Forum - Le Monde du Slash

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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 17 Fév 2011 20:45 
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Ouh là... ça commence à devenir grave !
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Inscription: 23 Oct 2008 19:24
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Localisation: quelque part sur scène entre deux actes
Constance au bucherrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !!!!! mouhahahaha lol
bravo pour ce chapitre très prenant

_________________
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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 18 Fév 2011 23:50 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Messages: 1607
Localisation: Entre deux virtuoses.... :D
Avant toute chose...

VIVE LÉOPOLD !!! :bravo: :bravo: :bravo:

Ensuite....

Constance... Tu as intérêt a coureur très très TRÈS vite... *sort la scie sauteuse* :twisted:

Puis...

*fout une baffe à Tonio* ANTONIO ! Mais enfin, arrête de n'en faire qu'à ta tête et ouvre les yeux et tes esgourdes !

Enfin...

* fout une (autre !) baffe à Wolfi* WOLFGANG ! Bouge toi, et courre lui après !
:mrgreen: bref, tu sais que j'adore !
:suite:

_________________
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[center]"Parce que l'histoire de Mozart et Salieri, c'est une histoire d'amour avant tout. Et c'est pour ça qu'elle est compliquée. Je pense que si on arrive à s'aimer, on pourra sublimer nos rôles, les pousser à l'extrême, jouer avec. Et Mozart et Salieri, selon moi, c'est une histoire d'amour qui s'est assombrie. "

- Mikelangelo Loconte -

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Les dessins de ma 1ère signature appartiennent à Elfandman


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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 22 Fév 2011 14:10 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Inscription: 01 Fév 2011 21:29
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/!\ Lime un peu plus violent dans ce chapitre que dans les précédents,
pas de beaucoup, mais je tenais à le préciser au cas où
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Pov omniscient

Le temps était doux, mais l’humeur de Salieri était à la mélancolie. Se promenant dans la ville, il se demandait comment il réussirait à affronter cet énième lendemain. Mozart lui manquait terriblement, il fallait l’admettre, mais il ne pouvait pas se résoudre à rentrer pour briser sa bulle de bonheur. Il méritait d’avoir des enfants avec cette femme qu’il aimait, c’était bien le minimum de Salieri pensait pouvoir faire après qu’il lui ait offert tant de bonheur.

Le soleil réchauffait doucement le visage pâle de Salieri. C’était la première fois qu’il sortait de son plein gré en journée depuis son arrivée, en temps normal il préférait rester cloitré dans la maison qu’il occupait temporairement.

Il y avait de l’agitation ce jour-là en ville. Les villageois le regardaient passer comme s’ils étaient fascinés par lui, puis se chuchoter des choses à l’oreille en le regardant. Salieri mit ça sur le compte de sa réputation et des rumeurs qui le suivaient, donc il ne s’en offusqua pas. Poursuivant sa marche, il se trouva un endroit calme éloigné de la ville où il s’étendit dans l’herbe pour profiter des caresses du soleil.

L’Italien pensait de plus en plus à rejoindre Mozart, malgré toute sa détermination, mais s’efforça de se fixer un temps d’adaptation pour voir si son mal-être était passager. Il aurait dû penser à d’autres choses, comme à son emploi auprès de Joseph II, mais la bouille attendrissante de Mozart lui revenait toujours en tête. Il se souvenait de ses soupirs de plaisir, des mots tendres qu’il lui glissait à l’oreille à toute heure, des nombreuses fois où il avait crié son nom en pleine passion, mais aussi de ces moments de paix où ils composaient tous deux, assis à son piano. La vie avec Mozart, aussi brève fut-elle, avait été merveilleuse. Même s’il pouvait se montrer surexcité, l’Autrichien était aussi un grand romantique qui laissait parfois ses yeux faire des déclarations d’amour à son compagnon.

Salieri le regrettait amèrement. Il s’entêtait cependant à se dire qu’il avait fait le meilleur choix pour Mozart, aussi douloureux soit-il. Il resta deux ou trois heures allongé sur l’herbe fraiche mais finit par décider de rentrer en apercevant un jeune couple d’amoureux arriver pour pique-niquer non loin. L’Italien ne pouvait supporter l’étalage de leur amour alors que le sien lui était inaccessible.

Le compositeur de Joseph II rentra sans hâte, flânant sans engouement dans les rues fourmillantes de villageois aux airs de plus en plus conspirateurs. Salieri aurait mieux fait de s’intéresser à cette agitation, mais sa tristesse l’emprisonnait dans une bulle aveugle. Il ne comprit son erreur que lorsqu’il fut violemment plaqué contre un mur, la porte d’entrée à peine fermée par ses soins. Cependant, il n’avait pas peur. Quoi qu’il puisse lui arriver, ce serait toujours moins douloureux que l’absence de Mozart à ses côtés…

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Pov Mozart

Je m’étais étonné en puisant au fond de moi des ressources dont j’ignorais l’existence. La passion m’avait donné des ailes, me faisant passer outre ma fatigue pour rejoindre le détenteur des clefs de mon cœur. Je ne m’étais autorisé qu’une nuit de véritable repos, celle précédent mon arrivée à destination, afin d’être au meilleur de ma forme lorsque je le retrouverais. Mon plan était simple : le trouver, lui faire entendre raison –si possible- et le faire rentrer avec moi –de gré ou de force.

En ville, tout le monde me reconnut comme étant l’ancien rival de Salieri ainsi que son plus récent compagnon. Tous savaient que nous nous étions douloureusement séparés et je réussi à trouver assez facilement une femme à émouvoir pour obtenir l’adresse actuelle de mon aimé. Par malchance, il n’était pas là. En revanche, j’avais appris en vivant à ses côtés qu’il ne verrouillait jamais la porte de derrière, alors je pénétrai dans la maison par là.

Je fis rapidement le tour des pièces, respirant profondément son odeur dominante dont j’avais été trop longtemps privé. Trouvant les nombreux cadavres de bouteilles sans sa chambre, je fus à la fois triste et euphorique de voir qu’il gérait notre séparation dans les méandres vicieux de l’alcool, preuve qu’il en souffrait autant que moi.

Après avoir cherché la preuve de la présence d’un potentiel compagnon, je m’embusquais près de la porte d’entrée, prêt à lui sauter dessus dès qu’il passerait le seuil de la porte. Il me fallut être patient, car mon Tonio avait visiblement décidé de s’absenter assez longtemps, mais j’étais prêt à attendre le temps qu’il faudrait en sachant que j’étais si près du but.

Une bonne heure plus tard, la poignée de la porte s’abaissa enfin. Je sortis alors de l’encadrement pour agripper mon aimé et le plaquer contre le mur derrière lequel je m’étais dissimulé. Son odeur envahit mes narines, me faisant perdre le contrôle. Ses lèvres si tentantes n’étaient qu’à quelques misérables millimètres des miennes, ne demandant qu’à être courtisées. J’avais tellement envie de lui que s’il n’était pas consentant ça ne ferait pas de différence pour moi. Il me rendait fou…

_ Mozart ?s’étonna mon Tonio vraiment choqué par ma présence. Mais…
_ Chut !exigeais-je en posant une main autoritaire sur sa bouche. Tu as exposé ton point de vue sans même me laisser parler, alors maintenant c’est à moi de te donner le mien. C’est Constance qui m’a embrassé, je ne voulais pas de ce baiser ! Quand je t’avais donné ce rendez-vous, je voulais mettre plein de pétales de rose et de bougies dans la chambre, te faire crier mon nom jusqu’au bout de la nuit pour célébrer notre première nuit chez moi, mais Constance m’a ralentit pour finalement m’embrasser de force !me rappelais-je en m’énervant au souvenir désastreux de ce qui aurait dû être une merveilleuse nuit.

Je pris une pause, fixant toujours celui que j’aimais avec un regard dur qui n’autorisait aucune protestation. L’élu de mon cœur ne semblait pas avoir peur de moi, ce qui me réconfortait dans l’idée que notre relation pouvait encore renaître de ses cendres puisqu’il me faisait toujours assez confiance pour ne pas le blesser physiquement. D’ailleurs je n’avais pas peur d’aller trop loin dans ma passion, je savais que mon compagnon avait un penchant pour les ébats violents. Il hésitait souvent entre la tendresse et la passion douloureuse, mais il me laissait toujours donner la tendance. Aujourd’hui il n’aurait pas le choix, il m’avait trop manqué pour que je puisse me contenter d’une étreinte lente –à condition qu’il veuille bien me la donner- alors ce serait violent et passionné.

_ Alors maintenant, je vais faire ce que je veux, à savoir assouvir mon désir de toi pendant 24 heures, et si après ça tu refuses toujours de rentrer avec moi alors je te ferais venir avec moi de force et tu seras mon prisonnier jusqu’à ce que tu recouvres la raison, planifiais-je sans l’ombre d’une hésitation.

Mon aimé était de plus en plus surpris, ses sourcils s’arquant sans qu’il parvienne à se contrôler, mais il ne chercha même pas à se débattre. Tant mieux, un rejet ne m’aurait rendu que plus violent et je sais que j’aurais regretté mes gestes. Mon désir pour lui devenait de plus en plus douloureux et je ne parvenais plus à le gérer.

Puisqu’il ne bronchait toujours pas, je pris l’absence de réaction de mon aimé comme son consentement. Retirant lentement ma main de sa bouche sensuelle, je l’utilisai pour arracher vivement sa chemise, retirant frénétiquement sa veste épaisse. Je le fis ensuite tomber par terre en usant de mon pied placé derrière le sien pour le faire trébucher en le poussant. Ne perdant pas une seconde de ce temps où il était entièrement à ma merci, je m’installai à califourchon sur sa taille et me débarrassai des lambeaux de chemise qui obstruaient encore l’accès total à son torse divinement sculpté. Quand il fut torse nu devant mes yeux affamés, je le saisissais par la nuque et imposai mes lèvres aux siennes pour un baiser dans lequel je déversai tout mon désespoir et la rage que j’avais éprouvé depuis l’incident avec Constance.

A mon grand étonnant, mais par pour mon mécontentement, mon Tonio répondit avec violence à mon baiser, s’accrochant avec force à moi. Nous entamâmes ainsi le début d’une folle journée.

XxXxXxXxXxXxX

Nous étions allongés par terre depuis un bon moment déjà, haletant comme si nous avions couru pour sauver nos vies. Encore une chance que le tapis du salon soit assez confortable, parce que nous avions été incapables de quitter la pièce une fois lancés. Mon aimé m’avait montré physiquement que je lui avais manqué et qu’il ne comptait pas me laisser m’éloigner une nouvelle fois. Mon inspiration m’était revenue, je pensais à des dizaines de mélodies rythmées comme l’avaient été nos ébats.

Je tournai la tête pour admirer mon amant épuisé. Une fine couche de transpiration mettait en valeur sa peau en la faisant doucement briller. J’avais une souveraine envie de lécher sa peau sucrée pour goûter au fruit salé de notre étreinte passionnée mais je savais que je l’avais vraiment vidé de toutes ses forces alors je me demandais s’il serait prudent de lui demander un ultime effort.

La tentation fut plus forte que moi et je roulai pour atterrir sur le torse de mon aimé et recueillir le fruit de notre amour sur ma langue au niveau de son nombril. L’élu de mon cœur frissonna et passa ses doigts dans mes cheveux, complètement détendu. Je remontai progressivement ma langue, me couchant sur lui lorsque j’atteignis ses pectoraux. Un soupir trahit le plaisir que je lui offrais et mon Tonio chéri m’attira tendrement à lui pour me donner un baiser doux et plein d’amour qui contrastait avec la violence passée de nos ébats.

Quand nos lèvres se séparèrent au bout de plusieurs minutes de baiser, la main de celui que je chérissais resta sur ma joue alors qu’il me regardait avec un amour manifeste. Il m’avait tellement manqué… Une larme de bonheur m’échappa à cette pensée. Mon Italien s’en aperçut et l’embrassa pour la faire disparaître sur ses lèvres.

Lovant ma tête au creux du cou de celui que j’aimais, je me laissai aller à de douces rêveries. De nombreuses compositions s’enchainaient dans mon esprit, toutes représentant mon amour pour Antonio. Le doute m’assaillit. Oui, nous avions partagé les plaisirs de la chaire une nouvelle fois, mais voudrait-il pour autant reprendre notre relation là où nous l’avions arrêtée ? Après tout, je n’étais peut-être qu’un banal amant pour lui… Perdu dans mon désir, je n’avais même pas songé à lui poser les questions qui allaient déterminer l’avenir de notre couple.

_ Antonio ?l’interpellais-je timidement.
_ La réponse est non.
_ Quoi… ? Mais… Comment peux-tu me répondre avant de connaître la question ?m’énervais-je au beau milieu de ma déception.
_ Je te connais Wolfgang, soupira-t-il en fermant les yeux. Et non, je ne suis pas prêt à remettre ça dans l’immédiat.

Il me fallut une bonne minute pour comprendre que nous ne parlions pas du même sujet. A sa décharge, mes manœuvres suggestives pour l’aborder l’avaient conduites à cette interprétation, donc je ne pouvais pas lui en vouloir –comment lui en vouloir pour ce délicieux quiproquo d’ailleurs ?

_ Je ne voulais pas te demander ça, le détrompais-je.

Mon aimé ouvrit les yeux pour me regarder, intrigué par mon sérieux. Il passa sa main talentueuse sur ma joue et la laissa s’aventurer sur mon corps sans pour autant chercher à m’aguicher.

_ Je t’écoute, m’assura-t-il en plongeant ses yeux noisette dans les miens. De quoi voulais-tu m’entretenir ?
_ Est-ce que tu as changé d’avis ? Tu vas rentrer avec moi à Vienne ?

Le détenteur de mon cœur expira doucement, semblant tiraillé entre deux choix.

_ Non, finit-il par trancher. Je n’ai pas envie de rentrer à Vienne dans l’immédiat…

Mes yeux se remplirent de larmes. Je ne voulais plus être séparé de lui, pourtant lui ne voulait pas rentrer avec moi. J’étais désespéré. Après nos étreintes passionnées, je m’étais conforté dans l’idée que mon aimé voudrait encore de moi et que tout redeviendrait comme avant.

_ Mais… je croyais que… enfin, je… et nous alors dans tout ça ?bafouillais-je déçu.
_ J’ai besoin de m’éloigner un temps de la cour, m’expliqua-t-il en passant ses doigts dans mes cheveux. Mais reste avec moi, ça nous fera du bien de nous retrouver, juste toi et moi…

Mon cœur enfla de bonheur à cette proposition inespérée. Je me jetai sur ses lèvres pour l’embrasser avec tout l’amour que j’éprouvai pour lui, déviant sur sa mâchoire puis sur son cou quand l’air nous manqua. Ses doigts s’emmêlèrent une nouvelle fois à mes cheveux, les serrant alors qu’il se tortillait sous moi, stimulé par mes baisers.

_ Tu es certain de ne plus avoir de force pour une petite dernière ?lui demandais-je aguicheur.
_ Si je l’emploi avec toi, maintenant, je n’arriverais jamais à me relever pour faire le chemin jusqu’au lit, sourit-il amusé.
_ Pff ! Les lits sont surfaits à notre époque ! On n’est pas si mal ici, non ?lui demandais-je. Et si tu as froid je me dévouerais de bon cœur pour être ta couverture, ou te réchauffer à ma manière…, finis-je en susurrant cette partie dans son oreille.
_ Mmm, je dois avouer que la proposition est intéressante.
_ Alors accepte, l’incitais-je avec des yeux brillants de malice.

Mon amant éclata de rire alors que je fronçais les sourcils, interloqué par sa réaction.

_ Tu es insatiable !m’accusa-t-il hilare. Tu veux ma mort ?
_ Oh non, justement je veux te garder en forme !ris-je. Il paraît qu’on vit plus vieux si on fait de l’exercice.
_ L’exercice modéré peut-être. La prochaine fois que tu veux faire une journée pareille, préviens-moi deux ou trois semaines à l’avance pour que je me prépare. Je vais passer les trois prochains jours à dormir…
_ Bah, je ne me fais pas de soucis pour ça, je suis certain que je parviendrais quand même à te réveiller demain.
_ Tu n’es pas fair-play, bouda mon aimé. Après la journée qu’on a passé, tu pourrais au moins me laisser dormir jusqu’à midi.
_ Si tu n’étais pas parti comme un voleur, je ne me serais pas retrouvé dans un tel état de manque, rétorquais-je. Maintenant tu vas devoir me supporter en permanence, tu ne pourras pas passer une seule seconde seul –surtout aussi dénudé que tu l’es maintenant-, ni même voir d’autres personnes sans moi.
_ Parce que tu crois vraiment qu’après la journée que tu viens de me faire passer j’aurais encore de l’énergie à consacrer à un autre amant ?s’amusa-t-il.

Je lui grognais dessus, m’accrochant encore plus fermement à son corps alors qu’un rire secouait sa poitrine. L’idée qu’il puisse réserver sa tendresse à quelqu’un d’autre ne me plaisait pass du tout… L’élu de mon cœur laissa glisser ses mains dans mon dos, me provoquant un frisson lorsqu’il retraça ma colonne vertébrale de son index.

_ Je t’aime Wolfgang, me souffla-t-il tendrement à l’oreille.
_ Et je t’aime mon Tonio chéri, répondis-je en l’embrassant chastement.
_ Et j’aime encore plus quand tu es jaloux !s’esclaffa-t-il.
_ C’est bien normal que je sois jaloux quand tu disparais si facilement, marmonnais-je. Et quand on voit le nombre de femmes qui te tournent autour…
_ Tu sais bien que tu es le seul que j’aime, non ?me fit-il remarquer.
_ Je trouve que nous avons beaucoup dévié du sujet initial, détournais-je.
_ Je ne m’en rappelle plus, joua mon amant taquin. De quoi s’agissait-il déjà ?
_ La rédaction d’une nouvelle symphonie.
_ Avec quel instrument ?
_ Ton corps, évidemment !
_ Et quel titre lui donnerais-tu ?me questionna mon compagnon en laissant ses mains s’aventurer dans des zones sensibles.
_ La symphonie des amants, haletais-je.
_ C’est un projet intéressant, approuva mon aimé. Autant se mettre au travail immédiatement.

Et c’est ce que nous fîmes, à plusieurs reprises. Les mélodies furent plus douces et tendres mais elles exprimaient toujours autant d’amour. Ce fut enlacés et vidés de toute énergie que nous nous assoupîmes au beau milieu du salon, alors que le soleil se couchait avec nous.

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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 22 Fév 2011 15:06 
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Le slash, kesako ?
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Je l'avais déjà lue sur fanfiction.net ;)
C'est toujours aussi génial :wouah: :bravo:
C'est bien écrit et *mode sadique on* j'aime bien comment Wolfi marine :mrgreen: et comment le pauvre petit Tonio est torturé *mode sadique off* Heureusement à la fin c'est meugnon :heart: ^^
Bref je suis fan =D

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†.N.u.t.t.i.†
"Le coeur a ses raisons que la raison ignore"
Blaise Pascal


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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 22 Fév 2011 18:40 
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J'aime ce genre de retrouvailles :bave:
:suite: :suite:


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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 24 Fév 2011 21:24 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Pov omniscient

Salieri était vraiment épuisé, et Mozart n’était arrivé que deux jours plus tôt. L’Autrichien avait bien mit sa menace à exécution, ne lui laissant pas une heure entière de repos, à moins qu’il soit lui-même endormis. Comme c’était justement le cas, Salieri s’extirpa avec difficulté de ses bras, ayant bien besoin d’un verre d’absinthe. Son amant grogna de mécontentement, suscitant un sentiment d’amusement chez l’Italien, mais il ne se réveilla heureusement pas. Salieri savait qu’il devait se dépêcher. Son amant ne tarderait pas à se réveiller à cause de son absence. Ne prenant la peine que de prendre un bas, il se pressa en bas sans pour autant faire de bruit.

L’Italien parvint à se servir un verre d’alcool, savourant ce court et inespéré moment de calme. Il aimait Mozart plus que tout mais ce dernier était vraiment fatiguant à toujours sauter partout, aussi attendrissant soit-il. L’Italien avait beau aimer la compagnie de son aimé, il avait du mal à lâcher son habitude à s’isoler.

Le compositeur tant aimé de Joseph II porta avec délectation son verre à ses lèvres mais la porte de derrière s’ouvrit en grinçant faiblement, le faisant sursauter. Il se retourna vivement, prêt à mettre dehors l’intrus, mais reconnut avec soulagement Maria. Son amie d’enfance lui fit les gros yeux en le voyant dans cette tenue, choquée qu’il soit déjà passé à autre chose, et croisa les bras sous sa poitrine avec un air colérique.

_ J’espère que tu as une très bonne explication, le prévint-elle sévère.

Ils entendirent quelqu’un courir dans les escaliers, Mozart… Salieri adressa un regard triste à son verre plein, faisant son deuil du liquide qu’il était venu chercher. L’Autrichien n’était pas plus vêtu que son amant et ses cheveux partaient dans tous les sens, ce qui fit rire Maria.

_ Wolfgang !s’écria Maria heureuse. Je suis tellement contente de te voir !

L’Autrichien lui sauta dans les bras, lui aussi heureux de la voir. Salieri profita de cette diversion pour essayer de boire le liquide auquel il s’était habitué mais il n’eut même pas le temps d’en avaler une gorgée avant que Mozart se concentre à nouveau sur sa personne.

_ Tu m’as désobéit Antonio !le gronda-t-il.

Salieri abandonna l’idée de finir –ou plutôt de commencer- son verre et se retourna vers celui qui partageait sa vie.

_ Je ne voie pas de quoi tu parles, lui assura-t-il faussement choqué. J’ai respecté à la lettre tes exigences.
_ Tu es partis du lit avant même que je me réveille, donc tu étais sans moi, et je te retrouve avec quelqu’un d’autre ! Donc tu as violé toutes mes règles !
_ Maria vient tout juste d’arriver, et je n’étais pas bien loin, se défendit Salieri.
_ Je me moque de tes explications ! Tu es puni une semaine de plus !trancha Mozart autoritaire.

L’Autrichien n’était évidemment pas fâché contre son amant, mais leur situation actuelle lui plaisait énormément. La veille, il leur avait fallut la journée pour parvenir jusqu’à la chambre tant leurs étreintes étaient nombreuses, et il adorait avoir son compagnon entièrement à sa merci.

_ Bien, soupira Salieri vaincu. Et si tu nous disais plutôt ce qui t’amène Maria ?

Mozart récupéra ses valises et la conduisit vers un siège, la devinant lasse de son voyage. Malgré sa fatigue, la jeune femme affichait un sourire ravi, tellement heureuse de voir que les deux compositeurs avaient trouvé le bonheur dans les bras de l’autre.

_ Je suis partie dès que j’ai reçu ta lettre, expliqua-t-elle calmement. Je me doutais bien que tu ne me disais pas tout et que tu n’allais pas aussi bien que tu le prétendais, alors j’ai voulu venir te soutenir. Je ne m’imaginais pas une seule seconde interrompre votre voyage de noces.
_ Voyage de noces, répéta Mozart rêveur. Voilà un concept vraiment intéressant.
_ Ne lui donne pas de mauvaises idées, grogna Salieri. Il en a déjà suffisamment pour le moment.

Mozart lui fit un sourire innocent avant de l’embrasser avec passion, le titillant à dessein. Salieri posa ensuite une courte série de question pour s’enquérir du déroulement de son séjour et la laissa aller se reposer. A peine eut-elle disparut de son champ de vision, Salieri sentit des lèvres chaudes se poser au creux de son cou.

_ Wolfgang, pas maintenant, refusa l’Italien.
_ Si, maintenant !s’obstina l’Autrichien.
_ Maria vient de rentrer, elle aimerait certainement pouvoir se reposer.
_ Alors on va faire un tour.
_ Par ce froid ?grimaça Salieri.
_ Il fallait réfléchir avant de me quitter, le nargua Mozart en montant les escaliers.

Salieri soupira une nouvelle fois. Ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait pouvoir passer une après-midi calme à flâner dans les rues. Pas qu’il se plaigne du programme arrêté par son compagnon, mais il avait vraiment besoin de repos. Bien qu’exténué, Salieri se leva de son siège pour aller s’habiller, sachant que Mozart n’était pas réputé pour sa patience. Alors qu’il se changeait, son compagnon prépara un panier qu’il prit soin de lui cacher et se rinça l’œil en regardant celui qu’il aimait se dévêtir pour enfiler des vêtements propres et chauds.

Une fois prêt, Salieri rejoignit Mozart qui l’embrassa tendrement et lui prit la main pour le tirer dans les escaliers. L’Autrichien décida de se rendre dans une prairie qu’il aimait fréquenter lors de son bref passage dans la ville natale de son aimé, et ce dernier fut plus que surpris de reconnaître le lieu où il avait tant aimé se ressourcer lorsqu’il était enfant. Alors que l’Italien, toujours ébahi de revoir ce lieu, scrutait les alentours, son compagnon étendit la couverture qu’il avait pliée dans le panier. Il alla chercher son amant pour le faire revenir sur Terre et s’allongea en sa compagnie sur la couverture.

L’Italien s’étonna de voir son aimé se blottir contre lui et fermer les yeux, totalement calme, mais il ne s’en plaignit pas. A son tour, il se laissa aller au charme de la nature et aux bienfaits du soleil, en profitant pour se reposer un peu. Alors qu’il le pensait endormi, son amant lui embrassa le cou et le regarda avec tendresse.

_ Je suis désolé Antonio, s’excusa-t-il sincèrement repentant. Je sais bien que je te fatigue, je ne te laisse jamais le temps de récupérer, mais j’ai tellement besoin de toi dans ma vie. Tu m’as énormément manqué pendant la durée de temps durant laquelle nous avons été séparés.
_ Ce n’est pas à toi de t’excuser mon amour, le rassura l’Italien en lui caressant la joue avec amour. Je n’aurais pas dû partir sans te laisser une véritable chance de t’expliquer. La vérité c’est que j’avais trop peur de m’effondrer devant toi quand tu me dirais aimer Constance et vouloir fonder une famille avec elle. Je t’aime trop pour te faire du mal en étant égoïste, mais je sais que je n’aurais pas survécu bien longtemps à notre séparation.
_ J’ai eu tellement peur de te perdre, murmura Mozart les larmes aux yeux. Je n’y aurais pas survécu bien longtemps.
_ C’est finit maintenant tout ça. On ne se séparera plus dorénavant, lui promit son amant.
_ Je t’aime, mon Tonio.
_ Tout comme je t’aime, mon Wolfgang, répondit tendrement l’Italien.

Et ils scellèrent leur promesse d’une série de baisers amoureux avant de s’endormir étroitement enlacés.

XxXxXxXxXxXxX

Salieri se réveilla presque en sursaut en sentant une pression presque uniforme se répartir sur l’ensemble de son corps. Ouvrant les yeux, il se détendit en réalisant qu’il ne s’agissait « que » de Mozart qui s’était allongé sur lui pour le serrer avec force dans ses bras, toujours endormi. Un sourire tendre s’afficha sur les lèvres du compositeur réputé pour sa froideur lorsqu’il admira la vision adorable de son amant assoupi tel un enfant. Toujours endormi, l’Autrichien se mit à soupirer de plaisir, enfouissant sa tête au creux du cou de celui qu’il aimait et s’agrippant encore plus à ses vêtements.

_ Antonio, geignit le prodige dans son sommeil.

L’Italien avait le cœur qui battait la chamade en sachant qu’il était le seul à occuper les rêves de celui qu’il aimait plus que tout. Soudain, il sentit une pression plus forte s’appliquer contre le haut de sa cuisse et comprit immédiatement le sujet des songes de son amant. D’humeur espiègle, il laissa sa main se glisser entre les jambes de son compagnon et caressa lentement la partie sensible de l’Autrichien.

_ Oh ! Mon Tonio !gémit Mozart dans la seconde.

Le manège perdura ainsi pendant longtemps, Mozart se tortillant et gémissant à tout bout de champ, jusqu’à ce qu’il parvienne à sa libération et qu’il se réveille quelques secondes plus tard. L’Italien fit comme de rien n’était, amusé par ce qui venait de se passer et intéressé par la réaction de son amant.

_ Mon Tonio !s’écria Mozart surexcité. J’ai fais un rêve magnifique !
_ Oh vraiment ?s’étonna faussement Salieri.

Mozart s’arrêta dans son élan, dévisageant son amant avec suspicion. Il le connaissait assez maintenant pour savoir déceler quand il avait quelque chose à cacher, et c’était justement le cas. Mozart se releva à peine, juste assez pour constater que son pantalon n’était pas fermé puisque Salieri n’avait pas eu le temps de le faire dans sa précipitation. Un sourire coquin étira ses lèvres avant qu’elles rejoignent celles de son amant pour un baiser passionné.

_ Ce n’était peut-être pas juste un rêve finalement, rectifia l’Autrichien après avoir achevé le baiser. Et je ne compte pas garder cette dette auprès de toi…
_ C’est inutile, tenta de le convaincre Salieri.

Mais son amant n’écouta rien, déterminé à rendre le plaisir qui lui avait été donné. Mozart n’avait jamais été avare dans ce domaine –et Salieri lui rendait bien-, mais il voulait plus que jamais faire plaisir à celui qui l’aimait jour après jour. A la différence de l’Italien, Mozart choisit de caresser la zone si sensible de son aimé par ses lèvres et sa langue, se faisant un devoir de le faire gémir un maximum son nom. Lorsque l’Autrichien eut offert l’extase à son compagnon, ce dernier l’attrapa par les cheveux pour le tirer à lui et lui imposer un baiser d’une passion dévorante auquel Mozart se fit un plaisir de répondre.

Lorsqu’ils se séparèrent ce ne fut que parce qu’ils manquaient d’air. Mozart arborait un sourire béat, tellement heureux de vivre une relation si épanouie avec la personne à qui il vouait sa vie. La température chuta brusquement donc Salieri décida qu’il était temps de rentrer avant que son compagnon ne prenne froid. L’Italien se rhabilla correctement, malgré les tentatives de son amant à le convaincre d’aller plus loin, et entraina son exubérant collègue à travers les rues de la ville où il avait grandit.

Ce fut sans surprise que Salieri pénétra dans la cuisine pour découvrir que la table était déjà dressé pour trois personnes. Maria étant de nouveau avec eux, elle les couvait de ses douces attentions. L’odeur était si alléchante que l’Autrichien en oublia ses projets concupiscents pour s’installer rapidement à table. Entre deux bouchées, Mozart combla le silence à parler musique et projets sous le regard amusé de Maria. Au dessert, le compagnon de l’Italien se rappela enfin que Maria revenait de voyage et lui demanda des précisions supplémentaires.

Après le copieux repas qu’ils peinèrent tous à finir, les trois amis se retrouvèrent près du piano où les deux amants s’installèrent pour jouer une mélodie sur laquelle Maria pouvait chanter. Ils plaisantèrent un bon moment ensemble et, fatigués par leur journée –et par la toute petite bataille de coussins qu’ils avaient fait dans le salon, vraiment petite…-, ils décidèrent tous d’aller se coucher. Pour une fois, Mozart s’endormit sans plus chercher à corrompre son amant, juste paisiblement installé dans ses bras.

XxXxXxXxXxXxX

Maria n’était pas restée longtemps, juste 2 petits jours avant de repartir en Autriche. La maison était à nouveau occupée uniquement par les deux amants, et sans l’avouer à voix haute, ils devaient bien reconnaitre qu’il leur manquait quelque chose. Cependant, Mozart n’osait pas demander à son compagnon de rentrer à Vienne, ne sachant pas comment ce dernier recevrait sa question.

L’après-midi était tout juste entamée et Salieri ne comptait plus depuis longtemps ses soupirs. Il n’avait envie de rien, les bras de son compagnon lui suffisaient, mais il s’ennuyait. Même s’il s’était fixé deux semaines de repos au minimum mais il savait qu’il ne tiendrait pas la moitié de cette durée. Il voulait retrouver son chez lui, cette maison dans laquelle il avait tant de souvenirs heureux concernant sa relation avec celui qui partageait sa vie. Cette habitation n’avait pas grande signification pour lui.

En ce moment, il était installé sur le fauteuil du salon, son aimé assis sur ses genoux, l’enlaçant tendrement. Le silence se faisait lourd, Salieri voulait le briser mais comme il n’était pas toujours habile avec les mots il pesa la moindre des paroles qu’il comptait prononcer. Pour obtenir l’attention de son amant plongé dans ses pensées, l’Italien passa sa main dans sa crinière désordonnée. Le geste eut l’effet escompté : Mozart releva la tête pour le regarder, lui adressa un sourire doux et l’embrassa avec une tendresse
infinie. Une fois le baiser finit, Salieri se lança avec hésitation.

_ Ecoute Wolfgang, je sais qu’on avait prévu de se prendre des vacances pour pouvoir se ressourcer hors de la cour, mais…
_ Mais ?l’incita anxieusement Mozart en le voyant en plein incertitude.
_ Je veux rentrer à Vienne, lui annonça Salieri d’un bloc.

Mozart le regarda quelques secondes sans comprendre et bondit sur ses pieds. Salieri prit peur en pensant l’avoir mit en colère, mais tout le contraire se produisit puisque son compagnon lui sauta dans les bras, surexcité.

_ Oh mon Tonio ! Si tu savais depuis combien de temps j’attends que tu me le proposes ! Allons vite faire nos paquetages !

Sans laisser le temps à son amant de réagir, l’Autrichien couru dans leur chambre, jetant leurs affaires dans des valises pour pouvoir partir au plus vite. Salieri monta à son tour à l’étage, l’observant faire avec amusement. Il finit par descendre pour récupérer leurs partitions sur le piano et fit le tour du logement qu’ils quitteraient bientôt afin de rassembler les feuilles sur lesquelles courraient les notes et qui étaient éparpillées un peu partout.

_ Wolfgang ?l’appela-t-il une fois sa tâche achevée. Je vais en ville pour nous trouver une berline, je ne serais pas long.
_ Je t’attends ici mon amour, lui répondit Mozart en s’accoudant à la rambarde de l’étage. Je t’aime.
_ Je t’aime aussi, sourit Salieri avant de s’en aller.

Salieri ne s’attarda pas en ville, partageant l’enthousiasme de son amant à l’idée de quitter l’Italie. Avec sa notoriété, l’Italien n’eu aucun mal à trouver quelqu’un qui accepterait de les conduire à Vienne. Satisfait, il donna les indications pour qu’il l’attende devant la demeure qui lui avait été prêtée et s’en alla rejoindre celui qu’il aimait.

Mozart de son côté s’affairait à la finition des bagages. Il essayait avec difficultés de descendre les valises pesantes lorsque Salieri entra, le rattrapant de justesse lorsqu’il manqua une marche. Les bagages dévalèrent les escaliers mais Mozart s’en moquait éperdument. Il était dans les bras de son amant, parfaitement à son aise dans cette étreinte tendre. Leurs lèvres se rejoignirent naturellement dans un baiser plein d’amour puis ils durent se séparer puisque leur transport était à leur porte.

Salieri aida son compagnon à harnacher leurs valises à la berline qu’ils allaient utiliser, donnant une fois de plus l’occasion à l’Autrichien d’admirer de façon presque indécente la vue de dos de son amant. Ils montèrent enfin en voiture et soupirèrent de soulagement en observant la ville s’éloigner peu à peu. Mozart soupira d’aise et se lova dans les bras de celui qu’il aimait.

_ Je suis tellement heureux, confessa-t-il à son amant avec un sourire béat.

L’Italien caressa une nouvelle fois ses cheveux en bataille, lui aussi comblé par leur situation. Bien sûr, le chemin serait long –surtout qu’il ne s’agissait plus d’une chevauchée et que la vitesse était donc altérée-, mais il n’avait pas peur de s’ennuyer avec Mozart auprès de lui.

Les trois premiers jours passèrent assez vite, Mozart dormant toute la journée pour réserver toute son énergie à son amant dans l’intimité de l’auberge dans laquelle ils s’arrêtaient pour la nuit, mais Salieri avait envie de changer ce jour-là. La nuit avait été courte, mais il se sentait d’humeur à la prolonger. Mozart lut dans son regard tout ce qu’il attendait pour ouvrir la danse, ravi de voir que son amant perdait un peu de sa pudeur.

Un sourire espiègle étirant ses lèvres, Mozart s’approcha de son amant avec une démarche féline. Ses lèvres trouvèrent leur place au creux du cou de Salieri après qu’il ait défait le col qui l’empêchait de l’atteindre.

_ Humm, Antonio, respira Mozart dans la nuque son aimé. Il y a tant de choses que je n’ai pas pu te faire hier…
_ Ah non, pas aujourd’hui, refusa Salieri avec amusement. La journée tu es tout à moi, la nuit on inverse.
_ Ce n’est pas prévu ainsi. Tu es toujours puni, tu as encore un peu plus d’une semaine de punition.
_ Nous sommes en vacances mon amour ! Les punitions n’existent pas en vacances…

Mozart prit une moue exprimant sa profonde réflexion pendant que Salieri se divertissait de le voir faire. Décidant de pousser la situation à son avantage, il revêtit son masque ennuyé.

_ Mais bon, si tu préfères attendre ce soir je comprends. Je te pensais plus… aventureux, joua l’Italien.
_ Non, non, non !s’écria Mozart affolé. Tu as parfaitement raison, nous sommes encore en vacances après tout !

Un sourire victorieux illumina les lèvres du compositeur préféré de Joseph II. Il connaissait Mozart sur le bout des doigts. Ce dernier vint justement s’assoir sur les genoux de son amant, lui déposant de doux baisers dans le cou en espérant le convaincre de revenir sur sa décision puisqu’il n’avait toujours pas comprit le manège de son compagnon. Salieri délaissa ses pensées triomphantes pour combler son désir et celui de son amant.

Il commença par défaire lentement les boutons de sa chemise, déposant ses lèvres sur la peau qu’il laissait découverte et laissant derrière lui de jolies traces rouges. Mozart se retenait de gémir, se mordant avec force sa lèvre inférieure. L’Italien poursuivit sa descente interminable et ancrant son regard à celui de son compagnon, décuplant ainsi l’intensité de ses actes. Le chemin étant mauvais, la berline fut secouée l’espace d’un instant, rapprochant les corps des deux compositeurs. Cette fois-ci Mozart ne parvint pas à retenir son gémissement en rencontrant l’excitation de son aimé. Salieri devint plus empressé, se débarrassant rapidement des vêtements qui l’empêchaient de ne faire qu’un avec celui qu’il aimait. Lorsque leurs deux corps s’accordèrent en une parfaite harmonie, les deux talentueux musiciens étouffèrent un cri par un baiser brûlant.

Une nouvelle secousse les envoya tous deux sur le parquet de la berline, mais ils s’en moquait bien. A eux deux, ils composèrent une mélodie douce rythmée de hoquets de plaisirs et de gémissements étouffés. Salieri et Mozart augmentèrent progressivement leur vitesse, toujours parfaitement synchronisés et attinrent ensemble l’extase, toujours enlacés et maintenant couverts de sueur. L’Italien reposa son oreille sur la poitrine de son compagnon, là où battait si fort son cœur. Mozart choisit quant à lui de laisser ses doigts se mêler à ses cheveux d’ébènes, encore tout remué par leur étreinte.

_ Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans toi, Antonio chéri, avoua Mozart.
_ Moi je sais très bien que je serais au fond du gouffre sans toi, lui répondit son aimé.

Ils s’embrassèrent tendrement, leurs cœurs commençant à ralentir leur course effrénée.

_ Mieux vaut se rhabiller, réfléchit Salieri au bout d’un moment. Je ne veux pas avoir à donner des explications si on nous voit ainsi.
_ Je savais que ton sens de l’aventure avait des limites !rit Mozart hilare.

Salieri lui vola un baiser pour le faire taire et remit ses vêtements en place. Mozart l’imita peu après, pouffant toujours légèrement, et vint s’assoir sur les genoux de son aimé déjà installé sur la banquette. Moins d’une minute passa avant que la berline ralentisse avant de s’immobiliser. L’homme que Salieri payait pour les conduire à Vienne ouvrit la porte. L’Italien regardant son amant, une lueur triomphante brillant dans ses yeux alors que son compagnon faisait la moue.

_ Nous allons être obligés de nous arrêter ici aujourd’hui, annonça l’homme. Les chevaux sont fatigués, je vais voir si je ne peux pas les échanger contre d’autres.
_ Bien, nous allons descendre dans ce cas, trancha Salieri.

Mozart se leva pour sortir de la berline, suivit par son compagnon. Une fois dehors, ils s’aperçurent qu’ils étaient au beau milieu de nulle part, les chevaux trop fatigués pour poursuivre avec l’attelage lourd qu’ils tiraient.

_ Il doit forcément y avoir une auberge non loin, commenta leur cocher.
_ Nous prendrons le minimum pour voyager et nous vous attendrons à l’auberge, l’informa l’Italien.
_ On va devoir marcher ?s’attrista Mozart avec une moue enfantine.
_ Un peu d’exercice ne te tuera pas, se moqua son compagnon.

Mozart fit mine de bouder et récupéra la valise dans laquelle ses compositions en collaboration avec Salieri s’accumulaient. L’Italien prit celle renfermant quelques vêtements et ils se mirent en route. Les premières minutes furent paisibles, silencieuses, et Salieri put apprécier la beauté de la nature et les bruits de la vie qui fourmillait dans les bras, puis Mozart se mit à canter à tue-tête. Parfois Salieri se demandait s’il ne faisait pas exprès pour l’embêter.

Avec la chance qu’ils avaient, ils ne passèrent pas inaperçu… Les performances vocales de l’exubérant Mozart intriguèrent des voyous de grands chemins tapis non loin. Ils leurs tendirent une embuscade, faisant faire un bond à Mozart lorsqu’ils se mirent en travers de leur route. L’Italien soupira de lassitude. Il savait qu’il devait faire vite avant que son compagnon ne fasse un faux pas. Calmement, il retira sa veste, la posa sur sa valise, défit son col et remonta ses manches. Mozart s’accrochant de toutes ses forces à son sac contenant le fruit de son travail avec celui qu’il aimait, les petits truands se concentrèrent sur lui.

Salieri les laissa s’approcher, n’étant nullement effrayé par la situation. Cette offensive ridicule lui laissait le temps d’étudier la situation sous tous les angles. Il n’y avait que 4 bandits, faiblement armés de surcroit. Mozart se précipita vers son compagnon, essayant de protéger ses partitions. Les attaquants le suivant, Salieri afficha un sourire carnassier et attrapa le premier venu pour le pousser sur celui à côté, les faisant tomber tous deux, puis il para de justesse l’attaque au couteau d’un troisième. Le tenant avec force le poignet, il serra tout en tournant, ce qui l’obligea à mettre un genou à terre, hoquetant de douleur. Récupérant le couteau de son agresseur, il le présenta à son cou, le forçant à coopérer. L’Italien fixa le dernier truand avec une lueur de provocation dansant dans ses yeux. Les trois hommes battirent en retraite alors que le dernier était toujours à sa merci. Se concentrant à nouveau sur lui, il lui balança son genou dans le visage pour le mettre K.O.

Mozart avait la bouche grande ouverte devant ce qui venait de se passer. Salieri était son héros, plus que jamais. Il lui sauta dans les bras pour l’embrasser passionnément.

_ Tu m’as caché des choses !le taquina Mozart. Tu ne m’avais jamais dit que tu savais te battre !
_ Tu ne passes pas la moitié de ta vie à voyager sans apprendre deux, trois choses là-dessus, minimisa Salieri.
_ C’est pour ça que le père de Maria lui a offert un garde du corps quand vos routes se sont séparées, comprit Mozart. Et c’est aussi de là que vient cette cicatrice sur ta mâchoire ?

Salieri était choqué, n’imaginant même pas que son compagnon ait pu remarquer ce détail insignifiant. Mozart lui sourit. Il avait fait en sorte de mémoriser le moindre détail de sa personne dès leur première nuit d’amour. La cicatrice en question était fine et bien dissimulée, la barbe et la localisation aidant à la faire oublier.

_ Oui, c’était la première fois que nous sommes partis en voyage tous les deux, se rappela Salieri. Nous ferions mieux de partir avant qu’il reprenne conscience.

Les deux compositeurs récupérèrent leurs valises, sans pour autant que Salieri remette sa veste. Mozart l’embrassa et le prit par la main.

_ Racontes-moi comment c’est arrivé, lui demanda avec tendresse.
_ Je ne m’en souviens plus dans les moindres détails, souffla Salieri. C’était notre premier voyage, on n’y connaissait encore rien. La nuit était tombée et on était encore dehors. Comme aujourd’hui, un petit groupe de truands s’est montré et je n’ai pas eu le réflexe alors j’ai été plaqué contre un mur, un poignard sous la gorge. La lame a légèrement entaillé la peau, la cicatrice est restée.

Mozart avait arrêté de respirer, tellement prit dans son récit, et Salieri s’empressa de le rassurer par un sourire. Si ça avait mal finit, il ne serait pas avec lui en ce moment.

_ Le reste c’est passé naturellement, reprit Salieri. J’ai acquis les premiers réflexes de défense et Maria m’a donné un coup de main pour le reste.
_ Maria ?répéta Mozart ahuri.
_ Son père ne le sait pas mais Maria a un goût bien trop prononcé pour la bagarre, sourit l’Italien amusé. Elle demande souvent à son garde du corps de l’entrainer. Je me demande si elle a encore besoin de ses services.

Mozart rit avec lui et l’embrassa chastement. Ils continuèrent leur chemin ainsi. Mozart ne pouvait pas raconter des anecdotes semblables puisqu’il était non-violent, mais il était très friand de celles de son compagnon. Geignard quand il avait appris qu’il devrait marcher, l’Autrichien ne vit même pas le temps passer et fut très étonné de voir la façade de l’auberge se dresser devant eux.

_ Déjà ?s’étonna Mozart.

Salieri rit doucement et ouvrit la porte pour aller demander une chambre. La personne à l’accueil fut très aimable, lorgnant avec insistance l’Italien. Mozart sentit la moutarde lui monter au nez devant cette scène.

_ Il est avec moi, précisa-t-il acerbe.

La jeune femme fut assez surprise, ne sachant comment comprendre cette déclaration, alors Mozart empoigna son amant par sa chemise et l’embrassa langoureusement devant les yeux ébahis de la femme tenant l’auberge. Une fois à court d’air, ils se séparèrent et Mozart adressa un sourire provocateur à la jeune femme, la narguant parce qu’il possédait ce qu’elle désirait. Pour bien marquer son territoire, Mozart posa sa main sur les fesses de celui qu’il aimait, ce dernier se mettant à rire de l’attitude possessive de son compagnon.

_ Tu es tellement jaloux mon Wolfgang, rit-il.
_ Et toi tu es trop beau pour ton propre bien, marmonna Mozart. Bon, et cette chambre ?
_ Tenez la clef, souffla la jeune femme choquée. C’est la première chambre à droite, à l’étage.
_ Nous ne resterons qu’une nuit, précisa poliment Salieri alors que Mozart arrachait la clef des mains de la gérante.

Il n’eut pas le temps d’en dire plus, Mozart le tirait déjà à l’étage, prêt à lui prouver une nouvelle fois qu’il était le seul à pouvoir le combler dans l’intimité de leur chambre.

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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 24 Fév 2011 21:45 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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C'est mignon :heart:
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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 24 Fév 2011 21:51 
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Le slash, kesako ?
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J'aime beaucoup ce chapitre :wouah:
Ils sont vraiment meugnons tous les deux :mrgreen:
:bravo: Bravooo! ^^ :bravo:
Cqu'est bien c'est que tes chapitres ne sont jamais trop courts :lol:
Alors :
:suite: ça risque d'être intéressant *pensées perverses* :sourire:

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 Sujet du message: Re : Quand la haine prend le dessus sur l'amour
MessagePosté: 25 Fév 2011 19:50 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Pov Mozart

Nous étions rentrés hier. Maria était bien à Vienne, comme elle nous l’avait dit, ce qui me rassura puisque je connaissais bien sa nature aventureuse maintenant. Ce soir nous étions conviés au palais, pour une réception en l’honneur de l’empereur. J’avais l’intention de jouer nos dernières compositions, mais il fallait encore que j’en discute avec mon aimé. Ce dernier était justement en train de se préparer à l’étage.

Lorsque nous fûmes tous trois fins prêts, nous montâmes dans la berline envoyée spécialement par l’empereur. Le trajet fut court puisque les conversations fusèrent dans tous les sens donc on ne vit pas le temps passer. Il y avait déjà beaucoup de monde dans la salle de réception, mais Joseph II se focalisa sur nous dès notre arrivée.

_ Messieurs, nous avons beaucoup à parler, déclara-t-il d’un air sévère. Suivez-moi dans mes appartements.

J’étais étonné par cette perspective de réprimandes pourtant imméritées mais ne bronchai pas et le suivais sagement. Lorsque la porte du grand salon privé de l’empereur fermée, ce dernier se retourna vers nous.

_ Pouvez-vous m’expliquer pourquoi tous les sujets auxquels j’ai demandé ce rapport sur la relation entre deux hommes ont refusé ? Je suis certain que la mort de Rosenberg n’a rien d’accidentel.
_ Personnellement ce n’est pas moi qui vais le pleurer, marmonnais-je –un peu- trop fort.

Mon aimé et l’empereur se retournèrent vers moi. Oups…

_ Salieri, enfin mon ami, expliquez-moi !insista Joseph II.
_ C’est-à-dire que…, hésita mon amant. Ce n’est pas une expérience très agréable la toute première fois…
_ Je t’ai fait si mal que ça ?m’attristais-je sincèrement repentant.
_ Autant que j’ai dû te faire mal, rétorqua mon Antonio.
_ Ce qui compte c’est aujourd’hui, déviais-je en caressant tendrement sa joue. Et demain…

Mon aimé me sourit avec amour mais se rappela brusquement de la présence de Joseph II. Celui-ci semblait songeur en observant nos échanges.

_ Puisque tout le monde s’y refuse, vous pourriez peut-être me donner une démonstration.
_ Euh…, répondit intelligemment mon compagnon.
Je ne pouvais pas tellement répondre à sa place. Je le savais assez pudique et cette idée ne m’emballait pas non plus. L’amour que nous partagions ne concernait que nous quand nous assouvissions notre désir charnel. Nous savoir observés ne me disait absolument rien.
_ Je vous laisse réfléchir à tout ça, trancha l’empereur. Restait ici jusqu’à ce que je revienne.

Et il quitta la pièce aussi simplement que ça. Je repérai les verres de vins déposés sur la table basse et m’y dirigeais, m’affaissant sur le canapé. Mon Tonio prit un alcool plus fort en se servant dans la multitude de bouteilles alignées et vint s’installer près de moi. Il ôta sa veste et défit son col avant de se détendre sur le canapé. Etant à mon troisième –ou était-ce mon cinquième ?- verre, l’alcool commençait sérieusement à me monter à la tête. Oubliant les inhibitions de mon aimé, je grimpai sur ses genoux et l’embrassais langoureusement. Mon amant termina bien trop rapidement mon baiser, recevant un regard noir de ma personne.

_ Mais !geignis-je puérilement.
_ L’empereur peut revenir d’une seconde à l’autre, se justifia mon compagnon.
_ Justement ! S’il veut savoir, il aura la démonstration qu’il veut tellement !

Mon esprit était vraiment embrumé par l’alcool pour que je réfléchisse ainsi, mais j’étais toujours assez lucide pour savoir comment faire flancher mon Tonio. Sans quitter ses genoux, je me penchais pour attraper un verre d’alcool que je lui donnais. Soupirant, mon aimé le prit et le porta à ses lèvres, espérant sans doute se réveiller de ce qu’il pensait être un cauchemar. De mon côté je ne restai pas sans rien faire, déposant une série de baisers dans son cou pour optimiser mes chances de le faire craquer.

L’alcool aidant, mon Italien se laissa de plus en plus aller à mes attentions et je parvins facilement à le faire rouler avec moi sur le canapé. Il consentit enfin à partager un baiser brûlant avec moi et mes mains baladeuses achevèrent de plonger dans les affres de la luxure. Le port d’une chemise ne fut très vite plus d’actualité. L’alcool courant dans les veines de mon amant le rendit plus sauvage et passionné. Il renversa nos positions pour pouvoir me torturer de baisers et mena entièrement la danse. Mes cris se mêlèrent à ses gémissements et nos corps s’harmonisèrent délicieusement, donnant un concert de sensations toujours plus merveilleuses. Nous attînmes l’apothéose de notre composition en même temps et nos vocalises auraient put concurrencer les plus grandes voix basses du monde.

Mon Tonio chéri s’écroula sur moi, mais comme je voulais le prendre dans mes bras en même temps, nos mouvements mirent en péril notre équilibre précaire et nous tombâmes par terre. J’étais hilare alors que mon Antonio affichait un sourire contraint. Le pauvre ! Je mettais souvent ses nerfs à rude épreuve.

La porte s’ouvrit lentement, nous faisant dégriser autant de l’alcool que nous avions ingurgité que de notre étreinte passionnée. Nous tentâmes de nous habiller avec frénésie, ne parvenant qu’à enfiler nos bas avant que l’empereur s’arrête à 5 mètres pour nous observer avec amusement.

_ Je peux vous promettre que ça ne se reproduira plus !s’empressa d’assurer mon Antonio tout honteux.

Je ne prenais pas voix au chapitre, n’étant vraiment pas repentant ça aurait été hypocrite de faire mes excuses. Eh bien quoi ? A quoi s’attendait-il en nous laissant seul ? Je n’allais certainement pas m’excuser d’aimer mon Tonio !

Contre toute attente, l’empereur d’Autriche éclata d’un rire franc et joyeux. Je jetai un coup d’œil à mon Italien chéri qui, visiblement, n’y comprenait pas plus dans cette histoire que moi.

_ Ne vous excusez pas, rit l’empereur. Vous n’avez fait qu’exécuter la volonté. Je dois avouer que je suis très curieux de vivre un tel échange maintenant.

Je ne compris pas le sens de ses paroles, mais en voyant mon amant blanchir et se mettre à bafouiller des choses –censées être des mots j’imagine- incompréhensible, je déduisis que ce devait être grave pour le gêner autant. La vérité s’imposa alors à moi. L’empereur avait osé nous espionner ! Je vis rouge et si mon aimé ne m’avait pas retenu par une prise ferme et autoritaire sur mon poignet je lui aurais sauté dessus pour le rouer de coups.

_ Puisque nous avons été à la hauteur de ce que vous attendiez de nous, j’imagine que nous pouvons disposer, déduisit froidement mon compagnon.
_ Bien sûr, sourit Joseph II. Reposez-vous bien mes chers amis.

Je me rhabillai avec des gestes rageurs alors que mon aimé recouvrait son masque de froideur pour dissimuler sa contrariété. Le trajet fut silencieux, juste troublé par mes pas lourds et le bruit des ricochés des cailloux dans lesquelles je tapais avec mes pieds. Tonio ne réagissait pas à ce qui venait de se passer, se comportant comme avant notre rencontre. La peur commençait à monter doucement en moi. Et si mon Antonio décidait d’abréger notre relation après cette étreinte surveillée à notre insu ? Que ferais-je ? Après tout, je savais qu’il était bien trop pudique pour supporter cette violation de notre intimité, alors comment allait-il réagir lorsqu’il aurait fait le point dans son esprit ?

Nous arrivâmes enfin devant sa porte, mais mon aimé ne s’arrêta pas, confirmant mes peurs. Il n’avait peut-être pas envie de passer plus de temps en ma compagnie ce soir. Dans le doute, je lui fis remarquer que nous étions arrivés à destination. Il s’immobilisa mais ne se retourna pas vers moi.

_ J’ai besoin de… Je voudrais juste…, hésita mon aimé.
_ Rester seul ?proposais-je les larmes aux yeux.
_ Quoi ?s’étonna mon amant en se retournant. Non ! Je…

Il se tut et soupira. Mon cœur se préparait déjà à la déchirure qu’il allait devoir endurer dans quelques secondes. La tête basse, j’attendais le coup fatal, mais deux mains connues par chaque parcelle de mon corps me relevèrent le visage. Je rencontrai le regard doux de celui que j’aimais, son masque de nouveau tombé. Il déposa brièvement ses lèvres sur les miennes et prit ma main.

_ Il y a un lac pas trop loin. J’ai envie d’aller me baigner, tu viens avec moi ?me demanda-t-il avec espoir.

Je hochai la tête silencieusement, la voix nouée par mes sanglots retenus. Craquant devant son regard inquiet, je fondis dans ses bras et laissai silencieusement glisser mes larmes de soulagement sur mes joues. Mon aimé me serra avec force, m’offrant un délectable sentiment de sécurité et d’amour. Quand je fus calmé, nous nous mîmes en route. Le lac n’était pas trop loin, mais il aurait put être à l’autre bout du monde je m’en serais moqué tant que la main de mon Antonio restait dans la mienne.

La lune était pleine ce soir, et la voir se refléter sur le petit lac plat était un spectacle d’une beauté et d’un romantisme palpable. Nous nous avançâmes lentement et retirâmes nos vêtements avant de rentrer dans l’eau étonnement tiède. Un vrai délice après la surprise indésirable que nous avions eu ce soir. Nous nageâmes un petit moment avant de nous assoir là où l’eau était peu profonde. Enivré par le l’atmosphère feutré du moment, je me laissai emporter par tout cet amour et m’approchai de lui pour l’embrasser tendrement. Mon aimé approfondit le baiser, le rendant des plus langoureux, et me forçant à m’avancer vers lui. Notre désir reprit le dessus mais mon compagnon me laissa mener nos ébats comme je l’entendais. Ce fut un moment tendre où nous pûmes évacuer toutes les tensions de la soirée.

_ Je t’aime, soufflais-je entre deux baisers.
_ Tout comme je t’aime, haleta mon amant.

Une fois épuisé, je me laissai aller dans l’eau calme, allongé sur le dos pour admirer le ciel étoilé. Mon aimé nagea jusqu’au centre du petit lac, s’immergeant quelques secondes pour effacer les souvenirs de la tromperie du souverain d’Autriche. Comme ses cheveux gorgés d’eau lui retombaient sur le visage, il les plaqua par réflexe en arrière, laissant son visage complètement dégagé de ses mèches sombres. Il était encore plus irrésistible qu’à l’habitude. Mais pourquoi ne les laissait-il pas comme ça tout le temps ?

Une fois ma respiration redevenue normale, je le rejoignais et l’embrassai tendrement. Cette histoire de cheveux me troublait toujours autant alors je me détachais de lui pour assouvir ma curiosité.

_ Pourquoi tu mets toujours tes cheveux sur ton visage ? Tu es tellement beau, c’est dommage…

Mon aimé arqua les sourcils, sonné par ma question manifestement inattendue.

_ Quand tu progresses dans la cour, la première chose que tu apprends c’est à cacher tes émotions pour que personne ne puisse s’en servir contre toi. Alors c’est à cette époque que j’ai commencé à laisser mes cheveux retomber sur mon visage. Ça te donne une barrière de plus pour ne pas te faire percer à jour.
_ C’est dommage, répétais-je en caressant sa joue râpeuse. J’aime beaucoup te voir comme ça.
_ Peut-être que je les laisserais comme ça quand nous prendrons notre retraite de la cour, concéda-t-il.
Ravi par cette perspective, je passai mes bras autour de sa nuque et l’embrassai langoureusement. L’élu de mon cœur passa ses bras autour de moi tout en poursuivant le baiser, me faisant frissonner de plaisir.
_ Séchons-nous vite pour rentrer avant que tu prennes froid, décida mon aimé en interprétant mal mes tremblements.

Je m’apprêtais à le détromper mais il était vrai que l’air se refroidissait rapidement et nous pourrions poursuivre nos étreintes une fois au chaud. Nous courûmes comme des enfants sur le chemin du retour, allègre de nos baisers passionnés et habités par un amour mutuel trop fort pour être réprimé.

Toujours aussi attentionné, mon Antonio chéri demanda aux domestiques de me faire chauffer de l’eau pour mon bain. Il se chargea lui-même de me dévêtir –convaincu par ma prestation théâtrale exprimant incapacité feinte à résister au froid- et me caressa le dos de la douce et chaude éponge dont il s’était emparé. Mon aimé ne me quitta que le temps d’allumer un feu dans la cheminée de la chambre dans laquelle je passais toute mes nuits depuis que nous étions rentrés d’Italie. Lorsqu’il revint, il reprit ses activités innocentes mais j’avais d’autres plans en tête. Attrapant sa main alors qu’il passait l’éponge sur mon torse, je la fis descendre en ancrant mon regard au sien.

_ Tu te sens mieux à ce que je vois, ironisa mon Tonio amusé.
_ Non, c’est tout le contraire, j’ai tellement froid, jouais-je avec un sourire espiègle. Tu penses que tu pourrais me réchauffer ?
_ Je peux toujours essayer…

Un sourire carnassier étira ses lèvres. Je ne savais pas à quelle sauce j’allais être dévoré mais j’en salivais d’avance.

XxXxXxXxXxXxX

La semaine se passa extrêmement bien. Je me réveillais tous les jours dans les bras de celui que j’aimais, je passais un agréable moment avec lui puis nous nous levions pour déjeuner avec Maria, nous composions ou occupions notre temps de façon diverses puis dinions ensemble –voire avec d’autres personnes en plus puisque nous étions souvent invités par des amis musiciens-, il nous arrivait de temps en temps de donner un petit concert au palais de l’empereur –même si je lui en voulais encore énormément-, et à la fin de la journée j’avais mon Antonio rien que pour moi. Vraiment, ma vie était parfaite. Seulement aujourd’hui j’avais un mauvais pressentiment.

Ce matin je m’étais réveillé plus tôt que mon Antonio chéri mais j’étais tellement stressé que je l’avais sortit de ses songes tant je gigotais. Il tenta de savoir ce que j’avais et même de me changer les idées mais rien n’y fit. Je ne parvins même pas à rester assis 5 minutes sur le banc de piano pour composer avec mon aimé. Le moindre bruit me faisait sursauter, ce qui expliquait que je sautais dans les bras de mon en amant lorsque le majordome entra dans la pièce.

_ Tu es certain que tu vas bien Wolfgang chéri ?s’inquiéta mon aimé à voix basse.
_ Tout… Tout va bien, lui assurais-je tremblant.
_ Tu devrais peut-être aller te reposer, me conseilla-t-il avec douceur.
_ Non, non, ça ira.

Mon Antonio grimaça, pas convaincu du tout.

_ Juste le temps de voir ce qu’il veut et je t’accompagne te reposer, trancha-t-il.

Je hochai la tête faiblement et me retournai vers le majordome avec lequel j’avais tant de mal à m’entendre.

_ De quoi s’agit-il ?lui demanda-t-il sobrement.
_ Une dame demande à voir Maestro Mozart, l’informa-t-il.
_ Je… Je ne veux voir personne, refusais-je obstinément.
_ Cette femme insiste Maestro Mozart. Elle ne partira pas sans vous avoir vu avant.
_ Tant pis ! Laissez-la dehors !
_ Wolfgang !s’exclama Antonio choqué. Où sont passées tes manières ? On ne va tout de même pas laisser une dame attendre dehors avec le froid qu’il fait !
_ D’autant plus qu’elle a un enfant en bas âge avec elle, rajouta le majordome.
_ Faîtes-la rentrer, trancha mon aimé.
_ Dans ce cas je serais dans ma chambre, boudais-je. Si elle me demande, tu lui diras que je suis souffrant.

J’avais déjà fait demi-tour pour monter les escaliers mais la poigne à la fois ferme et douce de mon amant me retint.

_ S’il-te-plaît Wolfgang, ne fais pas l’enfant, soupira-t-il. Je te demande juste de faire l’effort de la recevoir… pour moi…

Comment ne pas flancher quand le réputé imperturbable et sans cœur talentueux compositeur Italien vous faisait ainsi culpabiliser. J’expirai fortement et lui lançais un regard désespéré mais rien n’y fit. La double porte du salon s’ouvrit brusquement, révélant mon pire cauchemar… Aloysia…

Mon premier amour –j’ignorais toujours ce qu’il m’avait prit à l’époque- était plus richement parée que jamais. Tout son être suintait l’indécence et le luxe. Quelle beauté y avait-il à se dissimuler sous une montagne de faux-semblants ? Comme l’avait annoncé le majordome de mon amant, elle tenait un nourrisson dans ses bras. Je ne voyais pas cette peinture comme une attendrissante vision puisqu’elle le tenait plutôt comme un sac banal, une ombrelle ou je ne sais quel autre accessoire de sa fantaisie.

_ Je vais vous laisser seuls, m’informa à voix basse mon aimé avant de s’éclipser poliment.

Non ! Mais pourquoi n’avais-je pas accepté sa proposition tant que j’en avais l’occasion ? Je passerais certainement un bien meilleur moment qu’à l’instant même… Autant se débarrasser vite d’elle pour rejoindre mon amant.

_ Aloysia, la saluais-je distant. Je ne pensais plus te voir.
_ Constance m’a entretenue de ta dernière folie, rit-elle mesquine.

Alors c’était ça ? Jadis ennemies, les deux sœurs Weber avaient enterrées la hache de guerre pour mieux se liguer contre moi. Réjouissant…

_ Si c’est tout ce dont tu as à me dire, je crois que je vais être obligé de te laisser, j’ai à faire.
_ Non !me coupa-t-elle alors que je m’éloignais déjà. Je voudrais te poser une question Wolfgang…

Ça ne me disait absolument rien qui vaille mais je n’arriverais pas à la mettre à la porte avant qu’elle ait craché son venin sur moi alors autant être synthétique.

_ Fais vite, je suis très occupé, mentis-je.
_ Projetez-vous de vous marier, toi et ta nouvelle conquête ? Et les enfants ? Vous y avez déjà songé ? Vous préférez en avoir combien ? Deux ? Trois ? Quatre ? Oh, mais que suis-je bête ! Vous ne pourrez jamais avoir d’enfants ensemble ! Quelle sotte, j’aurais mieux fait de tenir ma langue ! Et toi qui me disais que tu voulais une tripotée de marmots, c’est tout de même mal engagé…, se moqua-t-elle avec sa fourberie habituelle.

Mais comment avais-je pu tomber amoureux d’une femme si cruelle ? Elle n’avait à l’évidence pas de cœur et devait faire une bien piètre mère.

_ Alors dis-moi Wolfgang, que t’apporte-t-il de plus qu’une femme ?ajouta-t-elle venimeuse. Il ne te donnera jamais le fils que tu as tant espéré. Tu ne pourras jamais transmettre ta musique à ta progéniture. Il finira par se lasser de toi, fera un enfant à une femme de la cour et t’abandonnera.

Les larmes coulaient sans discontinuité sur mes joues, mais pas des larmes de douleur -ah ça non !-, plutôt celles expiant la haine qui bouillait dans mes veines. Il s’en fallait de peu pour que je la jette dehors comme la malpropre qu’elle était, mais ma mère m’avait donné une éducation contraire à cette pulsion.

_ DEHORS !hurlais-je. JE NE VEUX PLUS JAMAIS TE VOIR SALE SORCIERE !

L’intéressée ricana, persuadée d’avoir remplit l’objectif qu’elle s’était fixé, et sortit de la pièce avec cette même attitude hautaine qui ne la quittait jamais. Bon débarras ! Je pris une bonne minute pour reprendre le contrôle de moi-même, essuyant d’un geste vif mes joues, et rejoignis mon aimé dans notre chambre.

La vision que j’eu en ouvrant la porte manqua de faire s’arrêter mon cœur. Mon aimé était blanc comme la mort, un verre de cognac à la main et une expression des plus lugubre au visage. Ne prenant pas la peine de s’attarder sur ma personne une fois que je fus rentré, il poursuivit son étude de la vue des jardins déserté de la propriété. Je n’aimais pas le voir boire des alcools si forts, raison pour laquelle je m’approchais de lui et récupérai avec douceur le verre au liquide ambré. Même s’il ne fit pas de commentaire assassin, je lu dans ses yeux que mon initiative lui déplaisait au plus haut point.

_ Qu’est-ce qui ne va pas mon amour ?susurrais-je en l’enlaçant tendrement.

Ses bras restèrent immobiles, bien parallèles à son corps svelte, et l’absence de réponse à mon étreinte me donna un sentiment de vulnérabilité méconnu lorsque j’étais dans ses bras. La peur me nouait les entrailles, sans que je sache vraiment pourquoi.

_ Je vous ai entendu, se contenta-t-il de répondre avec une voix morne.
_ Et ?l’incitais-je surpris. Tu m’en veux de l’avoir mise à la porte ? C’était pourtant tout à fait légitime !

Mon aimé soupira et se défit de mon étreinte pour aller s’assoir sur le canapé qui ornait sa chambre. Ça, ce n’était vraiment pas du tout bon signe. Je m’empressai de le rejoindre et prenais sa main, tentant vainement d’établir un contact physique auquel il voudrait bien répondre.

_ Et si Aloysia avait raison Wolfgang ? Un jour tu voudras avoir un enfant, et je suis vraiment incapable de t’aider dans ce domaine. Nous sommes deux hommes, nous ne pourrons jamais donner la vie.

La douleur de ses doutes me porta à une rage noire. Je bondis sur mes pieds et piétinai dans la salle d’un pas colérique. Comment mon Antonio pouvait-il encore avoir des doutes sur l’avenir de notre relation ? Ne lui avais-je pas déjà assez démontré l’étendu de mon amour pour lui ? Renoncer à être père était un bien faible sacrifice comparé au bonheur de partager sa vie ! Pourquoi refusait-il de le comprendre ?

Sans m’en rendre compte j’avais crié mes pensées en rajoutant des gestes vifs n’ayant aucun sens. Mon Italien était encore plus mal, se tenant la tête comme s’il ne savait plus où il en était. S’en était trop pour moi. Attrapant ma redingote sur le fauteuil capitonné où je l’avais jetée la veille, je descendis rapidement les escaliers et sortais en claquant avec force la porte derrière moi.

Mon esprit étant en surchauffe, je laissai mes pieds me guider. Ce fut sans surprise que j’arrivais au lac où nous étions allés nous baigner quelques jours plus tôt. Je m’écroulais au bord, soudain accablé par ma souffrance, et laissai mon corps convulser de sanglots douloureux à mon âme. Pourquoi notre relation était-elle rythmée par nos désaccords et nos différences ? L’amour que nous éprouvions l’un pour l’autre ne pouvait-il pas combler les difficultés que nous rencontrions à cause de notre choix novateur ? Je l’aimais tellement, et j’avais pourtant tout en permanence peur de le perdre…

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 Sujet du message: Re: Re : Quand la haine prend le dessus sur l'amour
MessagePosté: 25 Fév 2011 21:04 
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Le slash, kesako ?
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Ma chère petit Aloysia tu as intérêt à courir très , très vite! :twisted: *sort la tronçonneuse*
Pauvre Tonio , pauvre Wolfi T_T J'espère que ça se finira bien tout ça :mrgreen:
:bravo: Bravo ^^

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"Le coeur a ses raisons que la raison ignore"
Blaise Pascal


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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 26 Fév 2011 17:43 
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Pas encore atteint(e)... mais presque
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Localisation: Essonne
Roooh quand c'est pas l'une c'est l'autre...
Elle a qu'a donné son nourrisson au couple si elle est pas contente la sorcière ><
Allez Salieri va chercher ton Wolfgang :D
:suite: :suite:


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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 27 Fév 2011 17:57 
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Mais euh... kesk'ils font ces deux-là ?
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Pov omniscient

La situation ne cessa de se dégrader durant les jours qui suivirent la dispute. Mozart ne mit plus les pieds chez son amant et Salieri ne quitta pas sa demeure. Maria avait tenté de les faire revenir à la raison pendant plusieurs jours, puis, devant ses échecs répétitifs, elle demanda à une amie de l’héberger, excédée par l’entêtement des deux musiciens.

En ce moment-même, Salieri fixait son piano d’un regard morne, vide… L’instrument criait silencieusement pour obtenir la libération que lui aurait offerte les avances passionnées de l’Italien, mais l’inspiration avait définitivement fait faux bond au compositeur tant aimé de Joseph II. Ces temps-ci, son seul réconfort se trouvait dans les verres d’alcool qu’il enchainait inlassablement, quelle que soit l’heure de la journée.

Les effets de l’alcool s’estompait malheureusement, et un miroir eu le malheur de croiser le chemin de Salieri au même moment. La vision qu’il lui renvoya contraria l’Italien qui envoya son poing pour supprimer cette image, entaillant la peau de sa main. La souffrance n’aida en rien le compositeur à se calmer. A la place il s’écroula sur le sol froid et laissa ses larmes lacérer ses joues, ignorant sa main dont s’écoulait un liquide rubis.

De son côté Mozart ne faisait plus rien. Lui aussi bloqué devant son clavier, toutes ses pensées se dirigeaient vers celui qui l’aimait mais le blessait en même temps. Contrairement à son aimé, il laissa ses doigts vagabonder sur les touches, rejouant un air de celui qui détenait son cœur. Les larmes dévalèrent ses joues, s’écrasant sur ses mains en témoignant ainsi de sa souffrance.

Au comble de son désespoir, l’Autrichien se leva et poussa un cri de douleur, se laissant tomber à genoux pour s’écrouler au sol en laissant s’exprimer ses sanglots.

_ Pourquoi… pourquoi…, geignit-il abattu. POURQUOI ?s’égosilla-t-il au milieu de son salon.

Et il répandit ses larmes sur le sol inhospitalier, tout comme son amant à quelques rues seulement de lui. Les deux compositeurs sombrèrent dans un sommeil torturé.

XxXxXxXxXxXxX

Deux jours s’étaient écoulés et l’état des deux amants était bien loin de s’améliorer. Les petites gens de la cour avaient cru bon de répandre la rumeur que le couple que formaient Mozart et Salieri était définitivement brisé, une histoire de maîtresse selon leurs dires…

Da Ponte gravitant toujours autour de l’empereur, il n’avait pas tardé à apprendre cette nouvelle qu’il attendait avec impatience. Le jour même il se para minutieusement et se rendit chez son ami, un sourire triomphant aux lèvres. Inutile de préciser qu’il ne s’attendait vraiment pas à être confronté à la loque que Mozart était devenu en l’absence de Salieri. N’abandonnant pas pour autant sa politesse, l’Autrichien l’invita à partager un verre de vin avec lui. Une fois assis, Da Ponte alimenta la discussion, puisque
Mozart n’avait visiblement pas la tête à se répandre en paroles joyeuses.

_ Je suis bien heureux d’apprendre que vous avez quitté Salieri, mon ami. Je savais depuis le début que ce mécréant ne vous apporterez que des ennuis, fanfaronna le librettiste.

Amorphe une seconde plus tôt, Mozart bondit sur ses pieds en entendant les accusations proférées à l’encontre de celui qu’il aimait. L’adrénaline courait dans ses veines, colmatant le gouffre géant qui s’était formé dans son cœur. Personne n’avait le droit d’insulter son amant ! Nul n’était en mesure de juger leur relation ! Salieri était un géni et un amant d’une tendresse méconnue.

_ Je vous interdis !s’érigea Mozart fou de rage. De quel droit vous permettez-vous de juger un homme que vous ne connaissez qu’en façade ?

Ne pouvant se contenir, l’Autrichien balaya d’un geste vif son verre de la table à défaut de pouvoir assouvir la violence de sa colère sur Da Ponte.

_ Antonio m’a quitté pour…, commença Mozart avant de s’interrompre brusquement.
_ Pour pouvoir rejoindre sa maîtresse ?proposa Da Ponte sarcastiquement.
_ Pour me protéger, chuchota l’Autrichien en réalisant avec stupeur quels étaient les desseins de son aimé.
_ Allons ! Tout cela n’a aucun sens Mozart !tenta de le raisonner le librettiste. Salieri est égoïste, seule sa petite personne le préoccupe !
_ Sortez Da Ponte, exigea Mozart encore tremblant de sa révélation.
_ Mais…
_ SORTEZ !hurla l’Autrichien en pointant la porte de son index.

Le librettiste s’exécuta avec une volonté résolument mauvaise et claqua la porte derrière lui. Mozart eu enfin la possibilité de réfléchir calmement à tout ça. Il aurait bien voulut que son cerveau traite une idée à la fois mais tout affluait dans une cacophonie totale et il s’embrouillait plus qu’autre chose. Il opta alors pour une longue marche aboutissant au lac dans lequel il s’était baigné avec son aimé. L’Autrichien se déshabilla pour aller s’y rafraichir, profitant quelques secondes des bienfaits de la nature avant de se remettre à penser.

Lorsque Salieri l’avait surprit en présence de Constance, son amant l’avait tout simplement abandonné pour se rendre en Italie, Mozart ne s’en rappelait que trop bien, mais il n’y était pas allé par plaisir. En y réfléchissant bien, l’Autrichien comprit que son aimé lui avait laissé la possibilité de choisir la compagnie des femmes, sacrifiant son propre bonheur pour garantir le sien. La réaction qu’il avait eu après la dispute provoquée par Aloysia était exactement la même, Salieri voulait juste que celui qu’il aimait assouvisse son désir de fonder une famille.

Mozart se sentit tellement bête de n’y avoir pas songé plus tôt. Il avait fait souffrir son amant en comprenant tout à l’envers, et lui aussi avait enduré cette séparation comme la pire des tortures, alors que tout aurait put être facilement évité s’ils en avaient tout simplement parlé.

Ce fut avec une détermination renouvelée que Mozart sortit de l’eau pour s’habiller avec empressement. Qu’importe que ses vêtements soient trempés ! Il savait qu’il avait de quoi se changer chez son compagnon. L’Autrichien courut dans les rues Viennoises, faisant de son mieux pour éviter de bousculer les habitants, et arriva haletant sur le seuil de la porte. Il ne prit pas la peine de frapper, étant tellement habitué des lieux, et se faufila silencieusement au salon, où se trouvait justement son aimé.

Salieri se trouvait dos à lui, complètement inconscient d’être observé, un verre de bourbon à la main. L’Italien était sobre pour le moment, mais la douleur qu’il ressentait ne l’encourageait pas à le rester. Mozart lui manquait atrocement, ce n’était un secret pour personne. Jamais il n’aurait cru pouvoir s’attacher si vite à cet exubérant personnage, mais la vérité c’était qu’il ne pouvait plus s’en passer désormais.

L’Italien manqua de renverser le contenu de son verre dans le soubresaut violent qui le secoua lorsqu’une voix connue éclata sa bulle de pensées noires.

_ Tu sais ce que c’est ton problème Tonio ?l’interpella railleusement Mozart en passant devant lui pour lui dérober son verre d’alcool. Tu te remets en question. La vie est trop courte mon amour !
_ Que me veux-tu Wolfgang ?soupira l’Italien en voyant son précieux liquide s’éloigner.
_ Oh, trois fois rien, s’amusa le prodige. Juste te prévenir que je n’aurais de cesse que tu reviennes sur ta décision. Je ne te lâcherais pas, je voulais juste que tu le saches.
_ Et quelle brillante pensée a inspiré cette décision ?ironisa son compagnon en se levant de son siège pour poser son verre sur la table voisine.
_ Je sais à quoi tu joues maintenant, le nargua Mozart avec un coup d’œil gourmand sur son corps. Il faut que tu arrêtes de te faire du souci Antonio ! Sois égoïste mon amour !

L’Italien laissa passer un blanc, réellement choqué par le conseil de son aimé, puis la frustration prit le dessus et il finit par
plaquer ce dernier contre un mur. Quand il perdait le contrôle, il avait la mauvaise habitude de recourir à la violence, Mozart le savait bien. L’Italien n’était pas très doué avec les mots, alors sa musique et ses actes parlaient pour lui. N’étant pas en mesure de s’expliquer, il cherchait juste à repousser celui qu’il aimait même s’il n’approuvait pas lui-même cette décision.

_ Je ne sais pas à quoi tu joues Wolfgang, mais tu dois arrêter, grogna l’Italien. J’essaie juste de t’empêcher de gâcher ta vie !
_ Sois égoïste mon chéri !répéta Mozart. Je te veux, et tu me veux, alors où est le problème ? Si je pouvais, je vendrais mon âme au diable pour passer l’éternité à tes côtés, mais c’est impossible alors je dois me contenter de mon existence de mortel. S’il-te-plait mon amour, profitons de la chance qui nous est donnée ! Fais-moi tiens pour toujours !

Voyant l’hésitation dans les prunelles de son amant, Mozart profita de leur proximité pour taquiner une partie particulièrement sensible du corps de son amant. Il avait bien remarqué la bande entourant son poing –n’ayant même pas besoin de demander comment c’était arrivé-, raison pour laquelle il ne poussa pas plus loin en la guidant pour reproduire le même schéma sur lui, mais son compagnon eut droit à de très suggestives avances.

_ Ce n’était pas une proposition, c’était un ordre, l’informa Mozart avant de capturer ses lèvres pour un baiser farouche.

Mozart se sentait d’humeur violente, entaillant à dessein la lèvre inférieure de son amant avec ses dents. Son sang envahit sa bouche, le meilleur des vins auxquels il avait pu goûter, et le combat de leurs langues se fit plus frénétique, comme vital. Quand, haletant fortement, l’Autrichien se sépara des lèvres de celles de son compagnon, ce ne fut que pour l’aguicher davantage.

_ Je vais te faire crier mon nom jusqu’au bout de la nuit, promit ambitieusement le prodige. Tu en oublieras même le tiens. Quand j’en aurais finis avec toi –pour la journée-, tu seras tellement fatigué que tu n’auras même plus la force de bouger le petit doigt ! Je peux te jurer qu’après tu ne songeras plus jamais à « essayer de m’empêcher de gâcher ma vie » !

Les menaces de l’Autrichien rendirent à l’Italien la contenance qui lui manquait. Si son amant était si déterminé à renoncer aux femmes, alors pourquoi ne pas lui laisser accéder à ses désirs ? Ils avaient connus des phases douloureuses, certes, mais ils profitaient un maximum de leur passion et le bonheur était toujours au rendez-vous. Les seuls problèmes qu’ils avaient rencontrés étaient dus à la mise en place de cette relation semblable à nulle autre. Alors que la volonté de la détermination vacillait dangereusement, une goutte rubis perla de sa lèvre et le prodige Autrichien élança sa langue sur sa peau de son amant pour se l’approprier. Un gémissement de plaisir échappa à Salieri qui ferma les yeux pour profiter de l’instant. L’Italien ne quittait pas le visage de son amant des yeux, jubilant d’avoir la situation parfaitement sous contrôle. Quand l’Italien releva les paupières, ses prunelles étaient obscurcies d’un épais voile de luxure répondant à la lueur non équivoque de convoitise brillant dans les yeux de Mozart.

_ Tu es déjà en train de craquer, susurra sensuellement Mozart. Dans mon de 5 minutes tu seras à ma merci.
_ Je te trouve bien prétentieux, mon amour, le taquina Salieri.
_ Tu vas pouvoir constater que j’ai les moyens de mes ambitions…
_ Je ne demande qu’à voir.

Mozart s’exécuta avec un plaisir qu’il ne prit même pas la peine de dissimuler. Les deux compositeurs copulèrent durant des heures, comme s’ils essayaient de rattraper le temps perdu, et les deux trouvèrent enfin la sérénité d’esprit qui leur avait manqué ces derniers temps.

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Pov Mozart

Il y avait quelque chose d’étrange… Tout allait bien depuis que j’avais montré à mon Tonio chéri que nous ne pouvions tout simplement pas être séparés, mais il s’absentait assez souvent. J’avais d’abord pensé à une maîtresse, peut-être que le corps d’une femme était plus attirant pour lui, mais Maria avait rassuré mes craintes, m’assurant qu’il travaillait sur un projet qu’il projetait de me présenter très prochainement.

En arrivant chez nous –du moins c’était comme ça que je voyais les choses-, le majordome m’informa que le maître de maison était absent et que seule Maria était autorisée à entrer dans sa demeure. La panique prit immédiatement le dessus. Où était mon aimé à une heure si tardive ? Pourquoi ne m’avait-il pas averti de ses projets ? Pourquoi n’avais-je pas l’autorisation de rentrer chez lui ?

Ne sachant pas où me réfugier, je me dirigeai vers ma maison, puisque je ne risquai pas de me voir l’accès refusé là-bas au moins… C’est en trainant des pieds, les yeux fixant le sol, que je me rendis chez moi. L’ennui faisait déjà de moi son jouet, et la tristesse s’amusait à compresser mon cœur transi d’amour.

Après avoir franchi la porte d’entrée, je la refermais violemment. Ce fut en apercevant les lourds rideaux tirés que je réalisai qu’il y avait un problème. Je venais de passer par la porte d’entrée, or je l’avais verrouillée la dernière fois que j’étais venu et les rideaux étaient ouverts.

Une odeur douce et sucrée me parvint de l’étage. Je me faufilais là-bas sur la pointe des pieds, voulant surprendre l’intrus, mais comme il faisait sombre, je ne contournai pas le petit meuble dont j’avais oublié la présence et renversai le vase qui y trônait. Dans sa rencontre précipitée avec le sol, il éclata en mille morceaux. Je pestai contre moi-même avant de m’avancer sans prendre plus de précautions vers ma chambre dans la porte laissait s’échapper un mince filet de lumière douce.

Soudain moins téméraire, je poussai lentement le porte et aperçu le dos d’un homme vêtu d’une chemise blanche. Toute la pièce était parsemée de pétales de roses bien rouges et de bougies, lui donnant un aspect terriblement sensuel et romantique.

_ Je commençai à me dire que tu ne viendrais plus, me railla mon Tonio en se retournant vers moi.

Heureux de le voir et surtout de savoir que c’était ce qu’il me cachait, je lui sautais dans les bras et l’embrassai avec ferveur. Mon Tonio répondit l’espace de quelques secondes et me priva de ses lèvres pour me tendre un verre de vin. Je secouai la tête dans la négation.

_ Non, ce soir je ne m’enivre que de toi, susurrais-je en laissant ma main se balader vers une certaine partie de son anatomie.

Mon Italien reposa le verre sans quitter mes yeux, une flamme de passion et d’amour brillant dans les siens. Il me poussa gentiment jusqu’au lit, déboutonnant avec une lenteur calculée ma chemise. Lorsqu’il en repoussa les pans, mon Italien chéri s’appliqua à parsemer ma peau de baisers auxquels il savait parfaitement que je ne résistai pas.

_ Pas que je m’en plaigne mon amour, je trouve d’ailleurs cette initiative adorable, mais pourquoi t’être donné tant de mal ?le questionnais-je incapable de taire ma curiosité.

Mon amant m’adressa un sourire carnassier, ses lèvres remontant mon ventre en frôlant ma peau avant de ses poser sur les miennes pour un baiser tendre.

_ Ne te rappelles-tu pas de ce qui s’est passé ici la dernière fois que tu as voulu qu’on inaugure ce lit ?m’interrogea-t-il.
_ Un échec total, soupirais-je.
_ Et tout le monde sait que le grand Mozart ne s’avoue jamais vaincu, qu’il ne part jamais sur un échec.
_ Exactement, soufflais-je très enthousiasmé.

Mes lèvres s’accrochèrent aux siennes, attirées comme des aimants. Ses mains chaudes et légèrement calleuses –il faudrait que je lui demande comment ça se faisait, mais certainement pas maintenant…- parcoururent mon corps avec tendresse et sensualité. Une série de gémissements m’échappa et mon amant en profita copieusement. Trouvant qu’il jouait beaucoup trop avec moi, j’inversai nos positions pour pouvoir déboutonner sa chemise. Une fois son torse mis à ma disposition, je m’appliquai à lui faire subir les mêmes tortures. Lui non plus ne faisait plus le fier maintenant que je menai la danse. Après un baiser langoureux, nous nous séparâmes haletants et mon Tonio passa ses mains sur mes épaules et faire glisser ma chemise au sol, caressant avec douceur ma peau jusqu’à rencontrer les rebords de mon bas, me faisant ainsi frissonner de désir.

_ Je t’aime, mon Tonio, avouais-je avec passion. Je ne te laisserais jamais partir.
_ Ça tombe bien puisque je ne compte pas partir de si tôt, me répondit mon aimé dans un soupir.

Je me penchais pour l’embrasser tendrement. Mes mains se reposèrent sur son ventre et les siennes remontèrent pour qu’il finisse par enlacer mon cou. L’élu de mon cœur me fit basculer sous lui, s’allongeant sur moi, sans pour autant reposer tout son poids sur moi, et m’embrassa avec tout l’amour qu’il me portait.

Les vêtements volèrent et nos corps s’aimèrent de la façon dont je rêvais depuis que j’avais pensé pour la première fois à cette délicieuse soirée.

XxXxXxXxXxXxX

J’étais heureux et tendu à la fois. Mon cœur battait la chamade alors que je ressortais de la modeste boutique. Il me tardait de rejoindre mon Tonio ! Il dormait encore quand j’avais quitté le lit, mais je lui avais laissé une note pour qu’il sache que j’avais une course à faire en ville. Même s’il ne l’admettrait jamais, du moins pas en public, je savais qu’il s’inquiétait quand je disparaissais sans rien dire.

Les passants me dévisageaient avec insistance. Je devais avoir l’air bête avec mon sourire niais aux lèvres, mais c’était plus fort que moi ! J’aurais voulu crier au monde entier que j’aimais Antonio Salieri, le grand compositeur –et amant- qui partageait ma vie depuis quelques temps déjà, mais pour l’instant je me contentais d’épandre ma passion sur mes partitions. Mon Antonio savait lire les déclarations d’amour que j’y notais, tout comme je savais sentir le sentiment qu’il communiquait par sa musique.

Je rentrais chez nous en toute hâte mais ne trouvais pas mon aimé. Le majordome s’approcha de moi, s’inclinant respectueusement.

_ Maestro Salieri est partis il y a moins d’une heure, m’informa-t-il sur un ton monotone. Il m’a dit que vous pouviez « le retrouver au lac » si tel est votre désir.
_ Merci bien mon brave, souris-je. Prenez donc votre journée, vous la méritez amplement.

En fait je n’en savais rien mais je n’avais pas envie de l’avoir dans mes pâtes lorsque nous rentrerions. Je repartis sans attendre sa réponse. Le temps était étonnamment doux pour la période et se prêtait parfaitement à la promenade. Trottinant, je m’empressai de rejoindre le lieu de rendez-vous, à la fois empli de joie et anxieux.

Il ne me fut pas très difficile de repérer mon aimé une fois arrivé. Il prenait le soleil, assis les yeux fermés, resplendissant dans sa chemise blanche et lumineuse à la lumière du jour. Je m’approchai de lui sans bruit et l’enlaçai par derrière, déposant un baiser dans son cou, à l’endroit même où il m’avait lui-même laissé une marque rouge la veille. Un sourire étira ses lèvres bien qu’il n’ouvre pas les yeux pour autant.

_ Tu m’as manqué ce matin, m’avoua-t-il sans me le reprocher vraiment. Où étais-tu encore parti ?

Le moment était donc venu. J’étais tétanisé par la peur mais il me fallait le faire. Le silence perdurant, mon aimé ouvrit les yeux et les posa sur moi.

_ Tu ne te sens pas bien mon amour ? Tu es trempe de sueur, s’inquiéta mon amant.
_ Antonio, j’ai quelque chose à te dire mais il faut que tu me promettes de ne pas te mettre en colère, le prévins-je.
_ Tu m’inquiètes Wolfgang…

Je soupirais et m’asseyais en face de lui pour le regarder droit dans les yeux. Avant de prendre la parole, j’attrapai sa main et la posai sur mon cœur affolé.

_ Je t’aime Antonio, commençais-je d’une voix tremblante. Et je veux t’appartenir autant qu’il est possible à une personne d’appartenir à une autre personne.
_ Nous sommes aussi proches que deux personnes peuvent l’être, me fit remarquer mon aimé.
_ Oui, mais c’est autre chose. Je veux que ma vie t’appartienne en plus de ton cœur, et que tout le monde le sache. Et je veux que tu sois tout à moi. Alors…

Je sortis l’élégant coffret de ma poche, mes mains tremblantes. Il s’agissait là de la petite course dont j’avais dû m’occuper le matin même. J’avais trouvé un artisan bijoutier de grand talent à qui j’avais commandé deux alliances sobres –puisque je savais qu’il n’aimait pas les choses trop extravagantes- comportant la gravure « La symphonie des amants » à l’intérieur.

_ Alors, repris-je en ouvrant l’écrin devant lui. Antonio Salieri, je te demande très officiellement de devenir mon compagnon pour toute la vie.

Antonio alterna entre mon visage plein d’espoir et l’écrin, éberlué par mes actes.

_ Mais… enfin… Tu sais bien que c’est impossible Wolfgang, bafouilla mon aimé. L’Eglise n’autorisera jamais deux hommes à se marier.
_ Nous n’avons pas besoin de leur bénédiction ! C’est purement symbolique, nous n’irons pas devant un prêtre. Je veux juste que tu sois tout à moi…, finis-je en murmurant timidement.

Je baissai la tête, honteux de me heurter au refus tant redouté, mais la main chaude de mon amant me releva le menton pour me faire croiser son regard tendre.

_ Je ferais tout pour toi, tu le sais bien. Et je veux bien être ton compagnon, pour toute la vie, sourit-il doucereux.

Mon cour bondit dans ma poitrine et je lui sautais dessus pour l’embrasser amoureusement. Nous basculâmes en arrière, Antonio riant de mon enthousiasme débordant, puis nous nous embrassâmes durant de longues et merveilleuses minutes. Quand nous nous séparâmes haletants, mon compagnon prit le temps d’examiner de plus près l’alliance, souriant au souvenir de notre « symphonie des amants » qui avait en fait marqué sa promesse de ne plus me quitter, puis je récupérai la bague pour lui enfiler à l’annulaire gauche. Je fouillais dans mes poches pour trouver sa sœur et Antonio me la subtilisa dès que je l’eu en main, répétant les mêmes gestes sur moi. Nous échangeâmes une nouvelle fois de doux baisers et nos sourires témoignèrent de notre bonheur partagé.

_ Mais, comment as-tu su quelle taille de bague il me fallait ?m’interrogea mon compagnon au bout d’un moment.
_ Ta chevalière, fanfaronnais-je. Celle que tu gardes toujours dans ton coffre mais que tu ne mets jamais.

Mon compagnon me sourit tendrement et m’embrassa du bout des lèvres. Mécontent de ce trop léger toucher, je l’attrapai par la nuque et approfondis le baiser. Toujours allongé sur l’herbe fraiche, nos langues se caressèrent avec un amour partagé et nos mains parcoururent chastement le torse de l’autre.

_ Pourquoi ne pas rentrer pour fêter notre engagement ?lui suggérais-je avec un haussement de sourcil aguicheur.
_ Mmm, je ne pense pas que ce soit possible dans l’immédiat, joua mon aimé. Il y a beaucoup d’étapes avant…
_ Lesquels ?m’étonnais-je.
_ La réception, la… euh…
_ Juste une réception ? Allons-y vite alors !

Alors que je sautais sur mes pieds, mon aimé ricanait. Impatient, je le pressai à se lever, lui tendant les mains pour l’aider à se relever à son tour. Riant toujours, mon amant attrapa mes mains et je le tirais assez fort pour qu’il se heurte à mon torse. Prestement, je passai mes bras autour de lui et capturai ses lèvres sans lui laisser une seule occasion de s’y opposer. Mon amant força mes lèvres à ouvrir et entremêla ses doigts à mes cheveux pour me tenir plus près de lui. La situation commençait à dégénérer quand mon aimé se recula brusquement, haletant fortement alors que ses étaient colorées d’une alléchantes couleur pivoine.

_ Rentrons, trancha-t-il fébrile.
_ Je savais que tu te montrerais raisonnable, fanfaronnais-je.

Mon aimé me fit taire en m’attrapant par la chemise pour écraser mes lèvres sur les siennes. C’était un bien agréable moyen d’être contraint au silence. A l’avenir je ferais en sorte de bavasser plus souvent pour l’obliger à recourir à cette méthode.

Une fois séparés à nouveau, mon Antonio m’attrapa la main et me conduisis à travers les rues de Vienne. Quand nous arrivâmes à la maison –la notre puisque nous étions ‘’mariés’’, non ?-, mon aimé ne me mena pas dans la chambre comme je l’attendais, mais dans le salon pour s’installer devant le piano. C’est presque boudeur que je l’y rejoignais.

M’adressant un sourire rieur, il laissa ses doigts voler au-dessus des touches du piano, m’offrant une mélodie encore inédite. Cette délicieuse création était à la fois sensuelle, riche en émotions et pleine d’engouement. Je perçu tout l’amour et les émotions qui s’était bousculées dans son être lors de ma demande. Mes doigts se mêlèrent aux siens pour donner mon point de vue sur ce merveilleux moment, concevant ainsi une mélodie envoutante.

_ Ce sera notre marche nuptiale, chuchotais-je quand la dernière note s’éleva dans les airs.

Mon aimé hocha silencieusement la tête et attrapa du papier à musique vierge. Il me donna une plume, gardant l’autre, et débuta la rédaction de la mélodie, me passant ensuite la feuille pour que j’y ajoute mes idées. Le travail fut rapidement achevé et mon cœur s’emballa à l’idée de ce qui allait suivre. Mon compagnon laissa perdurer le suspens pour me titiller davantage. Quand il releva enfin les yeux vers moi, je su que la suite allait être très agréable… Mais c’était entre lui et moi !

XxXxXxXxXxXxX

Six jours s’étaient écoulés depuis que j’avais demandé à mon Antonio chéri d’être ce qui pouvait s’associer à mon mari. L’empereur était maintenant conscient de notre « union » et l’avait vivement approuvée, allant jusqu’à demander les services de compositeurs amateurs et prometteurs. Bon, aucun d’eux n’arrivait à la cheville de mon Antonio chéri –même quand ce dernier était d’une humeur massacrante et qu’il n’arrivait pas à avoir la patience ou l’inspiration pour écrire une mélodie le satisfaisant-, mais ce geste restait appréciable. Seulement ce n’était pas ce que je souhaitais pour célébrer notre alliance.

Alors que mon aimé dormait, épuisé par notre nuit mouvementée, j’avais fait un tour en ville pour confier une coursive. J’avais reçu la réponse que j’attendais alors, après avoir profité pleinement de nos douces attentions du matin, je me rendis en ville pour aller chercher mes invités.

Après de chaleureuses retrouvailles, nous nous rendîmes chez mon Tonio chéri –qui était notre chez nous maintenant- pour découvrir une scène qui faisait partie de mon quotidien et qui choqua pourtant mes invités.

Mon Tonio pourchassait Maria qui tenait une enveloppe dans sa main, pouffant en se moquant de l’endurance de mon aimé. N’ayant toujours pas réalisé qu’ils n’étaient pas seuls, ils poursuivirent leurs gamineries alors que je m’accoudais au mur du hall d’entrée.

_ Maria ! Rend-moi ça !râlait mon aimé.

Le rire mutin de notre chanteuse préférée lui fit écho. De là où je me trouvais, j’avais une vue parfaite sur le salon et j’assistai à la rébellion de mon amant qui se jeta sur son amie d’enfance, basculant ainsi avec elle sur le canapé rembourré. A cheval sur sa taille, mon compagnon tentait tant bien que mal d’attraper la lettre que Maria détenait. Mes invités interprétant mal leurs rapports, je préférai écourter leurs plaisanteries et récupérai la lettre moi-même.

_ Tricheur !bouda Maria.
_ Non, c’est juste qu’il est corrompu, sourit triomphalement mon aimé en se levant pour venir m’embrasser.

Les yeux de Maria s’allumèrent d’une étincelle de curiosité alors qu’elle jetait un coup d’œil derrière nous.

_ Tu ne nous présentes pas ?me reprocha gentiment ma chanteuse lyrique.
_ Oh ! C’est vrai !me rappelais-je assez brusquement. Mon Tonio chéri, Maria, je vous présente mon père et ma sœur : Léopold et Narnnel Mozart. Mon père, Narnnel, je vous présente mon compagnon : Antonio ; et notre chanteuse lyrique et amie : Maria.

L’amie d’enfance de mon compagnon s’empressa de venir enlacer ma sœur sans s’encombrer des manières ridicules de la cour et reçu les hommages respectueux de mon père avec le sourire doux qui ne la quittait que très rarement. Mon Antonio alla saluer ma famille à son tour, faisant des efforts pour se montrer aimable même si je savais qu’il n’était pas très friand des rapports humains non prévus. Il avait voulu une réception ? Qu’il assume ! Nous avions maintenant réunis les personnes qui comptaient le plus pour nous, alors autant en profiter un maximum.

_ C’est vraiment un grand honneur de vous rencontrer, déclara sincèrement mon aimé alors qu’il saluait mon père.
_ Ne soyez pas si indulgent, détourna modestement ce dernier. L’empereur parle de vous comme le meilleur compositeur du pays.
_ Je pense que mon travail ne vaut pas grand-chose à lui tout seul. En revanche, les compositions que j’ai écrites avec la collaboration de votre fils sont de pièces que j’’estime énormément. Votre fils a un véritable don pour la musique, et je crois qu’une grande part de ce mérite vous revient.
_ Oh, vous savez, Wolfgang n’en faisait qu’à sa tête, et ce déjà à son plus jeune âge !rit mon père.
_ Je suis toujours là !protestais-je.

Mon aimé m’adressa un sourire amusé. Oui, la roue tournait en sa faveur pour le moment, mais rien ne disait que cette situation allait perdurer encore longtemps…

_ Vous devez être las de votre voyage, devina Maria. Suivez-moi au salon, je vais vous servir une tasse de thé. Les garçons se chargeront de monter vos valises.

Elle ne nous laissa même pas le temps de protester avant de les amener avec eux. Mon aimé regarda avec découragement les quatre lourdes valises qui encombraient le hall d’entrée et m’adressa un regard triste. Je grimaçai en calculant l’effort à fournir, toute cette énergie que je ne pourrais pas utiliser à faire crier mon nom à mon amant… Quel gâchis…

Nous nous mîmes tout de même à la tâche, parfaitement conscient que Maria ne nous en ferait pas grâce. Après avoir eu un mal fou à monter les affaires de ma sœur à l’étage, nous nous accordâmes une petite pause dans notre chambre, écroulés sur notre lit, mais Maria vint rapidement nous déloger de là pour nous faire rejoindre nos invités au salon. Mon Italien chéri eu droit à un questionnaire très détaillé qui servait à satisfaire la curiosité de mon père. Le sujet de la musique vint très vite combler les discutions et nous pûmes même faire une démonstration de notre travail en collaboration.

Les heures filaient si vite… S‘en était troublant… Il fut bien trop vite temps d’aller se coucher. En quelques heures, mon Antonio chéri avait su obtenir l’approbation de mon père et Maria était devenue une grande amie de ma sœur. Le seul problème que posait leur visite ? Je n’allais pas pouvoir faire crier mon amant aussi fort que je le désirais. Avec Maria nous n’avions pas de problèmes, elle avait choisi la chambre à l’opposé du couloir, mais c’était une toute autre histoire avec les chambres d’hôtes…

Alors que Narnnel et Maria faisaient les lits à l’étage et que mon Tonio faisait… -faisait quoi d’ailleurs ? Il faudra que je pense à vérifier…-, bref, pendant qu’ils étaient occupés, je ressortis l’enveloppe destinée à mon aimé, me rappelant soudainement que j’avais oublié de lui remettre. Le nom de l’élu de mon cœur était écrit en lettre d’une très belle calligraphie qui m’était d’ailleurs inconnue. Pensant qu’il ne m’en voudrait pas si je lisais son courrier –après tout, nous partagions absolument tout, non ?-, je déchirai avec soin le papier épais et en sortis une lettre très longue.

Pas très enthousiasmé, je décidai de lire en diagonale pour en retirer l’idée maîtresse.

« Mon cher ami Antonio »

Qui que ce soit, il devait ignorer que c’était mon Antonio à moi ! Tout son corps et son âme m’appartenaient… Je sautais délibérément les banalités d’usages présentes dans les premières lignes.

« Tu sais à quel point je t’estime et t’apprécie …»
Euh… Déjà là, ça dérapait… Cette phrase avait une connotation trop intime, elle ne me plaisait pas du tout…

« … ainsi tu peux aisément comprendre que je désapprouve le choix de ton ’’union’’ avec Mozart. »

Qui était cette personne pour se permettre de nous juger ? Nous nous aimions ! N’était-ce pas le principal ?

« Bien que je ne puisse pas réellement comprendre ton attirance pour les hommes, je suis prêt à l’accepter, mais tu dois te défaire de l’emprise de Mozart. Combien de fois a-t-on fait étalage de ses aventures indécentes ? Ne vois-tu donc pas que tu n’es qu’une nouvelle expérience pour lui ? »

Une première larme roula le long de ma joue. Etait-ce de la rage ou de la tristesse ? Certainement un savant mélange des deux. J’avais peur que mon aimé croit les mots de cet ignoble, et me quitte sans espoir de réconciliation, et je détestai ce personnage pour écrire de pareilles horreurs. Trop bouleversé pour continuer à lire ces bêtises, je me contentais de jeter un coup d’œil aux dernières lignes.

« Tu sais bien que j’ai toujours eu énormément d’affection pour toi. Je serais toujours là si tu as besoin, tu peux me demander n’importe quoi… »

Mes sourcils s’arquèrent. Cette personne osait faire des propositions suggestives à mon amant en plus ! J’étais le seul à qui j’autorisai ce droit ! Bien, voyons qui était cet énergumène…

« Ton ami dévoué, Joseph Haydn »

Un froid s’empara de mon être tout entier. L’avis d’Haydn était toujours fortement considéré par mon aimé, son influence pourrait le convaincre de me quitter. J’en mourrais si c’était le cas…

Sans que je m’en rendre compte, les larmes commencèrent à baigner mes joues. Un sanglot retentit, me surprenant, d’autant plus lorsque je réalisai qu’il venait de moi. Je laissai la lettre tomber au sol, trop affligé par ma peine, et éclatai en sanglots. C’était tout simplement trop dur. A chaque fois que nous étions heureux ensemble, quelqu’un s’interposait pour briser notre bonheur… Pourquoi était-ils si jaloux ?

_ Que comptes-tu faire de cette lettre ?me demanda une voix masculine dans mon dos.

Je sursautai. Plusieurs minutes s’étaient écoulées et mon père avait eu le temps de récupérer la lettre que j’avais laissé s’échouer sur le sol et l’avait parcourue sans même que je remarque son arrivée. Son visage était à la fois grave et compatissant. Il posa sa main sur mon épaule et me laissa le temps de me reprendre.

_ Je… je ne sais pas, bégayais-je.

Mon père soupira et s’abima dans le silence quelques instants.

_ Tu devrais lui accorder plus de confiance, me conseilla-t-il. Quand il parle de toi…

Il s’arrêta brusquement, captant mon attention. Un sourire doux et aimant habilla ses lèvres, comme lorsqu’il se souvenait de maman.

_ Je ne te l’ai jamais raconté, mais quand j’ai rencontré ta mère, ses sœurs étaient farouchement opposées à notre mariage. Elles ne m’appréciaient guère… et il fallait dire que c’était réciproque, rajouta mon père en m’adressant un clin d’œil complice. Toujours est-il que j’ai eu la chance de pouvoir intercepter une conversation sans qu’elle en soit consciente. Ce jour-là, elle défendait l’amour qu’elle me portait avec tant d’ardeur ! J’ai vu cette étincelle dans ses yeux, brillant telle une flamme qu’on ne peut éteindre. Cette étincelle que tu voies dans les yeux de la personne qui ne cessera jamais de t’aimer.

Nouvelle pause. Cet interlude m’en avait presque fait oublier ma peine. Mon père pressa mon épaule avec plus de force et me sourit avec bienveillance. En quoi l’étalage de son idylle amoureuse était-il censé m’aider à surmonter cette nouvelle passe difficile ? Me voyant froncer les sourcils, mon père reprit.

_ J’ai eu de nombreuses occasions pour m’entretenir avec ton compagnon. Quand il parle de toi, il a cette même étincelle, celle qui ne fait aucun doute sur la profondeur de ses sentiments. Un couple motivé par l’amour doit conserver une base solide fondée sur la confiance. Ton compagnon t’aime, mais s’il apprend que tu lui as caché cette lettre il t’en voudra certainement, et toi de ton côté tu culpabiliseras. Ne sois pas toi-même la source de ton malheur. Si tu veux être heureux et le rester, donne-toi les moyens de l’être.

Sans réaction pendant quelques secondes, j’essayais de me remémorer certains échanges qui avaient eu lieu entre mon père et mon Antonio. Je ne pouvais nier que mon aimé était passionné dans ses propos, et mon père l’écoutait avec une grande attention. Mon père avait un don pour cerner les gens, et s’il jugeait mon Antonio digne de confiance, alors mon jugement ne devait pas être si aveuglé par l’amour… Quoi qu’il en soit, mon père avait raison, je ne pouvais pas commencer à lui cacher des choses, ça ne nous mènerait à rien. Je l’aimais, il fallait que je lui donne ce courrier qui ne m’était absolument pas destiné, il fallait que je lui fasse confiance parce qu’il en était plus que digne.

_ Vous avez raison père !m’exclamais-je plein d’engouement. Je ne peux pas lui cacher. Je m’en vais de ce pas lui donner.

Alors que je courrais déjà vers la maison, mon père me rattrapa par le poignet. Etonné, je me retournai pour le voir afficher un sourire satisfait.

_ De tout ce que j’ai réalisé dans ma vie, je n’ai aucun doute que ta sœur et toi êtes mes plus grandes réussites. Vous êtes mes plus grandes fiertés.

L’émotion soulevée par cet aveu me remplit à nouveau les yeux de larmes et je me jetai dans ses bras pour l’enlacer.

_ Allez, va mon fils, m’encouragea-t-il après avoir répondu à mon étreinte.

Je hochai la tête et me précipitai à l’intérieur. Narnnel et Maria discutaient toujours mais mon Antonio consultait sa correspondance archivée dans notre chambre. Je le voyais lire en fronçant les sourcils d’un air contrarié. Le moment était donc idéal pour lui remettre ce dernier courrier.

_ Antonio ?l’interpellais-je doucement.

Il reposa le papier qu’il tenait et se retourna vers moi avec un sourire doux. D’un geste, il m’invita à prendre place sur ses genoux, ce que je fis sans la moindre hésitation. Oubliant l’espace de quelques instants la lettre contrariante, je lui ravis ses lèvres pour un baiser fougueux qu’il accepta avec un bonheur manifeste. Lorsque nous nous séparâmes, à court d’air, mon aimé déposa un doux baiser sous mon oreille, ne manquant pas de me faire frissonner. Ah non ! Ça n’allait pas du tout ! S’il me déconcentrait en me déroutant sur les chemins sinueux de la débauche, comment étais-je censé aller jusqu’au bout de ma démarche ? Non non non ! C’était lui qui était supposé être sérieux dans notre couple, il ne pouvait pas me faire ça !

_ Non Antonio, soupirais-je. Non…

L’élu de mon cœur retira ses lèvres comme si je l’avais brûlé, effrayé de m’avoir contraint d’une quelconque façon. Désireux de le rassurer, je l’embrassai chastement sur les lèvres mais il resta de glace, ne sachant absolument pas sur quel pied danser. Je me levais, pris une grande inspiration et me lançai.

_ Voilà, j’ai quelque chose à te dire, et je sais que tu ne vas pas être content du tout, mais il faut que je te le dise quand même.

Mon aimé me regardait de façon sceptique, ne m’interrompant pas pour autant.

_ Je…
_ Tu ?m’incitas mon Tonio en me voyant en pleine hésitation.
_ Jailutoncourrier !débitais-je d’un coup.
_ Tu voudrais bien me faire le plaisir de ralentir ?me demanda ironiquement mon aimé. Je n’ai absolument rien compris.
_ J’ai lu ton courrier, avouais-je honteux.

Mon Italien chéri arqua un sourcil et finit par afficher un sourire contrit en tendant la main pour que j’y remette le courrier que j’avais intercepté. Il le lu minutieusement la lettre, hochant positivement la tête par moment, puis négativement. A la fin de sa lecture, il ricana en repliant le papier. Je restai sonné par sa réaction si passive. Craignant que ce comportement ne dissimule une colère sourde, je tentai de m’expliquer.

_ Ecoute, je suis désolé, je ne pensai pas te contrarier ! Je t’aime, et tu le sais, mais je pensais qu’on pouvait se permette de partager absolument tout, sinon je ne me serais pas permit de lire ton courrier ! Je t’en prie mon amour, tu ne vas tout de même pas écouter ses bêtises ! Je t’en supplie mon amour, ne me laisse pas, je…

Mon compagnon m’interrompit par un nouvel éclat de rire. Je ne comprenais vraiment plus rien à son attitude… Mon compositeur chéri rassembla sa correspondance et s’approcha du feu pour l’y jeter.

_ Mais… qu’est-ce que tu fais ?m’étonnais-je.
_ Toutes ces lettre ont été écrites par Joseph, m’informa-t-il immuable en poursuivant son activité. Et, comme tu as pu le lire dans la dernière, le thème tourne autour de son « soutient » à ma personne et de sa haine pour toi.
_ Je ne te suis pas là…, admis-je dérouté.
_ Je pense que Joseph aime les hommes, mais qu’il n’arrive pas à se l’avouer. Il te déteste parce que tu n’as peur de rien, et moi je t’aime pour les mêmes raisons. Je ne compte pas te quitter mon amour, il n’y a aucune raison valable dans ces lettres pour que je le fasse. Je ne vais pas commencer à écouter ses divagations sur mes relations non professionnelles. Quand j’ai accepté ta demande, je savais parfaitement que je m’engageai à vie et je ne compte pas retirer ma parole.

Je me jetais dans ses bras et l’embrassai passionnément. Mon aimé délaissa sa tâche, jetant le tas de lettre dans le feu sans plus s’en soucier. Notre baiser devint de plus en plus langoureux et nous finîmes écroulés sur le sol, palpant frénétiquement le corps de l’autre devant cette cheminée dans laquelle le papier se consumait encore.

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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 27 Fév 2011 20:38 
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Des vrais lapins ces deux là...
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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 27 Fév 2011 22:08 
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Le slash, kesako ?
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Des vrais lapins ces deux là...

Effectivement xD
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 Sujet du message: Re: Quand la haine prend le dessus sur...- Salieri/Mozart PG
MessagePosté: 27 Fév 2011 22:23 
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[center]"Parce que l'histoire de Mozart et Salieri, c'est une histoire d'amour avant tout. Et c'est pour ça qu'elle est compliquée. Je pense que si on arrive à s'aimer, on pourra sublimer nos rôles, les pousser à l'extrême, jouer avec. Et Mozart et Salieri, selon moi, c'est une histoire d'amour qui s'est assombrie. "

- Mikelangelo Loconte -

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