Bonus
-----------------------------------------------------------------------------------------
Comme promis, le bonus, pour remercier toutes les personnes qui m'ont soutenues (et que je ne vais pas toutes citer puisqu'elles se reconnaitront) et toutes celles qui m'ont laissé des commentaires trop gentils
Donc
Vous pourrez très vite me retrouver sur d'autres fictions (et notamment d'autres OS)
D'ici là bisous
-----------------------------------------------------------------------------------------
Pov omniscient
_ Puisque je te dis que non ! Ne te donnes-tu jamais la peine de m’écouter ?s’emporta Salieri.
_ C’est toi qui ne m’écoutes jamais !rétorqua Mozart en colère.
_ Je ne prends jamais la peine de t’écouter ?répéta l’Italien outré. Mais on croirait rêver ! Je t’écoute en permanence, même quand il s’agit de tes babillages incessants !
_ Alors comme ça, pout toi je parle trop ?hurla l’Autrichien au bord de la crise de nerf.
_ Stop ! Je vous en prie ! Arrêtez !les supplia une voix douce.
Les deux compositeurs cessèrent immédiatement leur dispute. Leur fille était entrée dans le salon. Et oui, ils avaient bien eu une fille. Lorsqu’ils avaient décidés d’adopter un second enfant, Maria avait eu un véritable coup de cœur pour ces deux jumeaux nouveau-nés, un garçon et une fille. Les deux avaient deux cheveux clairs et brillants comme Mozart, mais les yeux émeraude de leur mère. La fillette avait été baptisée Elise, et le garçonnet Edward. Ils avaient aujourd’hui 12 ans et Gabriel était splendide du haut de ses 21 ans, tellement talentueux et épanoui. L’ainé avait quitté la maison pour faire le tour du monde et jouer en tous lieux. Tous les enfants du trio maîtrisaient déjà plusieurs instruments et leurs compositions étaient de pures merveilles.
Revenons au présent. Elise regardait ses deux pères, ses yeux baignés de larmes. Elle détestait voir ses parents se disputer, or les deux amants se querellaient de plus en plus souvent depuis quelques temps. La raison était très simple : Elise était vraiment magnifique et elle avait beaucoup de prétendants. Mozart ne voulait pas voir sa fille quitter la maison, mais Salieri l’encourageait à s’ouvrir au monde et la soutenait dans ses amours. Malgré toutes leurs précédentes conversations, l’Autrichien refusait de s’éloigner de sa fille.
_ Je n’aime pas quand vous vous disputez, murmura Elise d’une voix tremblante.
_ Excuse-nous mon cœur, nous ignorions que ça te faisait autant de peine, se justifia Salieri avant de venir l’enlacer tendrement.
Maria, qui avait assisté à ce dernier échange, fit signe à son ami d’enfance de le suivre. L’Italien s’exécuta, déjà résigné à être sévèrement sermonné. La chanteuse lyrique de la maison n’aimait pas ce climat de tension qui régnait depuis trop longtemps chez eux.
_ Ce n’est plus possible !siffla-t-elle une fois la porte refermée derrière eux. Il va vraiment falloir que tu trouves une solution parce que ça ne peut plus durer ! Je ne te comprends pas ! Toi qui aimes tellement Wolfgang, tu n’es même plus capable de t’entretenir avec lui plus de cinq minutes sans que ça finisse en dispute !
_ Je sais…, soupira tristement Salieri. Je pense que nous avons besoin d’espace… Ça ne peut pas nous faire de mal… On est trop l’un sur l’autre, il nous faut une pause.
_ Par «
pause », tu entends que tu veux voir d’autres personnes ?s’enquit Maria inquiète.
_ Non ! Je pense juste qu’une pause ne peut que nous être bénéfique. La séparation nous rappellera que nous avons besoin l’un de l’autre, ça nous aidera à essayer à comprendre l’autre davantage.
_ Si tu le dis, souffla Maria peu convaincue. Quand comptes-tu partir ?
_ Dans l’heure.
_ Tu n’es pas sérieux ? C’est trop court !s’opposa Maria surprise.
_ Dit bien aux enfants que je les aime et prend soin de toi, la pria Salieri en s’approchant d’elle pour l’embrasser. Et de Wolfgang, rajouta-t-il après un court moment de réflexion.
_ Mais…
L’Italien ne lui laissa même pas le temps de poser plus de restrictions, s’empressant de monter à sa chambre pour faire son paquetage avant que Mozart ait le temps de s’en apercevoir. Maria ne put nullement l’empêcher de déguerpir de la maison et Mozart vint bientôt lui demander où était passé son compagnon.
_ C’est-à-dire que…, hésita Maria.
_ La question n’est pas difficile, s’impatienta Mozart avec les résidus de colère dans sa voix. Je veux juste savoir où est Tonio.
_ Il est partit, débita à toute vitesse la chanteuse. Il a pensé qu’une pause vous ferait du bien. Je suis désolée, je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher.
Mozart blanchit et s’affaissa sur le premier fauteuil venu, livide. Jamais il n’avait pensé que cette dispute idiote les mènerait à de tels extrêmes. Il n’avait pas voulu le départ de son amant, non, il l’aimait bien trop pour désirer cette séparation, aussi temporaire soit-elle. Les larmes dévalèrent ses joues, mais il ne le réalisa que lorsque l’une d’elles vint mourir sur sa main.
Il s’essuya les joues d’une main tremblante et se releva vivement. La colère fit place à la douleur de ce départ, bien que cette dernière reste bien présente dans son cœur. Pourquoi son amant fuyait-il à la moindre difficulté ? Ne voyait-il pas qu’il ne faisait que compliquer les choses ? Non, Mozart ne laisserait plus passer ce genre de comportement ! Il allait de ce pas aller le chercher et lui faire comprendre comment les choses marchaient vraiment dans un couple normal !
_ Prend bien soin des enfants, je vais chercher Antonio, trancha Mozart déterminé.
_ Quoi ? Et je leur dis quoi moi ? Que leurs pères préfèrent aller se disputer je ne sais où plutôt que profiter de leurs présences tant qu’ils sont encore à la maison ?râla Maria irritée de leurs comportements.
_ Dis-leur qu’Antonio a besoin de se rappeler de certaines règles que je vais me faire un plaisir de lui réapprendre, grogna Mozart en montant pour faire à son tour son sac.
_ Wolfgang !l’appela Maria irritée.
L’Autrichien ne l’écouta pas et claqua la porte. L’Italien avait déjà prit la route depuis un moment mais l’Autrichien n’était pas découragé pour autant. Il savait déjà où il partait de toute façon. Ce qu’il ignorait en revanche, c’était qu’une nouvelle route s’était ouverte, reliant plus rapidement l’Italie à Vienne, faisant ainsi gagner deux jours de chevauchée à Salieri. Ce dernier occupa une nouvelle fois la même demeure, par chance libre lorsqu’il arriva, et se permit de souffler loin de toute mondanité et des disputes. A vrai dire, il ne s’attendait pas à voir son amant débarquer si vite.
Lorsque Mozart arriva enfin à destination la nuit était tombée, mais il ne s’en souciait guère. Il attaqua prestement les escaliers, son cœur affolé à l’idée de trouver celui qu’il aimait dans les bras d’un amant –ou même d’une amante.
Evidemment, il ne le trouva pas en fâcheuse position puisque ce dernier lisait. Mais il ne lisait pas n’importe quel ouvrage… Il tenait entre ses mains le livret de compositions que son compagnon lui avait fait relier, regroupant toutes les compositions qu’il lui dédiait.
Ainsi installé sur le lit, le col défait laissant un aperçu alléchant de sa peau désormais légèrement hâlée, uniquement éclairé par la lueur des bougies éparpillées dans la pièce et savourant les centaines de déclarations d’amour couchées sur les partitions, fit presque oublier à Mozart les raisons de sa colère à la faveur d’une vague de luxure. S’il n’avait écouté que son désir, il aurait verrouillé la porte derrière lui et aurait rejoué les évènements qui s’étaient produits en ces lieux la dernière fois qu’ils y avaient été réunis. Mais pour une fois, l’Autrichien se fit violence pour aborder le sujet houleux qui les séparait depuis trop longtemps.
_ Il faut vraiment que tu perdes cette habitude de t’enfuir à la moindre discorde, commenta Mozart acide.
Son compagnon sursauta, trop captivé par sa lecture pour faire attention à ce qui l’entourait. Son cœur s’affola à la vision de son amant qui lui avait tant manqué durant ces deux jours. Mozart s’approcha à pas lents, ayant refermé la porte derrière lui. Salieri se leva pour lui faire face, posant avec soin le livret sur sa table de chevet.
_ Je ne t’attendais pas si tôt, se contenta-t-il de répondre.
_ Parce que tu m’attendais ?remit en doute l’Autrichien.
_ Evidemment, sinon je ne serais pas venu ici.
L’Autrichien fut déconcentré par le sourire enjôleur de son aimé. Il recula d’un pas en voyant son amant s’approcher dangereusement, le lorgnant avec avidité.
_ Essaierais-tu de me séduire ?s’étonna Mozart en continuant de se reculer par précaution.
_ Non, tu te fais des idées, ronronna presque son compagnon.
Malheureusement pour le prodige Autrichien, il finit par buter contre le mur, incapable d’aller plus loin. Il n’en fallut pas plus pour que le prédateur fonde sur sa proie. Salieri avait l’air si dangereux en cet instant, et pourtant Mozart adorait cet aspect qui avait finit par s’éteindre avec le temps.
L’Italien respira profondément l’odeur de son compagnon, le faisant frissonner du plaisir qu’il anticipait déjà. Le pianiste préféré de Mozart laissa ses doigts parcourir le corps de sa future-victime sans s’attarder nulle part, jouant avec lui. Une dernière lueur de lucidité rappela à Mozart que ce n’était pas ainsi qu’ils régleraient leur problème, et il tenta de se dégager doucement, mais Salieri renforça sa pression sur son corps, l’emprisonnant à dessein. Le grognement de mécontentement émit par l’Italien acheva de détruire toutes les objections qu’aurait pu avoir son amant. L’étincelle sauvage qu’il trouva dans les yeux de son compagnon l’informa qu’il allait prendre beaucoup de plaisir à ce qui allait suivre.
Satisfait de la soumission totale de son amant, le compositeur tant aimé de Joseph II grignota lentement le cou de son compagnon, ses mains arrachant vivement le tissu de sa chemise. Ses lèvres descendirent inexorablement et Mozart eu de plus en plus de mal à se tenir tranquille alors son amant le rappela à l’ordre.
_ Ne bouge pas !exigea-t-il autoritairement.
Parfaitement conscient que la poursuite de leurs ébats dépendait de sa capacité à rester calme, Mozart rassembla toutes ses forces pour obéir à celui qu’il aimait. Salieri laissa un petit laps de temps s’écouler, frustrant consciemment son amant pour lui faire comprendre à quel perte il s’exposait s’il ne se contenait pas, et récompensa finalement la retenue de son aimé par l’insistance de ses baisers sur ses tétons, connaissant là un point faible de Mozart. Ce dernier gémit sans inhibitions, sachant que c’était bien là tout ce que son compagnon lui accorderait, et Salieri poussa le vice en se frottant le bassin contre celui de son amant. Une nouvelle série de gémissements habita la chambre, venant directement de Mozart qui avait de plus en plus de mal à rester inerte face aux
avances de son amant.
Salieri posa ses mains sur les hanches de son amant, les descendant pour se poster sur son pantalon. Un coup d’œil à son amant l’informa qu’il était vraiment dans son intérêt qu’il se laisse faire sans broncher et Mozart n’osa pas le contrarier. Les mains habiles du brun se débarrassèrent prestement du tissu encombrant et ses lèvres procurèrent les plus exquises attentions à la partie la plus sensible de son amant. Les cris du prodige Autrichien ponctuèrent le calme de cette nuit fraiche d’automne, pour la plus grande satisfaction de son amant.
L’Italien ne laissa pas son compagnon flancher une fois son plaisir atteint à son paroxysme, et s’empressa d’unir leurs corps avec ardeur, bien qu’il s’efforce de ne pas se montrer trop violent. Mais Mozart s’en moquait, subjugué par le plaisir, et il aida son compagnon à instaurer un rythme lent et saccadé qui ne manqua pas de le faire crier à nouveau. Alors que les mains talentueuses de l’Italien campaient sur les hanches de sa victime ravie, celles de Mozart agrippaient avec force la crinière sombre, à peine parsemée de fil argenté, de l’élu de son cœur, et bien que leurs fronts soient collés, leurs lèvres restaient séparées, toute l’émotion de ce moment fusionnel passant par leurs regards dont ils ne pouvaient se passer.
Une fois que le plaisir se soit accaparé de leurs forces, les deux amants s’écroulèrent au sol, épuisés. L’Autrichien vint se blottir contre le torse de son aimé, qui l’accueillit avec plaisir, et se laissa ainsi aller dans ses bras le temps de reprendre une respiration à peu père normale. Le moment de douceur suivant obligatoirement leurs ébats violents arriva et les deux compositeurs s’embrassèrent avec tout l’amour qu’ils se portaient mutuellement, leurs mains caressant tendrement le corps de l’autre.
_ Tu m’as manqué mon Wolfgang, susurra Salieri entre deux baisers. Je t’aime mon amour.
_ Je t’aime aussi mon Tonio, gémit Mozart alors que son amant mordillait son oreille. Mais si je t’ai tant manqué, pourquoi être parti ?
L’Italien soupira faiblement et cessa de faire des avances à son amant, sachant que l’heure des explications était arrivée. Il repoussa tendrement une des mèches de son aimé et en profita pour caresser sa joue au passage.
_ Nous avions besoin de nous retrouver, se justifia-t-il.
_ En nous perdant ?sniffa Mozart en repensant à la peine qu’il lui avait fait.
_ Ce n’était pas nous tout ça, Wolfgang. Nous ne nous étions jamais autant disputés, ça ne nous rendait pas heureux. Je t’aime Wolfgang, et je suis las de passer mon temps à me battre avec toi. Nous n’arrivions plus à nous parler. Toutes ces disputes ne nous menaient nulle part. Avec quelques jours de séparation, nous avons réussi à repartir sur des bases plus agréables, même s’il nous a fallut souffrir de cet éloignement.
Mozart voulut rétorquer d’acerbes critiques, mais au fond de lui il savait que son amant avait raison. Il vint à nouveau se lover au creux des bras de celui qu’il aimait et embrassa tendrement son torse pour lui faire savoir que ce sujet était à présent clos. Il ne leur restait plus qu’à trancher le dernier qui les opposait encore.
_ Pour Elise…, commença Mozart hésitant. Tu as certainement raison. Elle finira par quitter la maison, ça ne sert à rien de la retenir contre son gré.
_ Tu n’as pas compris mon point de vue, grimaça faiblement son amant. Je ne veux pas la lâcher ainsi, la laisser quitter la maison si jeune. Ce que je veux, c’est qu’elle expérimente les dangers de la vie maintenant, afin qu’on puisse l’aider à les surmonter. La cloitrer à la maison ne servira à rien, ce serait la donner en pâture aux requins que la laisser partir une fois qu’elle sera en âge de le faire. Ce n’est pas ce que je veux pour elle.
_ Alors… tu veux qu’elle fréquente la cour ?s’étonna Mozart.
_ Nous n’avons pas le choix si nous voulons l’en protéger. Quelle ironie quand on y pense…
Salieri était assez amère de savoir que quoi qu’il fasse, il ne pourrait jamais protéger totalement sa fille sans la rendre malheureuse, mais il y était résigné désormais. Mozart eu du mal à adhérer à son avis, mais il pesa consciencieusement les arguments et dû admettre que son compagnon avait raison.
_ Je me range à ta décision, trancha Mozart en caressant distraitement le torse de son compagnon. Je ne devrais même pas me faire de souci, elle est intelligente comme toi, elle s’en sortira comme un petit chef.
_ Elle a la protection de l’empereur, sourit tendrement Salieri en passant ses doigts dans la chevelure dorée de son amant. Et nous ne serons jamais loin.
_ Tu as raison, approuva-t-il en l’embrassant. Nous sommes venus à bout de Rosenberg, d’Haydn, des sœurs Weber, et de tant courtisans, alors je ne voie pas vraiment ce qui pourrait encore nous poser problème.
Lui souriant de nouveau, Salieri scella leurs lèvres pour un baiser langoureux qui envoya des frissons aux deux compositeurs. Le désir reprenant ses droits sur les deux amants enlacés, Mozart s’installa à califourchon sur le bassin de son amant, le couvrant de baisers doux et amoureux avant qu’il ne s’interrompe, troublé par une pensée fugitive.
_ Pourquoi communiquons-nous toujours beaucoup plus aisément après une séance de débauche ?s’interrogea-t-il à voix haute.
_ Je ne sais pas, admit Salieri en souriant de façon suggestive. Mais je dois avouer que ça ne me dérange absolument pas.
Les mains de l’Italien se firent baladeuses mais Mozart le freina. C’était à son tour de mener la danse et il voulait profiter de chaque parcelle du corps de celui qu’il aimait, apprécier leur union lentement pour gouter à la saveur de la synchronisation de tous leurs mouvements, et bien qu’il sache pertinemment que son compagnon n’était pas réputé pour sa patience, il savait qu’il aurait l’opportunité de se rattraper plus tard.
Ils s’accordèrent la journée qui suivit pour laisser libre cours à la création de leurs corps avant de reprendre la route pour rejoindre leur famille, plus complices que jamais.
Une chose était certaine, ce couple avait de belles années devant eux. Enfin, des années, façon de parler… Tout le monde savait que seule la mort les séparerait, et encore… temporairement… Oui, l’histoire se rappellera d’eux tels les amants éternels qu’ils furent et sont encore aujourd’hui, à travers leurs compositions, l’exemple qu’ils donnèrent au monde et quelque part dans l’autre monde, où leurs âmes animées par leur fervent amour doivent encore s’adresser les plus belles déclarations d’amour...