qui escorta Markus chez lui était étrange, tout le long du chemin il joua la carte de la personne fascinée par ses travaux de peintures, de ses brillantes relations. Il avait appris depuis pas mal d’années à discerner les gens qui jouaient la comédie et n’étaient pas eux-mêmes.
Un cadeau que Luther lui avait fait quand il était plus jeune ce qui lui avait permis de choisir de bonnes personnes dans son entourage professionnel et privé. Sortant de ses pensées, il aperçut sa maison. Il descendit de la voiture avec l’agent.

-Attendez-moi ici Mr l’agent. Je n’en ai pas pour longtemps.
-Désolé Mr Manfred. Mais le Capitaine a été très clair. Je ne dois pas vous lâcher d’une semelle.
-Soit. Venez.

Ils entrèrent dans la maison. Markus ne put s’empêcher de repenser à Luther en voyant dans quel état était son salon et ses meubles. Il se dirigea dans son atelier pour récupérer dans un sac de sport quelques tubes de peintures des pinceaux, spatules et autres outils dont il avait besoin.
Il alla maintenant dans la cuisine prendre des vivres et c’est en jetant un œil furtif à son tableau qui lui servait de memos pour diverses choses, un élément qui n’était pas à sa place. Un mot avec une écriture qui n’était pas la sienne. Hôpital HF. 261. L. Il savait que c’était le mot que Connor lui avait laissé, il esquissa un sourire en se disant : Cet inspecteur n’est pas si bête qu’il en a l’air. Il se dirigea vers sa chambre.

-Attendez-moi ici s’il vous plaît. Intima Markus à l’agent
-Vous savez bien que…
-Je n’ai pas besoin que vous me colliez pour m’aider à choisir mes chaussettes ou mes caleçons. A moins que cela vous passionne de voir quel dessous un artiste porte ?
-Heu… Je… Hum… Non c’est bon. Veuillez excuser mon zèle.
-Dites-vous que vous aurez essayé, lui lance Markus avec un sourire affiché.

Il prit quelques minutes pour emballer ses affaires.
-C’est bon, j’ai pris ce dont j’avais besoin. Nous pouvons y aller.
-Souhaitez-vous que je vous dépose quelque part Mr Manfred ?
-Non, vous êtes bien aimables mais je préfère marcher, j’ai besoin de me changer les idées.
-Très bien. Je vous laisse. Bonne soirée Mr Manfred.
-Bonne soirée Mr l’agent.

Il laissa l’officier s’éloigner de sa maison. Maintenant, direction l’hôpital Henry Ford. Je dois voir Luther.

*
**

Connor arriva à l’hôpital. Il était 20h30 et même à cette heure il y avait toujours de l’effervescence. Des gens qui patientaient, du personnel qui courait, le haut-parleur qui devait bien crier le nom de 3 médecins différents à la minute, par le couloir adjacent des urgences c’était la même musique. Il atteignit l’accueil:

-Bonjour Mme, je viens voir le patient Luther Johnson.
-Désolé Monsieur mais les visite sont terminées pour aujourd’hui, repassez demain.
-Désolé mais j’insiste, dit Connor en sortant sa carte d’inspecteur.
-Ha vous êtes un collègue, répondit la dame de l’accueil sur un ton de mégère. La prochaine fois commencer par ça, on gagnera du temps. Chambre 261 au 2ème étage.
-Merci je sais.

Le personnel de l’accueil de l’hôpital était toujours aussi aimable que dans les souvenirs de Connor quand il était jeune, il n’avait pas souvenir de quelqu’un, homme ou femme, ayant ne serait-ce qu’un minimum de sourire. N’y prêtant pas plus attention il prit l’ascenseur. Il arriva à l’étage et aperçut près de la sortie, quelle chambre était celle de Luther. Deux policiers veillaient sur lui à la sortie dans le couloir.
-Bonsoir Messieurs, inspecteur Connor. Je viens voir Luther Johnson.
-Bonsoir, inspecteur Anderson. Je vous suggère d’attendre le médecin avant de savoir si vous pouvez le voir. Il a subi une lourde opération.
-OK. Pourriez-vous aller le chercher officier s’il vous plaît. On gagnera du temps.
-J’y vais.

Lourde opération… voilà deux mots qui ne rassurait pas Connor. Fallait dire que d’après ce qu’on lui avait rapporté il était en très mauvais état. En y repensant, il n’arrivait pas à s’ôter de la tête la force et la dextérité que devait avoir l’agresseur pour mettre un colosse comme Luther au tapis et surtout en le blessant très gravement. L’officier revint avec le docteur qui avait opéré Luther.

-Bonjour ! Inspecteur Anderson je présume.
-Oui, enchanté et vous êtes ?
-Dr. Gyulla du service chirurgie.
-Pouvons-nous parlé en privé Docteur ?
-Bien sûr, venez par ici.

Ils se mirent à l’écart des deux officiers.

-Vous êtes un proche du patient ? Demanda le docteur avec douceur.
-C’est mon père, enfin mon père adoptif.
-Je vois, vous avez donc, j’imagine, un lien très fort avec lui.
-En effet.
-Ecoutez je vais être franc avec vous, un peu direct même mais je pense que vous devez savoir à quoi vous attendre, votre père a subi de sérieux dommages au niveau de ses tendons et de ses muscles, il risque d’avoir des séquelles permanentes.
-Par permanentes vous-voulez dire à vie ?
-Oui mais il y’a quand même de l’espoir pour lui. Il a un physique et une condition physiologique assez hors du commun, ce sont l’épaisseur et la densité de ses muscles qui lui ont sauvé la vie.
-Oui, on peut dire que Luther a un physique assez hors norme. Puis-je le voir Docteur ?
-Bien sûr, mais allez-y douc….

Le hurlement d’une femme se fit entendre, d’un geste et par instinct Connor écarta le Dr et sortit son arme à feu, revenant au détour du couloir il vit ses deux collègues gisant à terre la gorge tranchée baignant dans leur propre sang. N’hésitant pas un instant il entra dans la chambre et vit un homme, le même qui l’avait agressé et qui avait attaqué Luther, il tenait une seringue à la main et il le distingua en train de le retenir :
-Lâche toute suite cette seringue espèce d’enfoiré ! Sinon je t’allume !
-Conn…Connor fuis. Vite… Fuis, dis avec peine Luther.
-Non Luther, je ne fuirais pas, je vais arrêter ce salopard une bonne fois pour toutes.
-Huh huh. Tu devrais écoute ton père, petit. Tu risques d’y laisser la vie tu sais, jubila l’homme encapuchonné.
-Ferme là et lâche cette seringue !

*
**

Markus arriva à l’hôpital, l’univers bouillonnant de cet endroit lui rappelait les soirées de galas où tous les ronds de cuirs discuter de sujet aussi abscons qu’inintéressant, ici au moins les sujets étaient vitaux. Il s’approcha de l’accueil.

-Bonjour Mme, je suis Mr Markus Manfred, je suis un ami du policier Luther Johnson qui a été admis hier ici.

La femme leva les yeux et devint littéralement blême.

-Mon dieu… ma… mais. Vou… vous… êtes le célèbre peintre ! S’exclama-t-elle.
-Oui en effet c’est moi, répond-t-il avec douceur. Mais je viens ici incognito, pourrais-je compter sur votre discrétion.
-Oui bien sûr, veuillez excuser mon allégresse jeune homme.
-Allons ne soyez pas si formelle avec moi, je suis ici pour voir un ami de la famille dont je vous ai mentionné le nom plutôt. L’inspecteur Anderson est un ami, il devrait déjà être ici normalement.
-Oui il est monté il y’a quelques minutes le voir mais les heures de visites sont terminées.
-Vous feriez bien une petite exception pour moi, hein ?
-Bon d’accord, allez-y mais si on vous demande…
-… Je ne vous ai jamais parlé, ne vous en fait pas, je sais garder un secret, lui dit-il en clignant de l’œil.

La femme se mit à rougir à ses mots, Markus lui arbora un sourire fier. Ça le faisait toujours sourire de voir l’effet qu’il faisait aux femmes même si pour lui c’était un domaine qui ne l’intéressait pas hormis côté professionnel. Il prit l’ascenseur, en arrivant à l’étage, il vit la panique et des hurlements dans les couloirs, son regard se noircit quand il vit les corps de deux policiers baignant dans leur sang devant la porte de la chambre de Luther.
En tendant l’oreille, il reconnut la voix de Connor. Il distingua le mot « capuche » dans ce qu’il disait. Il ne réfléchit pas et entra comme une furie dans la chambre et en passant tel un bolide à côté de Connor, il décocha un high kick en plein dans la tête de l’homme qui vola de l’autre côté de la pièce. Celui-ci se releva aussi sec sur ses jambes et toisa d’un mauvais œil Markus.

-Toi ?! Ça ne t’a pas suffi la dernière fois ?!
-Non je suis du genre à en redemander quand je ne suis pas rassasié.

L’homme lui fonça dessus, essayant d’enchaîner coup de pied et coup de poing mais il paraît absolument tout et arriva même à le toucher à plusieurs reprises. L’homme à capuche retenta de lui mettre un coup de poing mais Markus le para et en tournant sur lui-même, lui décocha un violent coup de coude dans le plexus. L’homme grimaça.

-Petit enfoiré, tu te défends mieux que je le croyais.
-Quand on m’attaque à la loyale je sais faire la différence. ET aujourd’hui tu ne réussiras pas ton coup.

Markus courut vers lui, sauta en l’air et lui mit un coup de pied avec force envoyant l’encapuchonné voler à travers la fenêtre qui se brisa aisément sous le poids de son corps. Il se précipita vers la fenêtre et il n’y avait rien, pas de corps, juste les débris de verres gisaient sur le sol. Ce gars est définitivement un professionnel se dit-il.
En se tournant il vit Connor avec un air hébété qui se demandait encore ce qui venait de se passer. Markus le regarda avec un très large sourire.

-Quoi ? Tu n’as jamais vu quelqu’un pratiquer des arts martiaux ? Et referme ta bouche tu vas gober les moustiques.
-Tu… je… heu… Depuis quand tu fais des arts martiaux toi ?
-Depuis que j’ai deux jambes et deux bras, pourquoi ?
-Toujours un ton aussi sarcastique à ce que je vois, tu ne changes pas.
-Quand j’ai compris ce qu’il se passait, je n’ai pas réfléchi je t’avouerais, Luther fait partit de la famille, je me devais d’agir.
-J’avais la situation en main.
-T’avais ton arme en main mais pour ce qui est de la situation c’est à revoir je pense… Bref le principal est que Luther aille bien.
-Tu as raison, bon faut que je contacte les collègues mais l’important est qu’on déplace Luther dans une autre chambre avant qu’il arrive et surtout…
-…que Garry Hollmann, ton capitaine, ne le trouve pas ici je sais et toi tu vas faire quoi pour lui ?
-Je m’en occupe, il risque d’être surpris en me voyant ici… encore en vie.
-C’est quoi cette histoire ?
-Je te raconterais ça plus tard, mais vu la situation on va devoir travailler ensemble pour mettre à jour toute cette histoire.
-Ouais je suis bien d’accord, acquiesça Markus.

Les deux jeunes hommes se serrèrent la main en affichant tous les deux un sourire, quelque chose de nouveau aller naître entre eux.

TBC...

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 Sujet du message: Re: L'enquête de l'ombre Detroit Become Human
MessagePosté: 28 Jan 2021 18:51 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Localisation: A Détroit, avec Connor.
La fic entière est écrite depuis un moment mais le manque review me donne pas envie de continuer à publier.

Chapitre 4 : Nouvelle Alliance et Oligarchie


Quand Connor sortit de l’hôpital il ne put s’empêcher de repenser à ce que Luther lui avait révélé. Jamais il n’aurait pensé qu’une telle corruption puisse exister dans les forces de l’ordre… Il secoua la tête pour chasser ses pensées et se dit qu’il fallait qu’il se dépêche de rejoindre Markus avant qu’Hollmann ne se mette à lui courir après.
Il accéléra le pas et atteignit assez vite la ruelle où le peintre l’attendait. Celui-ci était adossé à une superbe moto sportive Honda, blanche et rouge :

- Jolie moto ! lui dit-il en arrivant à sa hauteur
- Je trouve aussi, lui répondit l’artiste en souriant et se tournant vers lui. Alors que t’as dit ton cher Capitaine ?

Le visage de Connor s’assombrit et il répondit avec humour noir :

- La tête qu’il a fait quand il m’a vu encore en vie était juste impayable, mais sinon il a juste voulu me suspendre de mes fonctions et quand personne ne nous regardait il a menacé de nous descendre, toi et moi. Mais je lui ai laissé écouter un morceau de la conversation que j’ai eu avec un de ses subordonnés, il s’est vite raviser de sa mise à pied me concernant et j’ai gardé mon badge et mon arme…
- Putain… souffla Markus. Il est grave ce type, pourri jusqu’à la moelle, mais le coup du chantage, je dois reconnaître que c’est bien joué…
- Il sait que je sais mais il ne sait pas combien d’éléments j’ai sur lui, et Luther m’a donné un magnéto où il a enregistré des confessions d’Hollmann.
- Du coup on fait quoi maintenant ? demanda le peintre en observant un Connor pensif.
- Hollmann a un rendez-vous ce soir, avec quelqu’un d’important, je connais l’endroit, il faut qu’on y aille, répondit le policier en se tournant vers Markus.
- Et ton capitaine t’a gentiment dit tout ça ? lui demanda ce dernier étonné.
- Mais non ! répondit Connor en levant les yeux au ciel. C’est un autre collègue qui me l’a dit…gentiment, rajouta-t-il en souriant d’un air ironique.
- Gentiment ?
- Disons qu’il a fallu le persuader un peu… Maintenant il faut qu’on aille au Westin Book Cadillac Hotel sur Washington Boulevard. Il va falloir se planquer pour les observer et prendre des photos.
- Tu as torturé ton collègue ? demanda le peintre toujours en observant l’homme qui lui faisait face, inquiet, et ignorant sa dernière remarque.
- Non, il est toujours en vie, si c’est ça que tu veux demander ! s’exclama le policier.
- Connor ! l’interpella Markus d’une voix forte. Il ne faut pas que t’abaisses à leur niveau, ne devient pas comme eux, rajouta-t-il d’une voix plus douce.
Les épaules du policier s’affaissèrent et il s’adossa à son tour contre la moto :
- Putain… chuchota-t-il en se prenant la tête dans les mains.
Le peintre lui passa un bras dans le dos, sans rien dire, le laissant souffler.
- Tu voulais qu’on aille où ? demanda-t-il après quelques minutes de silence.
- Westin Book Cadillac Hotel sur Washington Boulevard, c’est là où Hollmann a rendez-vous, répondit Connor en se redressant.
- Tiens, prend ça, lui dit l’artiste en lui donnant un casque de moto.

Quelques minutes plus tard les deux hommes filaient à vive allure à travers les rues de Detroit. En peu de temps ils arrivèrent au lieu du rendez-vous, Markus se gara dans une rue adjacente, la moto cachée sous un arbre. Après avoir rangé les casques dans la sacoche, les deux hommes se dirigèrent vers la porte du personnel.
Quelques employés étaient dehors, prenant une pause bien méritée. Au moment où Connor arrivait devant la porte un des employés s’adressa à lui :

- Si vous n’êtes pas employé ici, vous n’avez pas le droit d’entrer.
- C’est mon carton d’invitation, répondit le policier en montrant sa carte, le visage ferme.

Les deux hommes choisirent de s’installer au bar, une rangée de grandes plantes les cachait de la vue des gens installés aux tables du restaurant. Markus commanda un mojito sans alcool et Connor se prit un café bien serré :

- Sans alcool hein ? remarqua le policier en se moquant gentiment.
- Oui je ne bois plus d’alcool, et donc toi tu prends un café ? Le soir ?
- La nuit va être longue, répondit Connor le visage sombre.

Les deux hommes restèrent silencieux quelques minutes, Markus observant le policier à la dérobée. J’aime beaucoup son visage carré et ferme et son air songeur. Et son profil athlétique le rendait vraiment… sexy. Le peintre se morigéna d’avoir de telles pensées en pareil moment. Quand il tourna la tête vers l’entrée de l’hôtel son visage se ferma brusquement :

- Ton capitaine est là, chuchota-t-il en se penchant vers l’inspecteur.

Jetant un rapide coup d’œil Connor prit son téléphone et en profita pour prendre discrètement quelques photos.

- Bordel, s’exclama le peintre entre ses dents, le visage encore plus fermé qu’avant.
- Mais c’est…commença le policier toujours en prenant des photos.

Il se tourna ensuite vers l’artiste et fronça les sourcils en voyant le visage plus que sombre de ce dernier :

- C’est ton amie ? demanda le policier étonné.
- Cette garce n’est certainement pas mon amie, s’exclama Markus en chuchotant et foudroyant du regard son interlocuteur.

Connor leva un sourcil, étonné de la répartie du peintre :

- Tu ne peux vraiment pas l’encadrer hein ?
- A ton avis ?! répondit Markus en grinçant des dents.
- Je dois dire que je te comprends, répondit Connor à voix basse après quelques secondes de silence.

Le peintre leva un sourcil à son tour :
- Ah bon ?
- Quand je suis allé l’interroger j’ai cru que j’allais lui mettre ma main dans la figure quand j’ai vu comment elle parlait à sa domestique et…

Une exclamation l’interrompit. C’était Hollmann qui s’énervait « Dis à Perkins de se calmer bordel ! ». Connor et Markus se turent et écoutèrent avec attention. Ce fut au tour de l’interlocutrice de s’énerver « Hollmann on te paie assez grassement il me semble, alors je serais toi je n’oublierais pas grâce à qui tu en es là aujourd’hui ! Ne t’avise jamais plus de me menacer ! ». La conversation continua ainsi pendant quelques minutes, entre insultes et menaces. Puis la femme sortit en furie l’hôtel, suivie de près par ses deux gardes du corps. Hollmann suivit peu après, et sortit de l’hôtel lui aussi furax.

Connor et Markus se regardèrent, ne sachant que dire après avoir surpris une telle conversation :

- Il faut que je trouve qui est ce Perkins ! s’exclama le policier. Ah mais merde je ne vais pas pouvoir avoir accès au réseau de la police, rajouta-t-il en se renfrognant. Bordel !
- Pourquoi ça ? demanda le peintre
- Hollmann m’a à l’œil désormais je te rappelle Markus, tu peux être sûr qu’il va me bloquer tous mes accès…
- Je connais peut-être quelqu’un mais d’abord on va se tirer d’ici, allez viens, répondit l’artiste en lui tapotant l’épaule.

Les deux hommes se levèrent et sortirent de l’hôtel par là où ils étaient rentrés. Arrivés à la moto de Markus le policier le retint par le bras :

- Hey Markus, on va où maintenant ? On peut plus retourner ni à ta maison, ni à mon appart, tu peux être sûr que ce pourri va surveiller nos chez-nous.
- Je connais un endroit sûr Connor, grimpe ! répondit le peintre en lui donnant un casque.

Les deux hommes enfourchèrent la moto et partirent à toute allure. Environ vingt minutes tard Markus se garait dans une petite ruelle qui ne payait pas de mine. Une impasse où se situaient quelques maisons toutes en charme. Tout en enlevant son casque Connor observa autour de lui. Le peintre s’était garé devant une cabane en bois, tout aussi accueillante que coquette. Elle dégageait un sentiment de chaleur. Le policier sortit de ses pensées quand Markus l’interpella :

- Hey Connor tu rêves ?
- C’est à toi cette cabane ? demanda ce dernier étonné. T’es sûr que Hollmann ne peut pas la retrouver ?
- Ça m’étonnerait, je l’ai acheté sous un faux nom, répondit le peintre en souriant.
- Et c’est légal tout ça ? demanda Connor en levant un sourcil mais souriant malgré tout.
- Oh arrête de faire le flic hein ! s’exclama l’artiste en souriant lui aussi. Allez viens on va rentrer et manger un morceau.

Quelques minutes plus tard Connor entra dans la cabane, à la suite du peintre. A peine entré le policier fut fasciné par un tableau de Markus. Il était négligemment posé sur un meuble et était sur le point de tomber. Connor le redressa tout en le contemplant. Il ne savait pas quoi mais quelque chose l’attirait dans ce tableau, comme une beauté subliminale. Et pourtant la peinture était simple, une petite barque dessinée sur une plage où la mer était en train de se retirer :

- Il te plaît ? lui chuchota soudain le peintre près de l’oreille.
- Non ! s’exclama Connor, un peu trop rapidement à son goût.

L’artiste l’observa quelques secondes, amusé :

- Tu sais que pour un flic, tu mens très mal…
- Il est magnifique…murmura Connor admettant sa défaite, un léger sourire aux lèvres.
- Tu le veux ? demanda Markus d’une voix douce.
- Je n’ai pas vraiment les moyens, répondit le policier en secouant doucement la tête pour reprendre ses esprits.
- Idiot ! C’est moi qui l’ait peint, je peux te le donner si tu veux !

Connor se retourna vers le peintre, extrêmement étonné :

- Tu me le donnerais ? Mais ça vaut une fortune tes tableaux…
- Oui, mes tableaux, j’en fais ce que je veux de mes tableaux ! Si je veux te le donner, je le fais.
- Toute façon, on a autre chose à penser en ce moment ! Et je ne peux même pas retourner chez moi. Tu disais que tu connaissais quelqu’un qui pourrait nous aider à trouver des infos ?

- Oui je connais quelqu’un, répondit Markus avec précaution.
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Connor, haussant un sourcil.
- Disons que les infos, elle les trouve de façon pas très légale…
- Ah ! Une hackeuse ?
- Oui… Tu veux faire quoi ?
- Appelle-la ! répondit le policier d’un ton sans appel, ils ont commis l’erreur de s’en prendre à mon père… Je veux tous les faire tomber ces pourris ! rajouta-t-il d’un ton déterminé.

Le peintre s’éloigna quelques minutes pour passer son coup de fil. Pendant ce temps Connor s’assit dans un fauteuil, observant toujours autour de lui, des tableaux étaient entassés dans un coin. D’autres étaient accrochés au mur ; tous aussi magnifiques les uns que les autres. L’intérieur semblait tout de même être entretenu avec soin. Perdu dans ses pensées le policier ne vit pas Markus revenir :

- Elle arrive dans une heure environ, l’informa-t-il. Tu veux boire quelque chose ?
- Un café, je veux bien.

Le peintre se dirigea vers une autre pièce, qui semblait être la cuisine. Après quelques minutes il revint avec deux tasses de café fumantes :

- Tiens, je n’avais que de l’expresso, lui dit-il en posant la table sur la table basse.
- Merci, répondit Connor toujours un peu perdu dans ses pensées.

Markus se mit à l’observer. Le policier avait l’air perdu et bouleversé à la fois, ce qui lui donnait un air énigmatique et attirant. Alors que plus tôt dans la journée il m’insupportait, maintenant il m’attire ! L’artiste secoua doucement la tête et soupira en se passant une main sur le visage :

- Qu’est-ce qui t’arrive ?
- Donc Luther c’est ton père ? lui demanda-t-il, ignorant sa question.
- Oui, répondit simplement Connor, un léger sourire au visage.
- Juste « oui » ? Il va falloir m’en dire plus !
- J’ai perdu mon vrai père quand j’étais plus jeune, commença le policier. Un artiste excentrique a voulu acheter l’immeuble où on habitait, on s’est retrouvé à la rue à peine une semaine plus tard et l’immeuble a été incendié quelques jours après.
- Ah, c’est pour ça que tu me détestais dès que tu m’as vu ? demanda doucement Markus.
- Oui, j’ai vu rouge quand tu as commencé à me provoquer, je me disais que t’étais bien comme les autres artistes : riche et égocentrique, répondit Connor sincère, mais apparemment je me suis trompé, rajouta-t-il en souriant.
- Effectivement. Donc vous vous êtes retrouvés à la rue ? continua le peintre d’une voix douce.

Le policier ferma les yeux, le visage s’assombrissant aux souvenirs de cette période de sa vie qui lui était si pénible :

- On a tout perdu en une semaine et mon père est mort dans l’incendie suspect de l’immeuble. J’avais 10 ans.
- Je suis désolé, répondit simplement Markus.
- Ce n’est pas toi qui l’a acheté cet immeuble, c’est pas à toi d’être désolé, répondit Connor en rouvrant les yeux.
- Et Luther dans tout ça ?
- Il faisait parti des flics qui ont enquêté, il m’a recueilli chez lui, répondit le policier en souriant doucement. Je n’ai pas parlé pendant des mois, traumatisé par ce qu’il s’était passé. Par sa gentillesse et sa patience il a réussi à me dérider, il est devenu mon deuxième père. Il a fini par m’adopter. Il m’a tout appris et m’a fait entrer dans la police.

Pendant tout ce temps, le peintre l’avait observé, voyant toutes sortes d’émotions défiler sur sa figure : la colère, la tristesse et enfin un sourire sincère éclairant son visage. Perdu à son tour dans ses pensées Markus n’entendit pas Connor s’adresser à lui :

- Markus ?!
- Hum…quoi ? demanda le peintre en se raclant la gorge.
- Je te demandais comment s’appelait ton amie hackeuse.

L’artiste s’apprêtait à répondre quand son téléphone sonna. Il décrocha aussitôt :

- Oui Félicity ?
- …
- Ok, à tout de suite.

La conversation n’avait pas duré plus d’une minute :

- Félicity ? l’interrogea Connor
- Oui, c’est elle. La hackeuse, répondit Markus, elle arrive dans ¼ d’heure. Avec une amie.
- Encore ?! s’exclama le policier en souriant.
- Quoi encore ?
- On dirait qu’il n’y a que des femmes dans ton entourage.
- Ce n’est pas pour autant que je couche avec toute…
- Je n’ai pas dit ça !
- Pas maintenant, non, mais plus tôt dans la journée tu l’as plus ou moins suggéré, répondit le peintre amusé.
- Désolé, marmonna Connor en prenant la tasse devant lui.

Il but une gorgé et grimaça :

- Ah…il est froid maintenant.
- Tu veux que j’aille te le réchauffer ?
- Non c’est bon ça ira, répondit-il en observant à son tour l’artiste. Donc que des femmes ?
- Quoi ? C’est interdit ? demanda Markus un peu sur la défensive.
- Non, non, tu fais bien ce que tu veux. Mais je suis curieux c’est tout.
- De savoir pourquoi je m’entoure de femme si je ne couche pas avec elles, c’est ça ?
- Je ne l’aurais pas vraiment dit comme ça mais oui c’est ça.
- J’en sais rien pourquoi, je suis devenu ami avec elles au fil du temps, et c’étaient les seules à ne pas être intéressées que par mon fric aussi, répondit le peintre amusé, toute façon je risque pas de coucher avec elles…

Intrigué le policier ouvrit la bouche pour répliquer mais deux coups se firent entendre discrètement à la porte. Celle-ci s’ouvrit aussitôt et laissa passer deux femmes, une blonde et une brune, qui dirigèrent aussitôt vers l’artiste, le prenant dans leur bras :

- Markus, mon pauvre ! s’exclama la blonde.

Pendant quelques minutes les trois amis discutèrent, ne se préoccupant absolument pas de Connor, celui-ci se racla discrètement la gorge :

- Excusez-moi d’interrompre ces retrouvailles…

La brune se retourna brusquement, sur la défensive, les poings levés :

- C’est qui ? s’exclama-t-elle
- Nadia, c’est bon, c’est un ami, la retint le peintre.
- Un ami ? demanda à son tour la blonde, un léger sourire aux lèvres.
- Non Félicity, pas comme ça ! Il est flic…

Ce fut au tour de la blonde d’être sur la défensive :

- T’es flic ? demanda-t-elle en s’adressant à Connor.
- Oui, enfin je l’étais encore il y a quelques heures…
- Comment ça ?
- Asseyez-vous les filles, y’en a pour un moment. Je vais vous chercher à boire.

Une fois le peintre parti à la cuisine, les deux jeunes femmes se tournèrent vers le policier et mirent à l’observer. Connor finit par se sentir légèrement mal à l’aise de cet examen minutieux. Markus revint avec deux bières qu’il posa sur la table :

- Tenez les filles.

En voyant le malaise de l’inspecteur le peintre se décida à intervenir :

- Nadia ! Félicity ! Laissez-le tranquille !
- Tu traines avec les flics toi maintenant ? demanda la brune amusée.
- Comme je le disais, c’est une longue histoire.
- C’est en rapport avec tous ces meurtres ? demanda la blonde
- Oui, c’est lui l’inspecteur en charge de l’enquête, répondit Markus en s’asseyant à son tour à côté Connor.
- C’était, tu veux dire… corrigea ce dernier.
- Hein ? Mais qu’est-ce qui se passe ? demanda Félicity, de plus en plus perdue.
- Y’a eu deux meurtres, ma femme de ménage Samia et un officier que j’avais engagé pour surveiller la galerie où sont exposés mes œuvres. Plus tard je me suis fait agressé au Palmer Park et Connor est arrivé à ce moment-là. On s’est fait défoncer tous les deux.
- Toi, tu t’es fait défoncer ? demanda la brune surprise. Où est passé mon entraînement ?
- Il m’a sauté dessus par surprise ! Et lui aussi était sacrément entraîné ! s’agaça légèrement le peintre. Laisse-moi finir, sinon je ne vais pas y arriver !
- Ok, ok ! Continue.
- Y’avait un vieil ami de mon père, un flic, sur l’enquête aussi, qui était là, et qui m’a dit qu’il devait me parler. Quand il est arrivé chez moi plus tard le soir, je me suis fait assommé et Luther s’est fait salement agressé, mais il a résisté, vu le bordel chez moi maintenant.
- Qu’est-ce qui vous arrive inspecteur ? demanda la blonde en voyant que Connor s’était crispé.
- Pour l’instant je ne suis plus vraiment inspecteur, répondit le policier.
- Comment ça ?
- Au long de l’enquête je me suis aperçu que mon capitaine était pourri jusqu’à la moelle et qu’il était impliqué dans tous ces meurtres et Luther devait le savoir. Je pense même que c’est pour ça qu’il s’est fait agressé en même temps que Markus. Quand on est allé le voir à l’hôpital le même type était là voulant l’achever, expliqua Connor, le visage se fermant de plus en plus.

Markus lui passa doucement la main dans le dos, voulant le réconforter :

- Luther est un battant Connor, il va s’en sortir. Et puis on est arrivé à temps non ?
- Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda la brune.
- Je suis arrivé à l’hôpital un peu avant Markus et j’étais en train de discuter avec le médecin quand y’a eu un hurlement. Et j’ai vu les deux officiers qui gardaient la chambre de Luther, à terre, égorgés. Quand je me suis précipité dans la chambre, le type était là, une seringue à la main. Je n’ai pas eu le temps de lui tirer dessus que Markus est arrivé et lui a sauté dessus et a réussi à le faire fuir, expliqua Connor. Joli entraînement d’ailleurs, il est très doué, rajouta-t-il en s’adressant à la brune.
- Je sais, c’est pour ça que je l’ai entrainé, répondit-elle en souriant au policier. Et après qu’est-ce qui s’est passé ? rajouta-t-elle
- Connor avait appris dans la journée que son Capitaine avait un rendez-vous important ce soir, reprit le peintre, on y est allés et on a vu un de ses complices, enfin une ! C’était Amanda ! rajouta-t-il
- Quoi ? Cette garce ? s’exclama la brune en se levant, elle est complice de tous ces meurtres ?
- Apparemment ! répondit Markus, un air de dégoût sur le visage. Après ce rendez-vous on est venus ici et c’est là que je t’ai appelé Félicity, on a besoin de tes talents…
- Ah oui ? répondit la blonde en observant Connor, amusée, Markus vous a dit ce que je fais ?
- Oui et je m’en fous. Ce qui se passe est plus gros que nous tous, des gens de haut rang sont corrompus et on en sait pas encore la moitié, j’en suis sûr ! Ils ont eu tort de s’en prendre à Luther parce que là je suis prêt à tout pour attraper tous ces salopards !
- Qui c’est ce flic par rapport à vous inspecteur ? Je veux dire en plus, d’être un collègue, demanda Félicity
- C’est mon père… adoptif, répondit Connor un léger sourire aux lèvres.
- Effectivement, je comprends pourquoi vous êtes motivé inspecteur.
- Félicity, pendant ce rendez-vous on a entendu un nom, Perkins…
- Je paris que c’est le type qui t’a agressé plusieurs fois, et c’est sûrement lui aussi le meurtrier, le coupa Connor. Markus tu m’as dit qu’il était très bon au combat ?
- Oui, et il a un tatouage ‘Semper Fi’, donc il a fait parti des Navy Seals. Félicity c’est pour ça qu’on a besoin de toi, il faudrait que tu cherches tout ce que tu peux sur ce nom.
- Ok, je vais voir ce que je peux faire, mais avec juste un nom de famille ça peut prendre du temps, répondit la blonde en se levant.
La brune et Markus suivirent le mouvement :
- Tu viens Connor ? s’enquiert ce dernier.
- Venir où ? demanda le policier en se levant.
- On doit aller à la cave, c’est là ou Félicity va pourvoir faire ses recherches.

Ils prirent une porte situé dans la cuisine, elle menait à une sorte de cave. En arrivant tout était noir, on n’y voyait absolument rien. Jusqu’à ce Markus active un interrupteur qui alluma toute la pièce. Connor écarquilla les yeux, la pièce était immense, sa surface était encore plus importante que celle de la maison. Mais ce n’était pas tout, Il y’avait de nombreux ordinateurs, deux immenses armoires informatiques, une sorte de table centrale avec un écran géant tactile et aussi une réserve dans laquelle il y avait de nombreuses armes.

- Bienvenue au 21ème siècle Connor, lui dit Félicity en lui tapotant l’épaule.
- Alors ? Qu’en penses-tu ? Demande Markus.
- …
- Ne me dis pas que tu es devenu muet ?
- Je n’en reviens pas, dit-il hébété. Cet endroit à lui seul possède plus de moyens que la police. Pourquoi tu as besoin de tout ça ?
- Ça ne se voit pas ? J’adore les jeux vidéo, répond-t-il avec amusement.

Connor lui jeta un regard réprobateur.

- On peut même plus blaguer. J’ai pris et mis en place cet endroit pour aider Félicity il y a trois ans de cela. Comme je te l’ais dis, c’est une hackeuse, une hackiviste serait un terme plus exact. Elle est venue me voir un jour me demander mon aide et qu’elle aurait besoin de… matériels.
- Tu as acheté cette maison pour elle ? Pour ça ?
- Non tu n’y es pas. Cette maison que j’ai achetée sous un faux nom, excentré de la ville était mon échappatoire, un lieu que personne ne connaissait ou je pouvais me ressourcer.
- Et le matériel, pourquoi avoir besoin d’autant ?
- C’est plus moi qui serait à même d’y répondre, intervient Félicity. Il y’a trois ans mes parents ont perdu toutes leurs économies qu’ils avaient investi sur les conseils d’un pseudo expert d’une société de courtage…
- Attends une minute, coupa Connor. Cette société ce ne serait pas la Asclack Assurances par hasard ?
- Oui c’est elle.
- Je me rappelle de ça, c’était une énorme affaire sur laquelle j’étais affecté, il y a eu de nombreuses victimes de fraudes et le PDG n’a jamais été retrouvé. On a réussi à faire tomber la boîte suite à des preuves d’une source anonyme, ce ne serait pas…
- … et oui c’était moi, jubila Félicity.
- Grâce à… toi nous avons pu mettre à jour une des plus grandes arnaques de l’histoire de cette ville.
- Et grâce à vous, la police, mes parents ont récupérés toutes leurs économies.
- Félicity, que dirais tu de commencer à lancer quelques recherches sur les éléments qu’on a ?
- Je m’y mets tout de suite.
- Et nous ? demanda Connor.
- Toi, dit Nadia. Tu vas venir avec moi, prendre quelques leçons. Je pense que ça ne te fera pas de mal d’avoir quelques bases.

Connor regarda Markus avec un regard implorant, celui-ci lui fit simplement un signe au-revoir de la main en souriant. Ils passèrent ensuite une tenue plus sportive :

- On est vraiment obligé de faire ça ? grogna le policier.
- Ecoute, maintenant tu fais parti de l’équipe, commença la brune, donc tu dois être un minimum prêt alors si tu n’y mets pas du tient c’est moi qui vais t’y obliger…
- Tu ferais mieux de l’écouter, lança le peintre de là où il était.
- Oh ça va, hein ! Ne l’encourage pas ! lui répondit Connor d’un ton réprobateur sous les rires de l’artiste.


Une petite review ferait plaisir!

_________________
"Which part of 'I'm a genius' aren't you getting?" Nikola Tesla (Sanctuary)

"When did you get here?" "Three Cabernets and two Côtes du Rhone ago" "What's the occasion?" "Unemployment" Henry Foss/ Nikola Tesla (Sanctuary)

"-You did it Markus!
- We did it. This is a great day for our people! Humans will have no choice now. They'll have to listen to us" Markus & Connor, Detroit Become Human.

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