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 Sujet du message: [Finie] Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 09 Mar 2011 08:14 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Titre : Les rôles s’inversent
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Pov omniscient

C’était un jour très important pour Salieri. Aujourd’hui, il se mariait. Certes, beaucoup de personnes prenaient cet acte comme une fin tragique, celle du libertinage, mais Salieri y voyait une échappatoire. C’était d’ailleurs la seule raison qui l’avait poussé à se rendre devant l’autel actuellement.

Beaucoup de courtisans, de compositeurs –ses « amis »- et l’empereur avaient fait le déplacement, l’église était pleine à craquer. Le cœur de Salieri battait si fort. Il lui criait qu’il faisait une bêtise, mais l’Italien ne pouvait plus reculer.

La future mariée pénétra enfin dans l’allée, au bras de son tuteur. L’heureuse élue ? Joséphine Dendur, une femme assez mignonne et pas trop embêtante. Il ne l’avait rencontrée qu’un mois avant, mais la situation était urgente alors l’Italien avait précipité leur union. Ne prenez pas cet air choqué ! Vous pensiez vraiment que Salieri trouverait une femme à aimer pour l’oublier lui ? Non… c’était juste impossible…

Qui était ce lui ? Ne l’avez-vous pas encore deviné ? C’est Mozart, évidemment ! L’Autrichien lui collait à la peau, il n’arrivait pas à penser à autre chose qu’à lui. Tous les jours, Mozart venait le voir et lui parlait inlassablement de ses projets et de ses travaux déjà réalisés. Salieri n’en pouvait plus ! Le prodige occupait ses rêves de façon malsaine, et c’était la raison pour laquelle il épousait cette femme, espérant oublier dans ses bras le désir qu’il éprouvait pour un autre homme.

Bien que sa beauté soit toujours aussi moyenne, Salieri se força à afficher un mince sourire censé la complimenter. Il n’était pas très fort pour tous les compliments et mots tendres, il faudra qu’elle s’y fasse. La cérémonie commença, ennuyante au possible. Le corps de Salieri était là, mais son esprit vagabondait loin, s’autorisant à fantasmer une dernière fois sur ce qu’aurait été sa vie avec Mozart.

L’échange des vœux arriva bien assez vite. Plus les secondes s’égrenaient, plus le cœur de l’Italien lui hurlait qu’il était en train de faire une erreur monumentale. Les vœux de Salieri furent absolument démunis de substance, étant destinés à quelqu’un d’autre, mais les mots étaient inspirés et l’auditoire ne remarqua pas qu’il n’était pas sincère. Les vœux de Joséphine furent d’une banalité lassante mais Salieri s’efforça à l’écouter un minimum. Vint enfin le moment fatidique.

_ Si quelqu’un souhaite s’opposer à cette union, qu’il parle ou se taise à jamais…, déclara l’ecclésiastique avec ce sourire qui horripilait le compositeur Italien.

Le silence se fit dans la salle, l’empereur observant « l’heureux couple » avec une tendresse évidente pour son compositeur favori. Alors que le prête allait reprendre la parole pour les unir éternellement, un homme osa se lever et défier les regards de tous ceux dans l’église.

_ J’aurais quelque chose à dire moi !annonça-t-il avec un soupçon de colère dans sa voix.

Cette voix, cette audace, cette personnalité, c’était bien sûr Mozart. L’Autrichien se fit un chemin à travers la foule, ne manquant pas de bousculer certains invités au passage. Salieri l’observait faire avec un mécontentement très perceptible. Pourquoi venait-il le persécuter jusqu’ici ? Ne pouvait-il pas aller hanter quelqu’un d’autre maintenant ?

Joséphine s’agitait près de l’autel, mais ce détail échappa à Salieri qui était trop occupé à fusiller l’objet de ses rêves fous pour s’en inquiéter. Mozart parvint enfin à l’allée centrale, soupirant de l’effort qu’il avait dû fournir, et s’avança comme l’avait fait la fiancée de l’Italien avant lui. Cette vision remua le ventre de Salieri pour une raison qu’il ne parvenait pas à s’expliquer.

_ Comment osez-vous Mozart ?siffla-t-il en tentant de se reprendre.

Pour une fois, le sourire joueur de l’Autrichien avait déserté son visage. Il paraissait assez énervé à vrai dire. La vérité c’était qu’il était déçu de voir l’homme qu’il aimait si proche d’unir sa vie à cette femme dénuée d’intérêt, mais il avait des armes pour empêcher cette union…

_ Tu ne peux pas te marier avec elle !avança-t-il en se plantant devant Salieri.

C’en était trop d’un coup pour Salieri. D’abord son attirance pour Mozart, ensuite ce mariage, mais l’intervention de Mozart… Tout se mélangeait dans l’esprit de l’Italien… Mozart ou Joséphine… Les deux avaient emprunté le même chemin pour se rendre devant ce même autel… En voyant qu’on attendait de lui qu’il réponde, Salieri fit de son mieux pour vider son esprit de ces pensées étranges mais pas si déplaisantes.

_ « Tu » ? Mais pour qui vous prenez-vous Mozart ? Il vous arrive souvent de perturber le mariage d’autres personnes ?grogna Salieri en lui décochant un regard noir.
_ Faisons fi de toutes ses manières ridicules, soupira Mozart agacé. Je ne peux pas te laisser faire l’erreur de l’épouser.
_ Je n’ai même pas envie d’en connaître les raisons, allez vous rassoir ou sortez, exigea durement l’Italien.
_ Elle attend un enfant, lâcha Mozart.

Un hoquet de stupeur parcouru l’assemblée. L’Autrichien n’était pas particulièrement fier de faire cela à celui qu’il aimait tendrement et qu’il avait vainement essayé de séduire, mais il savait que ce n’était pas une union basée sur l’amour et il était prêt à tout pour conquérir celui qui possédait sans le savoir son cœur. Joséphine tremblait à côté de Salieri, avouant silencieusement son forfait. En même temps, ceci expliquait qu’elle ait accepté si vite sa proposition de mariage. D’un côté, Salieri était soulagé d’avoir une raison de ne pas l’épouser, mais il n’était pas plus aidé dans son affaire avec Mozart.

_ De qui ?questionna Salieri froidement.
_ De Rosenberg, cafta l’Autrichien.
_ C’est la meilleure, soupira l’Italien affligé.

Le comte Rosenberg faisait justement parti des invités, et sa femme aussi… L’Italien connaissait les nombreuses infidélités de l’énergumène mais jamais elles n’avaient été étalées au grand jour devant tous. Une dispute éclata rapidement sous le regard résigné de Salieri. Son cœur battait joyeusement dans sa poitrine, mais son esprit pleurait cet échec.

L’empereur finit par se lasser de tout ce vacarme et se leva en réclamant le silence. Salieri était un grand ami, il ne pouvait pas décemment le laisser dans cette situation précaire.

_ Salieri, devant l’état de votre fiancée, je pense qu’il est plus que normal d’annuler cette union, et vous Rosenberg, vous assumerez la paternité de cet enfant à naître puisqu’il est votre, décida l’empereur avec autorité. Maintenant, mes chers amis, quittez rapidement cette église, je pense que notre hôte a suffisamment supporté pour la journée.

Même si la curiosité malsaine propre à la cour rongeait les convives, ils sortirent docilement de l’église, ne désirant nullement s’attirer la disgrâce de l’empereur. Joséphine s’en alla toute honteuse, la tête basse. Son secret dévoilé devant tout le monde, elle serait à jamais exclue des mondanités. Salieri songea un moment que Mozart avait été bien cruel avec elle, mais au final il lui avait évité d’élever l’enfant d’un personnage qu’il ne supportait pas.

Salieri était resté pour voir les derniers invités partir et lorsque ce fut fait, il soupira lourdement et défit le col de sa chemise en s’avançant dans l’allée pour sortir. Mozart marchait à côté de lui, étonnamment silencieux. L’Autrichien compatissait à la peine –inexistante- de son collègue par cette attitude sage et son silence était un véritable soulagement pour Salieri dont le cerveau était en surchauffe.

Les deux hommes parvinrent assez rapidement à la salle dans laquelle Salieri s’était préparé moins d’une heure plus tôt. Ce dernier, toujours dans ses pensées, repoussa machinalement la porte sans pourtant chercher à la claquer, mais Mozart se faufila par là sans y être invité. L’Italien s’affaissa sur le fauteuil avant de remarquer qu’il n’était pas seul dans la salle, cependant cette présence non désirée ne lui inspira nulle critique cinglante. Non, l’italien était bien trop fatigué pour cela… Fatigué de s’acharner à repousser un personnage si attachant qui se démenait pour se faire une place dans sa vie au fil de ses efforts pour l’en exclure, fatigué de cette cour, fatigué de ces complots… Las de tout, tout simplement…

De son côté, l’Autrichien ne supportait pas de voir celui qu’il aspirait posséder dans sa totalité dans un état pareil. Il pensait à tort que son intervention avait fait souffrir son aimé, et c’était ce qui le dérangeait le plus. Son silence le frustrait, lui si habitué à combler le vide par ses paroles, il attendait vainement une réaction de la part de son collègue, même si c’était pour qu’il lui hurle dessus ou le roue de coups ! Ça lui aurait suffit, ça l’aurait rassuré…

_ Tu sais Antonio, cette femme ne t’aurait pas rendu heureux, commença-t-il hésitant.

L’Italien retint en sursaut en réalisant qu’il n’était pas aussi seul qu’il l’imaginait. Reprenant ses esprits, il se passa une main sur son visage fatigué et se releva en soupirant faiblement. La journée avait été longue et malheureusement elle n’était pas prête d’être finie…

_ Je ne vous reproche rien Mozart, souffla-t-il las. Je ne me serais jamais pardonné d’élever le rejeton de Rosenberg.

Mozart afficha une moue tout à fait en accord avec son collègue. Déjà qu’il ne supportait pas Rosenberg, alors si en plus il devait subvenir aux besoins d’un Rosenberg junior au quotidien… Non ! Il ne fallait pas qu’il pense à ça ! Sinon il ferait des cauchemars cette nuit…

Se reprenant, Mozart se concentra à nouveau sur celui qu’il aurait tant voulu avoir pour compagnon. Ce dernier paraissait bien songeur, mais la douleur n’affectait pas ses traits, il semblait juste démuni, résigné. L’Autrichien s’avança d’un pas en sa direction pour être à quelques petits centimètres de son visage. Même s’il s’efforçait de masquer ses émotions derrière sa froideur habituelle, Mozart savait le lire à travers ses prunelles flamboyantes de vie, c’était un des aspects qui le séduisait le plus chez l’être désiré –si on mettait de côté son physique avantageux, sa personnalité ténébreuse, ses compositions envoutantes et tout ce qui suit… non, en fait Mozart aimait tout de lui.

Toujours aussi audacieux, Mozart posa sa main sur la joue de son collègue, plongeant son regard dans les siens. D’abord interdit par ce soudain rapprochement, Salieri se noya sans résistances dans la tendresse infinie des prunelles de l’Autrichien. Ils perdirent tous deux la notion du temps, le monde pouvait bien continuer de tourner sans eux…

_ Je serais toujours là pour toi, Antonio, promit-il dans un murmure presque inaudible. Tu peux compter sur moi…

Etonné par cette déclaration inattendue et sincère, Salieri ne réalisa pas que l’Autrichien s’approchait dangereusement de lui. Lorsque ses lèvres se posèrent sur les siennes avec une douceur, telle une caresse aimante, l’Italien resta interdit, trop choqué et chamboulé pour repousser son cadet. Ce baiser s’apparentait à la lueur d’une bougie éclairant l’univers si sombre qui avait été sa vie jusqu’à ce jour. Lui, si froid et inexpressif, sentait les sensations déferler dans son corps, réchauffant son être. Ce manque qui l’avait taraudé tout au long de sa vie était maintenant comblé…

L’étreinte de leurs lèvres se poursuivit sans que Mozart ne cherche à approfondir leur baiser. Pour une fois, il ne s’agissait pas de provocation, juste de tendresse et d’amour. Mozart leva sa main libre à hauteur du visage de l’être aimé, encadrant maintenant avec amour son visage aux traits ciselés tellement attirants. Encore stupéfié et anesthésié par ce qui se passait, Salieri laissa ses lèvres glisser contre ses lèvres contre celles du prodige. Ses yeux finirent par se clore pour qu’il puisse apprécier pleinement l’instant, tout comme Mozart le faisait depuis le début, mais ce fut à ce moment qu’il réalisa que tout ça n’était pas usuel. Il se recula alors d’un pas, vif comme s’il venait de se brûler.

Salieri avait le souffle court, les joues rougies de l’excitation passée et de la gêne occasionnée par ce baiser pour le moins étrange et inattendu. Les sensations avaient été si fortes… le plaisir si grand… Le compositeur officiel de la cour était déstabilisé comme il ne l’avait jamais été, preuve que son obsession pour l’Autrichien n’était pas qu’une passade.

Alors qu’il aurait pu s’attendre à ce que Mozart insiste, il resta là où il était, calme et souriant tendrement alors qu’il l’observait. A son expression, Salieri se prit à penser que l’Autrichien avait anticipé sa réaction. Ce dernier lui adressa un dernier sourire complice et tourna les talons pour quitter la pièce, n’oubliant pas de jeter un dernier coup d’œil gourmand sur lui lorsqu’il fut presque à la porte.

L’esprit de Salieri fut le premier à s’arrêter de fonctionner, trop surchargé d’émotions contradictoires, puis son corps lâcha peu après. Il s’affaissa sur le sol tel un chiffon froissé, comme s’il était vidé de toute énergie…

Une bonne demi-heure fut nécessaire à le sortir de sa transe, et même alors il demeura troublé par ce qui venait de se passer, en venant à se demander s’il ne s’était pas endormi et qu’il avait rêvé cette scène. Tel un mort-vivant, il regagna sa demeure par automatisme, incapable de former la moindre pensée cohérente dans son esprit.

Dans le vestibule de son habitat, le majordome du compositeur Italien s’inquiéta de son état mais ce dernier ne réalisa même pas qu’il s’adressait à lui. Le visage de Salieri toujours marqué par la stupeur, ses yeux légèrement plus ouverts qu’à l’accoutumée, il monta la vingtaine de marches qui le faisaient accéder à l’étage et s’enferma dans sa chambre où il gagna immédiatement son lit pour y trouver rapidement l’oubli dans le sommeil.

XxXxXxXxXxXxX

Après une semaine passée chez lui à tenter vainement de se convaincre que Mozart n’avait aucun effet sur sa personne, Salieri reçut une lettre des plus inquiétantes. Il dû alors se résoudre à employer les grands moyens, même si cela ne lui plaisait pas tellement…

Dès le matin qui suivit l’arrivée de la missive, il prit sa plus rapide monture et traversa les quelques villes qui le séparaient de la solution à ses problèmes. Salieri connaissait assez bien ce chemin puisque il l’empruntait à chaque fois qu’il voulait rendre visite à une personne marginale qu’il appréciait tout particulièrement. Il ne devait pas être 10 heures lorsque la façade de la villa s’imposa à la vue du compositeur. Toujours aussi bien entretenu, pensa-t-il en souriant devant le jardin verdoyant.

Quittant souplement sa monture, Salieri fit connaître sa présence au majordome qui s’en alla prévenir la personne que le compositeur été venu voir. L’Italien sourit avec amusement en entendant des pas précipités dans l’escalier et n’eut pas le temps de réaliser son avancée avant que la tornade blonde lui saute joyeusement dans les bras. Salieri la réceptionna avec un petit rire, amusé par son entrain.

Qui était cette fameuse personne ? Eléonore Duvini, une grande amie du compositeur. Il l’avait rencontré lorsqu’il n’avait que 17 ans –et elle 16- mais ils s’étaient tout de suite entendus. D’une taille moyenne, la jeune femme avait des cheveux ondulés embrassés par le soleil et toujours magnifiquement coiffés, des yeux tels deux saphirs démunis d’imperfection, un nez qui annonçait sa tendance railleuse, une bouche sensuelle qui s’étirait souvent en un sourire qui ne la rendait que plus belle, et des très d’une douceur infinie. En plus de cette beauté si pure, elle possédait un véritable don pour la composition qu’elle n’exerçait que devant son ami Italien.

Contrairement aux jeunes femmes de son époque, elle était vraie, dépourvue de faux-semblants et de préjugés. Son rire était communicatif et Salieri aimait passer du temps avec elle. Eléonore réchauffait son âme froide et lui rappelait les douceurs innocentes de l’enfance. Oui, Salieri l’aimait, mais elle s’approchait plus d’une sœur que d’une compagne pour lui, et c’était bien là la seule raison qui l’avait empêché de l’épouser –du moins ça l’était avant qu’il ne rencontre Mozart-, puisqu’il ne désirait pas qu’elle se prive d’un amour total par respect pour leur amitié de longue date.

_ Antonio !sourit Eléonore. Oh je suis tellement contente de te voir ! Mais qu’est-ce qui t’as pris tant de temps ? Je pensais que tu viendrais me voir après le mariage…

Affichant une moue boudeuse, la jeune femme se détacha de son ami Italien qui la verrouilla tout de même dans ses bras. Eléonore connaissait assez bien Salieri pour deviner que ce n’était pas un mariage fondé sur l’amour, et c’était pour cela qu’elle se permettait ce reproche. Ayant assisté à ce fiasco total, les doutes commençaient déjà à germer dans son esprit au sujet de sa relation avec Mozart.

_ Je m’en excuse Eléonore, mais j’avais beaucoup de choses à penser, prétexta-t-il maladroitement.

La jeune femme haussa un sourcil, perplexe. En même temps, comment mentir à la perfection devant une personne qui connaissait les moindres recoins de votre âme et de votre personnalité ?

_ D’accord, j’aurais dû faire un effort et sortir un peu de chez moi, concéda l’Italien. Mais je n’en n’ai pas trouvé le courage…
_ Qu’est-ce qui a changé alors ?s’enquit Eléonore assez inquiète.
_ Il faut que tu m’aides… C’est une question de vie ou de mort…

L’amie de Salieri écarquilla les yeux, surprise par ce ton solennel, et l’invita au salon pour poursuivre la conversation. Le compositeur Italien exposa alors son problème à sa confidente qui accepta prestement de l’aider, pour le plus grand soulagement du mélomane.

XxXxXxXxXxXxX

Rosenberg avait une fois de plus fait irruption dans l’opéra pour déranger Mozart en pleine répétitions. L’Autrichien avait tant bien que mal tenté de l’en faire sortir avec courtoisie, mais l’imbécile s’acharnait à lui gâcher sa musique par ses jérémiades incessantes. Finalement, excédé, Mozart choisit de rendre visite à son collègue –qu’il n’avait plus vu depuis son mariage raté, il y a cela un peu plus de 3 semaines. L’Italien lui manquait. Il avait envie de le voir, de l’embrasser, de lui parler de tout et de rien… S’il n’avait pas jugé sa présence malvenue en un pareil moment, Mozart serait allé le voir bien plus tôt, mais il avait trop de respect pour
lui.

Arrivé chez celui qu’il désirait posséder dans son intégralité, Mozart se fit connaître auprès du majordome qui alla voir où se trouvait le maître de maison et s’il voulait bien le recevoir. Le domestique revint rapidement en priant l’Autrichien de le suivre et le mena derrière la maison, dans le grand jardin, à la grande surprise de Mozart. Une fois qu’il lui ait indiqué en pointant du doigt la position de l’Italien, l’homme de maison se retira, laissant Mozart qui sentait son cœur se déchirer dans sa poitrine.

Au milieu d’une étendue bien verte d’herbe se trouvait le compositeur Italien, allongé sur le sol avec la tête reposant sur les jambes croisées d’une jeune femme de toute beauté qui chantonnait gaiement, ce qui ne manquait pas de faire sourire le musicien. Mozart sentit le venin de la jalousie courir dans ses veines. Cette jeune femme qui partageait son intimité le rendait heureux comme il ne l’avait jamais vu. Après la jalousie amère, Mozart éprouva une colère sourde envers lui-même, pour n’avoir pas plus insisté après l’annulation du mariage pour se faire une place dans les bras de celui qu’il aimait, et contre cette femme qui lui avait ravi ce qu’il convoitait depuis trop longtemps.

Un sourire enchanté aux lèvres à la suite d’une brève discussion avec la jeune femme, Salieri se tourna vers l’Autrichien et lui fit signe de s’approcher, toujours dans d’excellentes dispositions. Par respect, l’Italien se redressa –sans pour autant se lever- et salua d’un hochement de tête son collègue.

_ Mozart !s’enjoua-t-il. Laissez-moi vous présenter ma compagne, Eléonore.

Il l’avait présenté en lui faisant un baisemain, ce qui ne fit qu’accentuer la jalousie éprouvée par Mozart. S’inclinant devant elle, l’Autrichien adressa tout de même un regard noir de haine à la jeune femme qui ne s’en offusqua pourtant pas. Heureusement pour lui, Salieri n’avait rien vu de cela, trop occupé à remettre tendrement une des mèches de cheveux blondes de la jeune femme derrière son oreille.

_ Je suis ravie de vous rencontrer enfin, sourit-elle aimablement.

Devant le mutisme froid de Mozart, Salieri finit par stopper ses élans de tendresse pour s’enquérir de la raison de la venue de son collègue, sans une once de reproche dans la voix.

_ Rosenberg vient dans le but de gâcher mes répétitions !se plaignit Mozart exaspéré. Comment suis-je censé peaufiner sur l’opéra commandé par l’empereur si je ne peux même pas le travailler dans le calme ?

Salieri soupira, excédé par la stupidité et la puérilité dudit Rosenberg.

_ Je m’en occuperais demain dans la matinée, promit l’Italien. Profitez donc du soleil tant qu’il est encore là et oubliez Rosenberg le temps d’une après-midi, lui conseilla-t-il gentiment.

Mozart resta décontenancé par la décontraction de celui qu’il aimait. Il eut l’impression qu’il se moquait bien de son cas et cherchais juste à se débarrasser de lui au plus vite, ce qui le blessa davantage encore. Le cœur lourd, Mozart remercia de façon désordonnée son collègue et s’en alla, les larmes aux yeux.

Ce qu’il ne savait pas, c’est que Salieri ne s’était jamais autant soucié de lui. Pour la première fois de sa vie, l’Italien avait trouvé la sérénité dont il rêvait depuis si longtemps. Avoir Eléonore près de lui l’avait libéré d’un poids. Lui qui culpabilisait d’être obsédé par l’Autrichien, il avait enfin réussi à se raisonner pour se dire que ce sentiment si fort qui lui déchirait les entrailles n’était autre que l’amour. Eléonore l’aidait à accepter ce fait irréfutable, ce qui avait pour effet de mettre fin aux souffrances de l’Italien. Evidemment, il n’oubliait pas Mozart, mais l’allégresse de l’amour avait remplacé l’amertume de la culpabilité et il était en paix avec lui-même désormais. Mais tout ça, Mozart ne le savait pas…

Pour la première fois dans sa vie, Mozart éprouvait une haine inavouable, un désir de meurtre qui ne cesserait de croitre tout au long de sa vie. Lui qui avait si soigneusement planifié l’acquisition de l’élu de son cœur, il se faisait doubler dans la dernière ligne droite par une femme qui l’avait réconfortait à sa place. Depuis le temps qu’il travaillait pour en arriver là… et tout tombait à l’eau…

Peiné, l’Autrichien s’arrêta près du Danube pour l’observer longuement, ses larmes s’unissant à l’eau. Il aurait été si facile de quitter ce monde si cruel… ce monde où son Antonio aimait une femme… mais non ! Il n’était pas lâche, il ne pouvait pas faire ça ! S’il ne parvenait pas à vivre son amour avec le compositeur Italien, alors il s’évertuerait de le transcrire sur des feuilles de partitions jusqu’à ce que ce dernier réalise que toutes ces notes lui étaient consacrées !

Quant à son mariage avec Constance… Il n’avait plus aucune raison de l’annuler à présent… Salieri ne se souciai guère de lui donc il ne trouvait pas de prétexte pour éviter cette union.

XxXxXxXxXxXxX

_ Enfin, Salieri, dîtes quelque chose !s’exclama Rosenberg.

L’Italien était complètement perdu dans ses pensées remplies de songes romantiques et n’avait vraiment pas prêté attention à l’insignifiant personnage. Ce dernier l’avait encore fait venir à l’opéra pour se plaindre de Mozart –encore une fois…-, qui était d’ailleurs présent, et bien que Salieri se rendit sur place, il n’écouta pas les jérémiades du comte. En même temps, avec la présence du prodige Autrichien, il ne fallait pas lui en demander trop ces temps-ci…

Mozart était inquiet de voir celui qu’il aimait si profondément enfoui dans ses rêveries, ce qui le conforta dans l’idée qu’il ne lui portait plus aucun intérêt. S’il avait été seul, il se serait bien autorisé quelques larmes de douleurs et des cris de désespoir, mais ce n’était pas le cas…

L’Autrichien crut que le destin s’acharnait sur lui lorsque la douce femme blonde qui vivait avec Salieri passa la porte.

_ Oh, vous êtes là !l’interpella Rosenberg excédé. Faîtes donc revenir votre compagnon à la raison ! Il ne veut rien entendre !

Salieri se retournant en reconnaissant le rire d’Eléonore. Un sourire radieux se propagea sur son visage précédemment rêveur et il alla enlacer la jeune femme avec tendresse. Mozart enfonça si profondément ses ongles dans les paumes de ses mains qu’il s’en fit saigner. C’est pour dire jusqu’où allait sa haine pour la ravissante demoiselle. Cet amour qui devrait lui être destiné était maintenant voué à cette femme dont Salieri ne devait pas savoir grand-chose, et ce malgré tous les efforts de l’Autrichien.

_ Que fais-tu là ?chuchota doucement Salieri en caressant sa joue.
_ C’est arrivé pour toi, l’informa-t-elle en lui tendant une lettre cacheté. J’avais envie de me promener alors j’ai pensé que c’était une bonne occasion.
_ Tu as bien fais, merci, sourit-il en lui baisant le front.

Lui prenant la main, il se dirigea vers les deux hommes pour finir au plus vite cette dispute idiote.

_ Je reconnais la légitimité de la musique de Mozart, déclara l’Italien avec sérieux. Il a tout à fait sa place ici et je ne vois pas pourquoi ses Noces de Figaro seraient retirées d’affiche.

Rosenberg et Mozart ouvrirent la bouche en grand, choqués, alors qu’Eléonore adressait un sourire doux témoignant de sa fierté pour son ami. Sans que personne n’y comprenne quoi que ce soit, Mozart s’enfuit en courant dans les coulisses les larmes aux yeux. Pour l’Autrichien, cette reconnaissance signait la fin du semblant de relation basée sur la compétition qu’ils avaient eu. Maintenant, ils n’étaient plus rien l’un pour l’autre, juste deux collègues. Mozart comprenait à tort que c’était le meilleur moyen que l’Italien avait trouvé pour se débarrasser de lui et c’était là la raison de ses larmes.

Salieri aurait bien voulu suivre Mozart pour connaitre les raisons de son état d’émoi, mais Rosenberg n’avait malheureusement pas dit son dernier mot. Rouge de colère, il adressa un regard plein de haine à Salieri.

_ J’en ferais part à l’empereur !menaça-t-il.
_ Ce sera inutile puisque je me rends de ce pas l’en informer, rétorqua Salieri avec amabilité. Je pense qu’il est grand temps de renouveler un peu le répertoire de la cour.
_ Mais Salieri… Vous avez perdu la raison !hurla Rosenberg presque dément.
_ Cessez donc vos pitreries Rosenberg, soupira l’Italien avec lassitude. Je vous ai surpris plus d’une fois à chantonner les airs composés par Mozart.

Rosenberg ouvrit et ferma plusieurs fois la bouche, incapable de former le moindre son susceptible de le défendre. Affichant un sourire triomphant, Salieri se retourna vers Eléonore qui le regardait avec un amusement non dissimulé.

_ Je crois que nous devrions nous mettre en route pour le palais très chère, signala le compositeur Italien.

La jeune femme hocha la tête, fit de gracieux au revoir à Rosenberg et prit le bras que lui proposait Salieri. Ensemble, ils se dirigèrent vers la demeure de l’empereur où l’annonce de Salieri fut très bien accueillie.

Pendant ce temps, en coulisse Mozart pleurait. Un reflet illumina une lame métallique dont il se saisit, comme en transe, et avec laquelle il caressa la chaire molle de son bras. L’entaille était sans grande gravité, mais la détresse qu’elle exprimait n’avait rien de bénigne quant à elle…

XxXxXxXxXxXxX

L’histoire se répétait. L’église, les invités, le prêtre, la mariée, et le marié complètement désespéré…

_ Wolfgang Amadeus Mozart, voulez vous prendre cette femme, Constance Weber, comme seule et légitime épouse ? Jurez-vous de l’aimer, de…
_ Non.

La voix de l’Autrichien jeta un froid dans la salle. Sa réponse s’était formulée sans son accord, il n’y avait pas vraiment pensé. Mais n’était-ce pas là un cri du cœur ? S’il ne pouvait aimer Salieri, alors à quoi bon toute cette mascarade ?

_ Je suis vraiment désolé Constance, s’excusa-t-il devant son visage déjà strié de larmes de la femme qu’il aurait pu aimer s’il n’avait pas connu Salieri. Mais je ne t’aime pas, et je ne veux pas être la cause de ton malheur.

Sans davantage d’explications, Mozart quitta l’église, vouté comme s’il portait tout le poids du monde sur ses épaules. Depuis la dernière fois qu’il avait vu celui qu’il aimait –deux semaines auparavant, lorsqu’il avait reconnut son art-, les entailles « accidentelles » s’étaient multipliées mais son mal-être ne s’amenuisait pas pour autant.

Comme la première fois qu’il avait vu Salieri heureux dans les bras de sa charmante compagne, Mozart se rendit sur les bords du Danube et s’abima dans de profondes pensées. Il arriva à la conclusion qu’il devait au moins essayer d’ouvrir son cœur à Salieri avant de quitter ce monde démuni de saveurs sans lui. Déterminé, il essuya rapidement les larmes qui s’étaient échappées de ses yeux et se mit en route.

Il entra sans même frapper, ne tombant miraculeusement pas sur le majordome. Percevant une mélodie qu’il savait appartenir à celui qu’il aimait, il se rendit au salon d’où parvenaient les notes envoutantes. Une fausse note s’échappa lorsque la porte du salon s’ouvrit avec violence pour laisser entrer Mozart. Le cœur de ce dernier se déchira lorsqu’il vit qui était assis au piano. Ce n’était pas Salieri… c’était sa compagne. Les larmes ruisselèrent à nouveau de ses yeux. Lui qui avait si longtemps rêvé de ce privilège, le voilà accordé à cette femme… C’en était trop pour lui ! C’était bien plus qu’il ne pouvait supporter !

L’Italien, assis sur un fauteuil adjacent, ne comprit pas pourquoi Mozart était dans cet état. Il était d’autant plus choqué de le voir en sachant qu’il devait se marier le jour même. C’était d’ailleurs pour le distraire de cette noire pensée qu’Eléonore jouait ses compositions.

_ Mozart… ? Quelque chose ne va pas ?s’étonna Salieri.

Lui adressant un regard noir, bien que noyé de larmes de douleur, Mozart tourna les talons et s’enfuit en courant pour mettre le plus de distance possible entre lui et cet homme qui venait de lui briser une nouvelle fois le cœur. Toujours éberlué, l’Italien ne réagit pas immédiatement à cette fuite brutale.

_ Mais qu’est-ce que tu attends pour lui courir après ?l’interrogea Eléonore en soupirant presque.

Salieri la regardait sans vraiment comprendre, complètement chamboulé par l’état de celui qu’il aimait. La jeune femme leva les yeux au ciel, s’avança vers son ami compositeur et lui assena une gifle qu’il n’était pas prêt d’oublier. Salieri lui fit les gros yeux et la jeune femme commença à se demander comment elle était censée faire pour le réveiller.

_ Debout !s’écria-t-elle. Va le chercher !

Elle le secoua vivement et leva la main pour lui mettre une seconde gifle mais Salieri la retint à temps, prit une seconde de pause pendant laquelle son cerveau se remit en marche, et la lâcha précipitamment pour sortir en courant.

_ Enfin !souffla-t-elle dans le vide.

De son côté, Mozart était retourné près du Danube, pour trouver un pont sur lequel il s’installa, prêt à faire le grand saut. La pluie lui giflait le visage, mais ce n’était rien de comparable à la douleur qu’il éprouvait dans son cœur brisé. Jamais il n’avait eu si mal. Jamais plus il ne voulait avoir si mal…

_ Mozart !hurla Salieri derrière lui.

L’Autrichien sursauta et manqua même de tomber par inadvertance mais parvint à se rattraper de justesse. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Pourquoi fallait-il qu’il vienne le faire souffrir encore, si proche de l’oubli ? Quoi que… pourquoi n’en profiterait-il pas pour régler une bonne fois pour toute cette histoire de cœur ?

_ Je ne peux plus Antonio !sanglota Mozart déchiré. Je ne veux plus supporter ça !

Salieri était démuni face à la détresse de celui qu’il aimait. La pluie se faisait plus violente, le vent plus mordant, et des éclairs fendirent le ciel déjà sombre. La scène avait tout d’un tableau apocalyptique. Une nouvelle rafale de vent mariée à un éclair déchirant l’obscurité d’une brève lumière agressive permit à Salieri d’apercevoir l’avant-bras mutilé du compositeur Italien. Il retint un soupir en réalisant l’origine de ces marques violacées, lui aussi était passé par là. Les rôles s’étaient inversés… Mozart était en proie à la douleur que ressentait autrefois Salieri, à la différence qu’il la subissait parce qu’il souffrait de voir celui qu’il aimait heureux dans les bras d’une autre. Bien que choqué en comprenant que l’aimer le torturait, Salieri mit cette révélation de côté pour l’empêcher de commettre l’irréparable.

_ Wolfgang, descend de là s’il-te-plait, quémanda l’Italien d’une voix étonnamment douce et posée.
_ Mais pour quoi faire ?cria l’Autrichien à bout de nerfs. Pour que tu me rejettes ? Pour que tu m’ignores ? A quoi bon Antonio ? Tu ne sais même pas lire mes partitions…

Ce reproche étouffé dans un sanglot fut la clef que Salieri avait pendant si longtemps cherchée. Il sentait bien qu’il y avait une émotion qui animait la musique de Mozart, mais n’avait jamais su dire précisément quoi. Finalement, lorsqu’il s’était aperçu qu’il était le seul à penser qu’un sens se cachait dans chacune de ses notes, il s’était dit qu’il se faisait des idées et abandonna ces pensées.

_ Alors j’avais vu juste…, souffla Salieri réellement surpris.

Mozart releva brusquement la tête, les yeux pétillants d’espoir qui disparut cependant très vite lorsque le prodige Autrichien se souvint qu’une femme partageait la vie de celui qu’il aimait.

_ Ne joue pas avec moi !s’énerva-t-il. Dès que je serais descendu, tu repartiras vers elle et tu m’ignoreras de nouveau !
_ Si tu sautes, je te suis, menaça Salieri très sérieux.
_ Ne me mens pas ! Je ne suis plus un enfant !

L’Italien voyait que dans sa colère et son amour blessé, Mozart ne faisait que s’emporter davantage, qu’il n’était pas vraiment raisonnable dans cet état d’esprit. Jugeant que les mots ne seraient pas suffisants, il décida que ses actes parleraient pour lui et grimpa à son tour sur le muret empêchant à quelques imprudents ou ivrognes de tomber à l’eau. Les flots étaient déchainés, ce qui rendait l’atmosphère encore plus inquiétante et lourde. Mozart prit peur en voyant son aimé si proche du précipice et réalisa alors sa propre situation. Comme si ce fut à lui que fut administrée la sublime gifle reçue par Salieri quelques minutes plus tôt, Mozart se réveilla et bondit du rempart pour se laisser choir sur le sol en un corps déchiré de sanglots violents.

Salieri expira avec soulagement en voyant que son plan avait fonctionné et descendit à son tour. Attendrit et ému par la peine de celui qu’il aimait, il l’enlaça avec tout l’amour qu’il lui portait et le laissa pleurer un bon moment, toujours sous cette pluie battante. L’orage cessa, les sanglots de Mozart aussi. Il resta cependant blotti contre le torse de celui qu’il aimait depuis si longtemps alors que ce dernier faisait de son mieux pour le protéger de la pluie. Salieri passa sa main dans les cheveux humides de celui qui possédait son cœur, se laissant aller à un élan de tendresse alors que la pluie se transformait doucement en faible crachin et la brise violente se perdait dans l’air lointain.

Mozart trouva enfin la paix au creux des bras rassurants de son ainé. Il savait désormais quelle était sa place dans ce monde. Encouragé par une douce caresse sur sa joue, l’Autrichien releva la tête vers celui qui venait de l’empêcher de se donner la mort et croisa son regard tendre. Mozart ne put refreiner le réflexe qui le poussa à poser ses lèvres sur celles qui lui avaient tant manqué. Salieri répondit à son baiser dans la seconde, l’approfondissant même en glissant sa langue dans la bouche de son collègue. Fou de joie, Mozart l’étreignit avec tant de force qu’il manqua de peu de l’empêcher de respirer. L’Italien mit un terme au baiser après quelques minutes, déposant quelques chastes baisers sur les lèvres de son amant pour ne pas trop le frustrer. Ce dernier, d’humeur joueuse, se jeta sur lui, le faisant basculer en arrière, et l’embrassa avec une fougue jusqu’alors inconnue. Bien que gémissant de plaisir, Salieri dû se résoudre à stopper la ferveur de celui qu’il aimait.

_ Non, Wolfgang…, haleta-t-il alors que ce dernier poursuivait ses baisers dans son cou. Nous ne pouvons pas continuer…

Pour le coup, l’Autrichien cessa brusquement ses baisers et se redressa pour dévisager celui qu’il aimait, toujours à califourchon sur son bassin.

_ Tu vas lui revenir, n’est-ce pas ?accusa Mozart les larmes aux yeux.
_ De qui parles-tu ?s’étonna Salieri.
_ Ne me prends par pour un aveugle ! D’Eléonore évidemment !

Salieri eu besoin de quelques secondes pour saisir la méprise, mais après les baisers brûlants échangés avec celui qu’il aimait, c’était quand même normal. Malheureusement, Mozart avait profité de ce temps pour se relever et lui tourner le dos, déjà prêt à aller noyer sa souffrance en un nouvel obscur lieu. L’Italien ne lui en laissa pas l’opportunité, le saisissant par le poignet pour le retourner avec assez de force pour le plaquer contre son torse. Amusé par la jalousie maladive de son amant, Salieri caressa ses cheveux avec douceur, cherchant à les éloigner des traits parfaits de son visage, mais le prodige évita soigneusement de croiser ses yeux, refusant d’y lire la fin de ce moment. Cependant Mozart n’était pas le seul à pouvoir se montrer espiègle, et Salieri s’empressa de lui montrer en venant déposer une série de baisers brûlants sur sa mâchoire en remontant vers son oreille dont il mordilla sensuellement le lobe. Si la respiration hachée de l’Autrichien n’avait pas suffit, Salieri pouvait aussi s’appuyer sur la soudaine augmentation de la pression qu’il percevait contre sa jambe pour avancer que Mozart n’était pas insensible à ses attentions. L’Italien choisit alors ce moment pour s’expliquer, sachant que l’Autrichien l’écouterait plus attentivement.

_ Wolfgang, tu tires des conclusions sans réfléchir, susurra tendrement Salieri. Eléonore n’est pas ma compagne…
_ Mais tu me l’as présentée ainsi, rétorqua Mozart le souffle court.
_ Il faut que les gens pensent cela.
_ Mais pourquoi diable se soucier de ce que pensent les gens ?
_ Ce n’est pas pour l’image que je donne, je m’en moque bien, grimaça Salieri. Mais c’est pour ma mère…
_ Ta mère ?

L’Autrichien était vraiment sceptique, et pourtant il voulait s’accrocher à ce fol espoir que son aimé lui dise la vérité.

_ En apprenant que mon mariage ne s’était pas fait, elle s’est mit en tête de venir me « réconforter », et c’est tout sauf ce dont j’ai besoin. Eléonore a accepté de me servir d’alibi pour que ma mère ne reste pas trop longtemps.

Incapable de se retenir, l’Autrichien éclata de rire, retrouvant les bonheurs simples de la vie maintenant qu’il savait que rien n’était impossible dans sa relation avec le musicien qu’il aimait. Le grand Antonio Salieri redoutait l’arrivée de sa mère ! C’était si… inattendu !

_ Rigole va ! On voit bien que tu ne la connais pas !grommela Salieri vexé.
_ Oh mon amour ! Ne m’en veux pas !pouffa Mozart. Je ne pensais pas que tu avais peur de ta mère !

Et ce fut repartit pour une nouvelle hilarité du côté de l’Autrichien. Maintenant que toute la douleur passée n'était qu'un lointain et mauvais souvenir, il voulait se concentrer sur l'avenir.

_ Tout ça pour ça !hoqueta Mozart hilare.
_ Tu en aurais peur aussi si tu avais le malheur de croiser sa route !
_ Je relèverais le défi avec plaisir !proposa Mozart sérieux.
_ N’y pense même pas, elle me ferait interner à coup sûr…, soupira Salieri.

Mozart fit la moue en baissant la tête, déçu de la décision de son amant, mais ce dernier lui releva doucement le menton pour l’embrasser avec tendresse.

_ Ne le prends pas comme ça, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose et ma mère n’est pas vraiment un modèle de tolérance, s’expliqua l’Italien.

L’Autrichien hocha tristement la tête, pensant qu’il aurait aimé présenter celui qu’il aimait à ses parents désormais dans l’autre monde. La tempête maintenant loin, le soleil refaisait quelques percées à travers les nuages gris, réchauffant quelque peu l’air. Salieri colla son front à celui de son amant et ferma les yeux pendant quelques instants, profitant juste du moment.

_ Je vais devoir rentrer, je ne peux pas me permettre d’être absent quand ma mère arrivera, mais veux-tu bien me promettre quelque chose avant ?demanda l’Italien avec espoir.
_ Tout ce que tu veux !répondit Mozart avec enthousiasme.

Salieri attrapa le bras droit de son aimé dont il releva la manche pour mettre à nue ses mutilations.

_ Plus jamais ça, exigea Salieri en plongeant ses yeux dans ceux de l’être aimé.
_ Promis, marmonna Mozart honteux.

Soulagé, Salieri le relâcha et l’enlaça une dernière fois. Alors qu’il se détournait pour regagner sa demeure prestement, le compositeur Italien s’immobilisa et se retourna vers celui qu’il aimait.

_ Une dernière chose : je t’aime Wolfgang, sourit-il.

Les yeux de l’intéressé pétillèrent de joie avant qu’il ne courre se jeter sur les lèvres de son amant. L’embrassant avec fougue, Mozart ne se recula que lorsqu’ils furent à bout de souffle.

_ Moi aussi je t’aime, plus que tout !répondit l’Autrichien avec une joie non dissimulée.

Salieri rit doucement de l’entrain de son collègue et aimé. Dérobant un dernier baiser à ses lèvres, il dû à regret quitter ses bras pour entamer le chemin qui le ramènerait chez lui.

_ Rentre vite avant de prendre froid, je te rejoindrais dès que je pourrais me libérer un peu, promit l’Italien.

Plein d’allégresse, Mozart attendit de voir disparaître son aimé au coin de la rue et courut pour retrouver la chaleur réconfortante de son foyer, attendant plus qu’impatiemment la visite de son amant. Ce dernier se présenta à sa porte à une heure bien tardive le soir même, mais l’Autrichien était bien trop surexcité pour dormir. Il l’invita à entrer, ils purent discuter calmement et passèrent la nuit enlacés à dormir paisiblement. Ce fut d’ailleurs une des seules nuits qu’ils passèrent calmement, la passion les habitant rendit les suivantes bien plus agitées, mais c’est encore une autre histoire…

La douleur maintenant derrière eux, un avenir radieux leur tendait les bras. Les deux hommes partageaient le même univers, la même passion, et avec leur amour réciproque et sincère, rien ne pourrait les arrêter, ils s’en firent la promesse.


FIN

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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 09 Mar 2011 09:02 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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J'adore tout simplement!! C'est trop meugnon!!! :bravo: :bravo:

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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 09 Mar 2011 16:55 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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C'est trop mignon :heart:
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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 09 Mar 2011 18:16 
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Localisation: Entre deux virtuoses.... :D
Tu sais ce que j'en pense : j'adore c'est mignon et beau en même temps :wouah:
Et j'ai eu envie de prendre Wolfi dans mes bras tout du long :heart:
Recommence dès que possible ;)

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[center]"Parce que l'histoire de Mozart et Salieri, c'est une histoire d'amour avant tout. Et c'est pour ça qu'elle est compliquée. Je pense que si on arrive à s'aimer, on pourra sublimer nos rôles, les pousser à l'extrême, jouer avec. Et Mozart et Salieri, selon moi, c'est une histoire d'amour qui s'est assombrie. "

- Mikelangelo Loconte -

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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 09 Mar 2011 18:55 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 05 Fév 2011 16:37
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Trop meugnon :heart:
C'est bien aussi que Wolfi souffre un peu *sadique*
Mais bon , tout est bien qui finit bien :mrgreen:

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†.N.u.t.t.i.†
"Le coeur a ses raisons que la raison ignore"
Blaise Pascal


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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 09 Mar 2011 22:03 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 24 Fév 2011 23:38
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J'ai décidé de changer d'univers , pour voir :)
Alors je suis pas déçue , mais pas du tout!
Je suis fan! :bravo:
Je trouve que Mozart/Salieri , en plus c'est très probable :)
J'adore :heart:
Et c'est mignon en plus :mrgreen:

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>> L'innocence est quelque chose de très érotique. [Armistead Maupin]
♂+♂= ♥ Slash 4ever ;D Vive la BBC! :slashvaincra:


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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 09 Mar 2011 22:06 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 23 Oct 2008 19:24
Messages: 4977
Localisation: quelque part sur scène entre deux actes
C'est trop adorable, j'ai vraiment adoré

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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 12 Mar 2011 15:22 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 28 Jan 2011 22:10
Messages: 356
J'adore ils sont trop mignons :wouah:
Tu écris vraiment bien :)
:bravo:

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Mozart L'Opera Rock
19/06/11 : un spectacle magnifique, des artistes géniaux, talentueux, magnifiques....
Un des moments preferes : quand Mikele met un bras autour des épaules de Flo et qu'ils crient ensemble "We love you !"


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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 13 Mar 2011 22:36 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 07 Mar 2011 14:44
Messages: 44
Localisation: devant mon ordi^^
j'adore^^!!
c'est vraiment touchant!!

Le fait que saleiri ait peur de sa mère ma bien fait rire!!!!
En tout cas c'est vraiment un de mes couples préférés!!

_________________
"Apprend la sagesse dans la bêtise des autres"

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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 14 Mar 2011 00:41 
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Le slash, kesako ?

Inscription: 16 Fév 2011 22:08
Messages: 5
:bravo: :bravo:
j'adore
tu ecris super bien
c'est Trop meugnon :D


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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 15 Mar 2011 12:50 
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Le slash, kesako ?
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Inscription: 12 Aoû 2010 02:40
Messages: 8
Localisation: Nice
:bravo:
Wouaw !! Premier message que je poste sur le forum et c'est pour toi ! x)
J'adore ! C'est vraiment trop beau ! J'ai eu une sacrée pointe au coeur en la lisant et... je l'avoue j'ai pleuré !
Bref tout ça pour te dire Bravo !! :D :D

_________________
" Il veut tout son talent ! Les envolées grandioses ! ... ♪ <3 "
"Un jour j'irai a New-York avec toi ... trainer du coté gay et voir leurs corps se serrer ...♪ <3"


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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 15 Mar 2011 17:30 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 09 Fév 2007 13:14
Messages: 998
Localisation: Dans les bras de grand frere Flow, avec mon doudou, pour me consoler
J'ai adoré mais sa ma fait mal au coeur a moi aussi a pluisuer moment.
Quand salieri lui présente sa compagne.
Quand tu ecris que mozart se scarifie (brrrr) Mozart.
Quand il est sur le pont avec la tempete en arriere.

Et puis aussi j'ai pas mal ris quand Mozart avoue que c'est Rosenberg qui est le pere et que Salieri ne se serais jamais pardonné d'élevé le rejeton Rosenberg.

Et puis j'ai eu des papillon dans l'estomac quand tu a suggeré que Salieri s'imaginait se marié avec Mozart ou Josephine.

Bravo Pour cette jolie histoire qui m'a tourneboulé.

PS: T'as un don pour attirer les nouveaux membre toi. :mrgreen:

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Recherche un(e) beta(e) qui ne serait que cela, l'univers de preference importe peu puisque il ne s'agit que de corrigé gramaire ortographe et conjugaison.


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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 20 Mar 2011 15:58 
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Pas encore atteint(e)... mais presque

Inscription: 16 Juin 2010 11:55
Messages: 1216
Oh, c'est adorable !!!! :heart:

:bravo: :bravo:


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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 07 Avr 2011 14:28 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?

Inscription: 03 Avr 2011 17:01
Messages: 381
Localisation: Avec un Nourson et un Lapinou
Je l'ai lu sur Fanfiction.net :)

Elle est vraiment magnifique, tellement d'émotion, de rires, de pleurs, de joie et de peine dans ces lignes... :D

C'est tout simplement magique, on ressent tellement de choses, notre cœur bas en même temps que le leurs, on partage et on comprend toutes leurs émotions :)

J'aime vraiment beaucoup :wouah:

_________________
♥~_Parce que un Nourson et un Lapinou dans un lit, ça fait des petits bruits_~♥

"Tu auras beau chanter toute les chansons du monde, la plus belle chanson que tu chantes, c'est celle que j'entends lorsque je suis en toi.."


♫ ☆_Slasheuse Forever_☆ ♫


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 Sujet du message: Re: Les rôles s'inversent Salieri/Mozart G
MessagePosté: 17 Avr 2011 20:41 
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Slash ou non, telle est la question...
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Inscription: 28 Aoû 2009 22:54
Messages: 914
Localisation: Blottie contre mon petit chat David Desrosiers
Magnifique ! *o*
J'aime beaucoup :heart:
Félicitation :bravo:

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